On peut dire qu’ils ont pris leur temps – quatorze ans, tout de même – mais, après plusieurs faux signaux comme avec la compilation de 2013 ou encore divers échos laissant envisager la sortie de chansons isolées, Billy Howerdel et Maynard James Keenan, les deux têtes pensantes d’A Perfect Circle, ont finalement trouvé le moyen de plancher sérieusement sur un successeur à Thirteenth Step (2003), dernier album de chansons originales du groupe en date.
Le résultat porte l’étrange patronyme de Eat The Elephant (et d’ailleurs on n’en saura pas plus à ce sujet, le groupe cultivant un certain sens du mystère) et pourrait bien déstabiliser les fans du groupe. Nous avons rencontré Howerdel à l’occasion de son passage à la capitale afin de discuter de ce quatrième disque et de la dynamique créative l’ayant enfanté, entre la libération musicale du guitariste, un chanteur avide d’expérimentation et l’apport – inédit pour le groupe – d’un producteur.
« Il est facile de garder un pied ancré dans le passé, à regarder d’où nous venons, mais notre objectif principal était de s’éloigner de ça et évoluer autant que possible. »
Radio Metal : Des news de toi composant et présentant de la nouvelle musique à Maynard pour A Perfect Circle sont apparues dès 2008, pourtant le nouvel album ne sort que dix ans plus tard. Est-ce que toute cette attente était seulement due à l’emploi du temps chargé de Maynard ? Je veux dire que ton autre projet Ashes Divide n’a lui-même pas sorti de nouvel album en dix ans…
Billy Howerdel (guitare) : C’était les deux. Nous avons fini en 2004, nous avons parlé de faire une pause avec le groupe afin de plancher sur nos projets solo. Il a fait Puscifer en 2007 (il me semble que c’est là que ça a commencé), Ashes Divide c’était en 2008, et ensuite nous avons parlé de se réunir à un moment donné après ça. Il était vraiment en train de pousser son projet Puscifer et essayer de le faire décoller. Nous avons tourné un peu. En 2010, nous avons fait quelques concerts. En 2011 et 2013 nous avons fait quelques tournées. Mais nous n’avons effectivement sorti qu’une seule chanson en guise de nouvelle musique, sur la compilation Three Sixty. Donc ouais, je pensais que nous ferions un album plutôt vers 2014, dans ces eaux. C’était la fois vraiment où je pense que nous avons fait un faux départ, c’était à deux doigts de se concrétiser. Mais l’album a véritablement été fait en 2017 – nous l’avons commencé en janvier 2017. Il y avait des chansons écrites avant ça, des esquisses d’idées, mais le moment où j’ai arrêté de composer des morceaux, c’était vraiment en 2017, en grande partie, parce que je me concentrais sur les chansons que j’avais composé par le passé. Certaines d’entre elles avaient pris corps comme de vraies chansons, d’autres n’étaient que des ébauches. Mais le date butoir que nous nous sommes fixé était de terminer l’album d’ici à la fin de l’année 2017.
A un moment donné il était question de sortir de la musique via des formats plus courts, et apparemment toi et Maynard n’étaient pas en phase sur le sujet. Au final, comment avez-vous décidé de sortir ces chansons dans le format album standard ?
Ouais, c’est juste que j’ai toujours été attaché au format album. J’ai toujours voulu sortir les choses en tant qu’album. C’est ce dont j’ai l’habitude, j’aime bien ça. Tout l’album, c’est comme une seule et même chanson. Surtout sur cet album, il y a un enchaînement naturel. La séquence de l’album est importante. Je trouve qu’il est difficile d’obtenir une pensée complète en seulement une ou deux chansons.
Maynard a dit que beaucoup de questions planaient au sujet de ce que cet album devait être, à cause de tout le temps écoulé depuis le dernier album. Comment avez surmonté la pression et évité d’être dépassé par les attentes ?
