Une nouvelle année commence et, bien entendu, on ne peut pas faire comme si la précédente n’avait pas existé : on n’a pas encore payé toutes les factures de 2014, pas encore descendu au tri sélectif tous les cadavres de bouteilles écoulées durant le réveillon. Oui, il y a encore du boulot avant de passer pleinement et sereinement à 2015. Eh bien, pour notre rédaction, c’est pareil : 2014 n’a pas fini de payer la note et il faut faire le tri entre ce qui va passer aux oubliettes et ce qu’on va retenir pour la postérité. C’est l’heure du Top 50 !
Et comme tous les ans, le Top 50 de Radio Metal sera égrainé au fur et à mesure, en direct sur notre antenne dans l’émission Anarchy-X mardi 6 et jeudi 8 janvier dès 20H au cours de deux longues soirées animées par Spaceman et Animal et durant lesquelles nous irons progressivement et en votre compagnie tirer le bilan de l’année metal écoulée pour n’en retenir que le meilleur jusqu’à désigner le lauréat du Meilleur Album de l’Année 2014, qui succèdera donc au Vertikal de Cult Of Luna primé l’an dernier.
Rendez-vous est donc donné. Sachez tout de même que, comme tous les ans, ce Top sera publié au fur et à mesure de son dévoilement en direct et les émissions elles-mêmes ajoutées ensuite en podcast dans cet article.
Podcast de la première partie :
[audio:interviews/2015/Top 50 – 2015 Part 1.mp3|title=Top 50 2015 part 1]Podcast de la seconde partie :
[audio:interviews/2015/Top 50 – 2015 Part 2.mp3|title=Top 50 2015 part 2]#50 – KILLER BE KILLED – KILLER BE KILLED
Attention de ne pas juger cet opus pour ce qu’il n’est pas. Certains ont pu s’attendre à une déferlante de brutalité, car de ça il avait pu être question au tout départ entre Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan) et Max Cavalera (Soulfly), avant que Troy Sanders (Mastodon) n’entre en scène. Killer Be Killed est avant tout un magnifique exemple de collaboration, de fraternité, de respect, entre trois chanteurs-musiciens, trois leaders, trois personnalités fortes qui ont su mettre leurs égos de côté pour prendre plaisir ensemble et mêler leurs pattes respectives sur un terrain commun. Un album sans prétention mais sincère et diablement efficace. Comment résister à un hit tel que « Wings Of Feathers And Wax » qui donne d’emblée le ton ?
A lire : chronique – interview avec Greg Puciato – interview avec Max Cavalera (pour Cavalera Conspiracy) – interview avec Troy Sanders (pour Mastodon).
#49 – AT THE GATES – AT WAR WITH REALITY
On ne peut pas dire qu’At The Gates se soit surpassé sur son album retour, proposant après pourtant 21 ans d’absence discographique un album assez convenu. A vrai dire il a bien failli ne pas arriver jusque dans ce Top 50. Mais en même temps, par ce At War With Reality, At The Gates remet bien des productions de death metal mélodiques actuelles à leur place et arrive en vieux maître de l’artisanat suédois – puissant, mélodique, voire un brin mélancolique -, certes, le son traditionnel en moins. Le pionnier aura toujours plus de mérite que les suiveurs, n’est-ce pas ?
A lire : chronique – interview d’Anders Björler et Thomas Lindberg
#48 – MACHINE HEAD – BLOODSTONE & DIAMONDS
La présence de cet opus dans ce Top 50 tient à deux raisons : la remise en question et un certain savoir-faire. Car, autant être franc, Bloodstone & Diamonds n’est pas le chef-d’œuvre, l’accomplissement ultime que Robb Flynn voulait qu’il soit. Bordélique, surjoué, prétentieux, pompeux, longuet… Mais la puissance des riffs 100% Machine Head nous ramène automatiquement vers lui et la volonté d’innover, surprendre et repousser ses limites dans son propre registre, avec des chansons telles que « Ghost Will Haunt My Bones », « Sail Into The Black », « Beneath The Silt » ou « In Comes The Flood » méritent bien des encouragements.
A lire : chronique
#47 – UNISONIC – LIGHT OF DAWN
Avec Light Of Dawn, Unisonic fait plus que confirmer. Il prouve qu’il n’est pas que les retrouvailles de Michael Kiske et Kai Hansen et qu’il ne se résume pas qu’à ce duo. Avec Hansen dans l’impossibilité d’assurer la composition, Dennis Ward a su prendre la musique en main et donner une suite digne et cohérente à l’enthousiasmant album éponyme. Sans profiter de l’effet de surprise dont avait bénéficié son aîné et sans bouleverser le genre, il n’en demeure pas moins l’opus incontournable de 2014 pour les fans de hard/heavy traditionnel, pour ses quelques flamboyances renvoyant au vieux Helloween mais surtout, tout simplement, pour son sens mélodique et musical frais et lumineux.
A lire : chronique – interview avec Michael Kiske et Dennis Ward – interview avec Kai Hansen (pour Gamma Ray).
#46 – THE HAUNTED – EXIT WOUNDS
Pour ceux – apparemment rares – qui avaient été fascinés par l’audace d’Unseen, Exit Wounds a été une douche froide. Au premier abord parce que, si The Haunted revient en arrière à ses fondamentaux et si cet opus pourra difficilement être considéré comme son meilleur, il ne rappelle pas moins à quel point il est un groupe de thrash de haut standing qui a toujours le riff qui tue sous la main joué avec une impressionnante précision. Et avec les départs de trois de ses membres, dont le compositeur Anders Björler, avoir été ainsi capable de se relever la tête haute n’est rien moins qu’un exploit.
A lire : chronique – interview de Patrick Jensen.
#45 – MONSTER MAGNET – MILKING THE STARS: A RE-IMAGINING OF LAST PATROL
Monster Magnet avait déjà fait sensation en 2013 avec un album, Last Patrol, qui venait redorer avec classe le blason des Américains qui avaient sombré dans un certain train-train créatif. Du coup, est-ce pour profiter de cette réussite, traire au maximum la bête planquée dans les étoiles, que le groupe s’est contenté de réinterpréter cet album en 2014 ? Non, Monster Magnet avait une nouvelle vision de ce que pourrait être cette aventure musicale et si, effectivement, le groupe réemploie des pans entiers (voire des morceaux entiers : « Mindless Ones ’68 » n’étant jamais que le titre de base avec un orgue manzarekiens en plus) voire complète cette ré-imagination par des interprétations live (une autre façon de découvrir un morceau tout de même), ce nouveau périple est plutôt à voir comme le voyage retour de Last Patrol, passant près des mêmes astres, frôlant les mêmes comètes, mais vus sous un autre angle, une autre lumière, ne rendant pas la virée interstellaire moins belle.
A lire : chronique.
#44 – KXM – KXM
Une fusion de talents plutôt inattendue voire improbable qui pourtant fonctionne le plus naturellement du monde. KXM, en un album, impose déjà une personnalité, une alchimie, une âme, un groove. George Lynch, après quelques années à errer, aurait bien trouvé ici son nouveau refuge, tant cela faisait longtemps qu’il n’avait sonné aussi épanoui. Et puis Ray Luzier créé la surprise lorsque Doug Pinnick reste fidèle à lui-même. Étrange, en revanche, que les continents Américain et Européen n’aient pas tout à fait profité du même album, non seulement l’ordre des chanson diffèrent, mais aussi le découpage et le mix des chansons elle-mêmes. A vous de trouver vos préférences.
