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Interview   

Adrenaline Mob : l’honneur de la famille


Quand Russell Allen nous parle de Men Of Honor, le nouvel album d’Adrenaline Mob, avec son jeune fils de trois ans, Jack, cognant, derrière, sur sa batterie en même temps, cela complique évidemment les échanges mais démontre un fait : Adrenaline Mob, c’est une histoire de famille, un esprit solidaire, une mafia unie qui a son code d’honneur. Il n’est d’ailleurs pas étonnant d’apprendre que cette image de la mafia soit retranscrite à travers ce nouvel opus, voire dès son ouverture, qui tire ainsi son inspiration de l’image renvoyée par ce milieu. Et malgré le départ assez soudain de Mike Portnoy, Adrenaline Mob n’a jamais songé à baisser les bras. Au contraire : ces musiciens ont un fort engagement vis-à-vis de ce groupe, aiment ce qu’ils font, comme nous le rappelle le chanteur, et se devaient de réaffirmer leur cohésion après ce départ du batteur.

Ainsi, Russell Allen nous explique ce qu’est l’identité de ce Mob. Tant par son fond, que sur sa forme et notamment sur le procédé d’écriture du groupe qui avance en duo avec Mike Orlando à vive allure, dans le studio-cabane au fond du jardin, d’Allen, tel un bolide – la passion des gros moteurs étant encore une affaire de gènes dans le clan Allen ! Un entretien riche, dans lequel nous n’oublions pas d’évoquer aussi Symphony X, son groupe d’origine, parfois drôle et souvent convivial à savourer dans la suite.

« Avec le départ de Portnoy, il nous a semblé important de faire comprendre aux gens qu’Orlando, moi et le reste des gars sommes sérieux et avons un fort engagement envers ce projet. »

Radio Metal : A propos du titre de votre premier album Omerta, Mike Portnoy nous a expliqué il y a deux ans que cela « représente un code du silence ou un code d’honneur que tu suis lorsque tu rejoins une confrérie ou un club ». Cette métaphore est toujours présente avec votre nouvel album intitulé Men Of Honor. Vois-tu Adrenaline Mob comme un gang ou une confrérie avec un fort code d’honneur que tu rejoins à vie ?

Russell Allen (chant) : Oui, tout à fait, nous croyons vraiment à ça. Nous essayons de faire comprendre aux gens que ce n’est pas qu’un projet fait en dilettante, qu’Orlando et moi sommes très sérieux en ce qui concerne notre engagement envers le groupe. D’autant plus avec le départ de Portnoy, il nous a semblé important de faire comprendre aux gens qu’Orlando, moi et le reste des gars sommes sérieux et avons un fort engagement envers ce projet. Tous les groupes ont des crises de croissance mais nous sommes dévoués à ce projet et nous croyons en lui. Nous passons vraiment de bons moments à écrire des chansons ensemble et nous voulons simplement que tout le monde sache que nous fonctionnons comme une vraie confrérie. Tu sais, parfois la vie te réserve de drôles de surprises et tu ne peux pas vraiment les prévoir. C’est ce qui s’est produit avec ce type de groupe à ce point précis de ma carrière et je suis vraiment honoré d’en faire partie. Nous faisons vraiment de la bonne musique ensemble et nous allons continuer ainsi.

En fait, les metalleux ont une grande dévotion envers leurs groupes préférés et la scène metal, et si un groupe arrête de jouer du metal ou essaie de nouveaux trucs, ce groupe est considéré comme un traitre à la scène. Les metalleux sont-ils ces hommes d’honneur [NDT : Men Of Honor] dont tu parles ?

Plutôt, ouais ! Ouais, nous sommes des metalleux et nous avons indéniablement un côté un peu rock au sein de ce groupe, mais c’est un groupe de metal dans le fond. Nous ressentons assurément ce type de camaraderie, je veux dire par là que nous ne sommes pas un paquet de jolis garçons sur scène et le groupe n’est pas à propos de ces trucs-là. Nous ne sommes pas un groupe de pop, c’est sûr et certain, mais nous croyons à notre dévotion envers la musique et envers les uns les autres tout comme les gens de la communauté metal sont très dévoués entre eux donc on retrouve assurément ce type de ressenti. Nous voulons que les gens fassent partie de ça ; nous voulons des soldats pour cette mafia [NDT : « mob »] pour ainsi dire, des soldats pour nous rejoindre et célébrer cette mafia rock’n’roll, ce gang, ce groupe de gars qui en veulent. Nous en voulons, nous sommes très sérieux à propos de ce groupe.

