Mitch Harris est pour le moins enthousiasmé par ce nouveau projet qu’est Menace. Le musicien, habitué des sphères extrêmes du metal, surprend (et se surprend !) dans ce nouvel univers artistique aux multiples facettes, aux nombreuses couleurs et qui, finalement, représentent en substance tout ce qu’est Mitch Harris. Pourtant tout a grandi sans trop savoir où tout cela finirait. Mais l’entité a bien pris vie grâce à l’apport du batteur Derek Roddy (Serpents Rise) avec qui Harris avait déjà collaboré par le passé et malgré les désistements de Max Cavalera et Brann Daylor, avec qui le projet avait démarré, mais avec qui Harris espère toujours collaborer.
Ainsi, le guitariste – et chanteur pour la première fois dans sa carrière de musicien – nous explique son ressenti vis-à-vis de cet opus, Impact Velocity, qu’il lui tenait à cœur de faire, afin d’exprimer de nouveaux procédés artistiques, différents de ceux de Napalm Death. Il revient aussi sur son rapport avec la vidéo, et présente cette talentueuse artiste ukrainienne qu’est Kseniya Simonova qui a travaillé sur le clip de « To The Marrow ». Sans oublier d’expliquer son rapport si particulier avec son comparse de Napalm Death Shane Embury qui se retrouve dans Menace. Napalm Death qui a notamment débuté le travail sur son nouvel album.
Radio Metal : Qu’est-ce qui a motivé la création de ce nouveau projet du nom de Menace ? Ressentais-tu le besoin de t’éloigner de la musique extrême, de prendre un peu l’air ?
Mitch Harris (guitare/chant) : Eh bien, je pense que [ce projet] contient beaucoup de styles de musique différents combinés. Il a des racines extrêmes donc c’est toujours là, à sa base. Mais l’idée était de développer les chants et les mélodies pour essayer de donner un ressenti et une signification différente aux paroles qui étaient très personnelles. Au cours de ces dix-sept dernières années, j’ai écrit des morceaux qui n’allaient pas avec le reste ou auxquels il semblait manquer quelque chose, comme un orchestre, alors je les ai mis de côté jusqu’au jour où je me suis dit : « Je veux me mettre à chanter aussi, alors voyons voir si j’arrive à rassembler ces chansons et à écrire de nouveaux trucs maintenant que j’ai une petite idée de la façon d’intégrer des mélodies. » Puis Season Of Mist a accepté de sortir l’album même s’ils n’avaient pas entendu les chants. [Rires] Donc c’était vraiment un mouvement risqué pour tout le monde. Mais, pour ma part, ça m’a donné un espace créatif pour lequel j’étais curieux de passer du temps à développer.
La plupart des musiciens qui jouent sur cet album sont connus pour jouer de la musique extrême. Même si cet album n’est pas death metal ou grindcore, il comprend quelques passages sombres et tordus. Avais-tu besoin de travailler avec des musiciens qui possédaient ces influences extrêmes de façon à écrire cet album ?
C’est peut-être parce que j’ai trouvé des amis avec lesquels bosser qui ont ce type d’influences. Mais honnêtement, nous écoutons aussi différents types de musique et nous aimons essayer différents trucs. Ce n’était pas vraiment notre intention de créer des passages plus sombres ; c’est tout simplement la nature de quelques-unes de ces chansons qui voulait ça. Je pense que si tu écoutais quelques chansons, en premier lieu tu te dirais : « Wow, c’est un groupe complètement différent. » Alors c’est assez difficile de trouver une chanson qui représente l’état d’esprit général de l’album, tu vois ce que je veux dire ? C’est plutôt bien d’avoir cette option : si nous voulons jouer quelque chose de barré ou progressif nous avons des musiciens qui sont capables de le faire. Mais la chose la plus importante était le concept des chansons et ne pas s’éloigner du chant de base. Parce que tu sais, parfois les musiciens sont tellement bons qu’il faut énormément de discipline pour laisser assez d’espace pour développer une atmosphère au lieu de constamment chercher à jouer d’une façon plus technique les uns que les autres.