J’essaie simplement de ne pas trop me focaliser sur les attentes. Ça ne fait que détruire l’art quand tu commences à te dire : « Il faut que je fasse un album qui colle avec ça. » L’idée est juste de ne pas avoir peur d’évoluer, c’était ça la direction que nous avons prise avec cet album. Je ne pense que pas que je puisse vraiment l’expliquer. Les albums, la création musicale et tout, ce n’est peut-être pas scientifiquement intentionnel. Quand quelque chose arrive un jour, ça prend une certaine forme, et si c’était arrivé un autre jour, ça aurait pu être différent. C’est l’heureux accident de l’inspiration. Je ne pense pas que cet album fasse exception par rapport aux précédents. Il représente où nous en sommes en tant que personnes aujourd’hui, ou j’en suis en tant que musicien. Musicalement, au moins, A Perfect Circle est une authentique libération musicalement de ce que j’ai à l’intérieur de moi ; c’est de là que je puise et ensuite développe ma musique. Durant les quelques dernières années, il y a des choses que j’ai expérimenté et j’ai essayé de m’intéresser aux claviers, et il était inévitable que ces atmosphères, ces pads et autres allaient entrer en jeu, tout en les utilisant de façon appropriée pour l’album. Nous avons essayé d’être un peu « psychés », j’ai commencé à utiliser plus de claviers, mettre de côté la guitare, et puis j’ai amené un producteur extérieur pour essayer de nous aider à voir des choses que nous n’aurions peut-être pas vues. Je pense qu’il est facile de garder un pied ancré dans le passé, à regarder d’où nous venons, mais notre objectif principal était de s’éloigner de ça et évoluer autant que possible.
Effectivement, Eat The Elephant est plus ambiancé, éthéré et délicat, assez différent des albums passés. Penses-tu qu’avec l’âge et la maturité on devient nécessairement plus contemplatif ?
Ouais. On est songeur, on analyse, parfois on lâche prise… Quand tu es adolescent, tu te mets dans le mode où tu crois tout savoir, et ensuite tu atteints la vingtaine et là tu crois vraiment tout savoir, et puis tu atteints la trentaine et tu te dis : « Bon sang, j’étais complètement à côté de la plaque ! » Quand tu es plus âgé, tu commences à accepter certaines choses pour ce qu’elles sont, mais parfois ça peut prendre la direction inverse. Mais je pense que toutes ces questions sont les grandes questions, le fait de contempler pourquoi nous sommes, ce que nous sommes, qu’est-ce que sont les gens autour de nous ? Et je trouve que la musique est très similaire. Tu peux commencer à dire « je sais qui je suis musicalement, » mais est-ce que ça veut dire que c’est là que tu veux rester ? Est-ce que ça veut dire que les choses que j’ai refoulées parce que je ne voulais pas qu’elles soient vues telles qu’elles sont doivent être finalement mises au grand jour ou pas ? Et donc tu commences à contempler à mesure que tu écrits, tu commences à contempler le son de tout. Mais faire les choses dans le seul but de les faire d’une certaine façon, je trouve que ça tue l’art.
« Faire les choses dans le seul but de les faire d’une certaine façon, je trouve que ça tue l’art. »
Ressens-tu malgré tout un lien ou une continuité dans votre discographie, surtout avec les quinze ans qui se sont écoulés depuis Thirteen Step ?
Je pense que la continuité c’est juste nous en tant que personnes mais il y a évidemment une discontinuité dans le temps. Je crois que simplement le fait d’essayer de faire de la musique de qualité était le lien.
Tu as déclaré que « au final, [tu es] au service de [Maynard] pour l’inspirer et le pousser à sortir le meilleur de lui-même. » Est-ce que sa voix est le point de focus central de la musique que tu créés pour A Perfect Circle ?
