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Live Report   

A la croisée des chemins de Trivium, Heaven Shall Burn, Obituary et Malevolence


C’est dans l’écrin carmin de l’Olympia que nous avions rendez-vous avec Malevolence, Obituary, Heaven Shall Burn et Trivium. Une soirée placée d’emblée sous le signe de la fureur avec quatre groupes réputés pour ne pas faire de quartiers. Une belle affiche où se côtoient metalcore, death old school groovy et thrash moderne, tout le monde devrait trouver son bonheur ce soir.

C’est toujours un privilège que de voir des groupes dans une salle à dimension humaine et le plaisir était visiblement partagé autant par les artistes que par les spectateurs, la salle était quasi pleine – Trivium avait d’ailleurs annoncé qu’il restait moins de cinquante places.

Artistes : TriviumHeaven Shall BurnObituaryMalevolence
Date : 1er février 2023
Salle : Olympia
Ville : Paris [75]

A 18h30, Malevolence entre sur scène. Et quelle entrée ! Il faut une belle dose d’énergie pour arriver à créer un cocon de son et de fureur à cette heure et le pari a été relevé haut la main. La fosse est secouée de vagues. Quant aux membres du groupe, ils occupent totalement la scène, maîtrisant l’espace qui leur est alloué. Musicalement, c’est du metalcore carré et efficace. D’ailleurs, peut-être est-ce dû à leurs racines britanniques, mais musicalement – et visuellement – l’héritage punk voire hardcore punk est bien présent. En les voyant sur scène, il n’était pas surprenant de les entendre annoncer qu’ils reviendraient bientôt sur la scène de l’Olympia en tant que tête d’affiche. S’il y avait eu un écran, ils l’auraient littéralement crevé, mais la mise en scène minimaliste est en accord avec l’énergie brute dégagée par les membres du groupe. Leur dernier album, Malicious Intent, est sorti chez Nuclear Blast l’an dernier et comme l’on pouvait s’y attendre, l’album a largement été mis en avant pendant ce trop court set, cinq titres sur les sept en étaient issus. Un groupe à découvrir si ce n’est déjà fait !

Après une pause d’une vingtaine de minutes, Obituary prend la suite. A voir les sourires sur les visages lors de son arrivée sur scène, il est clair que le groupe de death américain est très attendu. La projection du logo crée une atmosphère particulière, un peu vintage, comme si un vieux polar allait démarrer. Ambiance drive-in. Le côté lourd, binaire, quasi hypnotique d’Obituary contraste avec le côté bon enfant des ballons de baudruche qui volent de main en main dans la fosse. Les ballons n’ont pas survécu longtemps. Trop de son, trop de chaos dans la fosse. A la batterie, Donald Tardy est impressionnant. Sur l’intro de « The Wrong Time », il est d’ailleurs rejoint sur sa batterie par un autre percussionniste. A quatre baguettes sur les toms, ça envoie sacrément ! Il y a tellement de basse que les sièges en mezzanine vibrent. John Tardy arpente la scène dans son pantalon de camouflage si familier des fans, le sourire aux lèvres. Le set d’Obituary passe à une vitesse folle. C’est intense, millimétré, aucune interruption, aucun temps mais également aucun échange avec le public. Si leur nouvel album est sorti en janvier, seuls deux titres de Dying Of Everything ont été joués ce soir, mais « The Wrong Time », premier single issu de cet opus, met tout le monde d’accord. Ce qui a mis tout le monde d’accord, c’est aussi la reprise de « Circle Of The Tyrants » de Celtic Frost. A la fin du concert, on ne peut que se réjouir d’avoir pu voir un monument du death metal, qui, après onze albums, est toujours au top de sa forme.