Apparemment le père de Mike Orlando est à l’origine de l’idée pour le titre de cet album. Peux-tu nous en dire plus ?

Hum… ouais, nous recherchions quelque chose de… [Pause] J’ai trouvé l’idée d’Omerta pour le titre du premier album. C’était mon idée, et je voulais quelque chose dans ces lignes mais je ne voulais pas un truc niais inspiré directement de la mafia. Mais je voulais quelque chose – j’adore m’inspirer du thème de la mafia – qui ait un sens, comme ce code du silence, cet honneur parmi les voleurs, ce type d’ambiance ; quelque chose qui représente cette sorte de confrérie très liée de types qui vont à l’encontre des valeurs [de la société]. Comme tu l’as dit, nous les metalleux sommes hors normes, si tu vois ce que je veux dire. Nous sommes en dehors de la norme, nous sommes contre le système et tous ces trucs. Les vrais metalleux sont comme une sorte de culte, en fait. Alors je voulais quelque chose qui découle de ce thème mafieux parce que d’une certaine façon ce sont des hors-la-loi : ils agissent en dehors de la société classique et le metal c’est un peu comme ça aussi, alors je voulais joindre ces deux thèmes. Le père de Mike nous a donc dit que « uomo d’onore » est une expression qu’utilisent les anciens prisonniers pour se décrire comme des hommes d’honneurs qui honoreront leur famille dans cette vie de crime. Alors nous nous sommes dit : « Eh bien, nous nous honorons les uns les autres ainsi que nos familles dans cette vie de rock’n’roll et de heavy metal alors je pense que ce serait super. » Mais au lieu d’utiliser la version italienne, j’ai préféré la version anglaise, « Men Of Honor, » pour que les gens la comprennent. Et je trouve que ça marche vraiment et que ça transmet notre engagement les uns envers les autres, et les paroles s’adressent un peu à ceux qui sont partis, d’une certaine façon. [Rires] Je ne vais pas pointer du doigt qui que ce soit mais évidemment le départ de Mike c’était quelque chose. Nous ne pensions pas qu’il nous abandonnerait si rapidement, mais nous voulions réaffirmer notre engagement envers nos fans et leur montrer que nous n’avons pas commencé quelque chose que nous n’allons pas terminer. Nous allons poursuivre l’aventure jusqu’au bout.

« Je voulais quelque chose qui découle de ce thème mafieux parce que d’une certaine façon ce sont des hors-la-loi : ils agissent en dehors de la société classique et le metal c’est un peu comme ça aussi. »

C’est vrai que le départ de Mike Portnoy était très surprenant parce que même s’il était investi dans pas mal de projets, il n’arrêtait pas de dire qu’Adrenaline Mob était son nouveau chez lui. Es-tu en train de dire que vous n’aviez absolument aucune idée que sa présence dans le groupe ne serait que temporaire ?

Eh bien, je savais qu’il allait faire d’autres trucs et j’étais au courant de The Winery Dogs avant que ça ne deviennent The Winery Dogs… [bruits de mastication] Je suis désolé, je dois manger mon repas mec, je croyais que nous ferions ça à 13h30 et je crève la dalle [rires] donc… Bref je suis désolé si je te mâche dans l’oreille.

[Rires] D’accord, pas de soucis.

C’est un truc très mafia italienne, tu sais ? Discuter autour d’un dîner ou d’un déjeuner…

[Rires] Ouais !

Donc, bref, je savais qu’il allait faire ça et ça ne me posait aucun problème mais je ne pouvais pas juste attendre bêtement qu’il revienne. A cette étape de ma vie, je ne peux plus me permettre de m’asseoir sur mes lauriers et d’attendre que le temps passe ! J’ai une famille à nourrir, je veux rester en forme, je veux continuer de chanter parce qu’à mon âge et à cette étape de ma vie je ne peux pas me permettre de ralentir le rythme sinon je ne serai tout simplement plus capable de le faire. Tu vois ce que je veux dire ?

Ouais. Es-tu fan de films classiques sur la mafia ?