A lire : chronique – interview avec George Lynch.
#43 – CROWBAR – SYMMETRY IN BLACK
Crowbar sera toujours Crowbar. Si, contrairement à son vieux copain Phil Anselmo, Kirk Windstein (désormais ex-Down) ne cherche pas à multiplier les expériences musicales, il n’en demeure pas moins un artisan d’une puissante efficacité. Alors, non, cet album de Crowbar ne révolutionne en rien la discographie du groupe mais démontre qu’en matière de riffs ou de talent pour délier les cervicales dès les premières mesures de n’importe quel morceau, voire pour mettre une p*tain d’émotion dans une chanson (« Reflections Of Deceit ») alors qu’on a une voix à casser des noix en gueulant dessus, le niveau n’est pas près de baisser.
A lire : chronique.
#42 – PAIN OF SALVATION – FALLING HOME
Comme toujours avec Pain Of Salvation, l’excellence est de mise. Et le combo parvient ici, au-delà du traditionnel « unplugged », à créer du neuf et du frais avec du vieux. Certainement que le contenu musical pur de Falling Home aurait mérité une plus haute place dans le classement, mais d’aucuns estimeraient que ce ne serait pas « juste » au regard des autres albums qui proposent des compositions originales. C’est donc, purement, la réussite de l’exercice en tant que tel qui lui vaut sa place dans le Top 50. A écouter, notamment, « Stress » ou la reprise du « Holy Diver » de Dio ; de véritables pépites qui montrent que la créativité de Pain Of Salvation ne s’embarrasse d’aucune limite et est pour ses musiciens une seconde nature.
A lire : chronique – interview avec Daniel Gildenlöw.
#41 – SLIPKNOT – .5: THE GRAY CHAPTER
Un album – All Hope Is Gone – décevant sorti en 2008, la mort inattendue du bassiste et compositeur Paul Gray survenue en 2010, les déclarations contradictoires sur l’avenir du groupe en 2011, le départ étrange du batteur et, également, compositeur Joey Jordison fin 2013… Ces six dernières années, on ne donnait pas cher de la peau de Slipknot. Pourtant les voilà bel et bien de retour, fiers et remontés à bloc, avec .5: The Gray Chapter. A la fois un condensé du passé et un regard vers l’avenir, l’opus montre surtout un Slipknot d’une particulière maturité et maîtrise. Un exutoire et même défouloir d’un côté, des émotions de l’autre, ce cinquième chapitre brille par sa dynamique. Nul doute que la mémoire de Gray est ici honorée.
A lire : chronique – interview de Jim Root.
#40 – JOHN GARCIA – JOHN GARCIA
Après la relative déception de l’album de Vista Chino en 2013, le chanteur des légendaires Kyuss John Garcia ne déçoit pas, loin de là, avec un premier album solo (après une carrière déjà bien remplie avec d’autres groupes que chaque fan de stoner devrait avoir déjà eu dans les oreilles : Hermano, Unida et Slo-Burn) rempli d’un desert-rock groovy qui fait remuer du popotin. On reconnait la patte du monsieur, même quand ça ne sonne pas très neuf, mais pour un des patrons du genre, on lève son chapeau. Mentionnons au passage l’album de son camarade Brant Bjork sorti aussi cette année qui montre que l’inspiration de ses musiciens n’est pas desséchée malgré les résultats de l’année dernière.
A lire : chronique – interview de John Garcia.
#39 – ANATHEMA – DISTANT SATELLITES
Un album découpé en deux parties. Ceux ayant été déroutés par la seconde ont pu tout de même se laisser prendre par une première partie rassurante, réconfortante, faisant écho aux précédentes et magistrales réalisations d’Anathema. Ceux ayant trouvé que le combo manquait de se renouveler sur la première ont pu être comblés par la seconde qui voit Anathema embrasser un aspect plus expérimental et de nouveaux ingrédients, notamment électroniques. Mais c’est toujours par sa portée émotionnelle, authentique et profonde, que le groupe des frères Cavanagh nous touche au cœur, cristallisée par la chanson « Anathema », sorte de pivot dans l’opus, – frissons garantis.
A lire : chronique – interview de Vincent Cavanagh.
#38 – SLASH – WORLD ON FIRE
On a l’habitude de Slash, de son style, de son son autant que de son chapeau. Un vrai classique du rock sur pattes. On commence à avoir aussi l’habitude de Slash & Myles Kennedy (sans oublier les Conspirators), un chanteur dont on connaissait déjà bien le talent chez Alter Bridge, allié à un guitariste qui file des fourmis dans les doigts à des apprentis guitar-heros depuis presque trois décennies. Ce qui est moins habituel, c’est un album de 17 chansons de hard rock sans baisse de régime, sans un titre de remplissage, aucune faute de goût, qu’on peut démarrer par n’importe quel bout pour être immédiatement hameçonné. Plus d’une heure et quart de plaisir sans la moindre prise de tête. Faites en autant !
A lire : chronique – interview de Slash – live report.
#37 – EVERGREY – HYMNS FOR THE BROKEN
Si Evergrey est proche du genre power metal, il en est assez éloigné pour ne pas partager avec celui-ci l’un de ses plus grands travers : le kitsch, le plus souvent amené par une partition surchargée. Un travers dans lequel ne tombe jamais Evergrey. Effets sonores, orchestrations, instants de virtuosité, de « guitar-héroïsme » (avec certains des meilleurs solos entendus cette année) sont toujours parfaitement dosés pour ne jamais alourdir la palette et mieux en faire éclater ses couleurs dans des compositions puissantes et des mélodies distillant émotion sans forcer. Tout cela se retrouve très bien dans Hymns For The Broken, un album dont on n’attendait pas tant après une baisse de régime perçue sur les quelques opus précédents et suite aux bouleversements de line-up de ces dernières années.
A lire : chronique – interview avec Tom S. Englund et Johan Niemann.
#36 – PRIMORDIAL – WHERE GREATER MEN HAVE FALLEN
D’un album à l’autre, Primordial ne bouge que très peu ses frontières. Ça ne veut pas pour autant dire qu’il se contente de traînasser dans sa zone de confort. Pour exemple cette seconde piste, « Babel’s Tower », lancinante et l’une des plus mélodiques du combo à ce jour, contrastant avec la virulence de « The Seed Of Tyrants ». Mais chez Primordial, ce qui assure toujours, inlassablement, une place à sa musique dans les classement de fin d’année, c’est sa conviction, qui doit beaucoup au talent et l’interprétation poignante d’Alan Averill alias Nemtheanga, et sa constance désarmante dans la qualité de ses œuvres. Where Greater Men Have Fallen ne fait pas exception.
A lire : chronique – interview avec Nemtheanga.