La création de ce nouveau projet signifie-t-elle que tu voulais exprimer certaines parties de ta personnalité mais ne pouvais le faire au sein de Napalm Death ?
Ce n’est pas que je ne pouvais pas faire ces choses dans Napalm, parce que j’avais assurément une liberté de création à 100% dans Napalm. Mais j’ai aussi une vision de ce que le groupe devrait être, et parfois avec ces trucs que je veux essayer, même moi je trouve que ce n’est pas la direction dans laquelle je voudrais que Napalm aille. C’est une manière personnelle de faire cela sans dire : « Eh, les gars, si on changeait radicalement le style de Napalm après 25 ans ?! » Non, mais ça ouvre des portes d’essayer de nouveaux trucs quand tu apprends à le faire correctement, tu ne sais jamais ce qu’il peut se passer. Mais maintenant que j’ai terminé l’album de Menace et que je suis en train de travailler sur le nouveau Napalm, ça m’offre un sentiment différent. Je suis là : « Ouais, je sais exactement ce que je veux de Napalm, là, tout de suite ! » C’est un truc de dingue.
Cela signifie-t-il que tu n’approuves pas la direction que prennent des groupes comme Morbid Angel, qui, après tant d’années, décident de faire un album totalement différent ; comme ce qu’ils ont fait avec leur dernier album qui comprend des passages très industriels ?
Ouais. Je pense qu’un groupe devrait être limité à faire ce qu’il veut mais les fans ne sont pas toujours ouverts à ce genre de changements radicaux. Avec Napalm, les choses ont changé au cours du temps d’une façon logique. Tous les ans ou deux il y avait de nouveaux développements et de nouvelles avancées, mais quand le changement radical arrive après tant d’années, ouais, je peux imaginer pourquoi ça peut offenser les fans. Mais peut être que ce n’est pas le fait d’avoir incorporé différentes approches, mais plutôt la façon dont ils l’ont présenté. Tu sais, par moments, si ça intervient plus tard dans l’album, peut-être que les gens n’y prêteront pas autant d’attention que si c’est leur première impression. Je ne sais pas quelle est la première impression que les gens ont de Menace. Personne ne sait quoi dire ! [Rires] Ils sont là : « C’est vraiment difficile à décrire, je ne sais pas ! » [Rires]
A la base, ce projet était censé se composer de toi, Max Cavalera (Soulfly) et Brann Dailor (Mastodon), mais au final tu as écris l’album tout seul. Qu’est-ce qui t’a poussé à travailler avec ces artistes au départ, avant de vous séparer ?
Eh bien, le truc c’est que nous n’avons jamais vraiment bossé ensemble. Max et moi nous écrivions et nous envoyions des chansons il y a cinq ou six ans. Puis Cavalera Conspiracy et Soulfly l’ont bien occupé et nos emplois du temps ne collaient pas alors nous n’avons jamais collaboré. Mais je trouvais de toute façon que ces chansons avaient besoin d’un autre type de chant, peut-être quelque chose de plus atmosphérique. Et pour ce qui est de Brann Dailor, il a fait parti du projet – il était censé jouer la batterie – il a enregistré deux morceaux mais il était aussi très occupé et… je ne sais pas, tout ça prenait beaucoup trop de temps donc j’ai pris de mon temps pour arranger la musique que je voulais enregistrer et j’ai simplement pensé à Derek Roddy, un gars avec qui j’avais joué il y a des années mais je ne savais pas comment le contacter. Je me demandais ce qu’il penserait du matériel. Au final j’ai eu son e-mail par l’intermédiaire de Terrance de Suffocation. Je lui ai envoyé deux morceaux et il était là : « Ouais, ça me branche, écoute : j’ai enregistré ça » et j’étais là : « Oh mon dieu, ça prend vie ! » alors je n’ai pas arrêté de lui envoyer des morceaux et avant même que j’ai eu le temps de m’en apercevoir, après trois semaines, nous avions terminé l’album et j’étais là : « Oh mon dieu, c’est mortel ! » J’étais surexcité.
