ENVOYEZ VOS INFOS :

CONTACT [at] RADIOMETAL [dot] FR

Interview   

Chat Pile : Real American Horror Story


Si la pandémie de Covid-19 a été un coup dur pour la plupart des groupes, pour Chat Pile, cette crise a été un véritable coup d’accélérateur. Il faut dire que la musique des Américains, un mélange sombre de rock à la Big Black, de lourdeur à la fois très Korn et très Godflesh, de spoken-word et de hurlements sludge, était la bande-son idéale de l’angoisse et de la claustrophobie ambiante – d’un monde en train de s’écrouler, pour citer leur chanson « Anywhere ». Apparemment sorti de nulle part, le quatuor, avec ses pseudonymes cartoonesques et sa sensibilité politique bien affirmée, a créé le buzz en quelques EPs, ce qui lui a permis de sortir son premier album, le bien-nommé God’s Country, sur le label The Flenser.

Nous avons profité du premier concert européen du groupe lors de la dernière édition du Roadburn pour parler de ces débuts explosifs avec quatre musiciens amicaux, détendus, et manifestement très heureux d’être là. Luther Manhole (guitare), Stin (basse), le « petit plaisantin » revendiqué Raygun Busch (chant) et le très discret Cap’n Ron (batterie) sont revenus avec nous sur la genèse de God’s Country, leur vision de la musique, et la vie en Oklahoma, dont la religiosité étouffante et le passé industriel (« chat pile », ce sont les tas de résidus miniers qui émaillent le paysage de la région) imprègnent leurs chansons. De Nirvana à Crass en passant par Gus Van Zant et Bruno Dumont, c’est un univers singulier qui émerge, où les faits divers glauques se mélangent aux bad trips comme aux questions sociales brûlantes : une americana brute de décoffrage et sans illusions, version 2023.

Lire l’interview…



Chronique   

Urfaust – Untergang


Vingt ans : c’est ce qu’aura duré l’aventure Urfaust. Fondé en 2003 par IX (guitare, claviers, voix) rapidement rejoint par VRDRBR (batterie), le groupe, qui a su se faire une place dans l’underground en reprenant les principes fondateurs d’Isengard – pour le black metal lo-fi, éthylique, rudimentairement folk – et y ajoutant une bonne dose de Burzum – pour l’ambiant et l’esthétique – a en effet décidé de retourner à l’obscurité d’où il avait émergé après un septième et dernier album, Untergang, sorti cet été. Entre temps, le duo hollandais aura égrené les sorties – splits, live, EPs – et créé un univers singulier, sombre et mélancolique, où l’ivresse et l’errance sont à l’honneur.

Au fil des années, les deux musiciens se sont à l’occasion éloignés du black metal pour traîner leurs guêtres du côté du néo-classique ou de la musique psychédélique : Untergang retrace tout ce parcours, des premiers pas du groupe dont on entend des échos tout au long de l’album jusqu’au très Geist ist Teufel « Abgrund » à ses expérimentations ritualisantes plus tardives (« Atomtod »), le tout sans lambiner. Les morceaux sont relativement courts et permettent aux musiciens d’explorer les différentes nuances d’Urfaust, qui sait se faire lourd et hypnotique (« Untergang » et « Leere »), bourdonnant et méditatif (« Höllenkosmos »), et proprement funèbre à l’occasion (« Reliquienstaub »). On ne sait jamais vraiment ce que disent les déclamations et les hurlements de IX, mais on suppose qu’il s’agit de disparaître en beauté : après deux décennies à arpenter les ténèbres, les clochards ont en effet bien mérité leur repos, et laissent avec Untergang non seulement la bande-son de leur propre cérémonie funéraire, mais aussi une version distillée de leur art derrière eux. Un concentré d’Urfaust qui est paradoxalement une porte d’entrée idéale dans l’univers du groupe.

Ecouter des extraits…



Chronique   

Vandenberg – Sin


Après un retour sur scène avorté en raison de la pandémie de Covid-19, Vandenberg et son album 2020, avec le mercenaire Ronnie Romero, promettaient pourtant. 2023, le guitariste hollandais de soixante-neuf ans, connu notamment pour son travail chez Whitesnake époque « Here I Go Again ‘87 », revient avec Mats Levén chanter le péché. La pochette de Sin évoquant celle d’Heading For A Storm (1983), les requins, ici, volent dans New York, la ville de la pomme, métaphore végétale biblique d’Adam et Eve. Côté compositions, il a tout de l’album qu’aurait dû/pu sortir Whitesnake après Slip Of the Tongue ou même plus récemment.