Oh ouais ! Ouais, évidemment ! J’adore « Les Affranchis », « Le Parrain, » et évidemment « Scarface », ce sont mes trois préférés. J’aime bien « Donnie Brasco » aussi. Tous ces films parlent d’amour, de trahison et de beaucoup de choses qui arrivent parfois dans un groupe alors c’est assez marrant. Nous pourrions probablement déjà écrire une petite parodie de film à propos d’Adrenaline Mob, compte tenu de toute la merde qu’on a enduré ! Un jour, un gars s’est cassé une jambe sur scène ! [Rires] Paul Di Leo a cassé son putain de pied directement sur scène, c’était le dernier concert qu’on a fait avec lui.

[Rires] OK, pour changer de sujet, peux-tu nous en dire plus sur le recrutement d’A.J. Pero, votre nouveau batteur ?

A.J. est un vieil ami à nous, il connait Orlando depuis vraiment longtemps : ils vivaient à Staten Island. Ce sont deux gamins de Staten Island qui ont grandi là-bas et vécu là-bas alors ils se connaissent depuis très longtemps. Lors du Bonzo Bash que nous avons fait dans le New Jersey l’année dernière, A.J. a mentionné le fait qu’une sorte de rumeur se répandait sur le départ de Mike. Il m’a dit : « Eh, si ça se produit et que la rumeur est vraie, » il me sort « Don, Don Russell, s’il te plait considère ma candidature pour ce poste, peut-être qu’on peut aller boire un café toi et moi. » Ça l’amusait beaucoup de me parler en utilisant des références de films de mafia – parce qu’ils m’appellent le « Don » du groupe comme j’en suis le chanteur principal, c’est mon surnom. Alors je lui ai dit « Ouais mec, j’adorerais te compter parmi nous si ça devait arriver. » Nous étions toujours en pleine recherche, nous ne savions pas vraiment de quel type de batteur nous aurions besoin parce que nous n’avions pas encore écrit les morceaux. Orlando et moi avons quasiment écrit l’album d’abord et nous nous sommes occupés du cas de la batterie après coup. Nous avions décidé qu’A.J. jouerait sur un morceau bonus quoi qu’il arrive, que nous l’aurions en tant qu’invité sur l’album et il était ravi de nous aider avec ça. Mais quand nous avons entendu la chanson bonus j’étais là : « Merde mec ! » J’ai dit à Orlando : « Mec, c’est ça, c’est exactement ce dont nous avons besoin ! Nous avons besoin d’un type qui puisse jouer les trucs de gros rock qui se joue dans les stades mais qui puisse aussi faire de la double pédale et être agressif et… je ne sais pas : il gère ! Tu penses qu’il voudrait nous rejoindre ? » Et il m’a répondu « Ouais, il le fera. Il en crève d’envie. » Alors ce n’était vraiment pas une décision difficile à prendre. Une fois que je l’ai entendu jouer ce truc j’étais là : « C’est exactement ce que je recherche pour cet album. » Et Mike était d’accord pour dire qu’il serait un excellent choix donc c’est comme ça que ça s’est fait en gros mais… [Rires] Il a un surnom aussi maintenant, nous l’appelons The Enforcer parce qu’il ressemble un peu à l’Undertaker, c’est excellent. Il colle parfaitement au groupe, du point de vue de sa personnalité et de son jeu. Il apporte au groupe un groove et des choses que nous n’avions vraiment pas avant. Tu peux l’entendre, tu peux entendre la différence et je pense que les chansons ont plus de cohésion. Nous avons écrit un autre type d’album, nous nous sommes davantage basés sur le fait de faire des chansons qui ont un certain groove. Ces morceaux avaient besoin d’un batteur comme A.J. donc c’est comme ça que ça s’est goupillé. Je veux dire que ce n’était pas vraiment planifié, c’est juste arrivé.

« Nous allons dans mon studio qui se trouve dans mon jardin […] Et on ressort de cette petite cabane avec une chanson par jour. Tout est plié, bam : les paroles, la mélodie… […] Je n’ai jamais rencontré aucun partenaire d’écriture comme [Mike Orlando] donc c’est vraiment cool. « 

Orlando et toi écrivez les morceaux très rapidement. Penses-tu que vous allez continuer à écrire aussi rapidement et pouvons-nous nous attendre à la sortie d’un nouvel album d’ici un an et demi ?

