Vous sortez d’un stage de six mois dans un bunker pour préparer la fin du monde (ouais, youpi, plus qu’un an tout pile !) ? Vous ne suivez aucun média metal (vous êtes donc là par pur hasard mais le hasard fait bien les choses) ? Vous n’avez aucun ami fan de Metallica qui aurait pu vous en parler ? Ou peut-être détestez-vous tellement Metallica que toute info les concernant vous rend soudain aveugle et sourd ? Dans ce cas, vous ne saviez pas que Metallica a fêté il y a deux semaines ses trente ans d’histoire avec quatre soirées au Fillmore de San Francisco (à groupe majeur, salle majeure) avec une liste d’invités pas croyable, des concerts de ouf-guedins et tout ça pour seulement 19 pauvres dollars et quelques 81 cents. L’anniversaire de rêve, quoi !
Mais bon, c’est aussi ça le problème avec le rêve : c’est que ce n’est une réalité que pour un petit nombre. Vous n’y étiez très probablement pas – rien que le voyage aurait pu faire passer ce tarif symbolique de 19,81$ à son centuple encore plus symbolique pour votre compte en banque – et nous n’y étions pas non plus. Ce qui doit donc faire quelques millions de metalleux frustrés à travers le monde qui auraient sans doute voulu y assister. Mais bon, on ne devient pas un groupe de cette envergure en affamant ainsi ses fans et Metallica a partagé un peu de son gâteau avec tout le monde.
Il y avait déjà des dizaines de vidéos sur le Net pour témoigner de ces quatre soirées (vous êtes grands et vous savez vous servir d’un moteur de recherche, alors on vous laisse les trouver par vos propres moyens) mais, comme toutes vidéos sur ToiTube et consorts le plus souvent tournées depuis le public et avec un téléphone portable, il faut prendre le temps de séparer le bon grain de l’ivraie. Le groupe a aussi publié quelques centaines de photos de ces quatre concerts sur sa page Facebook histoire qu’on se caresse les tétons en s’imaginant y avoir été. Il a aussi, maintenant, publié une vidéo, petit récapitulatif de vingt-sept minutes, sur le premier de ces quatre soirs, le 5 décembre dernier.
Alors, c’est vrai, vingt-sept minutes, c’est un peu court pour prendre la température d’un tel événement mais il faut reconnaître que, malgré ce détail, ça fait plutôt plaisir. La fête commence avec The Soul Rebels Brass Band, car il n’y a rien de telle qu’un ensemble de cuivres pour démarrer en fanfare (les Pastors Of Muppets attendent quand même toujours leur invitation à l’événement). Puis les quatre héros de la soirée arrivent sur scène et, déjà, ils reconnaissent tout le monde, s’adressent à certaines personnes dans le public en les appelant par leur prénoms, un anniversaire tout simple en somme, entre potes. Comme il n’y a pas de fête d’anniversaire réussie sans jeu de société (si, si !), on lance un super quiz animé par le comique américain Jim Breuer, qui, accessoirement, est un très bon imitateur de James Hetfield. Apocalyptica vient ensuite animer la première partie et reviendra plus tard sur scène pour accompagner Hetfield sur « One » dans une interprétation à ficher la chair de poule.
Côté « guest » justement, même si, au cours de ces quatre shows, on a vu défiler des personnalités comme Ozzy Osbourne et Geezer Butler de Black Sabbath, Rob Halford de Judas Priest, l’ex-Misfits Glenn Danzig, King Diamond, Lou Reed, Marianne Faithful, leur ancien compagnon Dave Mustaine ou encore Scott Ian, guitariste d’Anthrax, lors de cette soirée du 5 décembre, on a d’abord vu John Marshall de Metal Church mais aussi un proche des Four Horsemen, le chanteur de Saxon Biff Byford, Sean Harris et Brian Tatler de Diamond Head avec qui ils ont joué (et vous pouvez le voir sur la vidéo) quatre titres mais aussi leur ancien bassiste Jason Newsted.
C’est d’ailleurs le seul reproche à faire à ce présent qu’ils nous font : côté bassiste, on se sent un peu frustré par ce que le groupe nous offre sur cette petite demi-heure de récap’. On sait, par exemple, que, ce soir-là, Ray Burton, père du très regretté Cliff Burton, bassiste emblématique des premières années de la bande, est monté sur scène pour parler de son fils et pour permettre à chacun, à travers lui, d’honorer la mémoire de ce personnage essentiel dans cette histoire de trente ans, mais nous n’en voyons rien sur ces 27 minutes. De même, bien qu’on voit bien à la toute fin de cette vidéo que Newsted était sur scène, on ne le voit pas jouer. Le fan avide de symbole restera donc un peu sur sa faim de ce côté là. Soit. On aura peut-être plus de bidules symboliques dans les prochaines vidéos… Il y aura bien d’autres vidéos, pas vrai ?
Enfin, pour ceux qui auraient encore un peu de bave à épandre devant tous ces souvenirs de ce concert, vous pouvez voir ci-dessous la setlist jouée par Metallica ce 5 décembre. Ouais, du rêve, encore du rêve…
The Call Of Ktulu
No Remorse (en entier)
The Shortest Straw
Leper Messiah
The Day That Never Comes
Carpe Diem Baby (pour la première fois en live)
Hate Train
Please Don’t Judas Me (reprise de Nazareth en acoustique)
Wherever I May Roam (avec John Dent, membre du fan-club de Metallica)
Sad But True (avec John Marshall)
(Anesthesia) Pulling Teeth (par Robert Trujillo)
No Leaf Clover (with Apocalyptica)
One (avec Apocalyptica)
Harvester Of Sorrow (avec Jason Newsted)
Damage, Inc. (avec Jason Newsted)
Motorcycle Man (avec Biff Byford)
The Prince (avec Sean Harris, Brian Tatler)
It’s Electric (avec Sean Harris, Brian Tatler)
Helpess (avec Sean Harris, Brian Tatler)
Am I Evil? (avec Sean Harris et Brian Tatler)
Seek & Destroy (avec tous les invités)
Burton est le 2ème bassiste du groupe et non le premier 😉
Mince, une faiblesse dans mes connaissances. On va faire disparaître cette erreur. 😉
La version de No Leaf Clover est bien aussi. Oui, je sais, je sors. —>