#35 – BLOODBATH – GRAND MORBID FUNERAL
Quel culot que d’avoir été chercher Nick Holmes, qu’on n’avait pas entendu chanter de death metal depuis près de vingt cinq ans, pour remplacer le, à la fois, populaire et maître en matière de voix gutturale Mikael Åkerfeldt ! Mais Bloodbath a su trouver les bonnes incantations pour éveiller l’esprit d’Old Nick – surnom donné au Diable en Angleterre – enfoui chez Holmes. Une voix sale, grossière, qui fait même parfois grimacer et, surtout, qui coïncide idéalement avec le désir du combo de retourner à ses racines et les célébrer. Dans le fond, Grand Morbid Funeral n’est qu’amour. L’amour du death metal primitif, putride, horrifique et dégueulasse. Et comme dit le proverbe : amour et death metal, rien n’est plus fort. Enfin, quelque chose comme ça…
A lire : chronique – interview avec Nick Holmes et Anders « Blakkheim » Nyström.
#34 – CHANNEL ZERO – KILL ALL KINGS
Le décès du batteur Phil Baheux l’an dernier n’aura pas démonté Channel Zero. Au contraire : « comme souvent, la douleur a enfanté une œuvre magistrale », disait-on dans la chronique de ce Kill All Kings. Channel Zero y montre le meilleur de son savoir-faire aux multiple facettes : puissant dès son amorce « Dark Pasenger » et avec pour point culminant le slayerien « Duisternis », des touches gothiques comme avec « Crimson Collider » et ses accents à la Danzig, de l’émotion avec « Brother’s Keeper », etc. Un album très complet, travaillé et catchy, idéal pour entrer par la grande porte dans l’univers de ce groupe essentiel à la scène belge.
A lire : chronique.
#33 – KYPCK – IMENA NA STENE
Pour son troisième album Kypck a encore du mal à se faire un nom, tant on en a peu entendu parler. Ce n’est pas faute pour le groupe de l’ex-Sentenced Sami Lopakka de proposer un concept original. Les ambiances désolées, hivernales et parfois martiales et autoritaires, directement inspirées par l’histoire et la culture russe, prennent à la gorge dans ce Имена на стене (en cyrillique). Un album qui donne une beauté effrayante au désespoir et montre un groupe qui maîtrise de mieux en mieux son propos, jusqu’à en épouser au plus près la dimension humaine, au-delà des clichés avec lesquels il peut pourtant jouer dans son visuel.
A lire : chronique – interview avec Erkki Seppänen.
#32 – BRAVE BLACK SEA – FRAGMENTS
Qu’il est bon de se faire surprendre ! Car une surprise, et une bonne, Brave Black Sea en est incontestablement une. Débarquant quasiment de nulle part, sans prévenir, sous un nom n’évoquant pas grand chose et une pochette d’album encore moins parlante, ce groupe principalement composé d’ex-Slo-Burn (et donc d’anciens collègues de John Garcia) cache sous des dehors peu aguicheurs un combo de mélodistes évoquant les plus belles jeunes heures du grunge et du stoner, entre force du riff et du rythme et intensité contenue des émotions digne de Nirvana ou Alice In Chains. Il y a indubitablement de la beauté sous la surface de cette mer. A consommer sans modération.
A lire : chronique.
#31 – KAYSER – READ YOUR ENEMY
Prenez une belle marmite de thrash pleine de vitesse et d’agressivité, de diatribes crachées avec la haine des plus grands classiques du genre (« Bring Out The Clown », « Read Your Enemy ») et de solos saignants. Ajoutez une louchée de groove riffu rappelant les autres amours plus stoner du chanteur Spice (ex-Spiritual Beggars) pour lever le pied et prendre encore plus le temps d’apprécier l’efficacité de titres comme « I’ll Deny You » ou « Almost Home », ou pour carrément prendre son monde à contrepied dans des changements d’ambiance complètement maîtrisés (le pont de « Dreams Bend Clockwise » ou celui carrément jazzy de « The Fake Rose »). Ainsi vous avez l’album de power-thrash que n’importe quel fan du genre a dû être dans l’obligation de se mettre dans les oreilles cette année. Et ce n’est vraiment que le fait que le précédent opus ait déjà été une plus grande claque en son temps qui fait que celui-ci ne se classe pas plus haut cette année.
A lire : chronique – interview avec Spice.
#30 – THE PRETTY RECKLESS – GOING TO HELL
Comme dirait Alice Cooper : « Love’s a loaded gun ». Et plus particulièrement « Sex is a loaded gun ». Car, s’il est vrai que de prime abord, le premier atout de The Pretty Reckless soit son leader, l’actrice-mannequin-chanteuse-musicienne Taylor Momsen et son sex-appeal mis en avant dès sa pochette et les premières secondes de l’album avec ses gémissements « émouvants », cet album est, comme l’indique une des chansons sur celui-ci : « un shotgun apporté à la party ». Sous la fine pellicule de sensualité – évoquant souvent le talent de certains grands chanteurs de hard rock (Plant et Coverdale en tête) qui savaient délier une ambiance érotique à travers leurs cordes vocales – et parmi certaines chansons à même d’illustrer une fête de lycéens dans un teen-movie, il y a un barillet chargé à ras bord de pure musique américaine, entre blues électrique, rock puissant, folk (et même country dans la version acoustique de « Going To Hell » de l’édition limitée) et du gros son qui décoiffe à plus d’un niveau, du premier au dernier morceau.
#29 – MONO – THE LAST DAWN / RAYS OF DARKNESS
Vu d’ici, on ne se rend pas toujours compte de la richesse du paysage musical japonais. En France notamment, on le voit souvent à travers l’adoration béate que des fans de mangas vouent aux pop-stars du Pays du Soleil Levant, souvent collées au générique de leurs séries préférées. Une pop pourtant très en retard, rappelant souvent celle qu’on se coltinait de ce côté du monde il y a plus de dix ans de cela. Pourtant vit à côté une scène rock et metal créative, où des groupes tutoient dans leur genre les plus grands noms occidentaux quand ils n’ont pas déjà une longueur d’avance sur eux, ne serait-ce que par leur grande productivité. Mono fait sans doute partie, malgré un succès relativement confidentiel, des plus belles exportations musicales japonaises d’aujourd’hui, et se place aisément parmi les plus grands noms du post-rock au niveau mondial avec des œuvres d’une immense puissance émotionnelle pouvant mener à une expérience d’élévation spirituelle. Et c’est avec rien moins qu’un album double que le groupe est revenu cette année. Et si, sur la longueur, surtout durant The Last Dawn, la répétitivité caractéristique de leur art, pourrait assoupir certains auditeurs, les montées en puissance n’en sont pas moins irrésistibles, à s’en mordre les lèvres. A l’opposé, le versant sombre de The Last Dawn, Rays Of Darkness, devrait stimuler les amoureux d’expérimentations, brutalisant parfois les sens (« The Hands That Holds The Truth » et ses hurlements, seul morceau « chanté » de ce diptyque) ou mettant de côté toute volonté mélodique sur « The Last Rays » final, pièce de drone pur.
#28 – GOTTHARD – BANG!
