Nous assistons dans le metal depuis quelques années à une véritable montée en puissance de tout ce qui a trait aux vikings, d’une part avec tout ce qui est folk et pagan metal, mais d’autre part et plus notablement, à une explosion du côté d’Amon Amarth.
Notre amie Saff’ avait déjà remarqué le nombre impressionnant de T-shirts du groupe lors du festival marin 70 000 Tons Of Metal : en effet, quoi de plus logique pour les habitués du drakkar que de monter en classe et apprécier les plaisirs d’une croisière de luxe entièrement metal ? Depuis, ces grands vikings barbus semblent s’être habitués à la vie de luxe car pour leur tournée défendant leur dernier opus Surtur Rising avec tout le bruit qu’il a fait, Amon Amarth n’est plus un groupe à jouer au Trabendo comme en 2009, mais plutôt dans un Bataclan sold-out, avec tous les moyens nécessaires pour faire un grand show !
Artistes : Amon Amarth – The Black Dahlia Murder – Evocation
Date : 22 mai 2011
Lieu : Paris
Salle : Le Bataclan
Mais avant de parler de ce show en particulier, il est bien entendu question de premières parties. La soirée commence avec Evocation, groupe suédois de death metal ici pour défendre son dernier album « Apocalyptic » sorti en 2010. Ils commencent par du lourd avec « Sweet Obsession » ayant un côté un peu thrash dans la batterie, mais la musique d’Evocation est indéniablement du death metal suédois, avec le coté assez mélodique et relativement peu technique de Göteborg, tout en ayant le côté cru et la rareté des solos de Stockholm. Ce premier morceau met plutôt bien le groupe en valeur, car bien qu’ayant un début assez plat, le pont particulièrement puissant donne un crescendo au niveau énergie dans le morceau qui prend toute son ampleur en live.
Malheureusement, le reste du set passera relativement inaperçu : contrairement à ce que le nom du groupe pourrait laisser croire, la musique d’Evocation n’évoque au final pas grand-chose si ce n’est un death metal assez plat et sans réelle couleur ou personnalité. On salue l’effort et on apprécie le concert car l’énergie était bien là, mais ce groupe sera vite oublié.
Setlist :
Sweet Obsession
Silence Sleep
Angel Of Torment
Psychosis Warfare
Feed the Fire
Tomorrow Has No Sunrise
Apocalyptic
Si le management d’Amon Amarth ne s’est pas particulièrement creusé la tête pour prendre leurs compatriotes d’Evocation en première partie, ils ont pris un bien plus gros risque en faisant appel au groupe de deathcore américain The Black Dahlia Murder. Car à l’entrée du concert, ce groupe était loin de faire l’unanimité parmi les puristes tellement « true », buvant leur bière exclusivement dans des cornes (à défaut de pouvoir la boire dans les cranes de leurs adversaires défunts) et venus uniquement pour voir des vikings barbus.
Pourtant, The Black Dahlia Murder n’ont pas fait les timides, portés simultanément par la rage et la bonne humeur et passant la fosse au rouleau compresseur pendant quarante-cinq minutes. Shannon Lucas, batteur complètement épileptique du groupe en met absolument partout, sans pourtant mettre une goutte à côté (remarquez, il est difficile de mettre quoi que ce soit à coté de « partout »), tandis que les gratteux et le bassiste du groupe nous délivrent un mur de son impressionnant. Enfin, Trevor Strnad – avec un look beaucoup moins geek qu’à leurs débuts – enchaîne avec brio de grosses voix avec quelque chose qui ressemble plus à des jappements de chihuahua en colère. Celui-ci dégage une énergie indéniable tout en ayant une gestuelle digne d’un chef d’orchestre, agrémentant son chant de grands gestes théâtraux ou en agitant frénétiquement ses poings en l’air : ce monsieur a décidément envie d’aérer ses aisselles.
Ce set aura probablement réussi à faire piquer une crise d’épilepsie à la moitié de la salle, tandis que l’autre moitié était occupée à se mettre sur la figure en toute amitié entre metalleux. Enfin, il est agréable de voir un groupe qui ne se prend pas trop au sérieux, avec des titres comme « Statutory Ape ». Un pari réussi !
Setlist :
Everything Went Black
Necropolis
A Vulgar Picture
Statutory Ape
Moonlight Equilibrium
Elder Misanthropy
Nocturnal
I’m Charming
What a Horrible Night to Have a Curse
Closed Casket Requiem
Halloween
Deathmask Divine
Miasma
Funeral Thirst
I Will Return
Nous y voici donc, attendant l’arrivée d’Amon Amarth tandis que le décor de scène aux couleurs de Surtur Rising est dévoilé – quelque peu kitch, il faut le souligner, mais c’est toujours mieux que la scène nue qu’ils avaient au Trabendo. Musique habituelle d’intro et boom, c’est parti : « War Of The Gods », headbanging circulaire synchronisé, double pédale, grosses guitares et bulldozer sonore !
