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Interview   

ADAGIO : ENTRETIEN AVEC KEVIN CODFERT


Radio Metal : En juin 2001, je t’ai rencontré lors d’une clinic à Tours et tu parlais d’un projet solo avec des dominantes sombres, peut-être celles qu’on retrouve dans votre dernier album Archangels In black. Y a t-il un lien ?

Kévin Codfert (claviers) : Oui, Adagio est le lien car ma musique s’oriente naturellement de cette façon.

A quel moment Chris est arrivé dans l’avancée des compositions de l’album ? Quel a été son investissement dans le chant ?

Chris est un des chanteurs que l’on avait déjà remarqué lorsqu’on recherchait une voix pour l’album Dominate. Nous n’avions pas retenu sa candidature car il avait un accent trop marqué. Quatre ans après, Christian a renvoyé une maquette bien plus concluante et nous avons décidé de lui faire intégrer le groupe. Il est donc rentré dans Adagio pendant le processus d’enregistrement. Cela faisait à peine quelques jours qu’il était dans le groupe et il proposait déjà une multitude d’idées dans le domaine des arrangements et des lignes de chants. Quelques lignes sont d’ailleurs composées uniquement par Christian.

Le côté agressif du chant et quelques riffs extrêmes bien sentis s’imposent peu à peu dans la musique d’Adagio. On peut avoir l’impression que cette fois vous affirmez haut et fort votre personnalité…

Je pense que nous avons franchi un pas avec Archangels. Dominate nous a permis d’explorer la nouvelle direction d’Adagio mais c’est avec Archangels que nous avons réussi à mélanger nos influences de départ (Underworld) et des influences plus extrêmes (Dominate). L’album reflète définitivement la nouvelle direction d’Adagio qui sera dorénavant aussi sombre que ce dernier.

Est-ce que vous pensez malgré tout être dans une situation où la musique d’Adagio est au plus sombre de sa carrière ?

Il y a plusieurs façons d’exprimer des idées sombres par la musique. Le prochain album pourra être plus sombre mais pas plus extrême. Adagio a vraiment trouvé son style avec Archangels in Black.



(Kévin) : « Chris est un des chanteurs que l’on avez déjà remarqué lorsqu’on recherchait une voix pour l’album Dominate. Nous n’avions pas retenu sa candidature car il avait un accent trop marqué. Quatre ans après, Christian a renvoyé une maquette bien plus concluante et nous avons décidé de lui faire intégrer le groupe. »

Pourquoi faut-il avoir peur du cirque dans le clip « Fear Circus » ?

Le clip « Fear Circus » est un hommage à un film d’horreur italien des années ’70. Pour des questions de budget nous n’avions pas les moyens de faire le cirque de la peur mais quand on fait bien attention, à la seconde huit du clip on peut voir la roue de la mort qui tourne après que les grilles se soient ouvertes…

Tu disais vouloir ce clip comme un petit film d’horreur. Comment le groupe s’est-il entendu pour définir le contenu de ce clip et à quel moment t’es tu senti satisfait du projet ? Ce « petit film » en appellera t-il d’autres ?

Olivier Cossu est un indépendant qui a beaucoup de talent. Il a voulu écrire le scénario sans que l’on donne notre avis. Nous avons juste donné une ligne directrice et les minutages pour des plans de vue des breaks et des solo. Deux clips ont été réalisés ; le premier ne reflétait pas l’image que l’on voulait donner d’Adagio nous l’avons donc orienté pour le deuxième et nous sommes très satisfaits du résultat. C’est le début d’une longue série !

Concrètement, est-ce votre signature chez Listenable qui a permis ce clip ? Avec l’accent mis sur le côté sombre et extrême, cette signature semble couler de source…. Quelles sont vos ambitions désormais ?

Oui Listenable a financé une partie du clip. Cela aurait été impossible sans eux. Quant à notre ambition, elle est commune à tous les groupes : exporter notre musique à l’étranger et la promouvoir le plus possible afin de pouvoir réaliser* Une tournée et rencontrer tous les fans qui chantent nos chansons sous la douche !!!

Si la musique classique peut apporter beaucoup au heavy metal, selon vous l’inverse est-il possible ?