Rien de pire que de décevoir son public quand on venait juste de le rassurer avec un Firebirth venu prouver que le décès de leur emblématique chanteur Steve Lee n’était pas l’arrêt de mort de Gotthard. Et en fait, les Suisses, une fois le baptême du feu passé, confirment leur renaissance dans un grand Bang! boogie en diable dès l’entrée, ou à vous donner des soubresauts dans tout le corps et envie de vous rouler dans le vice du rock d’une pièce à l’autre, quand il n’impressionne pas par ses audaces orchestrales (« I Won’t Look Down », le grandiose « Thank You ») ou son emploi de claviers évoquant les plus belles heures de l’âge classique du hard rock. Et puis avec au milieu de tout ça un chanteur, Nic Maeder, capable de mettre du miel sur les tympans grâce à une voix pouvant être aussi excitante qu’émouvante, c’est l’assurance que les palpitations ne cessent pas entre les nombreuses secousses électriques servies d’un bout à l’autre sur ce disque. Et puis, mince, un morceau avec accordéon (« C’est La Vie ») dans un album de hard rock, ça se respecte !
A lire : chronique – live report.
#27 – BODY COUNT – MANSLAUGHTER
Avec le hiatus de Stuck Mojo, la séparation de Clawfinger, un Rage Against The Machine qui ne semble pas vraiment enclin à transformer ses retrouvailles, le bon crossover-rap-metal est un art qui semble se perdre. Mais c’était sans compter sur un sursaut inespéré de Body Count, qu’on avait un peu (pour ne pas dire complètement) oublié depuis (au moins) 2006. Manslaughter est une bombe aux hymnes tapageurs. Des riffs hardcore qui balancent (« Bitch In The Pit » !), un Ernie C qui fait dégouliner ses solos et un Ice T qui n’a pas perdu sa gouaille de trublion (les nouvelles paroles du « Institutionalized » de Suicidal Tendencies valent leur pesant de cacahuète) : on nage ici en pleine nostalgie Nineties. Le gang réalise en tout cas là son meilleur opus depuis son premier, rien que ça.
#26 – LUNATIC SOUL – WALKING ON A FLASHLIGHT BEAM
Entre deux albums de Riverside, Mariusz Duda retourne à ses expérimentations personnelles. Avec son rock ambiant, progressif, alternatif, électronique parfois à la limite du bruitisme, Lunatic Soul tire un fil sonore aux multiples couleurs et facettes sans jamais perdre en musicalité et harmonie. Le genre d’album qui, les yeux fermés, fait naître entre les oreilles (tout particulièrement en l’écoutant avec un bon casque pour sentir le son passer d’un côté à l’autre) des images : parfois apaisantes, enrobant l’auditeur dans du coton ou de la soie (le sensuel « Treehouse ») ; parfois inquiétantes, voire oppressantes, qui vous collent un poids dans la poitrine ou une envie de prendre ses jambes à son cou (le bien nommé « The Fear Within »). Une véritable expérience musicale !
Lunatic Soul – The Fear Within (from Walking on a Flashlight Beam) from Kscope on Vimeo.
#25 – BLUES PILLS – BLUES PILLS
Leur EP Devil Man sorti l’an dernier aurait déjà mérité une place dans le Top 50 2013 ; il est donc temps de rendre justice au travail de ce groupe en 2014. Ils sont de plus en plus nombreux ces groupes revivalistes, hommages vivants à l’âge d’or du hard rock offerts à tout ceux qui n’ont pas connu de tels performances en cette époque idéalisée. Mais quand d’autres tombent dans la vieilloterie, certains ont pour eux assez de jeunesse et une flamme en eux qui permettent de produire quelque chose qui sonne comme un air déjà entendu mais dont l’énergie et la grâce est à la hauteur des modèles immenses d’antan.
A lire (et écouter) : chronique – interview avec Dorian Sorriaux.
#24 – LOUDBLAST – BURIAL GROUND
L’une des plus grandes qualité dont peut faire preuve un artiste, c’est de savoir se renouveler. Après son retour gagnant avec Frozen Moments Between Life And Death, Loudblast aurait pu se contenter d’un bis repetita mais Stéphane Buriez et sa bande avaient d’autres envies. C’est avec la noirceur d’un Celtic Frost que le combo lillois est revenu, montrant son visage le plus lourd et lugubre conjugué aux accents thrash-death qui ont fait sa réputation et à des mélodies afutées. Une recette renouvelée pour aboutir à un album, une fois de plus, redoutable.
A lire (et écouter) : chronique – interview avec Stéphane Buriez.
#23 – NACHTMYSTIUM – THE WORLD LEFT BEHIND
L’album des faux vrais adieux. Nachtmystium avait pensé ce The World Left Behind comme mettant un terme à sa carrière, avant que Blake Judd ne se ravise à peine l’album sorti, faisant de l’ordre dans sa tête et se rendant bien compte du gâchis. Tant mieux. Car on a toujours besoin d’artistes aussi uniques que Nachtmystium. L’opus est un voyage quasi cosmique où la noirceur épique du black metal se mêle aux éclairs lumineux et géniaux d’un psychédélisme floydien. Ce n’est plus tant une surprise lorsque l’on connait l’oeuvre de Nachtmystium, mais l’expérience est des plus savoureuses. Un album qui aurait été un magnifique testament ; il n’en représente pas moins un chapitre qui se clôt en beauté. Vivement la suite.
A lire : chronique.
#22 – MASTODON – ONCE MORE ‘ROUND THE SUN
Jusqu’où iront-ils ? Mastodon avance et ne faiblit pas. Le quatuor travaille son art au corps et, comme avec son précédent opus The Hunter, prend soin de sa mélodie et son pouvoir d’accroche, parvenant avec facilité à nous appâter dans ses dédales. Une pierre de plus pour construire ce monument indéfinissable que semble ériger la discographie du quatuor, mais où chacune y est essentielle. Chez Mastodon, la question ne se pose même plus, chaque album est voué à créer l’événement.
A lire : chronique – interview avec Troy Sanders.
#21 – KARMA TO BURN – ARCH STANTON
La groove machine est de retour ! Après deux albums en demi teinte qui avaient érodé l’excitation de la reformation du groupe et une fusion avortée avec Year Long Disater, Karma To Burn revient à son essence la plus pure avec Arch Stanton. Paradoxal après les départs (à la retraite) du batteur Rob Oswald et (forcé) du bassiste Rich Mullins, deux éléments (que l’on croyait) pourtant essentiels. Mais William Mecum a su prendre les choses en main, se chargeant de la basse et mettant le batteur Evan Devine sur l’échiquier. Dès « Fifty Seven » ça claque, ça groove, ça riffe, ça swingue ! Sans relâche pendant un peu plus de 35 minutes. Ça ne va pas chercher loin (encore que…) mais qu’est-ce que ça peut être Jouissif ! Karma To Burn a su se relever plus fort de la tombe qu’on lui avait creusé.
#20 – SOEN – TELLURIAN
Un album si fin et délicat que l’on en prendrait des pincettes pour sortir le disque de sa boite, de peur d’en froisser la dentelle musicale. Même s’il n’en efface pas totalement l’influence, loin s’en faut, Soen commence clairement à s’émanciper de l’ombre de Tool et développer sa sensibilité propre. Un metal progressif profond et en constante lévitation, à écouter avec beaucoup d’attention (et non d’une oreille distraite ou par morceaux sous peine de passer complètement à côté) pour en saisir et embrasser toute la pertinence et toutes les subtilités. Et qu’on entrevoie, à l’écoute de l’opus, un potentiel encore plus grand, ne le rend que plus fabuleux et excitant.
