A peine remis de nos émotions et de retour à la maison, il est temps de faire le bilan de ce Motocultor 2012 qui s’est déroulé du 17 au 19 août dernier et qui, malgré quelques approximations et soucis, principalement concentrées dans les premières heures, a réussi à se retourner et montrer qu’il en avait sous le pied.
Une édition phare, synonyme de cap pour les organisateurs du festival qui désormais se tournent, non sans joie et en toute modestie, vers l’avenir. Et d’ailleurs, si le Motocultor 2012 s’est déroulé sous un soleil breton des plus chauds et sous un ciel vierge de nuage, il semblerait que l’avenir du festival champêtre soit lui aussi des plus radieux.
Un festival en deux temps :
« Le Motocultor Festival a dû retarder l’ouverture du festival et annuler deux groupes : nous tenons tout d’abord à nous en excuser et à en expliquer les raisons. Nous avons appris 15 jours avant le début du festival que l’association de secouristes qui devait intervenir au Motocultor Fest ne pouvait plus tenir son engagement. Nous avons tout fait pour trouver une solution mais autour du 15 août il est très difficile de mobiliser des secouristes à la dernière minute.
Grâce à l’appui de la préfecture et de la mairie de Theix, les pompiers ont réussi à mettre en place un dispositif de secours qui nous ont finalement permis d’ouvrir le festival mais avec deux heures de retard malheureusement.
Annuler deux groupes fut un choix douloureux mais inévitable. Nous comprenons la grosse déception d’Ataraxie et de Miseducation Of Masses à qui nous avons proposé de jouer l’année prochaine.
Nous souhaitons remercier les festivaliers et les pompiers pour leur engagement massif cette année auprès du festival.
Yann Le Baraillec, directeur – programmateur du Motocultor Festival »
Voilà un sale coup pour le festival qui s’est donc ouvert avec deux heures de retard vendredi. Un coup d’envoi mal vécu par des festivaliers cuisant sous un soleil de plomb, informés au compte-goutte de ce qu’il se tramait. Cependant, ce retard était une nécessité pour assurer la sécurité de ceux-ci. Des festivaliers d’autant plus amers quand les portes du fest s’ouvrirent mais où il a fallu encore attendre afin de rentrer sur le site même du festival. Mais, l’organisation – bien que chamboulée – a réussi à rebondir assurant le maintien de cette édition 2012. Et malgré le lourd retard subi, ce sont des festivaliers heureux qui s’engouffrent enfin dans l’enceinte du Motocultor.
Car si tout n’a pas commencé dans les meilleures conditions, ce Motocultor 2012 se conclut sur une vraie note positive. 11 000 festivaliers se sont réunis en Bretagne pour trois jours de festivités, marquant la troisième édition du festival en open-air. Un chiffre qui a doublé par rapport à l’édition 2011. Une preuve de réussite pour l’organisation qui, en 2007, faisait alors 200 entrées. Une organisation donc « heureuse de l’accueil des festivaliers » bien que « consciente des points à améliorer ».
Sanitaires, points d’eau, nourriture et accueil PMR :
De l’aveu des organisateurs, les points d’eau sur le site et sur le camping étaient bel et bien présents (principalement au bar où il était possible de demander de l’eau gratuitement). Cependant, l’organisation reconnaît sa « mauvaise communication par rapport à cela ». Effectivement, les sanitaires et points d’eau sont deux des problèmes récurrents connus par les festivals. Le Hellfest lui-même n’y échappe pas. Car, il faut le reconnaître, la tâche n’est pas aisée d’offrir à 11 000 festivaliers une douche ou l’assurance d’avoir des sanitaires en nombre et relativement propre (sur le sujet, question propreté, certains festivaliers n’y mettent pas du leur non plus). De plus, et cela sans dédouaner l’organisation qui reconnaît là encore ses manquements, ils assurent « avoir pris en compte ces remarques pour l’édition 2013 » ; cette édition a dépassée les prévisions du Motocultor : « Nous sommes extrêmement heureux de voir tant de festivaliers », mais cette affluence a pris de cours l’organisation qui explique que le « bar de nourriture a dû [par exemple] être rallongé de 6 mètres ».
Il est également regrettable de n’avoir que ce système de tickets afin d’avoir accès à la nourriture et les boissons (seul le coin VIP acceptait le liquide et les cartes bancaires). D’ailleurs, le stand vendant les tickets de rationnement fermait avant les stands de nourritures, ce qui obligeait les festivaliers à faire leur stock de tickets. Pour ce qui est de l’accueil des personnes à mobilité réduite (PMR), celui-ci est à améliorer. En effet, le point PMR était grandement exposé au soleil, ce qui soulève également la question des zones d’ombres présentes sur le fest en plein soleil. Mais ces questions seront également étudiées afin d’y trouver une réponse. Car, comme le rappelle l’organisation, au final « on espère avoir ce même temps plutôt que de la pluie ». Malgré ces nombreux petits accrocs ayant fait grincer les dents de plusieurs festivaliers, la véritable réussite de ce Motocultor 2012 reste ses concerts.
