Le Bataclan affiche complet depuis des mois. Arch Enemy est de retour en salle pour une affiche luxueuse avec Jinjer, Tribulation et Wintersun. Le groupe de Michael Amott a sorti son onzième album studio l’an dernier avec ce Will To Power restant, à quelques exceptions près, dans la lignée des précédents disques du groupe. Maintenant que la formation s’est remise en selle sur l’entrain d’une tournée, et que son bassiste Sharlee D’Angelo est revenu de sa tournée avec The Night Flight Orchestra, il est temps de voir si les Suédois ont toujours la même forme sur scène.
Pour ouvrir la soirée, c’est Jinjer qui propose son metalcore. Les Ukrainiens ont la fraîcheur de faire venir une femme derrière le micro (qui rappellera à beaucoup Candice de Eths). Et même si la scène est de taille bien réduite, les membres savent occuper l’espace et la chanteuse se démène dans le but de ne laisser aucun spectateur immobile.
Artistes : Arch Enemy – Wintersun – Tribulation – Jinjer
Date : 23 janvier 2018
Salle : Bataclan
Ville : Paris [75]
Sur le plan vocal, Tetiana Shmailiuk varie entre le scream et un chant plus clair mais toujours puissant. Un metal très moderne dans sa composition qui sera bien accueilli par le public de Paris. D’ailleurs, avec ce court set on se serait presque surpris à en demander plus. Mais il y a quatre groupes à faire passer ce soir et le meilleur reste encore à venir. Néanmoins, du haut de ses deux albums, Jinjer aura proposé un show aux lumières épileptiques. Nous laissant démarrer la soirée avec une musique énergique à souhait.
Setlist :
Words Of Wisdom
Sit Star Roll Over
I Speak Astronomy
Just Another
Pisces
Who Is Gonna Be The One
Tribulation, présent ce soir pour promouvoir son nouvel album Down Below, dévoile une ambiance bien plus sombre et singulière. Un spot vert éclaire par dessous le chanteur, donnant l’impression d’être devant un monstre de film d’horreur à la mâchoire avancée. De son côté Jonathan Hultén (guitare) au look androgyne ne tient pas en place. Il offrira, avec son instrument en main, de nombreuses acrobaties et autres pas de danse. Une véritable chorégraphie avec une guitare s’envolant dans les airs. L’homme enchaîne les poses sous les projecteurs épileptiques et nous apparaît comme un fantôme à chaque instant. Adam Zaars de son côté semble davantage sorti d’une soirée halloween avec son habit aux squelettes imprimés et son maquillage assorti. Visuellement, Tribulation se démarque ce soir et pas un seul membre ne semble appartenir au même groupe, pourtant une cohérence s’en dégage.
Leur vision du death metal est également à part, progressive, avec ses morceaux longs, mélodiques, et une d’importance donnée à la création d’atmosphère. C’est dans ce domaine-là que l’on voit les influences black metal du groupe, en plus de ses éléments visuels. Mais pour apprécier au mieux sa musique, il faudrait une apparition en tête d’affiche, avec des lumières davantage travaillées et une scénographie développée. Car on sent ce soir le désir de faire ressortir un monde, des personnages et une histoire. A revoir vite.
Setlist :
Lady Death
Melancholia
The Motherhood Of God
Suspiria De profundis
Nightbound
Strange Gateways Beckon
The World
Certaines personnes ne sont venues que pour voir Wintersun ce soir, et on peut les comprendre. Avec seulement trois albums, le death mélodique que le groupe joue est vite devenu une référence chez les fans du genre. Après un album éponyme en 2004, Time I en 2012 et The Forest Seasons en 2017, c’est un véritable tour de force de tenir si longtemps avec aussi peu de contenu. Mais à chaque fois, c’est une belle réussite, et la longueur des morceaux occupe les fans pour de longs moments. Pour contenter tout le monde, la setlist sera composée de deux morceaux de chaque album. Un set porté par l’énergique Jari Mäenpää qui n’aura de cesse de sourire en haranguant la foule. Une énergie positive se dégage également des deux guitaristes.
Le monde de Wintersun est un long voyage dont on profite davantage en studio qu’en live, mais les Finlandais font toutefois tout leur possible pour rendre le tout attractif, même durant les longs passages instrumentaux. Car même si la musique reste dynamique et entraînante, on préférera se plonger du début à la fin d’un album. Mais, évidemment, il serait stupide et de mauvaise foi de pointer du doigt la volonté du groupe de monter sur scène, car sa musique reste avant tout un plaisir. Et ce sous toutes ses formes.
Setlist :
Awaken From The Dark Slumber (Spring)
Winter Madness
Sons Of Winter And Stars
Loneliness (Winter)
Battle Against Time
Time
Il n’y a pas de secret. Même si l’affiche est belle, le nom que l’on voit le plus sur les T-Shirts, les patchs et les bonnets ce soir est bien celui d’Arch Enemy. Vu la renommée du groupe, les moyens sur scène sont présents, et même si le décor peut paraître léger aux premiers abords, le jeu des couleurs et l’énergie dégagée sont là pour nous faire passer une excellente soirée. Un show millimétré où les déplacements et poses des musiciens sont calculés. Le passage en France du groupe sera même l’occasion pour Alissa White-Gluz d’échanger quelques mots en français avec son public. Un set qui décolle sur « The World Is Yours » car la tournée est là pour plaire aux fans et promouvoir ce nouvel album.
Chose faite avec des titres comme « The Race », « The Eagles Flies Alone » ou « Blood In The Water ». Mais n’oublions pas les classiques tel que « Nemesis », « Avalanche », « Ravenous » et « My Apocalypse ». Ce dernier sera notamment bien amoché à cause de soucis techniques qui feront du morceau une version principalement instrumentale. Tout cela n’enlève évidemment rien à la force et à la rage d’Alissa qui offre une prestation écrasante, malgré une grippe. Le groupe a tout de même la possibilité de profiter de toute la scène et le public ne manquera pas de donner tout ce qu’il a comme énergie pour ressortir de la salle lessivée.
Malheureusement, à cause de la maladie d’Alissa le set de Paris sera écourté de quelques morceaux. Mais la prestation d’Arch Enemy reste très généreuse et on aimerait que d’autres groupes puissent aligner tant de titres de leur discographie. Rien de vraiment négatif à tirer de cette soirée, surtout lorsque l’on voit la diversité des groupes présents. Car quand bien même l’accent fut mis sur le death metal, plusieurs dérivés modernes étaient à l’honneur pour notre plus grand plaisir. La prochaine étape pour Arch Enemy est la route des festivals où nos chemins se recroiseront.
Setlist :
The World Is Yours
Ravenous
Stolen Life
The Race
War Eternal
My Apocalypse
Blood In The Water
You Will Know My Name
Bloodstained Cross
The Eagle Flies Alone
As The Pages Burn
Intermezzo Liberté
Dead Bury Their Dead
We Will Rise
Avalanche
Snow Bound
Nemesis
Fields Of Desolation
Report et photos : Matthis Van der meulen.