A lire : chronique.
#19 – PERIPHERY – CLEAR
Le premier mérite de cet EP est certainement son concept : réaliser une collection de morceaux, variations chacune composée par un membre du groupe, à partir d’un seul thème, présenté en ouverture, c’est déjà une véritable démarche artistique qui vaut d’être saluée. Mais quand l’essai est transformé, l’exercice doit être doublement honoré. Car, par cette méthode, Periphery montre de manière indéniable la somme de compositeurs et de talents qui le forment via une démonstration de leur don pour créer des oeuvres aussi mélodiques et catchy (« Feed The Ground », « The Paradise Of Ashes ») que techniques (« Zero », « Extraneous »), parfois en un même titre (« Pale Aura »). Bref, une réussite sur tous les plans.
A lire : chronique.
#18 – CALIFORNIA BREED – CALIFORNIA BREED
Quand on s’appelle Glenn Hughes, qu’on a fait partie de Deep Purple, Black Sabbath, joué avec Gary Moore ou les Kings Of Chaos (réunissant à l’occasion des membres de Guns N’ Roses, Def Leppard, voire Slipknot), on sait s’entourer. Mais pour ce projet, il n’avait pas besoin de grand-monde ni de grandes stars, juste l’un de ses plus fidèles amis, le batteur Jason Bonham, et d’un jeune et parfait inconnu, une grande révélation : le chanteur-guitariste Andrew Watt pour simplement invoquer la force du power-trio, après l’échec du quatuor de pointures Black Country Communion. Vitaminé comme un grand cocktail d’agrumes californiens (« The Way », « Sweet Tea »), revigorant comme un café bien noir avec les chants soul de « Midnight Oil », parfois d’une grande lourdeur empruntée au ciel de Seattle sous lequel s’est épanoui le grunge (« Days They Come », « Invisible »), le tout lié par la grandiloquence de Hughes, cet album n’est néanmoins pas étouffé par le leadership de ce dernier. Il y laisse en particulier Watt se tailler une belle part du mérite dans la création et la couleur générale de cette ode à la musique de la côte ouest américaine, du sud au nord. Puisse ce groupe avoir plus d’avenir que Black Country Communion.
A lire : chronique – interview avec Glenn Hughes.
#17 – OPETH – PALE COMMUNION
Que cet album était attendu ! Entre ceux qui fantasment toujours que le groupe fasse machine arrière pour retourner vers le death metal progressif d’autrefois et ceux plus curieux de voir comment allait évoluer le nouvel Opeth depuis sa transformation sur Heritage, il y avait du monde à convaincre. Et la bande à Akerfeldt a confirmé son virage en beauté puisque, si la virulence passée est bien rangée dans la vitrine du souvenir, le talent reste au même niveau – si ce n’est plus grand par cette ouverture – quel que soit le genre exercé, qu’il s’agisse d’un rock prog classieux ou même dans un style carrément plus funky dans l’hommage aux Italiens Goblin. Opeth prouve encore, s’il en était besoin, qu’il est avant tout un groupe de musiciens complets d’une redoutable efficacité pour toujours filer quelques frissons.
A lire : chronique – interview avec Mikael Åkerfeldt et Fredrik Åkesson.
#16 – PALLBEARER – FOUNDATIONS OF BURDEN
Avez-vous déjà ressenti la révolution des planètes ? La lourdeur de leur masse immense traversant le cosmos avec la légèreté conférée par l’apesanteur. Vous êtes vous déjà laissé emporter par leur révolution ? Avez-vous déjà contemplé au plus près le passage d’une comète passant au son d’une guitare solitaire, entendu exploser des étoiles dans le scintillement lourd de notes de piano, le chant mélancolique des êtres qui se savent n’être que poussières sur ces astres ? Fermez les yeux, écoutez cet album de Pallbearer dans lequel le doom s’élève à un niveau céleste, vous en aurez un aperçu.
#15 – MONTE PITTMAN – THE POWER OF THREE
Voilà ce qui pourrait bien être la révélation de l’année. Qui connaissait Monte Pittman auparavant ? L’homme de l’ombre (au sein de Prong mais aussi plus de dix ans auprès de… Madonna !) qui se met aujourd’hui en lumière par le pouvoir du riff. Et du riff, le bougre n’en manque pas ! Flemming Rasmussen (producteur d’un certain Master Of Puppets) et Brian Slagel (boss de Metal Blade) ne s’y sont pas trompé en s’engageant dans l’aventure de ce riffeur fou. Retour à la toute fin des années 80 et début des 90 pour cet album aux références multiples mais parfaitement digérées et transformées dans des chansons accrocheuses, inspirées et bien fichus. C’est à se demander comment Monte Pittman ne s’est pas mieux fait connaître plus tôt.
A lire : chronique – interview avec Monte Pittman, partie 1 – interview avec Monte Pittman, partie 2.
#14 – BENIGHTED – CARNIVORE SUBLIME
Benighted a certainement réussi son année 2014. Déjà avec une suite de tournées dont le sommet fut très probablement l’enregistrement de leur premier CD/DVD live qui sortira en 2015, témoignage de la grande furie que le groupe est capable d’engendrer dans ses concerts, véritables lessiveuses à mosheurs, mais avec le sourire. Mais d’abord avec la sortie en début d’année d’un album d’un niveau de brutalité adjoint à une maîtrise de leur style musical parmi les plus élevés enregistrés cette année. Toujours dérangeant (ciel, cette fin !) à force d’aller gratter dans les recoins sombres de la psyché humaine, mais aussi capable de varier son jeu, se montrant bien souvent groovy au milieu du déferlement brutal-death grâce aux penchants hardcore du groupe, lâchant un solo de tam-tams sur le morceau-titre, descendant dans des profondeurs doom dans « Les Morsures du Cerbère », Carnivore Sublime montre un Benighted au top de sa créativité, un exemple même pour le genre qu’il représente.
A lire : chronique – interview avec Julien Truchan et Kevin Foley.
#13 – DIR EN GREY – ARCHE
Champion de grand écart, Dir En Grey l’est sûrement : du visual-kei de leurs débuts sous la houlette d’un Yoshiki (X-Japan), les Japonais ont suivi la vague néo pour finalement goûter à l’extrême et devenir de plus en plus expérimentaux, au point que son chanteur Kyo est parfois comparé à un certain Mike Patton – son éventail vocal est effectivement toujours bluffant. Et ce talent si particulier s’exprime en permanence sur leur nouvel album, que ce soit d’un morceau à l’autre comme dans une même chanson pouvant alterner passages thrash, mélodiques avec un chant lyrique, pour sauter sans prévenir dans l’extrême et le chant guttural ou dans des fantaisies frôlant le délire, et ce avec un naturel et une fluidité stupéfiante. Au point qu’aujourd’hui, Dir En grey est certainement un groupe tirant vers l’avant-garde tout en conservant une relative accessibilité, recherchant tous les moyens possibles de faire avancer sa musique, d’assembler toutes les facettes (des plus pops aux plus brutales) de son savoir-faire, de son art, et, plus important, y parvenant avec un brio confondant.
