Klone c’est un peu la petite bête qui monte, qui monte, qui monte… Le groupe nous avait proposé l’un des meilleurs albums de 2008 avec All Seeying Eye. Aujourd’hui c’est le revers de la baffe qui nous frappe en pleine poire et elle s’intitule Black Days. Dans ses ambiances, ce dernier lorgne peut être d’avantage du coté de Tool mais il affirme aussi haut et fort sa personnalité. Avec un style puissant, enivrant et raffiné tout à la fois, Klone développe une classe éblouissante.
Klone c’est aussi un collectif : la Klonosphere. Celui-ci regroupe des formations particulièrement talentueuses telles que Hacride, Trepalium ou Mistaken Element. Guillaume Bernard, guitariste de Klone, a d’ailleurs lancé ces derniers mois une nouvelle branche d’activité au sein de la Klonosphere : Klonosphere Propagande, un label, associé à Season Of Mist pour la distribution. C’est d’ores et déjà trois groupes talentueux que vous pouvez découvrir par le biais de ce label : Saw avec Bipolarity, Plebe avec Congo Square et Clampdown avec Vision Of Splendor.
Nous avons donc demandé à Guillaume de nous passer un petit coup de fil ce soir dans Anarchy X afin de discuter de tout ça. Un rendez-vous à ne pas rater.
EDIT : Réécoutez l’interview de Guillaume de Klone
Interview :
Klone revient aujourd’hui avec Black Days. Avant de parler de ce nouvel album, j’aimerais revenir un peu sur All Seeing Eye, le précédent opus. J’ai l’impression que sur beaucoup d’aspects, vous avez fait un grand bond en avant avec notamment la signature chez Season Of Mist. Qu’avez-vous retiré de cette période ?Guillaume : C’était une période assez bizarre. La gestation de cet album a été très longue car on a beaucoup galéré pour l’enregistrement, sans compter le fait que l’on devait trouver un nouveau label. Notre ancien batteur était encore présent pendant la phase de composition et d’enregistrement. Malgré tout, nous restons fier de cet album d’un point de vue musical vu que l’on continue à en jouer des morceaux en live. C’était aussi une sorte de nouveau départ pour nous, surtout car Yann (chant) commençait plus à prendre ses marques au sein de Klone. Par contre, All Seeing Eye est beaucoup plus metal que Black Days à mon sens.
Je trouve que Black Days est plus difficile d’accès, non pas à cause de l’aspect rock qui est plus mis en avant, mais sur les structures des morceaux et également la disparition du registre extrême à la Gojira ?La disparition de la voix à la Gojira était entièrement volontaire de notre part. Se faire comparer à eux commençaient vraiment à nous fatiguer. En même temps, on l’avait cherché vu que l’on avait invité Joe (Duplantier) pour chanter sur un morceau. On a eu ce que l’on méritait en somme.
Donc, il y avait vraiment une démarche de s’éloigner de l’image de Gojira ?A ce moment-là, on venait de découvrir Gojira qui nous avait vraiment foutu une baffe. On a également fait des concerts avec eux. Il était donc logique qu’ils nous aient influencés au niveau des compositions. Il faut savoir que les morceaux d’All Seeing Eye ont quand même été composés deux ou trois ans avant la sortie du disque.
J’ai aussi ressenti sur ce nouvel album une influence prédominante de Tool. Est-ce réellement une de vos influences ou n’était-ce qu’un hasard ?C’est surtout Yann qui est un gros fan de Tool. Avant, j’étais beaucoup plus impliqué sur l’écriture des textes et lignes de voix. Cette fois, Yann a vraiment pris les rênes sur cet aspect, j’ai juste réarrangé quelques petites choses. On peut donc ressentir un petit univers « toolien » sur quelques morceaux assez identifiables. Mais ce n’était pas voulu réellement, ça s’est fait très naturellement. Au final, on espère que ça passera car on ne recherche pas spécialement à faire du sous-Tool.
Vous avez l’air d’avoir vraiment peur de piocher trop à droite et à gauche. Est-ce par volonté de vraiment vous construire une identité propre ?En effet, on essaie de se démarquer mais c’est plutôt naturel pour nous. La base instrumentale reste commune, c’est vraiment sur la façon de développer les atmosphères et les arrangements que l’on tente de tirer notre épingle du jeu. Il est très amusant de voir que les gens n’arrivent pas à nous coller une étiquette d’autant plus que notre style évolue d’album en album. Celle qui revient le plus souvent serait un metal/rock atmosphérique.
