Airbourne fait partie de ces groupes qui ont trouvé leur son et sont bien décidés à ne pas en changer, quoi qu’il advienne. Et si certains trouvent qu’ils ressemblent un peu trop à leurs « grand frères » d’AC/DC, ils s’en fichent, au contraire même : « C’est mieux que d’entendre : ‘Tu sonnes comme de la merde !’ [rires] J’adore AC/DC, mec : c’est comme si une personne comparait ta caisse à la Ford Mustang du rock’n’roll ! Ça veut dire qu’on a un bon moteur, un bon châssis, un bon rythme et une bonne vitesse : c’est la meilleure comparaison qui soit ! » nous racontait le chanteur-guitariste Joel O’Keeffe il y a trois ans.
Néanmoins, il est indéniable que le groupe a mûri, comme en témoigne ce quatrième album, Breakin’ Outta Hell, enregistré dans leur Australie natale, et a pu le constater le producteur Bob Marlette lui-même, auprès de qui ils sont retournés, près de dix ans après leur premier opus Runnin’ Wild. Les compositions proposent de ce fait quelques « nouveautés », avec une chanson comme « Rivalry », par exemple. De même qu’un dernier titre qui s’impose comme l’hymne des fans de rock, en rendant hommage à Lemmy. Celui qui les a tant aidé à leurs débuts, qui apparaît dans leur premier clip de « Runnin’ Wild » et les a emmenés en tournée, leur a également légué son style de vie rock’n’roll. Fidèle à la devise de croquer la vie à pleines dents, Airbourne n’est certainement pas prêt à éteindre les amplis de sitôt.
Nous avons rencontré les frères O’Keeffe, pendant que l’aîné tripatouillait une Gibson SG empruntée au showroom de la marque, pour discuter de ce nouvel opus. L’occasion également de parler de leur relation en tant que frangins, tailler le bout de gras au sujet d’AC/DC, justement, échanger sur leur approche des concerts, etc.
« Il y a un certain son de guitare et une certaine manière dont les Australiens sonnent en Australie. »
Radio Metal : Fin 2014, vous avez dit au site de votre fanclub au Royaume-Uni que vous espériez sortir votre nouvel album durant la seconde moitié de 2015. Au final, l’album sort un an plus tard. Comment s’explique ce décalage ?
Joel O’Keeffe (guitare, chant) : [Petits rires] Nous avons fini par partir en tournée en 2015 ! Donc ça a en quelque sorte repoussé les choses, et nous avons changé de maison de disques dans le même temps. Ça a changé un peu les choses. Ça a retardé, je pense… Tu sais, la tournée et ce genre de trucs, si tu changes de maison de disques, ce n’est pas simplement comme si tu passais chez le voisin ou quoi que ce soit. Ça prend vraiment du temps. Mais je veux dire, nous avons eu le temps de travailler plus sur les chansons, et le temps est bénéfique, et en plus nous sommes repartis sur la route. C’était cool, d’avoir ce temps en plus, et ensuite partir en tournée, et revenir avec une énergie neuve d’avoir rejoué en live, regarder les choses comme : « OK, il faut qu’on change cette chanson, et qu’on change ça, parce que ça ne va pas fonctionner » ou des choses comme ça.
Pour votre nouvel album Breakin’ Outta Hell, vous avez choisi de revenir vers Bob Marlette, le producteur avec qui vous avez travaillé pour Runnin’ Wild, votre premier album. Donc pourquoi avez-vous choisi de revenir vers lui ? Qu’a-t-il de si spécial que d’autres (Johnny K, Brian Howes) n’ont peut-être pas ?
Eh bien, ce n’est pas ce que les autres mecs n’ont pas ou quoi que ce soit. Parce que c’est un producteur avec qui tu développes une relation, et nous avons eu la chance de travailler avec certains des meilleurs mecs de l’industrie, et vraiment en tirer une super relation. Comme sur Black Dog Barking avec Brian [Howes, le producteur de l’album] et Jay [Jason Van Poederooyen, l’ingénieur du son/éditeur], c’était une relation merveilleuse, tu sais. C’était phénoménal, rien que la façon dont nous nous sommes tous bien entendus, c’était toujours des fous rires tous les jours et nous avons passé un super moment et tu vois [rires] – je me rappelle de certaines blagues qu’il racontait… Mais bref, avec Runnin’ Wild, avec Bob Marlette sur ce [premier] album, nous étions un groupe très jeune et inexpérimenté et il nous a dit : « Je pense qu’on a fait un bon album avec vous sur Runnin’ Wild, mais vous savez, vous êtes très jeunes et vous devriez revenir vers moi un jour quand vous serez devenus plus expérimentés parce qu’il y a bien plus de choses que je peux vous apprendre, et je peux tirer bien plus de vous. » Parce que sur Runnin’ Wild, une partie de la magie de Bob est de tirer le meilleur de toi, tu sais, et c’est ce qu’il fait, ou tirer quelque chose de toi que tu ne peux réellement pas trouver par toi-même, il t’aide à le faire. Donc nous avons toujours voulu refaire ça avec Bob parce que c’est, encore une fois, un super mec, genre il est juste… il est super drôle, il te fait juste rire tous les jours. Donc, ouais, nous sommes repartis avec Bob parce que nous sommes partis chez Spinefarm [Records] et ils ont dit « vous pouvez faire l’album en Australie », et donc Bob est venu en Australie, et nous avons toujours voulu le faire avec Mike Fraser [producteur/ingénieur, qui a travaillé notamment avec AC/DC, Aerosmith, Metallica…] aussi, sur la partie ingénierie et mixage. Donc c’était une équipe de rêve, et tout a fonctionné comme ça. Donc, c’était le bon album pour le faire, et ça a pris un peu de temps aussi de faire coïncider tous les emplois du temps et tout ce genre de choses. Mais une fois que nous y sommes arrivés, il suffisait d’appuyer sur le gros bouton rouge pour enregistrer, et c’était parti.