OK, et tu penses travailler avec Max ou Brann dans le futur ?
Je suis ouvert à tout. Ce sont de très bons amis, alors oui, ce serait cool. Mais nous avons déjà enregistré deux chansons avec Brann, peut-être que nous les sortirons un jour ou l’autre.
Peux-tu nous en dire plus au sujet de ces chansons enregistrées avec Brann ? Comment sont-elles ?
Oh, nous avons mis les versions de Derek sur l’album. Donc ce sont deux chansons de l’album qui pourraient… Je ne vais pas en parler maintenant… [Rires] Désolé.
Shane Embury est invité sur cet album. As-tu une relation de travail particulière avec lui ?
Ouais, nous sommes comme des Jedis ! [Rires] En fait, nous ne parlons pas beaucoup de ce que nous voulons, c’est plus comme une évidence, un type de communication différent. Il connait les notes magiques quand il joue, c’est bizarre, c’est comme si je n’avais rien à dire, il essaie simplement ses trucs et je suis là : « Oui ! C’est mortel ! Génial ! » Shane a été d’une grande aide dans le processus créatif parce que j’avais écrit de nombreux trucs pendant la période Utilitarian et il y avait tellement de morceaux que j’essayais de trier entre ceux qui iraient pour Napalm et ceux qui seraient mieux avec des chants mélodiques et qui seraient donc pour Menace. Shane m’a aidé à choisir ces putains de chansons et il se disait « Oh mon Dieu » par moments. [Rires] Mais il me disait : « Celles-là vont ensemble ici » et « celles-ci vont ensemble là » et j’étais là : « OK, merci mec, OK, je vais travailler sur celles-ci ». Alors je lui ai dit : « Tu sais, tu devrais jouer sur cet album » Freddy [Frédéric Leclercq] joue aussi de la basse mais il a choisi quatre chansons et il a choisi quelques-unes des meilleures, donc c’est cool.
L’album est très varié, ce qui peut notamment être observé à la fois dans l’aspect visuel (l’artwork et les clips vidéo), les thèmes abordés et les paroles. Dirais-tu qu’il s’agisse en quelque sorte du mélange de toutes tes influences ?
Oui, c’est certain. Je veux dire que j’ai beaucoup d’influences en dehors de la musique, dans le domaine de l’art : j’enseignais les médias à l’université et j’ai un diplôme dans le cinéma. Je travaillais sur un film, c’est pour ça que je voulais apprendre à monter des vidéos de façon à pouvoir faire les clips de Napalm, et une fois que nous avons fini de travailler sur l’album de Menace j’étais là : « Oh mon dieu, regarde, j’ai une idée pour ce clip, j’ai une idée pour ça, et ça ! » Alors j’ai mis les choses en commun et parfois je prenais contact avec d’autres artistes et je leur expliquais ma vision, pour essayer de mettre en commun, de faire un album visuel en fait, qui raconte une histoire d’une façon originale, quelque chose qui n’a pas été fait auparavant, ou bien avec une approche avec laquelle je n’ai jamais travaillé auparavant. Pour ce qui est de la photographie, de l’artwork et du concept, je ne laisse jamais rien de côté et c’est vraiment sympa en fait. Ça prend beaucoup de temps parce que je ne laisse rien de côté et j’y pense tout le temps, du style : « comment pourrions-nous présenter le groupe, quand le batteur vit en Floride et que tout le monde vient d’un pays différent ? » Alors j’étais là : « OK, bon, peut-être que nous pouvons parler aux gens à différents niveaux via de la communication vidéo et après essayer de construire un thème pour les concerts », chose que nous planifions. Tous ces visuels seraient vraiment bons pour les concerts s’ils étaient projetés de la bonne façon ; afin de vraiment construire un concept. J’espère que nous pourrons commencer à faire quelques concerts cet été.