Globalement, le style de Klone est assez difficile à définir, à l’image d’Hacride qui fait partie de la Klonosphère également. Il n’y aurait pas dans la scène française actuelle une forte volonté d’être en marge de tout ce que l’on peut connaître habituellement ?C’est vrai. Je pense que ça doit être dû au fait que les gens se sont plus ouverts dans d’autres styles et qu’ils tentent de faire un melting-pot de toutes ces influences. Par exemple, dans mon cas, j’écoute beaucoup de choses: du metal, de l’électro, du dub, du rock, de la musique celtique…
Pour en revenir à Black Days, j’ai dit tout à l’heure que l’album semblait beaucoup moins accessible. Les atmosphères ont un caractère mystique et se jouent sur des détails subtils. Etait-ce conscient ou est-ce venu de manière totalement naturelle de s’orienter vers cette direction?Le socle musical est très commun, il faut l’avouer. On s’occupe des arrangements instrumentaux puis de poser la voix. C’est vraiment tout à la fin que l’on pose des effets, des sons bidouillés comme un saxophone joué par Matthieu (clavier) totalement méconnaissable. On a beaucoup de matière à ce niveau-là et on fait pas mal d’essais pour voir ce qui pourrait coller ou non. Tout le monde dans le groupe ajoute un peu sa sauce. C’est effarant de voir à quel point un détail peut changer totalement la couleur d’un morceau. Et c’est sans aucun doute cette dernière étape qui nous prend le plus de temps.
D’ailleurs tu parles du saxophone qui était déjà présent sur un titre de All Seeing Eye. J’ai un peu l’impression que cet instrument devient une mode dans le metal. Qu’est-ce qui pousse les metalleux à intégrer du sax dans leur musique ?La première fois que j’ai entendu du sax dans du metal, c’était avec Hacride et aussi Trepalium. D’ailleurs, c’était Matthieu qui jouait ces parties. Etant donné qu’il en joue depuis longtemps, on s’est dit qu’il serait bien d’exploiter ses capacités sur cet instrument pour des morceaux qui s’y prêteraient. De toute manière, le saxophone a toujours été plus ou moins présent dans la musique de Klone, il avait surtout une part secondaire puisqu’il ne servait que de nappe. Au démarrage, on ne savait pas trop comment développer cet aspect dans notre musique mais petit à petit, on a réussi à gérer la chose. Maintenant, on trouve que le sax se marie plutôt bien à notre musique.
Vous avez mis en place un système de pré commande peu commun pour ce nouvel album. Peux-tu nous en parler ?En fait, nous manquions de moyens pour enregistrer l’album. On avait déjà un système de souscription depuis notre premier album sauf qu’on l’a un peu modifié. Ca s’est fait en partenariat avec vs webzine qui a posté une news sur une offre spéciale. Pour 22 euros, le nouvel album serait accompagné d’un package plus attrayant avec pas mal de bonus. L’offre était limitée à 100 exemplaires et tout est parti comme des petits pains en à peine quelques jours. Au démarrage, je n’étais pas très optimiste mais c’était vraiment une expérience enrichissante puisqu’une véritable relation humaine s’est crée entre le groupe et ces personnes étant donné que l’on a fait un maximum pour leur faire plaisir: les informer des news avant tout le monde, leur offrir un billet pour un de nos concerts, leur envoyer quelques titres inédits. En échange, on avait des retours et on a pu découvrir le profil de notre public qui, étonnamment, reste des gens préférant le support physique au mp3. Nos fans sont des gens bien ! (rires)
Tu dis que tu n’étais pas très optimiste. Sur les autres albums, ce système n’avait pas marché ?Si, il a bien marché. Mais c’était surtout des proches qui pré commandaient. Cette fois, des gens des quatre coins de la France ont joué le jeu et ça a été très rapide. En réalité, je savais que l’on allait réussir à avoir ces 100 pré commandes mais j’étais loin d’imaginer que ça allait être bouclé en 3 jours.
Pourquoi avoir limité à 100 précommandes ?Paypal bloque les comptes à partir d’une certaine somme. D’ailleurs, on en a fait en réalité 105 ou 106, ce qui nous a fait dépasser un seuil. Avec Paypal, dès que tu dépasses ce seuil, on n’a plus accès à cette somme, il faut en faire la demande. Et justement, le temps de gestation est très long. On a eu beaucoup de chances d’avoir réagi juste à temps pour retirer le surplus avant qu’ils ne se rendent compte que le seuil était dépassé. En plus, Season devait faire en sorte d’avoir une centaine d’albums d’avance au niveau financement mais ça ne s’est pas fait. Du coup, on continue à en vendre vu qu’on en a reçu d’autres pour continuer à rembourser nos dettes.