Ryan O’Keeffe (batterie) : En fait, nous avons vraiment trouvé que de travailler à nouveau avec Bob, c’était comme dans le temps et quand il est entré dans la pièce, ouais, c’était bonjour vite fait, c’était genre « Oh, Joel et toi avez grandi ! » et en gros nous avons commencé à travailler tout de suite après. Nous travaillons très bien avec lui, et on dirait qu’au final encore une fois, nous avons fait un bon boulot, en tous cas c’est ce qu’on croit, sur cet album. Rien n’a été changé, il est exactement ce que nous avons cherché à faire, si ce n’est mieux. Nous n’aurions pas pu être plus heureux de ce processus !
Comment est-ce que vous compareriez votre expérience pour Breakin’ Outta Hell avec votre expérience sur le premier album ? Comment le groupe a-t-il évolué en termes d’approche de l’enregistrement d’un album dans l’intervalle ?
Je pense que c’est l’une des choses sur lesquelles Bob était enthousiaste parce que, quand nous étions en train de faire l’album, il a dit : « Vous n’êtes plus des enfants, les gars, vous avez traversé beaucoup de choses durant ces dix dernières années. » Donc c’est ce qui le rendait enthousiaste, de voir ce que nous pourrions faire d’autre, et nous pensons que nous avons clairement réussi beaucoup de choses, en termes de riffs avec des chansons comme « Rivalry », et en termes de paroles nous avons écrit une chanson sur Lemmy, qui a été une grande partie de nos vies. Donc, tu sais, le groupe a mûri sur beaucoup d’aspects, et il a clairement aidé à tirer ça de nous.
Joel : Une partie du côté heavy de cet album, qui est assez évident quand tu appuies sur play… Ce n’est pas super-super-heavy, mais il y a une certaine agression et énergie là-dedans, c’est en partie ce que Bob a fait ressortir du groupe. Mais il avait fait ça sur le premier album, il avait tiré des choses de nous, mais pour être honnête, Bob est le même mec, tu vois ce que je veux dire ? Il est… Parce qu’il est lui-même dans un groupe, Bob est comme Keith Richards, sans… Bon [petits rires], il fume des cigares mais Bob ne boit pas, mais il n’en a pas besoin, genre il est juste tellement drôle et tellement… c’est Bob, tu sais ! Tu pourrais en faire une caricature, il est comme une rock star, tu vois ce que je veux dire ? Il est comme Keith Richards ; le mec, tu n’as pas besoin de le dire, tu sais qui c’est. Et Bob est comme ça, et la manière qu’il a d’appréhender une chanson avec un groupe, il a sa façon de faire. Et c’est propre à chaque artiste, genre il t’étudie. Il ne te le dit pas mais c’est ce qu’il fait, il t’étudie, il me l’a dit parce que… Il trouve la meilleure idée parce c’est son job. Fondamentalement, la seule vraie différence entre le premier album, dans le travail avec Bob, et cet album, c’était que [petits rires] nous étions un peu plus expérimentés, donc il nous a donné des astuces plus compliquées que la dernière fois. La dernière fois, il n’y avait peut-être que deux façons de gravir la montagne, cette fois, il nous a montré d’autres chemins pour gravir un sommet.
Pensez-vous que de travailler en Australie, votre pays d’origine, a eu un impact sur l’album ?
Absolument, c’est pour ça que nous voulions le faire en Australie ! Parce qu’en Australie, il y a un certain son de guitare et une certaine manière dont les australiens sonnent en Australie. En Australie, tu vois, on a 240 volts qui sortent du mur, il y a aussi un nombre de hertz différent qui sortent du mur, et les amplis des guitares réagissent différemment à 110 ou 230 ou 220 [volts], ou peu importe, en fonction d’où tu es, d’où c’est. Et ça change le son, ça change la façon dont ça s’intègre dans l’ensemble, dans le tableau. Avec 110 volts, ça n’a pas la même nervosité, « laideur » est probablement un bon mot, de la guitare en Australie. Il y a une certaine laideur épurée, très vraie, dans une guitare en Australie, que tu ne trouves simplement pas ailleurs dans le monde. Et il en va de même dans l’autre sens. Et nous voulions capturer un peu de ça, parce que tous les héros du rock’n’roll des pubs australiens comme Rose Tattoo, AC/DC, The Angels, Billy Thorpe, Lobby Loyde, The Screaming Jets, the Baby Animals, The Poor, Kings Of The Sun, il y a un certain son de guitare qu’ils avaient du fait qu’ils enregistraient en Australie. Et nous avons dit : « Tu sais quoi ? On a tout ce dont on a besoin jusqu’ici, faisons ça ! On va faire cet album en Australie. Et on va le faire aux studios Sing Sing avant qu’ils arrêtent l’an prochain. » (Note : les studios Sing Sing, basés à Melbourne, vont être vendus en avril ou mai 2017)
« Si nous envisageons vraiment de faire quelque chose de différent, nous ne pouvons pas. Vraiment, nous ne pouvons pas, physiquement, ce n’est pas en nous. Nous aimons le rock’n’roll, ça fait juste partie de qui nous sommes. C’est comme demander à un maçon de faire de la chirurgie dentaire, ça n’arrivera pas. »
Tu faisais référence au changement de maison de disque l’an dernier, vous êtes maintenant signés chez Spinefarm Records. Pourquoi avez-vous quitté Roadrunner Records ? Qu’est-ce que Spinefarm pourra vous apporter en plus par rapport à Roadrunner ?