#12 – TREPALIUM – VOODOO MOONSHINE
Ce qui faisait déjà la personnalité de Trepalium, c’était cette capacité, de temps en temps, à faire groover son death. Le groupe a finalement compris que c’était là son atout maître, l’a extrait de son cœur, en a puisé l’essence en en décodant l’ADN, remontant au swing-jazz des années 30. Il l’a concentré au maximum dans un EP – c’est court, certes, mais cela permet une œuvre sans le moindre faux pas de côté -, y a adjoint une couleur New-Orleans correspondant à cet univers jazzy mais dont le côté sombre, vaudou, de ce pays, colle aussi parfaitement à la facette toujours death metal du groupe. En résulte un disque-concept mais aussi une nouvelle graine riche en éléments de grande qualité qui pourrait bien permettre à l’arbre Trepalium de pousser plus haut qu’il n’est jamais allé.
A lire (et écouter) : chronique – interview avec Harun Demiraslan.
#11 – DEVIN TOWNSEND – Z²
Qui aurait cru qu’une petite marionnette pouvait faire autant de bruit ? Tatayet n’a qu’à bien se tenir. Z² symbolise bien, une nouvelle fois, tout le caractère obsessionnel, ou compulsif, voire fou de Devin Townsend. A l’opposé de Casualties Of Cool, lui aussi sorti cet année et plus introverti, la suite des aventures de extraterrestre buveur de café Ziltoid fait encore tomber des barrières dans l’extravagance, autant dans le fond (avec l’armée des Poozers en forme de fesses et qui se déplacent en pétant) que la forme (un chœur de 2000 voix a été utilisée sur quelques chansons, en plus des orchestrations et autres chœurs démesurés). Le résultat, sous le nom de Dark Matters, c’est un album OVNI, du genre qui n’a jamais été produit : un livre audio grandeur Star Wars. Un album avec lequel on frise l’indigestion (une version allégé de ses dialogues est tout de même compris dans le package) mais s’avère être un impressionnant tour de force. Et comme si ce n’était pas suffisant, Dark Matters est accompagné d’un second album, intitulé Sky Blue, plus classique et qui équilibre le tout, en forme de résumé de carrière de la part plus « lumineuse » de l’artiste. En tout, ce sera donc quatre albums (si on compte le disque bonus de Casualties Of Cool) du canadien qui auront vu le jour cette année ! Pour son génie, sa générosité, sa folie, son humour, son jusque-boutisme, son mélange des genres, sa manière de repousser les limites, nous défier et nous balader d’une extrémité à l’autre, pour le travail monumental que tout ceci représente… Bref, Devin Townsend n’a pas volé sa place dans ce classement.
A lire : chronique de Sky Blue – chronique de Dark Matters – chronique de Casualties Of Cool – interview avec Devin Townsend.
#10 – BEHEMOTH – THE SATANIST
Nergal avait une revanche à prendre, après avoir combattu et vaincu la leucémie. Une revanche qu’il a signé cette année, au sens propre comme au figuré, de son sang. Il livre là son album le plus viscéral mais aussi le plus débridé, libéré, à ce jour. Il suffit d’entendre son interprétation possédée et le travail du groupe (car, après tout, le frontman n’a pas les seuls mérites) pour ériger l’ambiance d’un titre tel que l’éponyme, pour s’en convaincre. The Satanist est une déclaration de vie, de combativité, de non compromis et d’émancipation. On comprend et partage aisément à son écoute le sentiment d’accomplissement que ressent aujourd’hui Nergal.
A lire : metalanalyse – interview avec Nergal – interview avec Orion (pour Vesania) – live report.
#9 – ROBERT PLANT – LULLABY AND… THE CEASELESS ROAR
On peut avoir participé au premier âge des musiques heavy, repartir puiser aux racines de celles qui vous ont inspiré et en revenir tout de même avec une collection d’œuvres prouvant un renouvellement digne des plus grands ; c’est le génie de Robert Plant sur cet album. Si Led Zep appartient désormais bel et bien à un passé qu’il revisite à l’occasion à sa manière, en live, le chanteur avance vers l’avenir en remontant aux sources folk, africaines, celtiques, voire arabes, amérindiennes et même classiques de la musique qui a marqué sa vie, formant une tresse complexe, puisant dans les moyens électroniques actuels pour lier ces éléments, la parcourant parfois d’une imposante décharge électrique qui l’embrase, enrobant le tout dans sa voix éternelle en un ensemble que l’âme du mélomane parvient immédiatement à appréhender car ce sont aussi ses racines qu’il entend ici grandir.
A lire : chronique – article sur Robert Plant et Jimmy Page.
#8 – SEPTICFLESH – TITAN
Quel nom bien choisi ! Titanesque, cet album l’est sûrement : massif, destructeur, avec cette voix à fissurer des murailles, accompagné de ces airs symphoniques, ces chœurs sacrés qui résonnent dans le sillage des êtres les plus fantastiques. Mais le Titan creuse aussi un sillon de mort et ceux qu’on peut aujourd’hui, sans hésiter, grâce à leur parfaite maîtrise du genre, honorer du titre de chef de file du death symphonique, SepticFlesh, sont certainement les plus à même de représenter musicalement ce parcours comme l’aspect grandiose que peut avoir ce spectacle, dans une super-production qui ne se contente pas d’être un gros blockbuster lâché dans la mare mais y ajoute aussi du sublime, faisant voguer quelques voiles brillantes sur les noires déferlantes.
A lire : chronique – interview avec Christos Antoniou.
#7 – SÓLSTAFIR – ÓTTA
Faire une métaphore volcanique sur cet opus des Islandais, parler de la chaleur magmatique couvant, se répandant jusqu’à tendre leurs compositions jusqu’au point d’éruption, par des explosions de roc(k) entre les champs (chants) embrumés de nappes atmosphériques, serait probablement d’une banalité qui ne lui rendrait pas justice. Pourtant c’est bien pour cela qu’on se passe désormais un album de Solstafir : pour cette chevauchée dans des paysages où la puissance de la Terre menace d’éclater à tout endroit, à tout moment. C’est pour cela qu’on la respecte, qu’on l’aime ; c’est pour cela, cette sensation, la longue contemplation de ce pays entre mer glaciale et roche brûlante, qu’on prend le temps de s’arrêter sur ces disques, pour sentir jaillir l’émotion à tout moment. Pour cela, Solstafir n’échoue nullement et réitère de manière plus concise (et donc peut-être plus aisée à apprécier dans son entier) l’intense expérience qu’était déjà Svartir Sandar.
A lire : chronique – interview avec Aðalbjörn « Addi » Tryggvason.
