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Live Report   

AC/DC voit la vie en rose


AC/DC @ MarseilleLorsqu’AC/DC a annoncé que son chanteur Brian Johnson souffrait de problèmes d’audition et qu’il fallait qu’il se retire de la tournée en cours, c’était la douche froide pour les fans des Australiens qui décidément enchaînent les déboires, après la maladie de Malcolm Young et les ennuis judiciaires de Phil Rudd. Puis c’est avec méfiance qu’ont été accueillies les rumeurs d’un Axl Rose – lui-même en pleine retrouvailles inespérées avec Slash et Duff McKagan chez les Guns N’ Roses – prenant la succession de Johnson pour honorer les dates de la seconde salve européenne de la tournée Rock Or Bust. Surréaliste. Et pourtant vrai. Entre une vague de remboursement de billets et les premières vidéos rassurantes du concert de Lisbonne, malgré un Axl Rose diminué en raison d’une fracture du cinquième métatarse (survenue lors du concert de reformation de Guns N’ Roses au Troubadour le 1er avril dernier) qui l’oblige à être cloué sur un siège, le cœur des fans vacille.

Il n’empêche que cette seule date française au Vélodrome de Marseille revêt un parfum d’histoire, d’autant que la situation actuelle du groupe maintient une incertitude quant à son avenir, sans même parler de l’âge des musiciens qui les rapprochent chaque année un peu plus d’une hypothétique retraite. La polémique sur le choix du chanteur et de poursuivre la tournée paraît, en sus, quelque peu vaine : entre une annulation pure et simple et un concert unique en son genre, beaucoup ont vite fait le choix. Après tout, ce n’est pas la première fois que l’on voit une « guest star » faire l’intérim dans un groupe de légende le temps d’une tournée : Rob Halford dans Black Sabbath ou Joe Satriani chez Deep Purple resteront des moments insolites et fascinants dans l’histoire du rock n’ roll. Il aurait donc été dommage de louper ce qui sera certainement l’un des événements marquants à la fois de cette année mais aussi dans la carrière du plus grand groupe de rock de tous les temps.

Artiste : AC/DC
Date : 13 mai 2016
Lieu : Stade Vélodrome
Ville : Marseille [13]

AC/DC - 13/05/2016

Angus Young toujours aussi déchaîné

Il n’est donc pas étonnant de voir des gens d’un peu partout en France et dans les pays voisins faire le déplacement, en convois d’amis ou en famille. AC/DC est intergénérationnel et on le voit bien dans l’enceinte du stade. C’est d’ailleurs une nouvelle génération de rockeurs qui assure la première partie ce soir : Tyler Bryant & The Shakedown, avec Graham Whitford, fils du guitariste d’Aerosmith Brad Whitford. Si les bouchons entre Lyon et Marseille nous ont privés de cette prestation, à en croire les retours, les Américains ont assuré un show tout à fait honorable, même si pas évident lorsque le public n’a qu’une chose en tête : voir Angus Young & Co faire cracher les décibels.

Direction la pelouse Or, du côté gauche, au niveau de la moitié de l’avancée de scène. Il s’agit d’être bien placé pour en prendre plein les oreilles et les yeux. Il faut dire que la longue et haute avancée de scène bouche totalement la vue pour quiconque se trouve à proximité dans son axe. En résulte un grand vide à l’avant de la fosse. A 20H45, la scénographie, avec l’animation sur écran géant, que l’on avait déjà vue il y a un an au Stade de France commence. Le son pousse déjà très fort, le public, avec ses milliers de petites cornes rouges qui scintillent dans l’obscurité qui s’abat sur le stade, est en ébullition. Feu d’artifice et c’est parti ! Dès l’entrée en scène des musiciens et d’Axl Rose, ça saute, ça crie, le rock n’ roll est en marche. Le look du rouquin est à l’opposé de celui de docker de Brian Johnson : ça claque, ça brille, les colliers et les bagues sont de sortie.

AC/DC - 13/05/2016

Axl a assuré

« Rock Or Bust », le single éponyme du dernier opus, fait office de mise en jambe. Immédiatement on se rend compte qu’Axl excelle au chant, poussant sur ses cordes vocales, loin de ses prestations en demi-teinte, pour ne pas dire poussives qu’on a pu connaître en 2012, et prend un grand plaisir à être sur scène. Tout au long de sa prestation on le sent avec des fourmis dans les pieds, se donnant sur son trône, battant vivement le tempo avec sa jambe droite encore valide, se retournant pour voir et échanger des regards avec les autres musiciens, riant en voyant Angus se démener. Le jeune Axl, qui déjà en 1987, alors qu’Appetite For Destruction n’avait pas encore vu le jour, reprenait « Whole Lotta Rosie » avec les Guns N’ Roses, ne doit pas en croire ses yeux. Tout comme les rockers dans l’assistance qui ont vécu l’âge d’or du hard rock entre 1979 et 1989. Le duo Axl/Angus fonctionne, la complicité est là avec des sourires échangés, si ce n’est que le guitariste, vêtu de son habit d’écolier bleu pétant, est contraint de remplir seul l’espace, en raison de l’immobilité du chanteur et de ses compères. Cliff Williams et Stevie Young, comme d’habitude, sont cloîtrés à l’arrière dans l’ombre, avec pour seule chorégraphie six pas en avant, six pas en arrière pour assurer les chœurs. Pas simple donc d’occuper une si grande scène mais le bougre d’Angus tient encore la forme à 61 ans, fidèle à sa gestuelle, offrant un show à sa mesure, impressionnant dans son investissement et sa générosité.