[Réfléchit] Il y a en fait quelques employés de Roadrunner qui travaillent chez Spinefarm. Roadrunner a été pour une grande partie absorbé par Warner, en gros, ils ont juste tout acheté et le label a radicalement changé par rapport à ce que c’était au début. Spinefarm est un label très passionné et qui a vraiment le sens des réalités. Ils ont vraiment les pieds sur terre, ils sont très passionnés de rock’n’roll, et de même pour les groupes qui sont chez eux… Ils te soutiennent vraiment. Et ils ont cette capacité à avoir de super relations avec les groupes. En tous cas pour ce qui nous concerne, avec eux. Genre j’appelle le chef là-bas, au Royaume-Uni, quasiment tous les jours, donc avoir cette relation avec le patron du label là-bas, c’est quelque chose de très spécial. Tu sais, c’est comme ça que c’était dans les années 70. Enfin, pas toujours, il y avait certains groupes avec qui tu ne pouvais pas faire ça parce qu’ils sont belliqueux, mais c’est vraiment bien d’avoir un label qui a la même vision [que nous].
C’est votre quatrième album et votre musique n’a pas vraiment changé. Est-ce que cette cohérence est importante pour vous ? Ou est-ce que vous pensez plus genre « on ne peut pas faire autre chose, ce ne serait pas nous » ?
[petits rires] Disons que tu bois toujours un Jack & Coca. Et ça fait vingt ans que tu bois ça, au même bar, au même pub, tu connais le nom du barman. Il s’appelle Gary. Gary semble vieillir un peu ces derniers temps, il a pris quelques kilos, il commence à avoir des cheveux blancs. Mais ce bon vieux Gary, il ne te laisse jamais tomber, il arrive et il dit : « T’es partant pour un verre ? » Tu dis : « Ouais mon pote, tu sais ce que je prends ! » Il fait : « Ouais ! » Et il te donne du Jack & Coca, Jack & Coca, Jack & Coca, Jack & Coca… Un jour, tu vas au bar, Gary n’est pas là. Il y a un nouvel employé, le fils de Gary, qui est un peu différent, et mec, il te donne un Jack & jus de canneberge. Tu dis : « Euh, non merci ! Je ne veux pas une boisson douce diluée, je veux que ça déchire et je veux mon Jack & Coca ! » C’est un truc semblable. C’est genre… C’est comme ça. Et quand tu adhères à un groupe, quand tu deviens fan d’un groupe, comme Motörhead, ou Status Quo, ou Iron Maiden, ou AC/DC, tu sais, quand tu adhères à ces groupes étant gosse, tu les entends pour la première fois et tu leur donnes ta vie, parce que tu les aimes tellement, parce qu’ils se donnent pour toi, tu sais, quand tu vas les voir, tous ces groupes font un sacré show tous les soirs, ils ne te laissent jamais tomber. Et parfois un groupe va faire ça, ce son en lequel tu crois et auquel tu as adhéré, et ils changent leur son, tu te sens presque trompé, dans un sens, mais aucun de mes groupes préférés n’a fait ça [petits rires]… Donc je suis un de ces gars qui ont de la chance ! Et nous n’allons pas changer. C’est comme si tu nous demandais de… Si nous envisageons vraiment de faire quelque chose de différent, nous ne pouvons pas. Vraiment, nous ne pouvons pas, physiquement, ce n’est pas en nous. Nous aimons le rock’n’roll, ça fait juste partie de qui nous sommes. C’est comme demander à un maçon de faire de la chirurgie dentaire, ça n’arrivera pas.
A propos du titre « Breakin’ Out Of Hell », vous avez déclaré : « Mets le single, ou l’album, et c’est ‘J’emmerde le chef et je me fous des impôts que je dois payer. Je sors, je vais me torcher et je vais écouter du hard rock.’ Pas de ballade, pas de conneries. Je m’évade de l’enfer ! (NDT : I’m breaking out of hell) » Est-ce que c’est ce que vous voulez donner avec votre musique, un genre d’échappatoire ?