On dirait vraiment que pour toi, Menace n’est pas qu’une question de musique mais plutôt une expérience artistique complète. Est-ce comme ça que tu vois les choses ?
Ouais, c’est vraiment une représentation de tout ce qu’il y a dans ma vie. Mais ce n’est pas uniquement mon côté personnel, ça concerne aussi le fait de faire se rejoindre des gens au sein d’une sorte d’environnement émotionnel collectif où chacun peut… Je ne sais pas, se rapprocher les uns des autres et du groupe à différents niveaux. Ça me rend heureux de penser que tu ne puisses même pas utiliser de mots pour décrire certains types de concepts. Tu sais, quelque chose qui inspire les gens à faire quelque chose de leur vie et à vivre dans le présent, et à apprécier la vie. [Rires]
Tu as dit dans une interview que « même les rêves les plus improbables devraient être explorés. » Est-ce que Menace est l’exploration de ton rêve artistique le plus improbable ?
Eh bien ouais, si tu m’avais dit en 1992 que j’allais faire cet album, j’aurais été là : « Wow, mais comment j’ai pu en venir à un niveau où je peux me permettre de faire ça ? » Ou d’essayer avec plus de conviction, ou d’avoir le courage d’en arriver à ce niveau ; alors que pour moi c’est encore le premier de nombreux pas à venir, tu vois ce que je veux dire ? En fait, je veux faire un album qui soit officiel, qui a toutes ces chansons et les clips vidéo, puis partir en tournée et créer quelque chose de théâtral. Et ça prend presque une vie entière pour en arriver là et après tu te dis : « OK, et maintenant qu’est-ce que je fais de tout ça ? » parce qu’évidemment je vais finir par vouloir faire un film. En fait, à la base, le concept du groupe vient du fait que je voulais faire des bandes originales. Je me disais : « Je veux faire des bandes originales pour mes propres films » parce que personne n’aurait jamais pu penser que nous puissions faire des bandes son, du genre une bande son Napalm, ça donnerait un truc complètement dingue, mais ça marche ! Alors pour moi c’est un rêve improbable mais si tu ne fais pas… – Tu ne peux pas simplement espérer qu’il va se réaliser, tu dois te donner les moyens de construire ce rêve. Il ne faut pas se focaliser sur ce qui manque à ta vie ou les regrets que tu peux avoir, tu dois te focaliser sur les petites marches que tu peux travailler à gravir. Ça peut prendre… Je veux dire, ça m’a vraiment pris les cinq dernières années à mettre ça en place mais ce n’est rien sur l’échelle d’une vie. Alors peut-être qu’un bon exemple serait de suivre ton cœur.
Peut-on dire que ce soit la chose la plus personnelle que tu aies jamais faite ?
Je ne sais pas encore, parce que d’une certaine façon c’est connecté à toutes mes autres idées qui sont évidemment personnelles mais – dans le fond quoi que je fasse, avec Napalm ou mes autres précédents projets, je me donne à fond, tu sais. Je vis et je respire un projet jusqu’à son terme. Mais avec ça, c’est comme une base qui peut se développer sur les deux prochaines années et il y a beaucoup de travail à abattre pour raconter le message de la manière que je souhaite. Et avec d’autres groupes parfois c’est plus du genre : tu sors un album, fais quelques interviews, pars en tournée et tu reprends un nouveau cycle mais tu n’as pas le temps de vraiment maximiser ta présentation d’une façon qui inspire les gens. Tout est personnel mais il y a des niveaux qui sont plus bas, comme si c’était différentes couches superposables. [Rires]
Le clip vidéo pour « To The Marrow » est magnifique et la technique de dessin est vraiment impressionnante. Peux-tu nous en dire plus sur la femme qui dessine ces formes dans la vidéo ?