Sin est puissant. Il sonne heavy rock 80s tant dans sa riffologie et ses solos que dans sa section rythmique titanesque et ses mélodies. La prestation vocale profonde et rauque de Levén est à la fois un hommage et une mise à jour de ce style de hard rock. « Thunder And Lighting », au riff principal rappelant « Lust And Lies » de Moonkings, est un véritable retour musical à l’ère MTV de la fin des années 1980, là où Tawny Kitaen faisait de la gymnastique sexy sur automobile pas loin de Coverdale, son lover. Le titre éponyme fait un clin d’œil épique à « Judgement Day » (sur Slip Of The Tongue) mixé au « Kashmir » de Led Zeppelin et au « Perfect Strangers » de Deep Purple. « Light It Up » emporte avec son riff central à la « Inside Out » de XYZ, son refrain stadium rock et un solo expressif plein de feeling. Retour vers le futur 80s avec « Walking On Water » et son intro bluesy dans ses arpèges et dans la voix pleine de nicotine de Levén ; un mid-tempo qui fait bouger les cervicales en osmose avec les membres inférieurs. « Baby, You’ve Changed », avec des influences vocales à la feu-Steve Lee (Gotthard), est la sœur jumelle de « Let It Be » des suisses ou d’ « Is This Love » du serpent blanc, tandis qu’ « Out Of The Shadows », à la Dio, est probablement l’un des titres les plus lourds qu’ait écrit Vandenberg. Sin va droit au but : mature, énergique, accrocheur, old school. Les talents combinés du duo Vandenberg/Levén méritent la légion d’honneur du heavy rock.

Ecouter des extraits…



Interview   

Kvelertak : la recette d’un désastre


« Intensité » est très certainement le terme qui définit le mieux Kvelertak. Il y a évidemment l’intensité de sa musique qui, bien que parfois élaborée voire progressive, dégage toujours une énergie folle et celle de leurs concerts, sorte de tourbillon quasi chaotique, mais il y a aussi l’intensité intrinsèque des relations entre les six musiciens. Il est amusant de voir comme le guitariste Vidar Landa n’hésite pas à utiliser des termes comme « agressif », « forces autodestructrices », « insoutenable », « recette d’un désastre » pour décrire l’environnement de travail au sein de Kvelertak. Après tout, ça prouve surtout que lorsque l’on écoute un album du groupe ou qu’on le voit sur scène, rien n’est feint, tout est ressenti, de la violence à la vulnérabilité.

Toujours est-il qu’on espère qu’ils réussiront encore longtemps à canaliser cette intensité, suffisamment pour ne pas « détruire le groupe », car celui-ci démontre avec son cinquième album, Endling, qu’il a encore beaucoup à dire et à apporter, à l’instar de Vidar dans l’entretien qui suit. On y parle évidemment du nouvel opus et de cette intensité, à tous points de vue, qui fait la marque du groupe, mais aussi d’une identité instaurée dès son premier album et des histoires locales, loin des clichés nordiques, qui les ont inspirés.

Lire l’interview…



Chronique   

Marc Hudson – Starbound Stories


Entre deux tournées avec le groupe de power metal Dragonforce, Marc Hudson, frontman de celui-ci depuis maintenant douze ans, nous livre son premier album solo, entre codes classiques du style – proche de son groupe principal – et influences culturelles diverses. L’œuvre démarre tel un générique de film, via l’instrumentale « As The Twilight Met The Sea » qui entérine la direction artistique portée par le chanteur ; l’auditeur est immédiatement transporté dans un univers sonore évoquant la grandeur et l’émotion d’une bande originale de manga, une aventure magique issue de l’utilisation d’instruments traditionnels japonais parfaitement maitrisés par Ryioji Shinomoto. L’album se déploie ensuite via « Freedom Heart », une pièce puissante dans laquelle la voix distinctive de Marc Hudson s’élève avec intensité. Un travail particulier a été apporté sur celle-ci, élément majeur des chansons. Sont ajoutés des solos de guitares virtuoses et des influences musicales issues d’univers de jeux vidéo à tendances électro.