[petits rires] Une échappatoire, c’est ce que nous sommes ! Nous sommes l’échappée belle. Tu sais, parfois, tu n’arrives pas forcément à escalader le mur, mais tu essayes sacrément fort [petits rires]. C’est pour cela que nous sommes là, parce que le monde est le monde, et que le monde de chacun est différent. Chacun a un monde différent, certains ont des problèmes pour payer leurs factures, certains sont à l’université à essayer d’étudier et ils ne comprennent juste pas de quel bordel le mec parle en économie, « J’essaie, je ne comprends rien aux maths, ça suffit ! », « Je ne veux pas échouer », ils sont en stress pour ça, et il y a le gamin au lycée, et c’est juste… Les gens ont besoin d’un exutoire. Le gars qui se tue à bosser sur un chantier, il en a putain de marre, arrive le vendredi, il veut prendre un verre et genre : « J’en ai putain de marre du boulot, j’en ai marre de mettre le journal télévisé et ne voir que des mauvaises nouvelles. J’en peux plus. J’ai besoin de me couper du monde et de mettre la musique à fond ! » C’est pour ça que nous sommes là. Nous sommes là pour servir d’interstice où tu veux te relâcher, avec l’alcool, tu bois un coup pour que ça se produise. Envoie un double et, putain, balance le rock ! C’est pour ça que nous sommes là !
“L’enfer” c’est un mot fort. Pensez-vous que de vivre nos vies quotidiennes dans les sociétés actuelles soit devenu un tel enfer ?
[Réfléchit] L’enfer est une bonne métaphore que tout le monde peut faire. Comme je disais, chacun peut avoir sa propre vision de l’enfer. Et, parfois, tu as juste besoin de vraiment te casser de là [petits rires]. Mais je veux dire, c’est ce qu’est le monde, et le monde est un bel endroit, aussi. Seulement parfois, certains de nous tombent dans les fissures et se retrouvent coincés là, et on a besoin d’être tiré de là.
Ryan : De nos jours, les gens peuvent se retrouver coincés avec des trucs négatifs assez facilement. Tout ce que tu as à faire, c’est allumer la TV, et tu es devant mille choses qui, généralement, quand tu y penses, pour quatre-vingt-dix pourcent tu n’as pas vraiment besoin de les voir. Quand nous sommes dans le tour-bus, nous vivons dans une bulle. Et quand nous sortons du tour-bus, peu de choses ont vraiment changé. Oui, certains trucs arrivent dans le monde quand les choses se passent mal, et nous espérons vraiment que ça n’arrive pas, mais tu n’as pas vraiment besoin d’y être exposé tous les jours. Tu sais, tu es sur cette planète pour une seconde, tu veux t’assurer que quand tu y es, tu profites de chaque instant possible. Donc ça a toujours été le propos du rock’n’roll, depuis des groupes comme les Rolling Stones jusqu’à AC/DC, c’est de prôner les bons moments. Nous sommes le même genre de truc, quand nous sommes sur scène ou quand nous sortons un album, nous voulons être sûrs que tu passeras un bon moment.
Il y a une chanson qui s’appelle « Never Been Rocked Like This ». Pensez-vous que c’est ce que votre public ressentira après avoir entendu ces nouvelles chansons ?
Joel : [Réfléchit] C’est un sous-entendu cette chanson. C’est « Never Been Rocked Like This » [il agite la guitare qu’il tenait pendant l’interview] mais il y a un autre mot qui rime avec « rocked », que je ne dirai pas sur une radio, mais c’est un double-sens, parce que c’est aussi ce qu’est le rock’n’roll. Il n’y a rien de mieux au monde que ces deux choses-là [rires]. Donc, tu sais, je veux dire, si un couple met cette chanson et qu’ils le font cette nuit-là, et il y a ce rock en arrière-plan, j’espère que ce sera bon [rires].
« [Lemmy] était un gentleman avec ses fans, son groupe, son équipe, il était quelqu’un à saluer et honorer, et respecter, et vivre à ses côtés, et s’en souvenir jusqu’à la fin des temps. Il vivra éternellement [rires]. »
La dernière chanson, « It’s All For Rock‘N’Roll » a cette ambiance très fédératrice. La voyez-vous comme une sorte d’hymne du rock qui fédérera tous les fans de rock autour du monde ?
Le rock‘n’roll est un langage universel. Partout où nous allons dans le monde, en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon, et j’espère bientôt en Amérique du Sud, au Royaume-Uni, en Irlande, en Pologne, en Suisse, en Suède, aux Pays-Bas, en Russie, où que nous allions, nous voyons un patch Motörhead, un patch Iron Maiden, bordel, les gens chantent les paroles des chansons que nous jouons, et ça, c’est fédérateur. Et cette chanson est pour tous les rockeurs. Et la chanson en elle-même a été écrite pour Lemmy. Parce que, tu sais, il a beaucoup fait pour nous, il nous a beaucoup fait tourner, il nous a invités sur beaucoup de tournées, il était dans notre premier clip, chaque fois que nous le voyions en tournée et que nous voyions l’équipe, tu sais : « Oh mec, mon pote, comment tu vas ? » Ce sont juste des super mecs, le groupe, l’équipe, tout le monde autour d’eux. C’est « tout pour le rock’n’roll » en gros, Lemmy était,… Tu sais, c’est ce sur quoi nous avons écrit la chanson, genre son fantôme qui hante la scène. Quand il y a un concert de rock, il y a un groupe sur scène, et il y a une équipe de tournée qui prépare le show, le groupe vient là, ils jouent les chansons, ils font le show, mais l’équipe, ouais, putain, genre, ils chargent tout le matériel, ils vérifient les guitares et le son, ils passent des heures à se concentrer [sur les aspects techniques], à paramétrer les systèmes audios, tous ces trucs, et ensuite tu as les fans, qui ont acheté les billets, et au fil du temps, ils continuent de revenir. Tu ne peux pas avoir l’un sans l’autre. Tu ne peux pas avoir juste un groupe devant un public sans une équipe, ce n’est pas pareil. Tu ne peux pas avoir une équipe sans le groupe en face du public, tu ne peux pas avoir un groupe et une équipe qui jouent sans fans, ça ne marche pas. Tous ensemble. Et tout ça c’est pour une raison : c’est pour le rock’n’roll. Les fans sont là pour le groupe, le groupe est là pour les fans, l’équipe est là pour le groupe ; nous sommes tous là ensemble, c’est ça le but. Et Lemmy a fait ça. C’est ce qu’il a fait avec tout le monde, il était un gentleman avec ses fans, son groupe, son équipe, il était quelqu’un à saluer et honorer, et respecter, et vivre à ses côtés, et s’en souvenir jusqu’à la fin des temps. Il vivra éternellement [rires].