Oh oui. Ouais, lui et moi écrivons tous les morceaux que tu entends. Il amène de la musique chez moi. Nous allons dans mon studio qui se trouve dans mon jardin et que nous avons affectueusement appelé « Shanty Shack », Les « Shanties » étant des chansons que chantent les pirates quand ils travaillent sur leur bateau – j’aime beaucoup les pirates, c’est mon truc. Et on ressort de cette petite cabane avec une chanson par jour. Tout est plié, bam : les paroles, la mélodie… Sur Omerta tous les pistes que tu entends – mes pistes de chant – proviennent toutes des sessions d’origine : en écrivant, je les chantais et c’est tout, on a gardé les prises. [Un enfant crie en arrière-plan] Oh, c’est mon fils. Qu’est-ce qu’il y a, p’tit gars ? Je suis au téléphone [L’enfant parle à nouveau] C’est ça, tu mets tes doigts sur les lacets du ballon, voilà comme ça. D’accord, tu peux me le lancer ? Allez, vas-y ! Oh ouais, c’est ça ! Regarde moi ça ! Allez, maintenant tu l’attrapes. T’es prêt ? Bien joué, tape m’en cinq ! Allez, je serai occupé au téléphone pendant un petit moment mais ensuite on pourra jouer d’accord ? [L’enfant répond « D’accord »] [Rires]

[Rires] Comment il s’appelle ?

Il s’appelle Jack.

Il joue de la musique lui aussi ?

Je lui ai acheté un kit de batterie alors il joue de la batterie. [A l’enfant] Nous parlons de toi !

[Rires] Est-ce que Mike Portnoy ou A.J. lui ont donné des cours ?

[Rires] En fait il ne jouait pas à l’époque mais A.J. est passé et a commencé à regarder ça de plus près. Il ne jouait pas encore quand Mike était dans le groupe. Il n’a que trois ans !

Ah d’accord ! Génial [rires]

Mais il est génial, je l’amène à Guitar Center ici – c’est un magasin de musique – et je le laisse torturer les gars au rayon batterie, mais ils sont toujours très sympa malgré ça. [Rires] Je l’y amène une fois par semaine. [L’enfant parle] Qu’est-ce qu’il y a mon bonhomme ? Eh, vas jouer avec ta batterie, vas jouer avec ta batterie ! [L’enfant répond quelque chose] C’est ça, vas-y ! – Et c’est parti, ça va devenir très bruyant… [Rires]

[Rires] OK. Revenons-en à l’interview…

Mike et moi travaillons très vite. Nous avons une façon de travailler très organique ; je n’ai jamais rencontré aucun partenaire d’écriture comme lui donc c’est vraiment cool.

On dirait que toi et Mike êtes les seuls compositeurs du groupe. Quelle est l’implication de John ?

Eh bien John vient et fait ce qu’on lui demande, il travaille très dur. Il joue avec ses doigts et nous donne exactement ce dont nous avons besoin. Il utilise ses doigts plutôt que des médiators, c’est sa force. Mais il a vraiment géré et le Hitman [NDLR : c’est son surnom] est très efficace. Il est venu, il nous a dit qu’il allait tuer et c’est ce qu’il a fait. Il offre différentes mélodies et… [Gros bruits de batterie en arrière-plan] Ça y est, ça commence ! [Rires]

Oh super !

Il se lance à la batterie ! Bref, John participe au moment de l’enregistrement et apporte quelques idées par rapport à ses parties mais il joue principalement ce que nous avons déjà écrit.

OK, bon j’entends ton fils jouer de la batterie… Je crois que je vais vendre ce son sur EBay dans quelques années quand il sera devenu un grand batteur.

Ouais, il va surement devenir une grande star tu sais ! J’en ai bien l’impression… Il peut déjà jouer de la batterie, je ne pouvais pas jouer de la batterie quand j’étais gamin, alors… [Rires]

« Adrenaline Mob est vraiment le genre de trucs que t’as envie de mettre dans ta caisse. C’est quelque chose qui va te faire bouger, tu vois ? »

[Rires] Donc à proprement parler, John n’écrit rien pour le groupe ?

Non. Il n’y a que Orlando et moi qui nous occupons de l’écriture, et c’était aussi le cas sur le premier album.

Pourquoi cela ? Pourquoi John ne contribue-t-il pas au processus d’écriture ?