Ouais, c’est Kseniya Simonova, je l’ai trouvée sur un forum quelque part. J’ai vu une petite image animée de son art et je me suis dit : « Oh, ça m’a l’air intéressant. » Alors j’ai cliqué dessus et j’étais là : « Oh mon dieu, c’est génial ! » Après je me suis renseigné sur son histoire, comment elle a remporté Ukraine’s Got Talent et comment elle a développé sa technique. J’ai trouvé ça vraiment génial. J’ai appris qu’elle soutenait aussi une association de lutte contre le cancer chez les enfants. Lorsque j’écrivais « To The Marrow », j’ai fini la dernière partie de guitare au moment même où un accident s’est produit juste en face de chez moi : une fille s’est faite percuter par une voiture. Alors je me suis précipité en dehors de chez moi pour lui porter secours et nous nous sommes rapprochés, parce que j’essayais de la maintenir éveillée jusqu’à ce que l’ambulance arrive, et ensuite elle est morte et c’était une expérience atroce. Mais ensuite [les pompiers] l’ont ramenée à la vie et elle s’en est sortie avec des séquelles au cerveau alors je me suis dit : « Je veux faire quelque chose, donc cette chanson lui sera dédiée, et j’en ai rien à foutre de ce que les autres en penseront. » Ça parle de nos expériences, de notre façon de ne pas réaliser la chance qu’on a d’être en vie, et aussi de comment des étrangers et des voisins deviennent des sauveteurs et comme les gens s’unissent. Alors j’ai pensé qu’elle serait la bonne personne à approcher. Je lui ai parlé de cette histoire et elle m’a parlé de ces associations, on a parlé du fait que je voulais faire quelque chose de positif à partir d’une expérience négative et elle a été d’accord pour faire deux vidéos de « Painted Rust » et « To The Marrow ». Elle a mis énormément de temps et d’énergie là-dedans. Je ne lui en ai jamais demandé autant alors je me disais : « Oh mon dieu, tu as tellement de chance ! » [Rires] Alors j’espère que ça pourra aider quelqu’un.
En passant, qu’utilise-t-elle dans la vidéo ? C’est du sel ou du sable ?
C’est du sable, mais une variété spéciale de sable. C’est du sable volcanique, parce que quand elle travaillait avec du sable classique c’était trop rugueux, si tu vois ce que je veux dire. Ça n’avait pas la texture adaptée pour les détails, alors elle a trouvé ce sable volcanique et j’étais là : « C’est mortel mec ! C’est mortel ! »
Que représentent les deux êtres présents sur la couverture de l’album et dans le clip pour la chanson « I Live With Your Ghost » ? Parce que j’ai lu que la vidéo était à propos de deux planètes qui entrent en collision.
Oh, eh bien c’est comme ça que la vidéo commence mais les planètes symbolisent deux personnes en fait. Ça les représente dans une relation où les deux personnes étaient jadis connectées dans un environnement qui pouvait être l’amour, le mariage, l’école, le travail, mais ils ne peuvent plus se retrouver et ils ont tous les deux besoin d’affection et besoin de s’exprimer mais ils ne peuvent pas le faire parce qu’une barrière les sépare. Ils veulent tous les deux la franchir mais ils n’y parviennent pas. C’est le message général de l’album et de « I Live With Your Ghost ». Ils recherchent tous les deux de l’affection mais ils se trouvent l’un en face de l’autre, elle est protégée par une barrière et il est exposé aux attaques de l’univers et des éléments mais il a toujours l’espoir qu’il puisse avoir une chance de se reconnecter avec elle. Parce que c’est l’une des choses : tu partages le même espace mais parfois c’est difficile, et les gens devraient juste se donner davantage les moyens d’essayer, ou simplement passer à la suite. Donc c’est là toute la question.
Comment vois-tu le futur de Menace ? Y-a-t-il une tournée de prévue ? Y-aura-t-il un deuxième album ?