Vous allez sortir un clip pour la chanson « Rivalry »…
Oui, c’est vrai !!
Je ne trouve pas que ce soit une chanson typique de ce que vous faites…
Ryan : Effectivement. Il y a une approche assez différente sur cette chanson. C’est toujours très Airbourne, mais c’est quelque chose d’un peu différent. Donc, pour l’album, c’était un autre truc super à avoir, et [Bob Marlette] a clairement tiré ça de nous. C’est à présent une de ces chansons sans laquelle je ne pourrais pas imaginer l’album. C’est super !
Joel : Pour être honnête, cette chanson a démarré en étant juste un riff de blues. Et nous étions assis là, j’en avais une espèce de version, mais ce n’était simplement pas pareil, et Bob m’a aidé à trouver ce qu’il y avait. Et ensuite nous nous sommes tous retrouvés en tant que groupe et nous avons commencé à jouer, et ce truc est arrivé, la chanson a pris vie. Ca a commencé comme un truc de blues, vraiment, c’était un petit truc. Mais elle avait un vrai côté arrogant, elle donne de bonnes sensations. Nous ne savions pas de quoi ça parle, nous l’avons juste jouée, et ensuite, genre l’intro, les wah-wah et tout un tas de trucs, ça a juste grossi et grossi et grossi. C’est une de ces chansons qui a vraiment commencé comme une graine et s’est transformée en arbre, genre un putain de gros pin blanc. Et nous avons choisi cette chanson parce que c’est juste la continuité… après “Breakin’ Outta Hell” tu fais “Rivalry” ! Et ensuite il y en a quelques-unes… la liste après ça, il y a une liste que nous allons faire aussi, à la suite de ça.
Vous avez aussi une chanson intitulée “When I Drink I Go Crazy”. Quelle est la chose à la plus folle que vous ayez faite après avoir bu ?
Eh bien, je ne sais pas si c’est la chose la plus folle, mais il y a un vers dans la chanson qui dit « Je me tiens debout, ivre, au milieu de la route, je dirige le trafic, comme un ninja ». Ca, je l’ai vraiment fait. Je ne m’en souviens pas, mon frère me l’a dit le lendemain quand j’avais la gueule de bois, il m’a dit : « Est-ce que tu te souviens avoir fait ça ? » j’ai dit : « Je ne sais même pas comment on est arrivés à la maison [petits rires], donc je ne peux pas vraiment… putain, non, je ne m’en rappelle pas ! » Ensuite c’était genre : « En fait c’est un bon vers pour la chanson ! On devrait le mettre dedans. »
Ryan : En fait, nous cherchions une chanson avec le mot « crazy » dans le titre, et Joel est arrivé dans ma chambre il était genre : « J’ai le titre ! » j’étais là « C’est quoi ? » « Quand je bois je deviens fou ! » J’étais là : « Ca le fait, si tu peux te souvenir de ce que tu as fait la nuit dernière… » il m’a dit non, et je lui ai dit : « Eh bien, tu étais debout, ivre, au milieu de la route, tu dirigeais le trafic, comme un ninja ». Et ensuite nous avons écrit ça, et c’est devenu un vers de la chanson.
Joel : Ensuite la chanson s’est juste assemblée très rapidement, parce que nous avons en gros simplement essayé de raconter tous les moments bourrés que nous avions eu dans les dernières semaines, ou dans ce weekend plus ou moins, et ensuite assembler le tout. C’est ce dont tu peux te rappeler, parce que tous les trucs cool, il arrive que tu ne puisses pas t’en rappeler ! [Petits rires]
Ryan, tu as dit que ta chanson préférée est “Thin The Blood” parce qu’elle décrit le weekend parfait de retour à la maison en Australie. Peux-tu m’en dire plus sur ce weekend parfait ?