Setlist :

Redneck Stomp
Sentence Day
A Lesson In Vengeance
Visions In My Head
The Wrong Time
Circle of the Tyrants (reprise de Celtic Frost)
Dying Of Everything
I’m in Pain

Après cette incursion death, retour au metalcore avec Heaven Shall Burn. Marcus Bischoff porte toujours sa chemise rouge. Clairement, le public et le groupe se connaissent bien. Les uns répondent aux signes de l’autre avec une familiarité et une complicité évidentes. Dans la fosse, c’est le chaos, l’abécédaire du métalleux en concert : circle pit, wall of death, slams, tout y est. Leur énergie est communicative. Si Heaven Shall Burn a toujours affiché ses convictions politiques et éthiques, c’est devenu d’autant plus explicite avec Of Truth And Sacrifice et c’est d’ailleurs « My Heart And The Ocean » (dont le clip a été réalisé en collaboration avec Sea Shepherds) que le concert démarre. Cinq titres sont issus de ce dernier album qui date de 2020. Néanmoins, le groupe a aussi su faire plaisir aux fans de la première heure avec des titres comme « Endzeit » et « Numbing The Pain » en fin de concert. Heaven Shall Burn a su trouver un bon équilibre et ainsi démontré à quel point il avait su évoluer au fil des années. C’est un groupe qui mérite d’être vu sur scène tant il se donne à 100%. Qui plus est, la bonne humeur de Marcus Bischoff est contagieuse et tout le monde a sans doute apprécié de le voir ainsi rester sur scène à la fin du concert pour échanger avec les premiers rangs, saluer, distribuer les setlists.

Setlist :

My Heart And The Ocean
Bring The War Home
Übermacht
Voice Of The Voiceless
Hunters Will Be Hunted
March Of Retribution
Thoughts And Prayers
Behind A Wall Of Silence
Profane Believers
Black Tears (reprise d’Edge Of Sanity)
Endzeit
Numbing The Pain
Tirpitz

Enfin, il est temps d’accueillir la tête d’affiche : Trivium. Là, clairement il y a du boulot sur la mise en scène. « Rain » résonne alors que le rideau est encore en place, avant de tomber, révélant un décor japonisant et coloré qui rappelle la collaboration de Matt Heafy avec Half Sumo. Deux statues de chaque côté, et la batterie qui semble jaillir d’un casque de Shogun. Clairement, la dynamique, tout comme la mise en scène, est très différente des groupes précédents. La foule est impatiente et réactive, le groupe visiblement très content d’être là. Deux moments sont partagés avec d’autres musiciens : lors de « Like Light To The Flies », Josh Baines de Malevolence vient rejoindre le groupe tandis que pendant « In Waves », c’est Alex Dietz de Heaven Shall Burn qui remonte sur scène. Matt Heafy était déchaîné, visiblement très content d’être enfin de retour à Paris. Il communique beaucoup, demandant à la foule de se donner à fond pour devenir la meilleure date de la tournée… et il va sans dire que cela fonctionne. La fosse est en ébullition. Pour ceux qui n’avaient pas vu Trivium depuis l’arrivée d’Alex Bent derrière les fûts, celui-ci avait déjà changé la couleur des albums, mais en live, il offre carrément une autre profondeur au groupe ! Après pas mal d’agitation et de changements, il semble que Trivium ait bel et bien trouvé son batteur.

« In Waves » est l’un des moments forts de ce concert : tout le monde chante, la mezzanine est debout et la fosse survoltée… Au moins un titre de chaque album, à l’exception d’un Silence In The Snow complètement snobé, aura été interprété. Pour autant, à vouloir contenter tout le monde, la setlist aura pu en décevoir certains, notamment ceux qui auraient aimé entendre plus de titres du dernier album. Seul « Feast Of Fire » aura eu cet honneur. Pour comparaison, trois chansons d’Ascendancy – sur douze titres – ont constitué la setlist.

Au final, quatre groupes différents mais tout aussi déterminés à nous faire passer une soirée mémorable. Pari réussi. Encore une fois, le sol de l’Olympia aura vibré avec nous.

Setlist :

Rain
Pillars Of Serpents
Strife
Amongst The Shadows & The Stones
Like Light To The Flies (avec Josh Baines de Malevolence)
Black
Feast Of Fire
Throes Of Perdition
To The Rats
The Heart From Your Hate
In Waves (avec Alex Dietz de Heaven Shall Burn)
Pull Harder On The Strings Of Your Martyr

Photos : Matthis Van Der Meulen.



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