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Interview   

Asking Alexandria : un mal pour un bien


Asking Alexandria 2016Il y a un peu plus d’un an, le monde d’Asking Alexandria était ébranlé par le départ de son chanteur et membre fondateur Danny Worsnop, parti se concentrer sur son nouveau groupe de hard rock We Are Harlot. « Il a arrêté de se soucier du groupe, » nous explique le guitariste Ben Bruce au sujet des circonstances de cette séparation, « et il ne voulait plus vraiment chanter ce type de musique. Sur [l’album de 2013] From Death To Destiny, nous avons dû faire énormément de compromis parce qu’il refusait carrément de chanter certaines chansons, il détestait tout ce que j’écrivais et nous poussait à prendre une autre direction. Donc j’imagine qu’il a fini par se rendre compte qu’il n’avait plus sa place et que son cœur n’était plus dans le groupe. C’est quelque chose que nous avons vu venir depuis pas mal de temps. C’était un long processus de réflexion et ce qui devait arriver, arriva. Ce n’était clairement pas une surprise pour nous. »

Quelques mois plus tard, Asking Alexandria révélait le nom de son nouveau frontman, en la personne de Denis Stoff, anciennement guitariste et chanteur du groupe de metalcore ukrainien Make Me Famous et qui s’était illustré sur YouTube en postant des reprises d’Asking Alexandria. Ben Bruce nous raconte : « Originellement, ouais, c’est comme ça que nous avons entendu parler de Denis. Grace à ça, Denis cherchait à signer son propre groupe sur la même maison de disque que nous [Sumerian Records], et il y est parvenu. Une chose menant à une autre, les étoiles se sont alignées et le voilà maintenant avec nous. Il était sur le même label, il avait la même passion, tout. Ça a tout de suite fonctionné ! » L’arrivé de ce sang neuf a tout changé pour le groupe : « Avant que Denis n’arrive, j’étais blasé et aucun de nous n’avait l’esprit clair. Et lorsque Denis est arrivé, c’était une bouffée d’air frais ! Nous étions ré-inspirés et revigorés. C’était un mal nécessaire : si Danny n’était pas parti, nous ne serions pas là où nous en sommes aujourd’hui. Nous sommes heureux, nous sommes inspirés, nous sommes créatifs. S’il était resté, il n’y aurait rien eu de tout ça. L’alchimie que nous avons retrouvée avec Denis, ce n’est pas quelque chose qui peut être forcé ou simulé. C’est quelque chose de réel qui doit se produire naturellement, et il se trouve qu’avec Denis, ça s’est produit très, très rapidement et naturellement.»

Asking Alexandria - The Black

« Cet album nous a permis de déballer tout ce que nous avions sur le cœur. »

The Black est le nom du quatrième album d’Asking Alexandria qui s’apprête à voir le jour et, à en croire le guitariste et compositeur principal, l’apport de Denis n’y a pas été négligeable : « Il était là pendant tout le processus et m’a vraiment, vraiment poussé dans mes retranchements. Je montrais une idée à Denis et il était là : ‘Je t’ai déjà entendu faire mieux !‘ Ça peut paraître frustrant mais en fait, c’était un mal pour un bien, car il me poussait à créer quelque chose d’encore meilleur que ce que j’étais capable de faire de moi-même à l’époque. » Exit les compromis pour satisfaire un chanteur qui rechignait lorsque la musique devait trop agressive, au contraire, Ben Bruce se dit satisfait de l’attitude constructive et positive de son nouveau frontman.

En tout et pour tout, The Black a été composé sur une période de deux ans. Mais à l’arrivée de Denis et avec la nouvelle dynamique du combo anglais, une grande partie de ce qui avait été composé avant a purement et simplement été bazardé, excepté « un faible pourcentage qui a effectivement été utilisé ». « C’est le jour et la nuit, c’est comme deux groupes différents, » nous explique le guitariste, « cet album, The Black, est beaucoup plus énergique et passionné, c’est certain. Lorsqu’il y avait une section heavy dans une chanson, nous nous sommes assurés qu’elle soit putain de heavy ! Idem s’il y avait une partie plus triste. Nous avons donné tout ce que nous pouvions pour chaque section de chaque chanson. Alors que les trucs que nous avions écrit avant ça, ça sonnait un peu comme du Avenged Sevenfold merdique ! [Petits rires] » A ce titre, pour décrire l’album, le groupe parle non seulement d’influences de groupes plutôt modernes, comme Avenged Sevenfold et Slipknot, mais également, de façon plus surprenante, de hard rock plus old school comme Guns N’ Roses et Van Halen : « En fait, c’est quelque chose qui nous influence depuis le premier jour. Il se peut que ce ne soit pas tout suite évident, ce n’est pas comme si nous sonnions comme un groupe de rock n’ roll des années 80, mais nous avons clairement pris l’amour, la vie et la passion du rock n’ roll pour les balancer de tout notre cœur dans les chansons. »

Au niveau des thématiques, l’album parle de sujets plutôt sombres mais avec ce sentiment de surmonter l’adversité, comme le groupe a pu lui-même le faire, et qu’on retrouve dans des titres comme « I Won’t Give In » ou « We’ll Be Okay ». « L’album évoque pas mal de merdes que nous avons traversé dernièrement. En fait, oui, il y a des moments dans cet album qui parle de Danny et son départ mais il y a aussi plein d’autres choses et de circonstances qu’ont vécus chaque membre du groupe durant ces trois ou quatre dernières années – il y a eu le décès de notre technicien guitare ou, à titre personnel, mon divorce. Donc tout ceci nous a marqué et impacté, et donc nous avons écrit à propos de tout ça. Cet album nous a permis de déballer tout ce que nous avions sur le cœur. » Un état d’esprit résumé de façon plus métaphorique par l’illustration de l’album : « Pour moi, c’est une œuvre d’art, du genre qui passera l’épreuve du temps, » la décrit Ben Bruce, « Pour faire simple, ça évoque le fait de regarder la mort en face, de surmonter ses peurs et de dire ‘non, tu ne vas pas m’anéantir.’ » Une idée simple à laquelle tout le monde peut s’identifier. Car c’est avant tout ce que cherche à faire Asking Alexandria avec The Black, un album voulu authentique et chargé en émotions fortes, et qui parlera aux fans à travers les temps difficiles qu’ils ont eux-mêmes vécus.

Interview réalisée par téléphone le 19 février 2016 par Philippe Sliwa.
Texte : Nicolas Gricourt.

Site internet officiel d’Asking Alexandria : www.askingalexandria.com



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