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Live Report   

Airbourne : importateur d’excès


Artistes : AirbourneDie On MondayHeadCharger
Lieu : Paris
Date : 18 Décembre 2010
Salle : Trabendo
Occupation : 650 personnes environ

Commençons par une petite leçon de langues étrangères. Excès, en australien, cela se traduit par Airbourne. Excessif aussi. Et n’oubliez pas que dans nos dictionnaires de français, cela peut signifier une quantité qui se trouve en plus ou quelque chose qui dépasse la mesure normale. Donc, nous pouvons dire qu’il y a du bon dans l’excès… s’il est bien dosé. Après cette mise au point linguistique et avant de prendre en pleine face la déferlante australienne, voyons ce que les Français de HeadCharger et de Die On Monday ont donné en ce soir du 18 décembre 2010, troisième et dernière date du festival Bring The Noise, mis en place par La Radio Rock (c’est elle qui le dit) OuÏ FM.

Premier excès de la soirée, la météo et la neige de saison qui n’arrêtent pas de tomber en ce samedi glacial de décembre. Les spectateurs auront donc la joie de poireauter sous les flocons jusqu’à 19h45 – les portes devant initialement ouvrir à 19h00 – avant que le Trabendo accueille enfin une foule transie.

HeadCharger va nous réchauffer.

20h00 : les HeadCharger investissent la place avec la lourde tâche de décongeler le public parisien. Ce qu’ils feront sans problème durant un set de quarante minutes mené tambour battant. HeadCharger, c’est gras, c’est lourd, c’est du metal assurément et c’est aussi une bonne dose de rock’n’roll. Dans la musique évidemment mais aussi dans les looks des musiciens comme dans leur attitude sur scène. La particularité des Caennais est que chaque membre du groupe a son charisme propre, chacun apporte sa touche au patchwork HeadCharger et, même si Seb au chant a une réelle présence et assume son rôle de meneur, aucun de ses petits camarades ne reste en retrait. Rom à la basse ou la paire de guitaristes Babz et Antony (l’homme aux Ray Ban), tous sont à fond et l’on sent un réel plaisir de jouer jusqu’au fin fond de la batterie.

Seb (HeadCharger), une réelle présence sur scène

Les morceaux s’enchaînent sans perte de temps, essentiellement issus du dernier album, The End Starts Here, et de l’avant dernier, Watch The Sun. Le son est bon, la prestation énergique et les spectateurs se réchauffent ; la soirée est donc bien lancée. Seb remerciera le public pour son accueil et dira un mot sur le cadre du festival organisé par une radio de la bande FM, bande FM qu’il n’avait pas écoutée depuis bien longtemps.

Déjà la fin arrive, « Intoxicated » avec ses passages speed assène une dernière claque avant que « If You Wanna Dance » termine le show. Headcharger est un très bon groupe de scène avec une âme et un gros cœur. Néanmoins, musicalement, il manque un petit quelque chose pour être complètement percutant. Les bons ingrédients sont là : une attitude, des racines, une sacrée énergie, une certaine marque de fabrique mais, comme en cuisine, il faut aussi trouver le dosage qui convient pour qu’un bon plat devienne excellent. En tous les cas le public aura trouvé la recette de ce soir à son goût comme en témoignent les pogos finaux et, si vous vous posiez encore la question, le passage des Normands a définitivement décongelé tout le monde.

Die On Monday, la température baisse.

Après une nouvelle intervention de Pierre, maître de cérémonie et membre de l’équipe du festival Bring The Noise qui avait déjà introduit HeadCharger, les Die On Monday montent à leur tour sur scène. Il est 20h55. Changement radical de registre. Musicalement, nous nous rapprochons plus d’un son rock. Scéniquement, la prestation est aussi plus introspective. Même les lumières sont réduites, donnant une ambiance plus intimiste. Leur premier album Black Cat sorti en mars dernier servira évidemment d’ossature à la setlist et offrira en guise de dernier morceau un nouveau titre : « It Comes Every Night ».

Autant avec Headcharger la sauce avait pris même si l’on peut penser à quelques ajustements nécessaires, autant avec les Die on Monday, la mayonnaise ne monte pas. Leur musique, même si elle offre un refrain accrocheur par ci (« Do Sins ») ou un break de batterie énergique par là (« Never Getting Old ») ne décolle pas vraiment et n’est pas très enlevée. Le public est toujours là mais quelques « Airbourne ! Airbourne ! » résonnent. Certes, la musique est une question de goût, rétorquerez-vous à juste titre, mais, même scéniquement, il manque quelque chose. Les musiciens sont dans leur bulle, créant une certaine distance avec le public. D’aucuns pourraient même y voir une attitude hautaine et le lien avec le public a donc du mal à s’établir. Pour preuve : quand Toni, le chanteur, demande s’il y a des fans d’Airbourne dans la salle ce soir-là, il reçoit une salve d’approbation qui semble finalement l’embarrasser. Autre point gênant : la voix n’est pas toujours très assurée même si le reste du son est très bon. Il est 21h15 quand le groupe quitte la scène sans avoir convaincu un public qui est venu voir de l’impact, de la sueur, des prestations sans prise de tête. En somme : tout ce que les Australiens ont à offrir.