Eh bien, parfois la soupe est meilleure quand il n’y a pas trop de cuisiniers pour la préparer, si tu vois ce que je veux dire. Mike Orlando et moi sommes des compositeurs solitaires qui nous entendons très bien musicalement et nous travaillons très rapidement. Parfois y ajouter une troisième personne ne fait que ralentir le rythme. Si John amène quelque chose sur la table que nous trouvons super nous pourrions l’utiliser mais beaucoup de ses compositions n’étaient pas dans le style de ce que nous recherchions donc nous n’avons pas retenu ses idées. Mais c’est toujours une possibilité. Aucun d’entre nous n’a gravé dans le marbre ce que devrait être le son du groupe, je pense que les portes restent ouvertes et si quelqu’un du groupe amène sur la table quelque chose de vraiment excitant, alors nous prendrons le temps de l’écouter et de travailler dessus mais ce n’était pas le cas cette fois-ci. Orlando et moi avions une idée très précise de ce que nous voulions. Nous travaillons très rapidement et nous ne voudrions pas changer ça.

L’album commence avec « Mob Is Back, » qui est comme une explosion ou une éruption. On peut facilement s’imaginer la mafia envahir une ville après en avoir explosé les barrières d’entrée, est-ce le sentiment que vous vouliez créer ?

C’est exactement le sentiment que nous voulions créer. Nous voulions que les gens se disent : « Bordel de merde, c’est qui ces mecs ? » et utiliser ce côté rock show un peu old-school au début pour faire monter l’excitation. Ouais, t’as vu juste, c’est exactement ce que nous voulions faire.

A propos de la chanson « Feel The Adrenaline, » vous avez déclaré que vous auriez pu appeler cette chanson « Adrenaline Mob. » En fait, ce morceau contient tous les éléments qui définissent la musique d’Adrenaline Mob : le groove, les riffs, les mélodies… est-ce un titre que vous avez réellement envisagé ?

Ouais, je pensais que nous allions l’appeler comme ça ! Mais pour certaines raisons nous avons changé mais je trouvais vraiment à l’époque – et d’ailleurs c’est encore le cas – que nous aurions pu appeler ce morceau « Adrenaline Mob. » Nous voulons uniquement ressentir cette adrénaline. Je voulais l’appeler « Adrenaline Mob », je trouvais que ça collait bien. Nous étions censé appeler le premier morceau « M.I.B. » aussi parce que j’aime bien l’acronyme au lieu de « Mob Is Back » mais… Peu importe, tu sais, il faut savoir faire des compromis. Mike n’aimait pas ça pour une raison que j’ignore. Ce n’est pas ce qu’il recherchait ou il ne trouvait pas que ce soient les meilleurs titres. Mais je suis totalement d’accord avec toi à propos de cette chanson.

Mike Orlando a dit que cette chanson était à propos d’une voiture. Aimes-tu conduire et est-ce que ça t’inspire ?

Ouais, j’adore, j’aime beaucoup conduire ces modèles classiques de bolides. Mon père a grandi à l’époque [où étaient construite ces voitures] et il avait une Chevy de ‘55. Il avait l’habitude de conduire vers l’ouest tous les weekends. Lui, mon oncle et mes cousins sont toujours très impliqués dans cette culture américaine, la culture des bolides. Orlando avait l’habitude de conduire vers le sud. Moi je ne faisais ça que pour m’amuser, je n’ai jamais fait de compétition ou quoi que ce soit, je suis plus branché motos, j’aime les choppers, ce type de bécanes. C’est dans ma famille et c’est dans la famille de Mike ; il a grandi avec et j’ai grandi autour de ça. Mon cousin a un business de pièces détachées pour des motocross et des jetskis… et son père, mon oncle Bob, a toujours buggys et des dragsters et ce type de trucs. Ils sont toujours très impliqués là-dedans et je vis sérieusement ça à travers eux. Quand je vais en Californie pour leur rendre visite nous faisons des balades en voiture et ce genre de trucs, c’est sympa. C’est très sympa. Je vais à des expositions de voiture dans le coin au New Jersey quand j’ai le temps ; c’est quelque chose que j’aime faire. Ouais, j’aime vraiment ça. Et je pense qu’en termes de musique – tu sais, pour conduire avec de la musique – Adrenaline Mob est vraiment le genre de trucs que t’as envie de mettre dans ta caisse. C’est quelque chose qui va te faire bouger, tu vois ?

« Les gens aiment bien cette notion d’essayer avant d’acheter ces derniers temps, parce que l’industrie galère vraiment en ce moment, c’est naze. »

Si Adrenaline Mob était une voiture… [la ligne coupe]

Tu m’entends ?