Dans cette version pré commande, au niveau des bonus, on retrouve un titre inédit. Pourquoi ne pas l’avoir inclus dans l’album ?On souhaitait garder une certaine cohérence entre tous les morceaux composant Black Days. Ce titre est beaucoup plus speed et violent que les autres, du coup, on ne voyait pas comment l’intégrer dans la tracklisting final. De plus, l’album comporte déjà 11 titres pour une durée totale de 55 minutes, on a donc eu peur que cela fasse trop.
Dans votre édition limitée, vous envoyiez le premier single à ceux l’ayant souscrits en format mp3. Pour un public étant très support physique, n’était-il pas mieux de leur envoyer un single pressé ?En fait, nous n’avons pas les moyens de notre côté de presser un single et je doute que Season Of Mist le fasse également. Mais d’un autre côté, la chanson apparaîtra bien sur une galette extérieure à l’album puisque Hard Rock Magazine va intégrer ce titre qui nous sert de promo dans un sampler prochainement.
Et tous ces titres bonus envoyés, ils viennent d’où ?C’est un live que l’on a donné au Confort Moderne de Poitiers en janvier dernier. C’était la deuxième fois que l’on interprétait ces morceaux en live, du coup on sent bien que c’est rock’n’roll, bien brut de décoffrage et sans bidouilles. Il faut toujours un peu de temps pour adapter des nouveaux morceaux en live mais, malgré ce handicap, je trouve que l’on s’en est bien sorti. On a également des vidéos de ces titres que l’on diffusera prochainement.
Avez-vous du matériel pour enregistrer vos lives? Vous aviez déjà proposer un dvd en téléchargement gratuit dans le passé, maintenant, il y a ce dvd bonus dans Black Days et la qualité est plutôt bonne globalement ?Mathieu a du matériel pour enregistrer. Il fait partie de l’ONJ (Orchestre National de Jazz) qui touche beaucoup de subventions. Il s’occupe donc d’enregistrer pour eux en plus de son rôle de musicien. Mais ce n’est pas très compliqué à faire, il suffit de brancher un ordinateur avec une carte son correcte en sortie de table et enregistrer en multipistes. Le mixage se fait après coup comme pour un opus studio.
Vous avez inclus un reprise de Björk (« Army Of Me ») dans ce nouvel album. Pourtant, cela fait bien longtemps que vous l’avez mis à disposition. Pourquoi l’avoir intégré quand même à l’album ?C’est vrai que ce titre a été enregistré il y a un an. On trouvait que, même si la production était différente des autres titres de l’album, cette reprise faisait une bonne conclusion pour Black Days. A l’origine, « Army Of Me » a été bouclé assez rapidement pour combler un trou d’actu que l’on avait à cette période.
Qu’est-ce qui vous a poussé à faire cette reprise ?Au sein de Klone, Björk est une artiste qui fait l’unanimité au niveau influence. En ce qui concerne le choix de « Army Of Me », le choix était plutôt évident car il était facile de la retranscrire en version metal sans trop dénaturer la chanson. D’ailleurs, on n’a apporté la patte progressive de Klone que vers la fin de la chanson en développant une atmosphère plus sombre. Le riff de départ à l’origine est assez bourrin et permet d’en faire un titre metal plutôt facilement. C’est certainement pour ça que cette chanson a été reprise par pas mal de groupes de métal d’ailleurs.
Pourquoi Black Days comme titre d’album ?Il y a un petit clin d’?il avec Metallica car on voulait, avec ce disque, faire un peu notre Black Album à nous. A la base, on désirait le composer avec un gros riff par titre comme Metallica l’avait fait. Au final, on a changé totalement de direction en faisant plus un album basé sur les ambiances un peu glauques (rires). Du coup, on peut aussi faire un parallèle avec Soundgarden que l’on apprécie beaucoup qui avait fait un titre « Black Days ». Ce clin d’oeil est beaucoup plus parlant. Et puis, c’est également notre vision de la société actuelle. Je trouve que l’on a réussi à faire quelque chose de cohérent au bout du compte car tout concorde: le titre, les ambiances de tous les titres et même le visuel.
Ce sont des thématiques plutôt personnelles ?Ca dépend des morceaux. Il y a des morceaux assez mystiques comme le titre d’ouverture de l’album qui est une invitation à la transe. D’autres sont plutôt portés sur l’autodestruction qui résultent de mauvaises expériences vécues par Yann. Tous les morceaux de l’album ne tournent donc pas autour du glauque car l’on aime beaucoup développer un côté psychédélique et hypnotique.