Sur le premier album, pas tellement. Je veux dire qu’à l’époque, il était plus là à chanter sur la musique que j’avais composée, et ensuite j’ai amélioré les chansons en écoutant ce qu’il faisait, ce qui créait une grande différence. Le fait d’entendre son chant sur mes musiques, ça nous a permis d’élaborer les démos et les faire passer un palier. Sur cet album, il y a eu davantage d’exploration, de choses que Maynard voulait entendre, différentes couleurs qu’il pouvait communiquer à Dave Sardy, en le laissant être son bras et son extension musicalement. C’était intéressant de voir tous ces points de vue différents converger pour faire de cet album ce qu’il est aujourd’hui.
Le chant de Maynard est parfois surprenant et assez éloigné de ce qu’on connait de lui, comme sur « The Contrarian » ou « Hourglass ». Cet album était-il donc un terrain de jeu expérimental pour lui, et étais-tu toi-même surpris ?
Ouais ! Je trouve certaines parties de chant très surprenantes. « The Contrarian », en particulier sort du lot avec un son très différent. Je trouve que certains de ses meilleurs travaux sont sur cet album. « Disillusioned » est incroyable, au niveau des paroles et de la prestation vocale. Il a vraiment pu expérimenter mais, à la fois, c’est le premier album d’A Perfect Circle où je ne l’ai pas enregistré, donc d’une certaine façon, c’était intéressant qu’il soit… Il a travaillé de son côté pour enregistrer le chant et ensuite il nous envoyait des fichiers, c’est ce qui m’a permis de vraiment me concentrer sur la musique. Mais je pouvais voir le tableau d’ensemble de la chanson un peu plus facilement parce que je n’avais pas à m’inquiéter de ce qu’auraient pu être les nuances du chant : il avait fini ça et l’avait envoyé, et alors c’était juste une question de placer et équilibrer les parties.
Originellement, tu étais supposé pas mal chanter sur l’album, mais au final, Maynard a tout chanté. Est-ce que c’est venu naturellement quand tu as écouté ce qu’il avait à proposer pour les chansons ? N’étais-tu pas un peu déçu de ne pas contribuer vocalement ?
Nous avons effectivement parlé il y a plusieurs années de nous réunir vocalement et partager le chant, j’aimais bien l’idée d’apporter une couleur différente avec la voix. Mais à mesure qu’il avançait encore et encore sur son chant, ça sonnait tellement bien qu’il n’y avait pas besoin d’une autre couleur. Parfois il est même difficile d’entendre que c’est Maynard qui chante sur ces enregistrements ! Il avait le vent en poupe, alors je l’ai laissé continuer sur sa lancée. Ça ne me semblait tout simplement pas nécessaire que j’ajoute ma voix à ces chansons. Ça semblait intéressant comme ça et il peut être très fier de son chant sur cet album.
Au cours du processus, Maynard a pris certaines de tes chansons, les as dénudées pour ensuite les reconstruire, un peu en démolissant ton travail créatif. Est-ce nécessaire de mettre ton ego de côté quand tu travailles avec lui ?
Ouais. Enfin, c’est important à tous les niveaux. Ton ego tend à se confondre avec la conviction ; avoir de la conviction, d’accord, mais à quelle fin ? Parfois mon ego est… Il faut le maîtriser et c’est dur à faire, surtout quand tu demandes à être créatif, car tu essayes de laisser tomber la politesse et toutes ces choses. C’est plus facile d’y repenser avec le recul et se dire ça, mais quand tu es en plein dedans, ça peut être difficile. Mais ouais, il a effectivement demandé de faire ça pour quelques-unes des chansons. Sur « TalkTalk » surtout. Pour celle-ci en particulier, il n’était pas très emballé, il n’arrivait pas à entendre… Il appréciait la chanson, il comprenait pourquoi je l’aimais mais il n’entendait pas le feeling vocal à mettre dessus. Donc il l’a dénudée jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que le piano et le click, et a dit « et si on la mettait en 3/4 au lieu de 4/4 ? » Et fait, ça, c’est beaucoup de boulot. C’est un peu comme découper un trou dans ta maison. Mais je l’ai quand même fait. Ça fait partie des moments où, après qu’il ait obtenu sa base, j’ai vraiment essayé de la ramener sous sa forme originale, mais il voulait vraiment s’en écarter. Donc il est certain que pour cette chanson, c’était plus dur de lâcher prise. Mais encore une fois, au final, l’idée est de tirer le meilleur de lui et s’il n’entendait pas comment y mettre sa voix, je voulais que nous trouvions la bonne solution pour y parvenir.