Ouais, c’est marrant parce que c’est très difficile de te prendre au sérieux pendant que ton fils joue de la batterie dans le fond. Je l’entends très bien et je vois que tu essaies de prendre cette interview au sérieux mais c’est très marrant d’entendre ton fils taper en même temps. [Rires]

Ouais, c’est dingue, il est en train de la défoncer là ! Tu peux l’entendre à l’intérieur de la maison aussi ! Eh mec, c’est une famille de musiciens qu’est-ce que tu veux, c’est comme ça et puis c’est tout.

[Rires] Super, c’est vraiment drôle. Bon, si Adrenaline Mob était une voiture, quel type de voiture serait-ce?

Je pense que nous serions tous d’accord pour dire que ce serait une Chevelle. Tu sais, une Chevy Chevelle, un modèle qui en impose, probablement un modèle de ’72 ou ’71. Dans l’artwork de l’album il y a une photo de nous, tu la verras si tu as reçu nos photos de presse, nous sommes en face d’une voiture comme ça. C’est une voiture avec un DSS classique, avec un turbocompresseur classique et des bandes blanches. Évidemment je pense que la voiture du Mob devrait avoir comme un ventilateur en plus et ce serait vraiment une Chevelle de dingue, c’est le type de voiture sur laquelle nous pourrions tous nous accorder. J’aime bien les trucs custom, les modèles un peu provocants, les coupés, tu sais, avec de gros moteurs. Mais je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que ce serait quelque chose comme ça, une voiture dans laquelle les quatre gars pourraient rouler. [Rires]

Apparemment, la chanson « House Of Lies » parle d’un club de striptease, tu dois nous en dire plus à ce sujet !

[Rires] Tu sais, nous sommes tous passés par là. En fait, c’est un morceau sarcastique à prendre au second degré. Les couplets sont très explicites, tu sais ? Ils te disent de manière très clair ce à quoi tu es en train de penser et ce que tu aimerais faire. Mais le truc c’est que tu ne peux pas toucher les filles du club de striptease, elles sont simplement là pour t’allumer, et tu penses que tu vas t’en faire une mais dans cette maison il n’y a que du mensonge [NDT : « house of lies »], c’est des conneries ! Elles ne sont là que pour te divertir. Alors nous nous sommes tout simplement demandé : « Et si la mafia était dans un club de striptease ? A quoi ils penseraient ? » Il y a vraiment une sorte de second degré, d’atmosphère sarcastique à cette chanson.

Beaucoup de morceaux de votre nouvel album sont sortis gratuitement sur internet avant la sortie de l’album. Pourquoi avoir fait ce choix ?

C’est quelque chose que le label voulait faire. Je l’ai dit dans plusieurs interviews: je ne vends pas des albums, je fais des albums. Je pense que c’est quelque chose qui d’après eux pourrait aider à faire parler du groupe et faire un peu de buzz. Et pour l’instant la réaction a été plutôt bonne ! Les gens aiment bien cette notion d’essayer avant d’acheter ces derniers temps, parce que l’industrie galère vraiment en ce moment, c’est naze. Alors je pense que c’est ce qu’ils ont pensé. Je les ai soutenus, je me suis dit qu’on verra ce que ça donne. Nous verrons dans quelques semaines quand l’album sortira si c’était la bonne option ou pas. Mais ça ne me posait pas de problème que le monde puisse les entendre à l’avance et j’espère que ceux qui ont entendu les morceaux voudront acheter l’album parce qu’ils ont adoré et veulent nous soutenir. Et c’est vraiment ce dont nous avons besoin, donc nous verrons ce qu’il va se passer.

Sais-tu si Mike Orlando va continuer à sortir des albums sous le nom de Sonic Stomp ?

Je ne sais pas, tu devrais lui demander s’il a des plans de ce côté-là, mais j’imagine, oui.

Et dernière question : peux-tu nous donner des nouvelles du prochain album de Symphony X ?

[Hésite] pour l’instant je n’ai pas de vraies nouvelles concrètes à te donner autre que Mike Romeo est en train de composer. Mais je n’ai encore rien entendu donc j’espère que je vais entendre quelque chose d’ici au printemps et que nous pourrons partir de là. Mais pour l’instant il m’a assuré qu’il était en train de travailler sur de nouveaux morceaux et qu’il pourrait faire écouter quelque chose au reste du groupe au cours du mois prochain.

Interview réalisée par téléphone le 6 février 2014 par Metal’O Phil
Retranscription et traduction : Natacha
Introduction : Alastor

Site internet officiel d’Adrenaline Mob : adrenalinemob.com

Album Men of Honor, sortie le 24 février 2014 chez Century Media Records



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