Cette recette signée Amon Amarth est devenue classique. Néanmoins, le fait de jouer sur de plus grosses scène implique de plus gros moyens. Et les plus gros moyens entraîne malheureusement une perte de spontanéité : à plusieurs reprises nous remarquerons le groupe se placer dans des positions bien précises sur les marches de leur décor de scène et les uns par rapport aux autres. On imagine bien les répétitions scéniques précédant la tournée : « attention, formation d’attaque ! » ou encore « là, on fait tous la variante 3-A du headbanging circulaire ».
La setlist très bien agencée nous fera (re)découvrir les morceaux du dernier opus (« Destroyer Of The Universe », « Masters Of War »…) tout en jouant une panoplie de classiques du groupe (« With Oden On Our Side », Guardians Of Asgaard », « Runes To My Memory »…) ainsi que les incontournables « Death In Fire » et « The Pursuit Of Vikings ». Avec une telle série de hits dont seulement ce groupe a le secret, on n’en regrettera que l’absence de « Cry Of The Blackbirds », bien que certains aient pu vouloir plus de surprises.
Cependant si l’aspect sonore passe très bien, les musiciens semblent parfois fatigués, se reposant plus sur leurs effets de scène que sur l’énergie crue du groupe. Après quasiment chaque morceau, toutes les lumières s’éteignent systématiquement en dehors d’un spot sur le grand Johan Hegg et, bien que ce personnage soit indéniablement sympathique avec son côté très Père Noël et sa grosse voix rocailleuse (toujours aussi impressionnante, même au repos), la redondance de ses interventions (« ça va bien, Paris ? ») est un peu regrettable.
Malgré tout, le groupe finit avec « The Pursuit Of Vikings », son riff caractéristique et son refrain toujours aussi fédérateur justifiant sans problème la renommée actuelle du groupe tout en mettant tout le monde d’accord sur l’aspect jouissif de leurs concerts : même avec certaines légères déceptions, rien ne vaut la sensation de faire partie d’un raid de vikings, hurlant ces paroles à l’unisson avec une armée de 1500 compères :
« Oden! Guide our ships, our axes, spears and swords! Guide us through storms that whip, and in brutal war! »
Guide us through storms that whip, and in brutal war! »
Setlist :
Intro
War Of The Gods
With Oden On Our Side
Destroyer Of The Universe
Masters Of War
Live For The Kill
Guardians Of Asgaard
Doom Over Dead Man
Slaves Of Fear
God, His Son And Holy Whore
Varyags Of Miklagaard
For Victory Or Death
Victorious March / Gods Of War Arise
Death In Fire
Rappel :
Twilight Of The Thunder God
Runes To My Memory
The Pursuit Of Vikings
Photos : Painkiller
Amon Amarth et ça repart! (depuis le temps que je rêvais de la faire celle-la!)
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Même tournée mais il y a environ 2 mois en Belgique (Hof Ter Lo) j’ai raté Evocation mais par contre en tant que gros fan de The Black Dahlia Murder (le dernier Ritual est quand même une énorme tuerie) j’en ai pris plein la gueule (avec surtout un Ryan Knight absolument incroyable à la guitare même si tout le groupe est parfait). Dommage qu’il n’y avait pas plus de « coreux » puisque comme à Paris le public était composé à 99% de vikings chevelus et barbus (bon, pas tous il y avaient des filles aussi) dévoués à la cause d’Amon Amarth. Celà dit très bon accueuil pour TBDM mais bon un p’tit mosh hardcore m’aurait fait plaisir pour le coup tant le set était intense.
Pour Amon Amarth, je peux comprendre la fatigue (d’autant qu’ils ne carburent pas à l’eau minérale) mais en début de tournée ils étaient en forme et visiblement très heureux de jouer. J’ai parfois eu aussi cette sensation de « chorégraphie » mais ce sentiment était vite balayé par l’énergie du groupe enchainant ses « hits » fédérateurs et les morceaux les plus efficaces de Surtur Rising et par le large sourire de Johan entre chaque titre. Un Johan d’ailleurs très proche de son public et très communicatif, finissant par s’eventrer quelques cannettes de Jupiler (« Belgian beer…Yeah!! The best!! ») en ordonnant au public une scéance de cris de guerre viking avant le rappel. Un concert mémorable et vraiment chaleureux.
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je me suis bien éclaté à ce concert, surtout à gueuler laisser vous pousser les couilles au public qui bougeait pas pour evocation ^^
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le death suédois…. c’est la barbe! (héhé)
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tiens, j’ai fait une faute dans le deuxième paragraphe sur amon amarth: « Et les plus gros moyens entraîneNT malheureusement une perte de spontanéité »
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