AC/DC - 13/05/2016

Des musiciens toujours aussi efficaces

Les hits s’enchaînent : « Shoot To Thrill », « Hell Ain’t A Bad Place To Be », « Back In Black », « Dirty Deeds Done Dirt Cheap »… Le public fait parler sa fureur sur « Thunderstruck » et son intro galvanisante. On se dit alors que pour certains de ceux qui sont amassés, broyés contre les barrières, le concert doit apparaître long, éreintant. Arrive un autre titre emblématique : « Hells Bells ». Axl va-t-il arriver à sortir ses tripes sur cette chanson difficile aux lignes de chant haut perchées ? La réponse est sans appel : oui et le public en redemande. Ca rock, ça groove, ça blues ! Les fans les plus assidus apprécieront quelques titres moins habituels, comme « If You Want Blood (You’ve Got It) » ou « Rock n’ Roll Damnation » qui n’ont pas été joués depuis 2003 avant cette tournée, et surtout le rarissime « Riff Raff », rafraîchissants face aux « Sin City », « You Shook Me All Night Long » et autre « TNT » que tout le monde connait par cœur. La célébrissime Rosie arrive sur l’écran géant dévêtue derrière la scène, Angus et ses compères plaquent un « Whole Lotta Rosie » dantesque qui restera dans les mémoires. « Let There Be Rock », dernier titre du set avant les rappels est à la hauteur de ce qu’on attend : un Angus déchaîné qui se balade sur toute la largeur de scène, fait son show en bout d’avancée de scène, piétine frénétiquement, s’élève en l’air sur sa plateforme, se roule à terre et fait pleuvoir des confettis pendant un solo de fin effervescent de pas moins de quinze minutes.

AC/DC - 13/05/2016

Une réussite exemplaire

Après une brève pause, Angus apparaît au milieu de la scène pour le premier titre des rappels, le tube interplanétaire « Highway To Hell » attendu par tous pour s’époumoner. Axl arrive quant à lui dans un perfecto blanc d’un goût que seuls les connaisseurs apprécieront. Arrive donc ensuite « Riff Raff », puis la chanson dont on déteste entendre les premières notes car elles sonnent la fin de la fête : l’habituel « For Those About To Rock (We Salute You) » clôt le concert avec ses canons juchés sur le côté de la scène pétaradants en rythme, assommant un public déjà dans les étoiles.

Les sourires des spectateurs à la sortie du concert parlent d’eux-mêmes et les réactions à chaud démontrent qu’AC/DC a réussi son pari (même si certains absents auraient espéré les voir échouer). Beaucoup parlent même d’une des meilleures prestations du groupe ces dernières années. Reste qu’on se demande : est-ce vraiment AC/DC que nous avons vu ? Est-ce AC/DC « featuring » Axl Rose ? Est-ce « Angus & friends » ? Car la voix du chanteur des Guns N’ Roses, même si elle se marie parfaitement aux chansons des Australiens, est très typée, indéniablement associée dans nos mémoires à un autre répertoire, et certains n’auront pas manqué d’avoir une petite pensée à la fois pour Brian Johnson mais aussi pour Malcolm Young et peut-être même Phil Rudd. Mais au-delà de ces considérations pseudo-morales, les faits sont là, têtus : le groupe a fait le job et la soirée, très exactement deux heures quinze de show, rien que ça, fut une réussite exemplaire.

Live report : Max Boudon et Nicolas Gricourt.
Photos : Nicolas Gricourt.

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Galerie photos AC/DC.



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  • j’ai bien aimé la voix on se rapproche plus de bon scott que de Brian Johnson

  • A priori, le son dépendait de l’emplacement. Devant, c’était top contrairement aux tribunes à priori.

  • Pas du tout d’accord. Nous avons déjà vu AC/DC plusieurs fois, entre autres, au stade vélodrome à Marseille en 2009 et c’était parfait. Mais le 13 mai dernier, quelle énorme déception!!! Le son était complètement pourri : pas de graves, on n’entendait ni la batterie, ni la basse. On reconnaissait à peine les morceaux!!! Et la voix d’Axl Rose très aiguë, parmi les aigus, elle était inaudible. Malheureusement, c’était le concert de trop et nous allons rester sur une énorme déception. Nous adorons pourtant AC/DC.

  • Super concert, ils ont tous assuré! AC/DC, c’est avant tout Angus et maintenant Axl!

  • Concert génial angus assure toujours autant et bravo à Axel il a pas demerite

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