L’affiche :
« 45 groupes, dont 30 internationaux », voilà ce que nous rappellent des organisateurs du fest fiers de l’affiche proposée. A raison d’ailleurs, car il paraît indiscutable que celle-ci est la raison première qui a fait venir les festivaliers. Malgré l’annulation en dernière minute de trois groupes (Electric Wizard, Ataraxie et Miseducation Of Masses) et un running-order retravaillé deux heures avant l’ouverture des portes, les trois jours de musique ont grandement satisfait l’audience. Selon l’organisation, cela est dû à la « qualité de l’affiche, la qualité des groupes mais surtout à la qualité du son ». Et en effet, le son sur ces trois jours fut surprenant par son audibilité (bien que quelques combos ont souffert de sous-mixages ou de retours lâchant en plein milieu d’un titre), les concerts se sont tous savourés avec plaisir. D’ailleurs, quant à la qualité de l’affiche, on apprend que le budget artistique a été doublé pour cette année, passant de 75 000 euros en 2011 à 150 000 euros en 2012. De plus, le Motocultor se veut être en « complémentarité » du Hellest, proposant une affiche différente, d’où sa programmation en août, ce qui évite des répétitions au niveau des affiches (le festival n’ayant pas affaire aux mêmes tournées que le Hellfest par ses dates). D’ailleurs, pour cela, le festival est en concertation avec les autres organisateurs de festivals, les tourneurs et programmateurs de concerts.
Les nouveautés :
Cette année le Motocultor a innové. Ont vu le jour cette année, des séances de dédicaces auxquelles certains groupes ont accepté de se prêter, ainsi que le bar du camping. Conscient de son identité très champêtre et « familiale », le Motocultor mise sur le développement de cet aspect : « On a notre identité, elle est différente du Hellfest ». Cependant, comme le rappelle fort justement l’organisation : « Décors + aménagements = moyens ». C’est donc vers l’avenir et d’autres réussites que le festival se tourne afin de développer cette identité « Motocultor » et offrir des « petits à côté » comme des activités annexes.
L’avenir :
Suite à cette saison concluante, le Motocultor sera évidemment reprogrammé en 2013. Le festival prévoirait entre deux et trois scènes, ce qui entraînerait un potentiel retour sur le site de 2010, bien que d’autres possibilités soit étudiées. C’est fin septembre prochain que le lieu définitif sera annoncé. Cependant, l’avantage d’avoir gardé le même site cette année a permis d’entreprendre la communication sur le fest cinq mois plus tôt mais ceux-ci comptent bien trouver « un terrain sur lequel on pourrait rester cinq ou six éditions minimum ». L’organisation entendrait-elle par là que, au delà des questions de scènes, quelque soucis de disponibilité de terrain l’empêcherait de reconduire le festival sur le même site l’an prochain ? Pour ce qui est des trois scènes, cela permettrait plus de variété musicale avec plus de styles différents représentés. L’organisation souhaite en effet « plus de groupes, plus de styles différents, plus de groupe amateurs ». Une réelle ambition. Mais il faut « savoir être modeste » et « ne pas brûler les étapes », ainsi le festival compte bien s’inscrire dans l’avenir mais souhaite faire les choses bien, rappelant qu’il ne souhaite en aucun cas « concurrencer » le Hellfest.
A noter que, selon les dires des organisateurs, « le Hellfest nous soutient énormément » (Ben Barbaud et une partie de l’organisation du Hellfest était présente au Motocultor). Un festival qui a marqué avec cette édition un point gagnant. Preuve en est encore avec la couverture médiatique de cette année : « L’an passé, aucun magazine français n’a couvert le fest. Cette année, trois sur quatre sont présents. » Financièrement, le Motocultor se verra également offrir des subventions de la part de « l’agglomération, du département et de la région ». D’ailleurs, nous avons été sollicité avec humour par les organisateurs : « Si Radio Metal veut nous subventionner; on prend ».
Au final, pour rentrer dans ses frais, le festival se devait d’accueillir au minimum 8 000 festivaliers. 11 000 sont venus, ce qui d’un point de vue financier est une réussite. Au niveau des concerts, après moult chamboulements, ce sont trois jours de musiques qui ont réussi à prendre essor avec bonne humeur. Une bonne humeur liée à cet aspect familial développé par le fest qui véhicule auprès des riverains une « image rassurante ». De plus, la météo des plus clémentes (bel euphémisme), a grandement aidé le festival qui a vu une augmentation des ventes de billets les trois derniers jours avant le début des hostilités. Des hostilités que vous pouvez découvrir ou redécouvrir à travers nos trois fils rouges du vendredi, du samedi et du dimanche. Vous pourrez également découvrir nos galeries photos des trois jours publiées dans les prochaines semaines.
Un retour à Séné ? Non au secours les moustiques !!! C’était l’HORREUR ! Il y a un site tout prêt à Saint Nolff, il est tip top, il attend un nouveau festival…
Le motocultor c’était énorme mais l’orga était à la rue, ouais..
Et perso j’aurais pas dit non à un peu de nuages ! Ma peau non plus ^^
Ah, tout à fait d’accord avec tout ce qui a était dis, je pense que je serais présent l’an prochain également! Venant du sud-ouest je regrette juste que quasiment tous les fest de metal soit au nord de la france On en aimerais bien nous aussi! 🙂
t’en as pas en espagne?
« un potentiel retour sur le site de 2010 »
Franchement se ne serait pas si mal, j’avais beaucoup apprécié le site de Séné proche du centre ville et sur un terrain bien conçu (les deux scènes bien séparées était une bonne idée pour moi); j’ai eu une impression de plus petit quand j’ai vu le site de Theix.
Pour un retour à Séné, je suis ok
C’est clair que pour la bouffe c’était l’enfer…
Ce fut un bon fest en effet…
Mais quand même… 5 chiottes pour tout un camping c’était vraiment abusé :-/ Et y avait une odeur insoutenable au niveau des urinoirs.
Pas d’eau dispo sur la camping en dehors des horaires d’ouverture de la « buvette » et c’était une galère monstre pour avoir de la bouffe etc…
En effet, il y a encore beaucoup de points a améliorer pour les éditions futures
« afin d’avoir accès à la nourriture et les boissons » –> et aux boissons
« décidasses » –> dédicaces
Merci, c’est corrigé 😉