Ryan : Eh bien, je veux dire, “Thin The Blood” est… Le premier couplet est à propos, tu sais, du vendredi, il est dix-sept heures, prêt à tout déchirer, tu quittes le boulot et tu rentres dans le weekend, peut-être sortir avec tes amis ou quelque chose comme ça. Et ensuite le deuxième couplet c’est « Samedi matin, je me sens comme une merde, j’ai la gueule de bois c’est l’enfer, j’ai besoin qu’on me rallume, soigner le mal par le mal me redonne la forme, me lave des pêché de la nuit dernière », ce qui est une bonne description plus ou moins de ce qu’on fait un samedi, on essaye plus ou moins de se relever et ensuite on y retourne. Et ensuite ça revient au pré-refrain « Il est dix-sept heure, prêt à tout déchirer… » etc. Donc ouais, c’est juste, encore une fois, plus ou moins le style de vie globalement que nous avons !
« Je me souviens quand j’étais gamin et j’ai vu ‘Thunderstruck’ à la TV, et j’ai littéralement grandi dans la seconde jusqu’à l’âge que j’ai aujourd’hui dans ma tête, genre dans ma tête je me comporte toujours comme un adolescent. […] J’ai besoin de grandir un peu mais je ne le ferai sans doute jamais, donc oublions ça ! [Rires] »
En tant que frères, comment en êtes-vous arrivés au hard rock en premier lieu ? Est-ce que ça a commencé avec l’un de vous deux qui a ensuite partagé sa passion avec l’autre ou vous y êtes-vous mis en même temps ?
Joel : J’ai trouvé ça, en gros, quand j’étais tout petit, vraiment tout petit. Et tu sais, Ryan est toujours à portée de voix. Tu vois ce que je veux dire ? Il entendait toujours tout, mais ce n’est pas comme si je l’avais forcé, ou quelque chose comme ça. C’est plutôt qu’il entendait aussi. Et j’ai été plutôt vers AC/DC, Metallica, et il est allé plus vers [Iron] Maiden et Judas Priest. Et ensuite nous nous retrouvions sur beaucoup de choses, vraiment. Mais, tu vois, je me souviens étant gosse, quand je me suis d’abord tourné vers le rock’n’roll, je ne sais même pas si Ryan savait parler à l’époque [rires], ça fait vraiment, vraiment longtemps ! Encore maintenant, je me souviens quand j’étais gamin et j’ai vu “Thunderstruck” à la TV, et j’ai littéralement grandi dans la seconde jusqu’à l’âge que j’ai aujourd’hui dans ma tête, genre dans ma tête je comporte toujours comme un adolescent. Je ne sais pas vraiment… Je veux juste faire du rock et c’est ce que je vais faire, et j’ai besoin de grandir un peu mais je ne le ferai sans doute jamais, donc oublions ça ! [Rires]
Ryan : Joel a commencé à jouer d’un instrument avant moi, quand il avait onze ans. Je pense qu’il a commencé à la batterie d’abord, et ensuite ça n’a simplement pas vraiment marché pour lui. Et notre père était en fait guitariste, donc il y avait toujours une guitare qui traînait à la maison, et Joel en a pris une et a commencé à jouer. Ensuite juste après, quand j’ai eu onze ans, j’ai moi-même commencé parce qu’il avait besoin d’un batteur pour jouer avec lui ! Et depuis lors, nous avons juste continué à jouer et ensuite nous avons embarqué les autres gars et nous n’avons jamais arrêté depuis !
Comment c’est, en fait, d’être deux frères dans le groupe ? Quels sont les avantages et les inconvénients ?
Joel : Les avantages, c’est que nous sommes toujours ensemble, d’accord sur beaucoup de choses. C’est un mur très solide que nous avons, c’est très…
Ryan : Nous pouvons finir les choses plus rapidement, et se débarrasser des conneries, pour ainsi dire, nous pouvons rester concentrés sur la chose la plus importante, qui est le groupe. Donc c’est ce que nous faisons toujours, et nous sommes toujours très fiers de ça. Et je suppose que les désavantages, c’est le fait de se battre pour savoir qui aura la meilleure chambre d’hôtel ! [Rires]
Joel : Ryan et moi sommes comme deux chiens de décharge, il y a un gros tas de camelote que nous avons ramené, et quand il s’agit du groupe et autres, c’est comme les chiens qui se battent pour des os, nous nous battons pour des trucs insignifiants. Des choses qui n’ont vraiment pas d’importance. Nous en venons aux mains pour les plus petites choses. Genre s’il me fait chier, je vais le faire chier, tu sais, dans l’avion, ou si je lui ai fait la même chose, tu sais, nous allons nous engueuler : « Oh, va te faire foutre, mec ! »
Ryan : Je pense qu’en fait nous nous battons pour tout le monde, donc ça rend les choses plus pacifiques pour les autres mecs. Il y a assez de conflits entre Joel et moi pour que tous les autres s’entendent généralement assez bien !
Joel : Ouais, quand il s’agit du groupe, nous rions juste à en crever, nous ne nous prenons pas au sérieux, je vais fracasser des canettes de bière sur ma tête devant les gens… Tu vois ce que je veux dire ? C’est juste parce que j’adore ça ! J’adore simplement le… Je suis un taré quand je monte sur scène, et je ne sais pas pourquoi, je suis juste comme ça.
Ryan, tu as un jeu hyper efficace, parfois tu martèles la grosse caisse sur chaque temps. Quelle est ton approche du jeu de batterie ?
