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Live Report   

Ailleurs, outre-atlantique


Artiste : Transatlantic
Salle : Le Transbordeur
Ville : Lyon
Date : 15-05-2010
Public : 600 personnes

Photos : Fox


Ailleurs…

Il y a des soirées, comme ça, dont on ne prend réellement conscience que le lendemain. Souvent, c’est l’alcool qui en est le responsable. Mais il y a aussi des concerts tellement irréels qu’ils fonctionnent à retardement. Sur le moment, on est tellement dedans qu’on se détache de la réalité. Réalité à laquelle on ne retourne que lorsque les lumières se rallument. Et, passées quelques minutes, quelques heures, le souvenir de ce concert est déjà lointain tant on était ailleurs.


Gildenlow, le sale gosse

Cela faisait 10 ans que Transatlantic n’était pas passé en France, et pour cause, chacun de ses membres étant très occupé dans le cadre de son groupe principal. Neal Morse (Ex-Spock’s Beard), Mike Portnoy (Dream Theater), Pete Trewavas (Marillion) et Roine Stolt (Flower Kings) ayant enfin trouvé le temps de se poser en studio pour composer The Whirlwind, loin de la qualité d’un « Duel With The Devil » ou d’un « All Of The Above », mais malgré tout plaisant. Ce allstar band du progressif est de retour sur les planches avec un line-up de scène enrichi à nouveau de la présence de Daniel Gildenlow (Pain Of Salvation). Et faut croire que ça leur avait manqué : il est rare de voir des musiciens d’un projet parallèle avoir autant de plaisir à jouer ensemble. Ils sourient tout le long, déconnent ensemble et dégagent un enthousiasme juvénile contagieux. Neal Morse rit régulièrement aux éclats face aux conneries de Mike et de Daniel. A ce propos, ce dernier joue à merveille le rôle du petit gamin venu déranger les adultes avec ses gadgets.

On a même l’impression qu’ils s’éclatent plus au sein de Transatlantic que de leurs groupes respectifs ! A plus forte raison, Portnoy agit en véritable frontman, prenant régulièrement la parole, ce qu’on aimerait le voir faire plus souvent au sein de Dream Theater. Ce constat général rend le groupe extrêmement agréable à regarder, si l’on excepte quelques gestuelles niaises d’un Neal Morse toujours autant investi dans la religion. Pour la petite histoire, quelques heures plus tôt, l’homme nous dédicaçait un disque de Spock’s Beard en citant un verset de la Bible.


Neal Morse, le leader des leaders

C’était avec une légère appréhension qu’on se préparait à aborder les trois heures et demie de show annoncées par le groupe. Pourtant, Transatlantic a réussi le tour de force de captiver l’auditoire durant l’intégralité des deux sets. Côté setlist, il est tout d’abord impossible de ne pas avoir été comblé. Tout y est passé, entre l’intégralité du dernier album, le tube « We All Need Some Light » (avec un très beau pont acoustique) et les epics sus mentionnés qui ont fait le succès de la formation. Mention spéciale au « Duel With The Devil », mastodonte représentant la quintessence du groupe. A noter que The Whirlwind passe bien le cap de la scène. Prog’ oblige, on a également droit à notre lot d’improvisations et de clins d’oeils, avec notamment un « Highway Star » sorti de nulle part au beau milieu d’un morceau. Vu les musiciens, il n’est pas nécessaire de souligner la qualité de l’interprétation. Précisions néanmoins les progrès significatifs de Portnoy au chant et surtout la qualité de multi instrumentiste de Neal Morse. Et attention, nous parlons ici d’un véritable multi instrumentiste, pas seulement d’un claviériste capable d’enchaîner quelques accords et quelques poum tchak. Officiant principalement aux claviers et au chant, Neal prend de temps à autre une guitare pour placer quelques soli franchement pas dégueu. Si, parmi toutes ces stars et ces egos, chacun a ses moments de gloire, c’est lui qui captive le plus par son investissement, son talent et son humilité.


Portnoy le showman

Puis, en fin de concert, alors que certains spectateurs commencent légitimement à fatiguer, Transatlantic trouve le moyen de leur donner un coup de fouet des plus efficace. Neal quitte son poste et court vers Mike pour commencer à jammer avec lui sur les fûts. Puis le batteur de Dream Theater finit par le laisser seul. Et il se débrouille bien le bougre ! Portnoy en profite pour aller… faire une sieste au beau milieu de la scène ! Puis barbe bleue se lève et se lance dans un solo… de pédales d’effets ! On reconnaît rapidement les premières notes de « Smoke On The Water », que le groupe interprètera avec Trewavas aux claviers, Morse à la batterie et Portnoy au chant et à la basse, avec une finesse de jeu des plus discutable de la part de ce dernier. A la suite de quoi Gildenlow, qui a de plus en plus de mal à contenir son envie de chahuter, fait rouler Portnoy sur un chariot.

Au final, plus de trois heures et demie de show, six chansons, pas une seconde d’ennui et surtout du grand spectacle, ludique et drôle, contrairement à ce que l’image trop sérieuse et hautaine du rock progressif peut dégager.



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  • Concert en lice pour le concert de l’année!

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  • Le dernier albulm de Transatlantic « The whilrwind » est de loin à mon avis,le meilleur album du groupe comme de quoi une pause de 10 ans fût bénéfique et je leur souhaite longue vie.

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  • Thunderdrum dit :

    Cinq légendes pour un concert grandiose et fabuleux.
    J’ai toujours du mal à réaliser qu’ils sont venus à Lyon.
    Portnoy restera mon maitre pendant encore un sacré bout de temps.

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  • N oublions pas l’élégant Roine Stolt et son jeu tout en finesse et Pete Trewavas qu on voit a peine derrière sa basse !!!
    Concert énormissime, des musiciens complètement investis et abordables (n’oublions Portnoy qui fait porter une de ses baguettes à un jeune homme en fauteuil à la fin du concert).
    Des grands messieurs comme on voudrait en voir tout le temps.
    Un clin d’oeil au roadie absolument magique 😉
    Et pour finir, un message de Neal Morse : Mathieu 6.33 : « Mais cherchez premièrement le Royaume de Dieu, et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par–dessus »

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    Gojira @Lyon
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