En se joignant à onze invités spéciaux, Marc Hudson prouve sa capacité de collaboration, avec par exemple le talentueux Frédéric Leclercq avec qui il a déjà (beaucoup) travaillé dans le passé. Discret en première écoute, un scream léger bien amené d’Adrienne Cowan dans l’hymne qu’est « Dracula X » vient amener une touche death à l’album, rappelant la collaboration de Matt Heafy sur l’album Maximum Overload de Dragonforce. Starbound Stories propose également deux ballades – dont « Star » qui profite du gracieux violon de Mia Asano –, maintenant l’équilibre symphonique et spirituel de l’univers dans son entièreté. S’ajoute également la surprise du morceau final, qui est chanté en japonais dans sa quasi-entièreté. En poussant encore les limites du genre, Marc Hudson démontre sa polyvalence artistique et créative. Un album riche et globalement lumineux pour amateurs du genre ou pour les nouveaux initiés, dans lequel tout le monde peut se retrouver et associer des souvenirs épiques.

Ecouter des extraits…



CR De Festival    Live Report   

Rock En Seine : Vingt Ans Déjà !


Catherine de Médicis, Oasis, le duc d’Orléans, Amy Winehouse, Marie-Antoinette, System Of A Down, R.E.M, Cypress Hill sont certains des noms associés à l’histoire du parc de Saint-Cloud. Laissons les personnages de l’histoire de France tranquilles pour nous intéresser à l’histoire de Rock En Seine qui continue à s’écrire avec cette édition 2023 ensoleillée. Billie Eilish, les Strokes, Placebo ou The Chemical Brothers, qui pour certains sont déjà passés en terres clodoaldiennes, étaient les têtes d’affiche pour les vingt ans du festival.

Vingt ans ! Vingt ans que le Parc, classé monument historique, vibre aux sons des musiques amplifiées, accueille des fans avides d’émotions sonores. Bravo ! Cette année, vous avez été cent quarante-quatre mille sur les quatre jours à profiter d’une affiche finalement très rock. Prêts pour une balade subjective ?

Lire la suite…



Chronique   

Oomph! – Richter Und Henker


Difficile de maintenir le cap lorsque son chanteur et membre fondateur se fait la malle, après trente-deux années de bons et loyaux services. Pari pourtant remporté haut la main par la formation de Brunswick qui, enhardie de l’arrivée de Daniel Schulz (aka Der Schulz) en remplacement de son frontman historique Dero, inaugure comme il se doit son entrée dans la « nouvelle ère du groupe ». C’est en effet par cette formule que les deux rescapés de la première heure, Crap et Flux, commentaient avec philosophie le changement de line-up de la bande, avant de s’attaquer à l’écriture de leur quatorzième album, digne successeur de Ritual, sorti en 2019 et qui opérait une forme de retour aux sources.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la recette est restée furieusement intacte – même le timbre et la prestation du nouveau venu ne chambouleront les fans. Entre grosses guitares chromées et refrains cérémonials, les pionniers de la Neue Deutsche Härte en ont encore sous la pédale et rappellent à leur bon souvenir celles et ceux qui auraient eu tendance à les oublier. Exit toute mièvrerie feelgood et autres bons sentiments après tout trop optimistes pour l’époque, le ton ici se veut froid et alarmant, telle une marque de fabrique à laquelle le trio ne saurait déroger. Une plongée dans le bain métallique et délicieusement cold de l’indus teuton en somme, à coups d’hymnes électroniques d’une violence aussi percutante qu’elle est belle. La fureur est là, la poésie aussi. Une poignée de titres vigoureusement efficaces plus tard (« Wem Die Stunde Schlägt », « Nur Ein Mensch », « Sag Jetzt Einfach Nichts » ou encore « Es Ist Nichts, Wie Es Scheint » pour ne citer que ceux-là) le verdict tombe : à quasi trente-cinq ans d’existence, Oomph! scrute plus que jamais l’horizon, comme la promesse d’une histoire que personne ne souhaiterait voir prendre fin. Et c’est là tout ce qu’on peut leur (nous ?) souhaiter.

Ecouter des extraits…



Interview   

Danko Jones : le rock qui électrise les foules


Danko Jones n’a pas fini de rendre hommage au rock, dans sa forme la plus pure et donc la plus simple, c’est-à-dire celle d’un groupe – un power trio en l’occurrence ici – qui balance des sons électriques pour nulle autre raison que celle de passer un bon moment, dans la tradition de ses idoles de Kiss à ZZ Top, mais à sa manière, puisant dans ses goûts éclectiques pour éviter de tomber dans une musique trop générique, et avec une petite touche d’esprit punk. C’est d’ailleurs là l’un de ses grands regrets : que le hard rock n’ait jamais vraiment développé le même sens communautaire que le punk. Qu’importe, et même si de son propre aveu il n’a toujours pas réussi à dépasser la troisième division, Danko Jones trace sa route, plus sûr que jamais de son groupe et de sa « recette ».