#6 – DARK FORTRESS – VENEREAL DAWN
On pardonnera à Dark Fortress ses quatre (longues) années d’absence au vu de l’investissement imposant que représente son nouvel opus Venereal Dawn. Et que son guitariste, compositeur et producteur V. Santura l’ait réalisé en quasi simultané avec l’album de Triptykon ne rend la prouesse que plus incroyable. « Nous ne voulons pas faire un album dont le monde n’a pas vraiment besoin », une phrase prononcée parle chanteur Morean et qui symbolise bien toute la remise en question d’un genre tout entier qui a abouti à cet album minutieusement élaboré et d’une richesse épique. On ne parle même pas de l’histoire complexe – spirituelle, philosophique, psychologique et d’anticipation – que raconte l’opus. On ne parle plus de black metal, de dark metal, ou qu’importe, on se contente d’appeler ça de l’art. Et dire que Dark Fortress a bien failli jeter l’éponge après Ylem, à cause des efforts engagés pour le peu de lauriers récoltés. Vous savez ce qu’il vous reste à faire : jetez-vous en masse sur ce petit chef-d’oeuvre de metal extrême.
A lire : chronique – interview avec Morean et V. Santura.
#5 – COMBICHRIST – WE LOVE YOU
La bombe électro metal de l’année ! Après un Making Monsters en baisse de régime et un No Redemption parfaitement anecdotique, Andy LaPlegua s’est soudain retrouvé avec le feu sacré. Avec We Love You, Combichrist dit nous aimer avant de sceller lui-même la tombe de nos inhibitions. Plus que jamais provoquant, Combichrist en appelle à la décadence et la perversion en nous. « Can’t Control », le titre de cette chanson en est tout un symbole. Mais ça c’est, quelque part, déjà ce qu’on savait de Combichrist. Mais aujourd’hui, en sus, le combo sort les armes, ajoutant à sa panoplie de tueur des dancefloors une guitare électrique (le diaboliquement rock’n’roll et festif « Maggots At The Party »), une guitare folk (« The Devil In Me » en hommage à Johnny Cash), une basse (« Retreat Hell, Part 1 ») et un festival de sonorités électroniques toutes neuves. Combichrist nous défonce le crâne à coups de beats déments et, au passage, se permet de faire de l’art. Chapeau l’artiste.
A lire : chronique.
#4 – WE ALL DIE (LAUGHING) – THOUGHTSCANNING
« On ne peut pas toujours faire des prouts entre deux riffs pour désamorcer un malaise », nous disait Arno Strobl à propos de ce nouveau groupe avec le multi-instrumentiste Déhà. Car en malaise, le duo s’y connait et a tranformé cette bête qui rongeait chacun d’eux depuis bien longtemps en une chronique autobiographique de la dépression, à la découverte du « Narcisse défiguré derrière le clown ». Mais pour l’auditeur c’est un joyau noir, charbonneux, qui lui parvient, avec une braise cachée en son coeur apportée par la voix de crooner d’Arno Strobl. Mais c’est une flamme vacillante qui ne saurait vous réchauffer et laisse facilement place au démon intérieur, avec la voix extrême de Déhà, rejaillissant comme la somme des malheurs accumulés au cours d’une vie peuvent vous ressauter à la figure rien qu’à cause d’un seul petit souci. Musicalement, on passe d’un état à un autre, mais rarement lumineux : d’un profond blues électrique qui s’alourdit jusqu’à devenir metal, on descend dans ce grand huit émotionnel dans le black dépressif avant de passer par le jazz avec ces complaintes de clarinette klezmer ou simplement un rock dur avec guitares wah-wah, mais toujours l’on revient à un état extrême. Au bout du compte, le genre ici représenté importe peu ; la musique va là où son thème l’appelle mais sans montrer le bout du tunnel : l’album finit comme il a commencé, comme si cette première dépression n’était que le début d’une longue série. Cyclique et donc à écouter en boucle, même si ça peut faire mal. De toute façon, cette phrase ne vous lâchera jamais, plus jamais : « This was the first time in a lifetime »…
A lire : chronique – interview avec Arno Strobl.
#3 – LETHE – WHEN DREAMS BECOME NIGHTMARES
Il y a des albums qu’on n’attendait pas mais qui, une fois qu’ils sont parvenus à nos oreilles, nous obsèdent. When Dreams Become Nightmares est le premier album du duo formé par Anna Murphy (Eluveitie) et Tor-Helge Skei (Manes). Quand bien même, Lethe a bien plus à voir avec l’univers insolite et ouvert de Manes que le metal celtique d’Eluveitie, avec Murphy qui revêt ici les habits d’une Beth Gibbons (Portishead). A fleur de peau, mais aussi énigmatique, la musique jonglant entre trip-hop, électronique, gothique, rock, sans barrière, un peu à la manière d’Archive aujourd’hui, envoûte et rends même groggy. When Dreams Become Nightmares est beau, littéralement, à en pleurer. Et il faut croire que Tor-Helge Skei a tout donné pour Lethe, tant son album réalisé avec Manes, paru en fin d’année, semble desséché en comparaison. Léthé, dans la mythologie grecque, représente l’oubli, et si l’opus pousse effectivement à l’oubli de soi, lui, on ne l’oubliera pas.
A lire : chronique.
#2 – TRIPTYKON – MELANA CHASMATA
Dilemme. Triptykon a bien failli prendre la première place de ce classement, avant de finalement la céder de peu. Le génie de Tom Warrior a encore frappé, et même un peu plus fort cette fois-ci. Eparistera Daimones, pourtant unanimement salué en son temps, n’était en fait qu’un tour de chauffe, un brouillon pour aboutir quatre ans plus tard à ce Melana Chasmata d’une noirceur parfaite. Un album qui à tour de rôle nous brutalise, nous angoisse ou nous caresse d’une main froide. Un album spirituel, également, qui regarde aux tréfonds de nos âmes et au-dessus duquel la mort plane constamment. C’en est même pétrifiant. Le troisième round de la carrière de Tom Warrior a déjà tout d’une apothéose. Plus rien ne s’interpose entre l’artiste et l’objet de son art. Chapeau, au passage, à l’acolyte V. Santura qui signe deux albums majeurs cette année. Par ailleurs, rendons hommage au grand H.R. Giger qui a réalisé l’illustration et qui nous a malheureusement quitté presque un mois, tout juste, après la sortie de l’album.
A lire : chronique – interview avec Thomas Gabriel Fischer – interview avec V. Santura (pour Dark Fortress).
#1 – BORIS – NOISE
Ce qu’il y a de stupéfiant avec les Japonais, c’est leur faculté à surprendre le mélomane occidental, même le plus aguerri. En simplifiant, on pourrait dire que c’est une autre culture, qu’ils ne font pas le choses de la même façon que nous et, au fond, c’est probablement vrai : là où un groupe européen ou américain va tâcher de suivre une voie qu’il s’est tracé lui-même, le groupe japonais bringuebale son public, tel une balle de ping-pong, d’un bord à un autre, a priori antagonistes. C’est ça leur voie : arpenter un tout, en n’omettant aucun versant. Mais dans ce schéma, et par-delà même celui-ci, le nouvel album de Boris, Noise, appelle carrément à la philosophie. Asiatique bien sûr, la philosophie. Du yin et du yang, le parfait équilibre : légèreté et lourdeur, obscurité et couleur, tristesse et joie, apaisement et saturation. Tout y est dans cet album des Japonais, chaque moitié de l’équilibre invoquant l’autre, un morceau après l’autre, quand elles ne cohabitent pas directement en chacun d’eux. Un univers tient dans ce disque. Probable même que ce genre d’œuvre maintient l’équilibre dans l’univers, comme une clé de voûte supporte sur elle plusieurs forces contraires pour faire tenir une architecture superbe. Oh, et puis il y a un chat sur la pochette du disque ! Ça compte…
A lire : chronique.