Eh bien oui. Je ne suis pas sûr à propos de la tournée ou comment elle va commencer mais nous allons bientôt répéter et nous allons essayer de faire une série de concerts pour voir où ça peut nous mener. Mais nous voulons définitivement faire autant de concerts que nous pouvons. Quant à ce qui est du prochain album, j’ai déjà du matériel. En fait il y a beaucoup de choses qui ne pouvaient pas aller sur cet album : il y a même deux chansons inédites qui sortiront plus tard parce que ça aurait fait trop pour cet album. Donc il y aura de nouvelles choses. Et oui, je crois que je dois déjà avoir douze morceaux pour le prochain album, mais avant que je ne commence à me pencher dessus sérieusement, ce sera difficile à t’expliquer. Mais il y aura d’autres albums à venir, c’est certain.
As-tu des nouvelles de Napalm Death à nous donner ? As-tu commencé à travailler sur le successeur d’Utilitarian ?
Actuellement nous sommes en tournée avec Hatebreed en Europe. Nous revenons début mars et je vais enregistrer avec Danny Herrera (batteur). Je crois que j’ai plus de chansons qu’il n’en faut pour une première session ! Nous allons enregistrer l’album en trois ou quatre sessions différentes de façon à pouvoir capter des moments de création spontanés. Ce que j’ai est très intense, concis, direct, énergique et mémorable, alors je pense que ça devrait être vraiment excitant ! Je crois que c’est un bon… Euh, je ne sais pas si c’est un pas en avant mais c’est un style différent, une approche différente d’Utilitarian. Mais c’est clairement extrême et excitant. [Rires]
Penses-tu que ton expérience avec Menace aura des répercussions artistiques sur le prochain album de Napalm Death ?
Non, parce que c’est marrant mais tous les morceaux de cet album ont été écrits en même temps qu’Utilitarian. A l’époque, j’avais écrit entre soixante et soixante-dix chansons, certaines étaient vraiment merdiques mais celles que j’ai gardées pour Napalm avaient un ressentit différent d’Utilitarian, alors il n’y a pas… Je ne trouve pas qu’elles aient quoi que ce soit en commun avec l’album de Menace en fait ! [Rires] Et c’est plutôt cool parce que les gens pourraient s’imaginer que je vais essayer de faire quelque chose dans la même veine. Mais j’ai différents exutoires maintenant. C’est bizarre, tout s’est produit au même moment, mais ouais, nous finirons bien par les enregistrer ! [Rires]
Tu as participé à une chanson avec Max Cavalera du nom de « K.C.S. » qui se trouve sur le dernier album de Soulfly. Peux-tu nous parler de cette collaboration ?
Tu sais, nous sommes amis depuis des années avec Max, Gloria [NDLR : la femme de Max] et sa famille. J’avais un jour de congé à Seattle et j’ai appris qu’ils enregistraient avec Terry Date au Studio X alors je me suis dit : « Oh mon dieu, je vais aller leur rendre visite pendant mon seul jour de congé ! » Je suis allé les voir lui et Gloria, et il m’a demandé : « Tu chantes, n’est-ce pas ? » alors j’ai répondu : « Ouais », et il m’a fait : « Tu veux chanter un peu là maintenant ? », alors j’étais : « Mais putain évidemment mec ! Montres moi les paroles ! » Alors après il a installé deux micros et il a dit : « Faisons ça ensemble. » C’était marrant mec, j’étais là : « Oh mon dieu, Terry Date est en train d’enregistrer et c’est un de mes producteurs préférés ! » Deftones, j’adore leur son. Mais je n’ai pas essayé de chanter là-dessus, peut-être que j’étais trop intimidé ! [Rires]
Interview réalisée par téléphone le 21 février 2014 par Metal’O Phil.
Retranscription et traduction : Natacha.
Introduction : Alastor.
Site internet officiel de Menace : www.menace.tv
Album Impact Velocity, sortie le 14 mars 2014 chez Season Of Mist.
Je n’arrive pas à prendre au sérieux un type qui gueule d’une façon aussi comique comme le fait Mitch avec Napalm Death.
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