Accusé d’avoir tenté d’engager quelqu’un dans l’optique d’assassiner sa femme, voilà deux semaines que le chanteur d’As I Lay Dying et Austrian Death Machine, Tim Lambesis, a été arrêté par les autorités de San Diego. Désormais tenu d’organiser sa défense, l’artiste californien a orienté celle-ci sous un angle plutôt inattendu. Selon les dires de son avocat, le complot de meurtre mené contre son épouse, avec qui il était en instance de divorce depuis septembre, serait la conséquence de son utilisation régulière de stéroïdes.

En effet, il est avéré que le chanteur usait fréquemment de cette substance depuis quelques temps. Visiblement conquis par le body-building (sa femme ayant même déclaré que c’était devenu une obsession, au point d’en oublier sa vie de famille), Tim Lambesis avait dernièrement développé à outrance sa masse musculaire, en prenant au passage plus de vingt kilos en l’espace d’un ou deux ans. Outre les effets néfastes sur le corps, l’avocat a soutenu que cette consommation fréquente de produits dédiés au culturisme avaient dévasté les capacités cognitives et émotionnelles de son client.

D’un naturel apparemment calme et charmant, l’artiste serait devenu l’ombre de lui-même et extrêmement irritable. En ce sens, ses convictions religieuses (As I Lay Dying étant un groupe de metal affichant ouvertement une morale et une foi chrétiennes) pourraient même avoir été les premières victimes de cette transformation, puisqu’il a été exposé par le procureur au cours des premiers jours de procès qu’en août 2012 Lambesis avait envoyé un e-mail à sa femme dans lequel il admettait l’avoir trompé, ne plus l’aimer et ne plus croire en Dieu.

Décidé à convaincre son audience, l’orateur à la défense a notifié que le chanteur luttait actuellement pour sortir de cette addiction aux stéroïdes et se ferait aider en prison. Malgré cette déclaration, le juge a affirmé que l’accusé était toujours considéré comme un danger pour sa femme et la société. La caution, a donc été abaissée de 3 à 2 millions de dollars, bien loin des 250 000 dollars espérés par la défense. En effet, l’argument avancé par l’avocat de Lambesis n’est pas des plus faciles à croire. Que la consommation de stéroïdes ait provoqué des troubles psychologiques chez le musculeux Tim est une chose, qu’elle l’ait poussé à orchestrer le meurtre de sa femme en est une autre. Loin de tout coup de sang incontrôlé ou d’une soudaine pulsion meurtrière, l’acte condamné de l’artiste se rapproche malheureusement plus de la froide préméditation.

L’inspecteur de police sous couverture qui avait dénoncé le complot du chanteur aurait en effet reçu une première somme de 1000 dollars de la part de Lambesis qui, une fois le contrat rempli, devait le rétribuer à hauteur de 20 000 autres billets verts. Étant impossible de plaider innocent, il semble donc logique que la défense ait opté pour la voie de l’inconscience et de l’irresponsabilité. A voir si cette carte suffira à alléger la peine de Tim Lambesis, qui risque, rappelons-le, une peine de neuf ans d’incarcération.

Pour l’heure, le frontman d’As I Lay Dying, dans l’incapacité de payer sa caution, doit rester en prison. Quant au groupe, il se retrouve en cale sèche et vient d’annuler sa future tournée nord-américaine en compagnie de Killswitch Engage.