Est-ce une direction vers laquelle vous vous dirigerez plus à l’avenir, pour le prochain album ?On a déjà des bouts de riffs qui sont prêts pour le prochain. En fait, il est difficile de savoir de quoi il sera composé étant donné que les paroles sont écrites selon la musique et non l’inverse.
Au niveau de ces riffs, y a-t-il déjà une couleur globale qui se dégage ?Difficile à dire car ce sont des riffs isolés. De plus, il m’arrive souvent de mettre ces riffs de côté pour y revenir plus tard. Dans Black Days, certains riffs datent d’il y a 4 ou 5 ans. Pour le moment, on peut dire qu’il y a des chances que l’on conserve cet aspect progressif mais peut-être sera-t-il un peu plus violent. De plus, je suis quelqu’un de très créatif mais dans différentes directions, j’essaie de trier un peu mes idées pour ne pas intégrer des choses aux antipodes de Klone. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me lancer dans un autre projet du nom d’Helium avec Yann justement qui est beaucoup plus calme. On a commencé à bosser dessus et ça commence à prendre forme. Cela peut être perçu comme un Klone en version plus soft, beaucoup plus rock.
Le fait d’avoir le « cul entre deux chaises », qu’il y ait des éléments assez violents et d’autres beaucoup plus calmes est-il quelque chose qui te gêne ?Ce n’est pas tellement les parties calmes de Klone qui me gênent. C’est la façon dont elles sont composées qui m’importent. Dans Helium, je compose beaucoup sur guitare sèche et au doigt alors que dans Klone, je préfèrerais que le côté électrique soit plus mis en avant. Cela paraît assez bizarre dit comme cela mais la manière de composition influe beaucoup sur le rendu final.
Passons maintenant au sujet de la Klonosphère. Peux-tu nous présenter rapidement ce que c’est ?La Klonospère est une association que l’on a crée au tout début du groupe. On avait besoin d’une telle structure pour des détails tels que les factures mais également pour organiser des concerts. Il y a des démarches extérieures à toute activité musicale et artistique propre à un groupe et je m’y suis mis un peu par défaut car personne d’autre ne voulait le faire. Puis peu à peu, nous avons rencontré d’autres personnes et Klonosphère a fini par s’agrandir avec d’autres groupes que Klone. Le premier à avoir intégré l’association était Anthurus d’Archer, un groupe de jazz manouche un peu « touche à tout ». Puis après, est venu Hacride qui venait tout juste de commencer et Trepalium que l’on avait rencontré pendant des concerts. Du coup, au fur et à mesure, c’est devenu un collectif assez cohérent puisque l’on se complète et s’influence tous entre nous. La petite anecdote est que l’association est née le 11 septembre 2001, même date que les chutes du World Trade Center. L’an prochain, on fêtera donc nos 10 ans et l’on a comme projet de faire une prestation spéciale avec tous les groupes de la Klonospère. On a aussi dans l’idée de rendre un hommage à Coroner, une formation dont nous sommes tous très fan, en interprétant l’intégralité de l’album Grin. Même si l’album n’avait pas très bien marché d’un point de vue commercial, il nous a tous beaucoup marqué à l’époque et nous a beaucoup influencé, surtout pour le côté « ambiances » que l’on utilise tant aujourd’hui. On est aussi en contact avec le guitariste de Coroner et l’on espère vraiment qu’il intervienne dans ce projet. Tout cela se passera à Poitiers au Confort Moderne.
C’est plutôt étonnant comme choix de mettre Grin en avant alors que c’est très loin d’être celui qui a été le plus populaire dans la discographie de Coroner, comme a pu l’être Mental Vortex par exemple ?On nous le dit souvent et l’on se rend compte que c’est très loin d’être celui qui a marqué les esprits des gens. Le chanteur de Misanthrope par exemple est très fan des premiers albums. Pour ma part, j’ai commencé à apprécier Coroner à partir de No More Color. C’est à partir de là ou le groupe a commencé à avoir une réelle identité et a commencé à prendre des risques. Ce que je n’apprécie pas trop dans les premiers albums, même s’ils ont toujours eu un côté novateur, c’était ce côté « tricot ». Lorsque l’on entendait certaines parties de guitare, on avait l’impression que le guitariste bossait ses gammes alors que dans Grin, les riffs sont beaucoup plus simples mais une certaine aura entoure le tout. En plus, cela est un véritable défi pour nous car on aurait pu simplement donner un concert classique où l’on ne jouait que des reprises que tout le monde connaît. Dans un sens, le fait que cet album ne soit pas la plus populaire est quelque chose de novateur avec une certaine prise de risques.