Podcast en ligne ! Bonne (ré)écoute.
Salut!Euh…pourriez-vous poster les podcasts,s’il vous plaît?Merci,d’avance.
Dommage qu’il n’y ait pas l’album de Xerath, je le trouve vraiment sympa. Sinon merci pour le top, ça me ferra 21 groupes à découvrir 😉
C’est vrai que le Xerath était pas loin d’y entrer, mais leur style est tellement proche de Townsend, et comme Townsend est déjà dans le Top, c’était le maître ou les disciples…
ET INSOMNIUM BORDEL DE MERDE ????????? C’est juste le meilleur album de cette putain d’année.
Je suis d’accord qu’il aurait du être dans le top !!!
Je me répète un peu (beaucoup?) mais putain, ou est Insomnium?!
Moi aussi je me répète un peu (beaucoup ?) avec mes URL, mais…
http://www.metal-archives.com/reviews/Insomnium/Shadows_of_the_Dying_Sun/403357/
… l’album d’Insomnium semble redondant pour pas mal de gens. Or, c’est aussi ce que le staff de Radio Métal a dit.
Tant que j’y suis, les reviews sur le Machine Head que certains réclament sont pas top non plus :
http://www.metal-archives.com/reviews/Machine_Head/Bloodstone_%26_Diamonds/445359/
Cela dit, 1) faut pas trop se fier aux reviews non plus et plutôt jeter un coup d’oreille soi-même, j’en suis consciente, et 2) je suis une quiche pour juger le thrash.
Un classement très original, limite un peu trop. Quand on est rentré dans le top 20, ça donnait un peu l’impression que le but était de mettre des groupes de moins en moins connu.
Du coup on a un peu l’impression que le premier est plus là comme « groupe totalement inconnu qu’on adore et qu’on veut vous faire découvrir » que comme « meilleur album de l’année ». Même si ce morceau ainsi que celui diffusé hier soir me donne envie d’en découvrir plus.
Au final, ça fera beaucoup d’albums à découvrir dans ce top 50.
Je pense que vu la quantité de disques à écouter pour réaliser ce top, je pense que c’est au contraire normal qu’il y ait un peu plus de groupes peu attendus dans ce top. Le contraire aurait presque été suspect à mon sens 😉
Concernant Boris, c’est pas n’importe qui, hein ! Ils ont fait un nombre impressionnant de trucs et ont abordé tellement de genres que Metal Archives ne se risque même pas à essayer de les citer et écrit simplement « Various », chose que je n’ai vue pour aucun autre groupe :
http://www.metal-archives.com/bands/Boris/9387
Je suppose que certaines choses ont juste un peu de mal à passer les frontières. Moi-même, je n’en avais pas entendu parler avant de me faire traîner par un gars à un concert un peu random. Y avait Russian Circles et 65 Days of Static, si j’me souviens bien, avec eux. Sympa.
pas écouté le quart de la moitié du top…j’ai écouté d’autres trucs…séance de rattrapage au programme…mon top à moi??? tout le monde s’en fout!!!bonne année 2015 à tous…ça va être rock and roll à tous les niveaux je pense!!!
Ce qui m’a bien plu dans ce Top 50, c’est qu’il se démarque de celui des autres en n’incluant pas les derniers Accept, Judas Priest et compagnie que tout le monde met dans un Top rien que parce que ce sont des grands noms, ce qui aurait eu peu d’intérêt d’ailleurs. Là on voit bien qu’il s’agit d’un top sincère et assumé, ce que j’apprécie.
Après c’est sûr, je ne suis pas d’accord avec tout et je me demande comment certains albums ont pu atterrir dans un top pareil, mais ça reste un classement intéressant à lire.
Pour avoir suivi tout le top 50 je tiens à vous remercier du taf’ produit !
Evidemment déçu sur certains choix mais sinon de bonnes découvertes dans l’ensemble. Toute place était justifié (à l’antenne surtout) et c’est ça qu’est bon.
A l’année prochaine 🙂
Désolé pour tous les chateurs qui étaient encore là en fin de soirée et qui se sont fait bazardé car le chat ferme automatiquement à minuit ! Merci en tout cas à eux de leur participation à ces soirées de Top 50 !
Judas Priest, Edguy, Accept, Arch Enemy, Steel Panther, …
Ils mériteraient tous le top 50, voir top 3 pour Accept et top 10 pour Judas Priest! Enfin se que je retiens de tout ça c’est que Gotthard est devant tout cette équipe, bravo à eux!
Je suis vraiment dégouté de voir the pretty reckless et de ne pas voir des choses comme animals as leaders, allegaeon. Deux de mes coups de coeur de cette année.
? Mais c’est pas fini, hein ! Il reste les 25 premières places ! Par contre c’est vrai que ça m’a rendu triste de voir The Pretty Reckless devant Anathema o( +_+ )o J’ai rien de spécial contre eux, mais de ce que j’ai entendu c’est pas méga original…
Et ce classement me fait penser genre « Y aura pas Gojira parce qu’ils n’ont pas sorti d’album en 2014 ! Et toujours pas de Tool ! ». Dur.
Non…définitivement je ne comprends pas ce classement… Je n’ai rien non plus contre The Pretty Reckless mais je ne trouve pas qu’il soit au niveau des autres. Et l’ordre me paraît bizarre… ça ne me semble pas correspondre à une quelconque logique. Et comme mentionné par moi-même et par d’autres, il manque pas mal de groupe qui mériterait leurs places dans ce classement.
ouf on retrouvera
les fraicheurs de KISSIN DYNAMITE et AMARANTHE dans le peloton de tete.
et ils le meritent bien
Le Slipknot devant le Machine Head ? Fichtre… Du coup je crains fort de ne pas voir l’excellent « Are you kidding me? No. » de Destrage dans votre classement.
« Vu d’ici, on ne se rend pas toujours compte de la richesse du paysage musical japonais. En France notamment, on le voit souvent à travers l’adoration béate que des fans de mangas vouent aux pop-stars du Pays du Soleil Levant, souvent collées au générique de leurs séries préférées. »
C’est marrant de lire ça venant d’une radio qui jouait les victimes lorsque M6 traitaient les métalleux de « zombies satanistes » (d’ailleurs vous en profitez vachement pour vous faire des thunes avec vos t-shirt mais bon c’est pas interdit non plus) et qui osait dire des choses du style « m0n d13u mé regardé kom lé méchan mesieu nou juj alor kon é dé jen jenti mé just inkompri »
C’est c’laaaaa, oui…
Justement, la phrase que tu cites, ele dit bien qu’il faut voir au delà des clichés. Donc citer une phrase sans la comprendre, c’est pas tellement utile.
Pour moi : Melana Chasmata de Triptykon.
Pour moi le dernier Insomnium mérite d’être premier
Tiens, c’est amusant, tu prends une référence à Exodus et c’est pas Blood in, Blood out pour toi… ^^ Cela dit, le Insomnium était juste fantastique alors 😀
J’ai pensé pareil que toi dès le moment où j’ai lu « album de l’année » 😀
2ème, c’est bien aussi 😉