Quel est le rôle exact des autres musiciens – James Iha, Matt MacJunkins et Jeff Friedl – dans le groupe dans le processus de création ? Est-ce qu’ils influencent d’une façon ou d’une autre ta façon d’écrire une chanson ?
Pas tellement. C’est dans les grandes largeurs le même modèle que nous avons toujours eu : Maynard et moi qui écrivons les chansons ensemble. Depuis le début, je programme la batterie sur ordinateur, et ensuite nous faisons venir le batteur qui les jouent, parfois c’est identique, parfois c’est différent. Il y a eu des moments où Dave avait des idées sur la façon de réarranger les rythmes. La plupart du temps, je n’écris pas vraiment des parties batteries pour qu’elles soient jouées, « The Doomed » était une exception où la batterie que j’ai programmée est grosso-modo celle que le batteur a jouée, mais c’est assez rare.
« Les gens que je vois depuis la scène en train de filmer sont généralement ceux qui parlent à leurs amis durant la prestation, ils ne sont même pas là ! C’est perturbant. »
Pour la première fois, vous avez choisi de travailler avec un producteur extérieur, Dave Sardy. Vous êtes connus pour être des maniaques du contrôle. Du coup, pourquoi avoir ressenti le besoin de déléguer une partie de la production ?
Pour avoir un autre point de vue. Pour se concentrer sur le jeu plutôt que sur d’autres parties. Imagine que tu sois le gérant d’un petit magasin et que tu fais tout, tu ouvres la porte évidemment, tu laves le sol, tu t’occupes de la caisse enregistreuse. Et quand tu grandis, tu embauches des employés, tu peux voir un tableau d’ensemble sur la manière de faire prospérer ton business. C’est un peu similaire. Et Dave Sardy était impliqué de nombreuses manières dans cet album. Il regardait les chansons dans leur globalité avec moi pour m’aider. La réaction initiale de Dave était d’aller vers des simplifications plus classique des chansons, alors que de mon côté j’ai, j’imagine, une marque de fabrique – je n’ai pas d’autre mot – ou une approche personnelle dans mes plans, mes accroches, etc. Dave essayait de donner une approche plus classique des arrangements des chansons et ce genre de choses. Donc bien sûr, nous avons un peu eu du mal là-dessus, car je veux m’assurer que le côté spécial d’APC reste intact, mais aussi en permettant d’intégrer une part de ce qu’il a à proposer, en trouvant le bon équilibre entre les deux.
Autant le titre, Eat The Elephant, et l’illustration ont un côté étrange. Doit-on y voir des métaphores ou bien sont-ce des images dont le but premier est de déstabiliser l’auditeur ? Quelle est ton interprétation personnelle ?
Je ne veux pas faire de commentaire sur ça, ni sur les paroles. C’est la création de Maynard et son territoire. Donc je ne préfère pas. Je suis un peu non-verbal dans ce projet et telle est la direction qu’il offre pour la culture du groupe. Donc j’accueille toutes les interprétations [petits rires]. Je ne veux pas influencer l’interprétation de qui que ce soit.
Tu as déclaré que si tu fais quelque chose, tu veux que ce soit intemporel. Mais comment sais-tu quand ce que tu fais est intemporel ?