Ryan : En ce qui concerne mon approche du jeu de batterie, c’est là pour que les gens n’aient pas vraiment à penser à la batterie, si ça peut faire sens. Quand tu écoutes une chanson de rock’n’roll, tu veux que ce soit juste bien rock, tu ne veux pas avoir à réfléchir et t’arrêter… La dernière chose que je voudrais faire c’est avoir un gros rythme et ensuite essayer de faire des roulements de batterie ou quelque chose de fantaisiste [qui casserait] le rythme parce que tout simplement ça brise l’art du rock, en quelque sorte. Donc, j’aime que ça reste simple mais intense et puissant, notamment en gardant à l’esprit ce qui fonctionnerait dans un festival.
D’habitude, ce sont plutôt les batteurs qui font des démonstrations techniques qui sont les plus encensés. Mais dirais-tu qu’il faut plus de compétences qu’on ne le penserait pour jouer des rythmes simples mais efficaces comme AC/DC ou comme tu le fais ?
Eh bien, je pense vraiment que je suis encore aujourd’hui très passionné pour apprendre comment être parfaitement en place. C’est fou combien de fois tu entends des batteurs qui ne sont pas parfaitement en place, tu sais, ils bougent trop. Beaucoup de batteurs s’habituent trop à enregistrer en studio avec des métronomes, et quand ils jouent en live, il leur manque leur métronome, ce que nous n’utilisons pas. Il arrive qu’ils bougent de trop. Et en ce qui concerne les rudiments, les solos complexes, les roulements et les rythmes complexes et ce genre de choses, c’est super et tu devrais apprendre à en faire en tant que batteur si c’est ce que tu veux faire, c’est fantastique, mais quand tu es face à quatre-vingt mille personnes, tu as la responsabilité de t’assurer que ces personnes passent un bon moment, parce qu’ils ont payé leur billet, et c’est mon approche de ce que nous faisons. Quand quelqu’un vient à un festival, quand il reste au milieu de quatre-vingt mille personnes, et qu’ils ont payé pour avoir un billet, je veux être certain qu’il passe le meilleur moment possible.
Airbourne est un groupe qui se dépense beaucoup et qui a une super connexion avec le public, notamment avec Joel en tant que leader. Mais est-ce que tu arrives encore à recevoir cette énergie du public et de tes collègues en étant à l’arrière de la scène derrière la batterie ?
Ouais, absolument ! Je veux dire, j’adore être là-derrière ! Généralement, je prends une bière avec l’équipe de tournée qui travaille là-derrière, nous rigolons toujours bien, ce qui est fantastique. Donc, non, je suis très content dans ma petite cabine là-derrière, à profiter du show : c’est la meilleure place de toute la salle !
« Les rudiments, les solos complexes, les roulements et les rythmes complexes et ce genre de choses, c’est super et tu devrais apprendre à en faire en tant que batteur si c’est ce que tu veux faire, c’est fantastique, mais quand tu es face à quatre-vingt mille personnes, tu as la responsabilité de t’assurer que ces personnes passent un bon moment. »
AC/DC a perdu Phil Rudd, puis Malcolm Young, puis Brian Johnson et à présent Cliff Williams a annoncé qu’il prenait sa retraite après la tournée en cours. Il semblerait que la fin approche pour AC/DC. Comme beaucoup considèrent Airbourne comme les successeurs d’AC/DC, êtes-vous prêts à prendre leur place ?
[Petits rires] Tu ne peux jamais… Il n’y aura jamais de remplaçant d’AC/DC, tu ne peux pas surpasser ce qu’AC/DC a fait, mais, tu sais, si ce que nous faisons, en termes de concerts et d’albums de rock’n’roll, ça rend les gens enthousiastes de quelque façon que ce soit, alors je suis partant pour l’éternité ! Nous n’arrêterons pas de faire ce que nous faisons, parce que nous aimons tellement ça, et tant que les gens apprécient ça, qu’ils disent des choses aussi honorables, nous sommes touchés, mais nous sommes toujours, tu sais… Le principal avec nous est que nous continuions à faire ce que nous faisons et continuions à faire des albums comme nous le faisons, continuions à donner plein de super concerts comme nous en faisons toujours.
Récemment interrogé sur le rock moderne, Angus Young a dit : « J’aime vraiment Airbourne. » C’est évidemment flatteur, mais est-ce que le fait que ça vienne d’Angus en particulier en fait la plus belle des reconnaissances que vous auriez jamais pu espérer ?
Joel : Absolument ! Absolument ! Quelqu’un me l’a dit, et quand je l’ai lu, j’étais genre : « Wow, c’est vraiment, vraiment cool qu’il nous ait reconnus de cette façon ! » C’était très, très gratifiant et c’était « wow », il fallait que je me pince quand je l’ai lu.
Ryan : Tu ne peux pas penser à quelqu’un de meilleur au monde ! Tu sais, Angus est une légende et nous avons écouté AC/DC toute notre vie, donc nous sommes plutôt ravis de l’entendre dire quelque chose d’aussi cool. Et, donc, encore une fois tout ce que nous allons faire c’est essayer de continuer sur notre lancée, que ce soit toujours aussi fort, autant que possible, et faire du bon boulot !