C’est à l’occasion de la sortie de son onzième album, Electric Sounds, que nous discutons de tout ceci. Un album post-pandémie mais qui en conserve malgré tout les stigmates dans sa conception en grande partie à distance, les musiciens étant désormais éparpillés. Un entretien plein de lucidité, de sincérité et de franc-parler, que ce soit sur la carrière du groupe et sa place dans la scène actuelle, sur sa discographie, sur la compétition dans le milieu rock, sur ses propres excès…

Lire l’interview…



Chronique   

Blut Aus Nord – Disharmonium – Nahab


Incontournable de la scène black metal française avec pas moins d’une quinzaine d’albums à son actif, unique tant par son approche que ses créations, Blut Aus Nord n’a plus besoin d’être présenté. Depuis plus de trois décennies, son leader Vindsval dessine un univers sombre et protéiforme, où le black metal se colore de sonorités industrielles, de psychédélisme et de dissonance, le temps d’un album ou de vastes trilogies. C’est au cœur de l’une d’entre elles que l’on se trouve avec Disharmonium – Nahab, son dernier opus, qui approfondit l’exploration des territoires révélés par Disharmonium – Undreamable Abysses sorti l’année dernière…

Ces territoires, ce sont ceux de l’horreur cosmique chère à H.P. Lovecraft, auquel il est fait allusion dès le titre de ce nouvel album : Nahab, c’est le surnom d’une sorcière d’une nouvelle de l’Américain où l’on croise aussi Keziah Mason, mentionnée dans Disharmonium – Undreamable Abysses. Cette continuité établie d’entrée de jeu se poursuit tout au long de l’album où, entre une poignée d’interludes atmosphériques et inquiétantes (les « Hideous Dreams »), des morceaux tentaculaires se déploient : des voix à peine humaines gargouillent, des guitares dissonantes et angulaires tourbillonnent, la batterie désoriente. Parfois, un riff émerge du chaos (« Queen Of The Dead Dimension »), vague souvenir de familiarité dans un univers résolument hostile : contrées inconnues et impénétrables, lisières du rêve, du bad trip ou de la folie, formes visqueuses et délitées qui glissent entre les doigts, monde glacial suspendu entre les abysses et l’infinité du ciel nocturne, dévoré par les gouffres intérieurs. Et pourtant, un charme indéfinissable opère, et on y retourne : comme son prédécesseur, Disharmonium – Nahab rend tangible l’attraction irrésistible de ce qui nous dépasse, aussi cauchemardesque que ce soit.

Ecouter des extraits…



Interview   

Oomph! : en attendant le jugement


Oomph! ou l’art de la rupture dans la continuité. Que le choc a été grand quand le pionnier de la Neue Deutsche Härte a annoncé en septembre 2021 se séparer de son emblématique frontman et membre fondateur Dero Goi. Cela faisait plus de trente ans que celui-ci et les guitaristes-producteurs Flux et Crap œuvraient main dans la main, façonnant l’identité évolutive du groupe. Qu’allaient-ils faire ? Pouvaient-ils même continuer sous ce nom ? Pour les deux compères restants, la réponse était claire : pas question d’abandonner l’œuvre de toute une vie. Et c’est en la personne de Der Schulz, premier chanteur auditionné et vieille connaissance, qu’ils ont trouvé leur sauveur.

C’est bien simple, Richter Und Henker, quatorzième album de la formation, ne dépaysera pas les fans : Oomph! reste indéniablement Oomph! et le choix de Der Schulz comme nouveau frontman s’impose comme une évidence tant son style vocal se fond dans l’esthétique du groupe, en s’inscrivant dans la lignée de son prédécesseur. Un album rassurant donc, par sa musique, mais angoissant par ses thématiques qui érigent des constats sombres sur le monde actuel. Nous discutons de tout ceci et plus encore avec le trio.

Lire l’interview…



  • Red Hot Chili Peppers @ Lyon
    Queens Of The Stone Age @ Lyon
    Kiss @ Lyon
    Skid Row @ Lyon
    Hollywood Vampires @ Paris
    Depeche Mode @ Lyon
    Scorpions @ Lyon
    Thundermother @ Lyon
    Ghost @ Lyon
    Spiritbox @ Lyon
    Metallica @ Saint-Denis
    previous arrow
    next arrow
     
  • 1/3