Il faut savoir que la musique classique de type romantique ou baroque est née il y a maintenant plusieurs siècles et que cette musique est le fondement harmonique de toutes les musiques que l’on peut écouter de nos jours. Harmoniquement parlant, le metal ne peut donc pas apporter au classique.

Appréciez-vous des conceptions de mélange classique/metal à la Mekong Delta ou Therion ?

Adagio a, je le pense, une touche très personnelle en ce qui concerne les mélanges metal/classique. Les influences contemporaines éloignent un peu Adagio de la manière dont Mekong Delta ou Therion procèdent. Cela ne m’empêche pas d’écouter et d’apprécier ces deux groupes.

Pensez-vous que la musique moderne classique peut apporter quelque chose d’intéressant au metal ou c’est encore trop tôt pour le dire ?

Depuis le deuxième album nous avons introduit des influences contemporaines inspirées par Bartok, Messiaen, ou encore Satie. Le mélange des deux genres s’est avéré original même si beaucoup de fans ont du mal avec l’atonalité inhérente à la musique contemporaine.

On vous a beaucoup comparé à Symphony X certaines critiques allant de la forte influence à l’absence de logique quand au choix de ce groupe pour la comparaison. Symphony X a durci son jeu heavy, et vous êtes partis dans une direction plus extrême. Aujourd’hui cette comparaison a t-elle encore du sens pour vous ?

Je pense qu’il serait maintenant totalement ridicule de nous comparer encore à Sympo car dès le deuxième album (Underworld) nous avons définitivement marqué nos différences.

Quel est le niveau d’importance accordé à l’aspect esthétique et sombre du groupe ? Avec un line-up différent à chaque album, on peut imaginer que cela fait partie des critères de recrutement…

Il faut savoir que les différents changements de chanteur n’ont absolument pas été désirés au départ. Nous avons dû après Underworld nous séparer de David Readman suite à un gros problème financier et d’autre part d’un problème de management. Pour Gus les aller-retours France Bresil devenaient aussi très difficiles à supporter financièrement, nous avons donc décidé de chercher un chanteur européen (pour question de visas et coûts) et nous pensons sincèrement que Chris sera le dernier. En ce qui concerne les photos nous cherchons une image qui reflète l’aspect sombre et gothique de la musique d’ Adagio. La photo de groupe à l’intérieur du livret de l’album a d’ailleurs été prise par Perrine Perez Fuentes et je pense que nous nous approchons vraiment de l’image définitive d’Adagio pour ces prochaines années.

Vous avez donné des concerts dans beaucoup d’endroits différents, que retenez-vous de ces diverses expériences au niveau de l’accueil Quels sont le (ou les) endroit(s) qui vous restent à conquérir ?

Nous avons eu l’honneur de jouer dans des cadres magnifiques mais aussi dans des petits clubs. Une des expériences les plus inoubliables pour nous a été la tournée au Japon en première partie de Korpiklaani. L’organisation était d’un professionnalisme sans faille et les fans difficilement égalables. Nous avons eu aussi le privilège de jouer en Tunisie en première partie de Monsieur Robert Plant devant 6 000 personnes. Un des objectifs pour cette année 2009 serait de se produire dans les pays que nous n’avons pas eu l’occasion de faire comme le Brésil, la Chine, l’Allemagne, l’Angleterre l’Australie et bien sûr la Finlande, merveilleux pays de notre chanteur.

Dernière question, votre musique n’a pas forcément une marque française comme peuvent en avoir des groupes par leur son ou leurs paroles dans la langue de Molière. De plus Adagio a toujours des chanteurs d’origines variées, d’après vous est-ce que le pays d’origine peut influencer le style dans lequel vous donnez ? Peut-on en conclure qu’Adagio a avant tout une vocation internationale ?

La musique d’Adagio, qui reste très symphonique, est une musique très difficile à travailler en France. Et depuis le premier album la vocation du groupe a toujours été de s’exporter à l’étranger. L’origine géographique d’un groupe va aider naturellement le développement de ce dernier. Si on prend pour exemple la Finlande il y a 100 fois plus de structures qui permettent de développer un groupe de notre style. J’espère qu’avec notre signature chez le label très professionnel Listenable, les choses pourront évoluer positivement pour nous !

Entretien réalisé en Février 2009 par email
MySpace Adagio : myspace.com/adagioofficial



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