Annoncé en 2015, c’est finalement cet automne que Breakin’ Outta Hell, le nouvel opus des australiens d’Airbourne nous parvient, désormais chez Spinefarm Records après avoir quitté la maison Roadrunner. Analyser la musique du quatuor est toujours un tantinet délicat, tant ce qui fait la force du groupe est justement une intégrité en béton quant à leur identité résolument rock, n’altérant pas d’un chouïa leur recette. Plutôt que de rechercher les nouveautés, mieux vaut alors se concentrer sur le respect du « cahier des charges » australien. Force est de constater que Breakin’ Outta Hell coche toutes les cases : Airbourne joue une musique indélébile et presque intemporelle. Du pur hard-rock ; et c’est tout.
Breakin’ Outta Hell marque le retour du producteur Bob Marlette, qui avait déjà officié sur le premier album du groupe Runnin’ Wild (2007) assisté de de Mike Fraser, collaborateur d’AC/DC, Aerosmith et Metallica, entre autres. On pourrait parler d’un retour aux sources, Airbourne ayant enregistré en Australie avec d’anciennes connaissances… En réalité Airbourne n’a simplement pas changé de cap, et ce Breakin’ Outta Hell n’a qu’un seul dessein : se faire l’avatar indispensable de vos soirées bières. Le titre éponyme sert d’ailleurs d’ouverture en frappant vite et fort : « pas le temps de niaiser » dirait un ami québécois. « Rivalry » se charge d’emboiter le pas avec ses chœurs en introduction, que l’on retrouvera évidemment lors du refrain, et apportant de la fraicheur, à défaut de parler de réelle nouveauté, grâce à un mid-tempo puissant façon marche guerrière. La pertinence du titre en live semble alors téléphonée… Si Airbourne se fait le chantre de la cohérence, certaines compositions parviennent cependant à sortir du lot, à l’image de l’effréné « Thin The Blood » qui redonnera des envies d’améliorer son duckwalk même aux plus introvertis d’entre nous. « Never Been Rocked Like This » possède sans doute l’un des riffs les plus tranchants de l’album, soutenu par un refrain mené par un Joel O’Keefe extrêmement convaincant. Ce dernier vous conseille d’ailleurs d’écouter le titre sur la banquette arrière de votre voiture en bonne compagnie… Mention spéciale à « When I Drink I Go Crazy » qui reflète parfaitement l’état d’esprit de l’album : un relâchement et une perte de contrôle totale.
En réalité Airbourne fait sourire. Les australiens sont un peu ces vieux amis qu’on ne perd jamais réellement de vue : on peut ne pas avoir de nouvelles pendant plusieurs années, on sait qu’ils n’auront pas changé et qu’ils seront toujours les mêmes. Plaisantins, parfois à l’humour graveleux (« Do Me Like You Do Yourself ») et surtout irrémédiablement honnêtes (« It’s All For Rock N’ Roll »). Oui, on peut se moquer gentiment d’eux en disant qu’ils ne changeront jamais en invoquant l’argument sempiternel du « AC/DC like » et cette volonté de ne jamais innover. Ce serait hors-contexte car Airbourne s’en contrefiche. Tout ce qui importe est de prendre le temps de se débrider, et d’envoyer valser ses problèmes et les contraintes de la vie quotidienne. De ce point de vue Airbourne est intarissable en bons conseils. C’est très simple : Breakin’ Outta Hell est un petit recueil d’hymnes à la décadence festive, à l’hédonisme et à l’insouciance qui n’accuse aucune faille. Du moins le temps d’une soirée. Et c’est déjà beaucoup.
Le clip vidéo de « Rivalry » :
je pense que c est leur meilleur album , ceci n engage que moi bien sur !!
Très bon article. A voir en live car ils sont encore meilleurs