D’ailleurs, Joel, est-ce qu’Angus t’a contacté pour la tournée avant d’aller vers Axl Rose ? Je veux dire que beaucoup de gens ont instantanément pensé à toi comme le choix parfait pour remplacer Brian…
Joel : Non [petits rires].
Du coup, que pensez-vous d’AC/DC avec Axl Rose ? Ca a été un grand débat, mais au final il semblerait que la plupart des gens ont apprécié, et vous ?
Axl, il chante bien les chansons. La tournée en tant que telle s’appelle Rock Or Bust (NDT : Le rock ou le fiasco) [petits rires], cette sensation ne pouvait pas ressortir du début de la tournée. Malcolm [Young] malheureusement, il ne pouvait pas en faire partie, et ensuite Phil [Rudd] est resté coincé en Nouvelle-Zélande avec des soucis légaux, et ensuite Brian [Johnson], tu sais, avec son audition, il a été contraint d’arrêter la tournée, donc il y avait de grandes chances pour eux que ça finisse en fiasco. Mais Angus étant tellement téméraire, et c’est la plus grosse paire de couilles du rock’n’roll qui soit… Ca a dû lui demander vraiment beaucoup de courage. Il a dû être incroyablement courageux pour partir en tournée sans son grand frère. Donc AC/DC a choisi la voie du rock, plutôt que le fiasco. Angus est un putain de bon musicien, donc il va continuer à jouer, et je serai là pour le regarder.
Ryan : Je ne peux pas m’imaginer faire face à une situation aussi stressante ! Parce qu’il faut vraiment que tu continues à faire le show. Ca aurait été tellement dommage qu’ils se plantent, donc il a fait tout ce qu’il a pu pour que la tournée continue. Et je ne peux pas imaginer ce que c’est de partir en tournée sans son frère, sans parler de perdre leur batteur et ensuite le chanteur. Donc ne serait-ce que le fait que la tournée continue est plutôt respectable.
Joel, je sais que tu as maintenant des clauses contractuelles qui spécifient que tu n’as pas le droit d’escalader les structures des scènes.
Joel : Ouais… [Soupir]
C’est probablement pour des raisons de sécurité, mais ressens-tu cela comme une frustration ?
Oh, non, tu sais, je veux dire, c’est juste une situation. Les règles sont faites pour être contournées et dépassés, et si tu peux les contourner ou les dépasser sans vraiment foutre le bordel, alors fais-le ! Tu sais, c’est comme, il y a une chanson sur l’album « I’m Going To Hell For This » (NDT : « j’irai en enfer pour ça »), donc… je sais que c’est mal, mais je dois le faire [petits rires] ! Donc j’irai en enfer quoi qu’il en soit, et merde, faisons-le, c’est fun, c’est comme ça.
Puisqu’il y a de plus en plus de fans d’Airbourne, ressentez-vous, avec le temps, plus la pression de mettre en place un super show ?
Ryan : Quand ça fait autant partie de nos vies, et nous avons tellement l’habitude de le faire, je ne crois pas que nous y pensions trop. Quand nous montons sur scène, c’est juste « c’est parti ! » et ce sera toujours plus ou moins comme ça. Je veux dire, c’est toujours vraiment super de voir plus de gens venir aux concerts, et nous sommes toujours très touchés par ça, vraiment très heureux de le voir. Mais tu dois vite te mettre en « mode concert » et essayer de te rappeler qu’il y a un boulot à faire. En fait, peu importe qu’il y ait deux cents personnes là-dedans ou quatre-vingt mille. Où que tu sois, le concert doit être merveilleux, quel que soit le nombre de personnes dans la salle. Donc tant que les gens en ont pour leur argent et que nous faisons le boulot, c’est le principal. Et avec un peu de chance, quand [nous serons vieux], ils auront inventé une pilule miracle qui nous empêchera de nous casser les os et qui nous aidera à continuer le show.
Avez-vous un « rituel » d’avant-concert pour vous mettre dans le bon état d’esprit ?
Ryan : Pas vraiment, nous faisons juste… Nous sommes en fait plutôt calmes avant un concert. Si tu peux imaginer comment serait un athlète avant d’entrer en piste, tu vois, c’est juste calme, et ensuite le concert commence et l’adrénaline monte. Et après le show c’est toujours un peu la fête !
Et après une telle dépense d’énergie, comment vous sentez-vous quand vous sortez de scène ou quand vous finissez une tournée ?
Ryan : Eh bien, généralement, nous sommes plus ou moins tout de suite en train de parler du prochain album, sinon nous sommes un peu assis là sans grand-chose à faire, et ça peut être très dangereux pour quatre jeunes hommes qui ont beaucoup de temps entre leurs mains, notamment pour moi, car tout mon corps est mon outil de travail… Mais être là à travailler, c’est toujours super, sur la route, et d’être là à faire ça, donc… Ouais, quand ce que nous faisons s’arrête, c’est en gros pour commencer à parler du prochain album.
Interview réalisée en face à face et par téléphone les 30 août et 8 septembre 2016 par Aline Meyer.
Retranscription et traduction : Aline Meyer.
Fiche de questions : Nicolas Gricourt & Philippe Sliwa.
Site officiel d’Airbourne: airbournerock.com
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je n irai pas jusqu à dire qu ils viennent de sortir leur meilleur album………mais je n en pense pas moins …. ( sourire )
[Reply]