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Chronique Focus   

Abbath – Dread Reaver


S’il faut se féliciter d’une chose dans le split d’Immortal, c’est d’avoir laissé libre champ à Abbath pour exprimer pleinement son goût pour le hard rock et le heavy metal anglais, ce qu’il ne s’accordait que partiellement dans sa collaboration avec Demonaz. Il ne se prive désormais plus pour en imprégner à grande dose son black metal. Assené sans détour à coups de blast beats et de riffs ronflants, l’introductif « Acid Haze » affirme d’emblée qu’Abbath est bien décidé à ne pas choisir entre accroche et agressivité. Dès ses premières mesures, Dread Reaver s’annonce plus simple et direct encore qu’Outsrider. Rageur et véloce, son premier morceau offre une course en ligne droite ponctuée de dérapages vrombissants de guitare, préférant l’impact immédiat à la noirceur et à la dissonance.

Les deux premiers singles, « Dream Cull » et « Dread Reaver », avec leur chant entre celui de Lemmy et celui de Quorthon et leur style musical infusant le black metal dans une sorte de power-thrash originel, avaient donné un clair aperçu de la tendance globale de l’album à venir. « Dream Cull », marqué par un son groovy, une voix distincte et (quasi) mélodique et un solo de guitare hard rock, offre un classic metal teinté de black gentiment épique. Plus cru et rugueux, « Dread Reaver » s’inscrit cependant dans la même orientation. Plus que ses deux prédécesseurs, Dread Reaver suit la direction musicale de Between Two Worlds, l’unique album du supergroupe I qu’Abbath avait monté en 2006 : un style frontal et sans complexité, qui ne renie pas ses aspects black metal mais les ouvre en grand aux influences du hard rock et de la NWOBHM. Reprenant les choses où il les a laissées avec Immortal, Abbath se tourne vers les racines proto-black metal qui ont forgé sa culture musicale, insufflant à sa propre écriture et à son chant des réminiscences de Venom et de Bathory. Sans verser complètement dans le black ‘n’ roll, il assouplit la rudesse et l’austérité black metal par un état d’esprit rock ‘n’ roll hérité de Motörhead. A cet égard, la pochette apporte un indice : le masque recouvrant le visage d’Abbath n’est pas sans évoquer le célèbre Snaggletooth du groupe anglais. Par ailleurs, habitué à rendre hommage à celui-ci au sein du tribute band Bömbers, Abbath se livre aussi à l’exercice en solo et reprend ici « Make My Day », inclus en morceau bonus dans l’édition collector de l’album.

Toujours aussi prodigue de riffs imparables, le guitariste en offre une solide démonstration avec « Myrmidon » qui progresse selon un tranquille mid-tempo avant qu’une secousse de black hargneux fasse basculer l’ambiance dans une tempête de neige et de vents furieux venus tout droit de Blashyrkh. Puis c’est guidé par un bon solo de guitare heavy que l’on retrouve la trace du chemin. « The Deep Unbound » renoue avec un feeling plus black metal et lâche la bride d’une section rythmique à l’efficacité redoutable, mais ce sont surtout « Septentrion » et « The Book of Breath » qui rappellent les ambiances d’Immortal au tournant des années 2000. Entre brutalité chaotique et passages atmosphériques, ils réveillent les visions nordiques sommeillant dans le cœur du Norvégien ; les riffs y retrouvent leur froideur cassante et le chant quelques touches de son aura maléfique. Sans surprise, c’est un morceau peu valorisé issu du répertoire des débuts de Metallica qu’Abbath choisit pour reprendre les Américains avec « Trapped Under Ice » dont il transforme la fluidité originale en un torrent furieux de riffs rugissants, de rythmes rouleau compresseur, d’embardées impromptues et d’éructations rocailleuses.

A l’écoute de ce troisième album en solo, on peut continuer à déplorer, avec les irréductibles fans d’un Immortal purement black metal qui n’a d’ailleurs existé que le temps de trois ou quatre albums, qu’Abbath ne cesse de s’en éloigner. On peut à l’inverse y voir avec bonheur l’épanouissement d’un style personnel finalement réjouissant.

Lyric vidéo de la chanson « The Book Of Breath » :

Clip vidéo de la chanson « Dread Reaver » :

Clip vidéo de la chanson « Dream Cull » :

Album Dread Reaver, sortie le 25 mars 2022 via Season Of Mist. Disponible à l’achat ici



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