Comptez-vous enregistrer ce concert car cela promet d’être un événement très important ?C’est assez compliqué à dire car c’est quelque chose qui n’est pas encore en place. Mais il y a des chances que l’on filme l’événement comme on l’a fait avec les prestations filmées de Klone car je doute que toute la France fasse le déplacement sur Poitiers. J’aurais bien aimé que cela marque une reformation de Coroner mais cela est très compromis. J’espère que l’on arrivera à mener ce projet de bout en bout mais cela s’annonce plutôt bien car le guitariste de Coroner avait l’air très enthousiaste. C’est même de lui qu’est venu l’idée de participer à ce concert à la base et non pas nous qui lui avons demandé.
Peut-on espérer une reprise de Coroner pour le prochain album de Klone ?C’est drôle que tu me poses cette question car on a dressé une liste de reprises qu’on pouvait faire avec Klone. Un morceau de Coroner issu de Grin en fait justement partie. Cette liste comporte une dizaine de titres de plusieurs de nos grosses influences comme Alice In Chains, New York Dolls ou les Beatles. On garde cette liste de côté car la sortie d’un album de reprise pourrait être envisageable si nous tombons dans une période où nous n’aurions pas d’idées pour composer. Et nous aimons beaucoup l’exercice de la reprise, c’est une façon pour nous de rendre hommage à des groupes qui nous ont marqué à vie.
Tu as créé un label, Klonosphère Propagande. Qu’est-ce qui t’as motivé dans cette démarche ?La Klonosphère s’est considérablement développée avec les années, vu que l’on a tous tourné dans toute la France. Hacride a également eu la chance de donner des prestations à l’étranger. Du coup, de plus en plus de demandes pour intégrer le collectif sont apparues. On ne voulait pas non plus que cela devienne un fourre-tout pour conserver cette cohérence musicale entre nous, du coup j’ai eu l’idée de créer un label. L’idée d’aider des petits groupes à se développer me plaît bien, d’autant plus que j’ai des coups de coeur pour certains. Et vu que j’ai une bonne connaissance du milieu et pas mal de contacts, les choses sont d’autant plus faciles. Tout s’est mis en place naturellement et le courant entre les groupes que j’ai choisi et moi est bien passé. C’est ainsi qu’il y a quelques temps, les albums de Clampdown, Saw et Plebe ont vu le jour via cette nouvelle structure. Pour le moment, il y a de très bonnes retombées niveau média et j’espère vraiment que l’on arrivera à continuer sur cette voie et à se développer. Mon but avec ce label est de développer une sorte de tremplin pour les jeunes groupes et qu’ils se fassent connaître et donc intégrer un label plus important pour se forger un nom à plus grande échelle.
Quelles sont les conditions pour intégrer ce label ?Déjà, je ne peux pas faire la promotion d’un groupe qui ne me plaît pas musicalement et humainement. Après, il suffit de me contacter personnellement, de m’envoyer du son et que l’on discute pour que je cerne la personnalité du groupe et ses objectifs. C’est à partir de là que je pourrais savoir si je bosserais avec un groupe ou non et que je pourrais travailler efficacement.
Comment as-tu réussi à décrocher le deal de distribution avec Season Of Mist pour le label ?Déjà, Klone est signé chez Season depuis All Seeing Eye. Mais éttrangement, je n’ai appris à connaître les membres qu’assez récemment, l’été dernier pour être exact. J’ai pu discuté avec le responsable de la distribution, je lui ai donc présenté mon projet ainsi que fait écouté certains groupes qui me tenaient à coeur comme Clampdown. Il a tout de suite accroché à la musique des groupes que je lui ai présenté et a trouvé le projet plutôt solide et sérieux. Du coup, Season Of Mist s’est montré très motivé à me soutenir dans cette démarche. Après, j’avoue qu’il y aura une grosse période de creux concernant les sorties jusqu’à la rentrée car je serais très pris durant mai à septembre. Mais je vois que d’autres groupes essaient d’intégrer le label, du coup, dès que j’aurais fait un peu le tri, je pourrais travailler sur d’autres projets. Il y a des choses très prometteuses chez certains comme Dysfuntinal, un groupe nantais, qui va bientôt entrer en studio pour leur premier opus. Et puis, je veux faire un label très diversifié et non pas resté cantonné dans un style.
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