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Chronique Focus   

All That Remains – Victim Of The New Disease


Victim Of The New Disease est l’histoire d’un retour aux sources. All That Remains n’a eu besoin que d’une année après Madness (2017) pour livrer son neuvième album. Le groupe semble en avoir presque terminé avec les expérimentations sonores et la focalisation sur le chant que proposait Madness justement. Pour reprendre les dires de la formation, Victim Of The New Disease est né d’une volonté de « repartir à zéro ». En résulte l’album le plus heavy d’All That Remains depuis For We Are Many (2010). Le groupe originaire de Springfield prétend ainsi avoir retrouvé une certaine fougue, ce dont on se réjouit volontiers étant donné que Victim Of The New Disease sera le dernier témoin du talent du guitariste fondateur Oli Herbert disparu soudainement ce mois d’octobre.

Cette volonté de « renouer » avec les origines se perçoit jusque dans le lieu d’enregistrement. All That Remains a décidé de quitter Los Angeles pour travailler du côté de Chicopee au Massachusetts avec un producteur qu’ils connaissent bien : Dan Laskiewicz (Unearth). Ce dernier, assisté du célèbre Josh Wilbur au mix (Lamb Of God, Gojira), a forgé un son tranchant, presque froid mais chirurgical. Le dessein d’All That Remains se perçoit dès la première chanson « Fuck Love », l’une des plus brutales composées par le groupe qui renoue avec un metalcore teinté de thrash et de death. Le growl incessant de Philip Labonte remémore le Slipknot enragé des premières heures, nous gratifiant d’un « Love » écorché en guise de conclusion. All That Remains donne intelligemment le ton, même si le reste de l’album n’atteindra pas le même niveau d’intensité. Pour preuve, « Everything’s Wrong » en revient à des mélodies moins corrosives, un mid-tempo et une voix claire qui rappelle encore une fois la proximité du timbre de Philip Labonte avec Corey Taylor. La formule All That Remains devient de plus en plus explicite au fur et à mesure de l’écoute de ce Victim Of The New Disease. « Blood I Spill » se veut être le parfait exemple : des passages entre death « groovy » à la Lamb Of God, des mélodies de guitare en guise d’artifices et un refrain à l’accroche facile. Effectivement, All That Remains ne surprend pas le moins du monde. Il n’est toutefois pas en panne d’inspiration. On louera le riffing au feeling djent et le solo caractéristique d’Oli Herbert sur « Wasteland », couplé à un refrain une nouvelle fois taillé pour les ondes.

All That Remains n’a toutefois pas fait table rase des éléments les plus récents de son identité sonore. La power-ballade « Alone In The Darkness », touchante en soi si l’on est amateur du timbre plus suave de Philip Labonte et de cet arrangement de guitare sèche bluesy, vient créer une légère distorsion dans le contexte de l’album. L’entrain dont le groupe fait preuve sur Victim Of The New Disease se voit stoppé presque abruptement… « Just Tell Me Something » avec la présence de Danny Worsnop (Asking Alexandria) présente le même travers, de manière plus caricaturale. Le titre ne décolle jamais et présente All That Remains comme une parodie de power-rock US diffusé lors de bals de promo. Ces deux titres plus faibles aux côté de compositions plus anecdotiques tels que « Misery In Me » et « I Meant What I Said » (et cette irruption d’un vocodeur au goût douteux), qui font presque office de remplissage tant ils ressemblent à du All That Remains standardisés, viennent ternir la bonne impression qui se dégageait à l’incipit de ce Victim Of The New Disease.

Le neuvième opus d’All That Remains s’accorde en partie aux prétentions du groupe. Indéniablement, certains titres tels que « Fuck Love » et « Wasteland » corroborent la volonté de revenir à un son plus incisif et à des racines plus agressives. Pourtant All That Remains n’arrive pas à effacer l’impression de déjà-entendu qui certes peut être ignorée par les fans les plus ardents mais qui subsiste tout de même au bout de plusieurs écoutes. En somme, Victim Of The New Disease est inégal. Néanmoins, lorsqu’All That Remains semble se débrider, il arrive à convaincre et à nous faire regretter le décès d’Oli Herbert. Quoi qu’on en dise, le succès d’All That Remains lui incombe en grande partie.

Chanson « Wasteland » en écoute :

Chanson « Everything’s Wrong » en écoute :

Chanson « Fuck Love » en écoute :

Album Victim Of The New Disease, sortie le 9 novembre 2018 via Razor & Tie. Disponible à l’achat ici



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