« Run To The Hills » d’Iron Maiden ou « I Wanna Rock » de Twisted Sister maintiennent le public en éveil avant le retour du maître de cérémonie pour une liste de remerciements divers et variés parmi laquelle Arthur, le patron de Ouï FM. A en juger par les brouhahas dans le public à l’évocation de son nom, ce n’est pas un personnage reconnu par le public présent.

Place à la déferlante Airbourne !

Mais trêve de commérages, laissons la place à la déferlante Airbourne. Les Australiens débarquent pied au plancher et ne relâcheront jamais la pression jusqu’à la dernière note. Tout de suite, on peut remarquer que le son est plus fort… Et qu’il perd en qualité ! Excessif ? Heureusement, l’énergie tonitruante du chanteur-guitariste Joel O’Keefe est hors-norme et « rattrape » la qualité du son. Les autres musiciens sont eux-mêmes très présents mais il est vrai que la prestation du leader les ferait presque passer pour des pantins statiques !

Les titres sont interprétés avec une setlist puisant dans les deux opus du groupe. Disons le tout de go, pour apprécier Airbourne, mieux vaut oublier AC/DC tant la musique des jeunes Australiens rappellent celle des Australiens plus anciens. La ressemblance est parfois excessive quand elle se retrouve même dans certains breaks instrumentaux et soli de guitare. Même au-delà de leur côté acédécesque, ces passages trop souvent répétés cassent le rythme du concert. Dommage. Le mimétisme va aussi se loger de manière assez amusante dans la posture du guitariste David Roads qui bouge parfois comme Malcom Young.

Les musiciens d’Airbourne se démènent.

Il n’en reste pas moins que les musiciens d’Airbourne sont excessivement généreux et se démènent tous comme des beaux diables. Joel ne rate jamais une occasion d’être en contact physique avec ses fans, rapprochant sa guitare des premiers rangs, tendant son pied de micro. Il s’offrira même une descente de la scène pour faire le tour de la fosse du Trabendo lors d’un break musical. L’on pourrait croire à une énergie débridée mais les passages où les trois musiciens headbanguent et secouent leurs instruments de concert donnent l’impression d’une certaine préparation. Malgré tout, cela fait mouche car ils conservent une saine spontanéité.

Un moment fort du concert arrive quand, vers la fin, Joel, pitre devant l’éternel, s’écroule sur scène et, toutes lumières éteintes, entonne « Ain’t no way… » d’une voix caverneuse et où, d’une seule voix, le public termine la phrase « « …but the hard way ». Belle communion entre un groupe et ses fans. Intéressant moment aussi parce qu’il rompt le mode « en boucle » du concert où les morceaux sont assénés les uns à la suite des autres avec des musiciens qui courent partout.

Airboune : no way but the hard way !

Côté fans, le Trabendo est plein, une vraie fournaise toute acquise à la cause des Australiens. Même les HeadCharger n’en loupent pas une miette depuis leur stand de merchandising. Peut-être se demandent-ils de quoi est fait le crâne de Joel vu le nombre de canettes de 1664 qu’il aura fait exploser en se les écrasant sur la tête pour ensuite les faire gicler sur le public. Merde, gâcher de la 1664 ! Le chanteur montrera plus de respect pour une bouteille de Bordeaux dont il boira de belles gorgées avant de l’offrir au public. Mais comme cet homme est rock’n’roll, son vrai carburant reste le Jack Daniels dont il fera régulièrement le plein. A propos de rock’n’roll, Joel dira aimer particulièrement la France parce que les Français aiment le rock’n’roll. Ah bon ? Au moins au Trabendo, ce soir-là….

Justin Street (basse, Airbourne)

Après une heure et quinze minutes de folie, la pause « rappel » arrive ainsi que les « Airbourne ! Airbourne ! » chantés par le public. Le rappel amène d’abord un long (trop long ?) intermède musical duquel quelques riffs sabbathiens émergent. Joel s‘éclate toujours des canettes sur le crâne et flatte le public en disant qu’à Paris, il se sent comme à la maison.

Le groupe quitte la scène après une prestation pleine et entière, excessive, avec les bons et les mauvais côtés des excès. Les bons étant que l’on en prend plein la face avec un groupe qui aime jouer et qui déborde de vie. Les mauvais : la propension de Joël à ouvrir canette sur canette ou sa mobilité extrême, par exemple, peuvent parfois frôler la surenchère indigeste. Peut-être en fait-il trop tout simplement. En tous les cas, les Australiens auront tout donné et le public aura tout pris, ce qui, somme toute, reste l’essentiel et il va sans dire que public et groupe quittent le Trabendo heureux et fatigués.

Setlist d’Airbourne :

Raise The Flag
Hellfire
Chewin’ The Fat
Diamond In The Rough
Blonde, Bad And Beautiful
Girls In Black
Bottom Of The Well
Cheap Wine & Cheaper Women
Back On The Bottle
No Way But The Hard Way
Too Much, Too Young, Too Fast

Rappels :

Runnin’ Wild
Ready To Rock
Stand Up For Rock ‘N’ Roll

Photos : Loïc « Lost » Stephan.



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  • Headcharger a fais un bon set quand meme. C’etait pas parfait, loin de la, mais c’etait bien sympatoche.
    Et j’ai pas entendu le groupe se faire siffler, perso.

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  • Le coup d’Headcharger qui met le feu et qui a du charisme j’y crois moyen … Le groupe s’est fait pas mal sifflé …

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