Tu ne le sais pas. Je veux dire que ce n’est pas l’intention dans la musique populaire, et il ne me semble pas que lorsque tu suis la mode du moment, ou la technique du moment, ou le motif de cymbale charleston ou le son qui défini l’année courante et l’année suivante ce n’est plus… C’est presque comme l’industrie de la mode. Donc la musique populaire semble plus être dans cet état d’esprit. Les tendances peuvent revenir et être recyclées, mais je suppose que les choses dans la mode ne perdurent pas sur de longues périodes de temps. Et je pense que nous, nous recherchons plus le sentiment de développement, plutôt que d’essayer de faire effet et en mettre plein la vue.
Le groupe a une politique très stricte d’interdiction de prendre des photos ou de filmer lors de ses concerts. Soixante personnes du public ont d’ailleurs été éjectées en Pennsylvanie d’un de vos concerts parce qu’ils n’ont pas respecté la consigne, ce qui a créé la polémique sur internet en fin d’année dernière. Penses-tu qu’il soit nécessaire d’en arriver à de tels extrêmes pour que les gens vivent le moment et ne restent pas les yeux rivés sur leur portable ?
Si tu te rends à n’importe quel spectacle et que quelqu’un te bloque la vue, ça devient vraiment agaçant. Je ne connais personne qui apprécie ce genre de situation. Si seulement c’était ponctuel, ce serait une chose, mais ce n’est pas le cas, c’est constamment, et on le voit de plus en plus. Et les gens que je vois depuis la scène en train de filmer sont généralement ceux qui parlent à leurs amis durant la prestation, ils ne sont même pas là ! C’est perturbant. Nous demandons juste aux gens d’être là, présents, pour le court moment où nous jouons. Ecoute, c’est compliqué de dire aux gens « tu peux faire ci, tu ne peux pas faire ça, » mais ceux qui prennent des photos et font ce genre de choses, ça bloque la vue des autres, c’est vraiment malpoli ! C’est comme si tu allais voir une pièce de théâtre ou un film, tu ne dégaines jamais ton téléphone pour faire ça, c’est exactement la même chose. La salle où nous jouons, nous la louons, donc c’est un peu notre maison que nous louons pour la journée, et nous avons des règles chez nous. C’est comme si tu allais à un mariage ou je ne sais où, nous vous demandons de respecter nos souhaits par rapport à ça.
En 2013, quand vous sortiez Three Sixty, tu te disais un peu frustré que A Perfect Circle ne soit pas un peu plus actif. Du coup, comment te sens-tu désormais, avec Eat The Elephant qui s’apprête à voir le jour ?
Evidemment je suis excité d’avoir fait l’album et qu’il soit bientôt disponible. Je pense que l’état de l’industrie est différent aujourd’hui, les maisons de disques ne sont plus pareilles, la manière dont les gens consomment et achètent des albums n’est plus pareil. C’est une époque différente. Mais tu sais, l’album n’est pas encore sorti, il reste un mois et demi (au moment de l’interview, NDLR). Je me sens plus… Je ne l’ai pas encore écouté pour le plaisir. Je l’ai seulement réécouté pour le mastering, avec un esprit critique sur sa manière de sonner et la façon dont il s’enchaîne. Je vais attendre, je crois, que l’album sorte avant de le réécouter. Pour le moment, j’écoute juste des parties pendant nous mettons en place le show live, en regardant comment recréer l’album en tournée, quelle nouvelle vie il pourra avoir. C’est donc un peu là-dessus que je me concentre pour le moment. C’est marrant parce que je ne sais pas quand je suis à la maison, je suis juste en studio en train de travailler, mais quand je fais de la presse, je parle aux gens, et en entendant leurs réaction par rapport à l’album, ça paraît très semblable à celles que nous entendions à l’époque du premier album, donc c’est super.
Interview réalisée par téléphone le 3 mars 2018 par Matthis Van Der Meullen.
Fiche de questions : Julien Peshcaux & Nicolas Gricourt.
Transcription, traduction & introduction : Nicolas Gricourt.
Site officiel d’A Perfect Cirlce : www.aperfectcircle.com.
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