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Chronique Focus   

Asylum Pyre – Call Me Inhuman


Par définition, le concept de « groupe à chanteuse » est nul et non avenu. Il revient en effet à mettre dans le même panier des formations aussi diverses que Nightwish et Arch Enemy. Et pourquoi pas les Pussycat Dolls tant qu’on y est ? Et puis, a-t-on déjà entendu parler de « groupe à chanteur » ? Mais que les fanas de la valse des étiquettes se rassurent, Asylum Pyre pourrait s’en voir coller une tripotée : power speed électro pop metal progressif avec des touches tribales. Et des influences celtiques aussi ? Y’en a… Pour son cinquième album, le second enregistré avec la vocaliste Oxy Hart, le groupe a choisi de nous emmener au cœur de l’union des « fighters » dans un univers pré-apocalyptique, en poursuivant son concept qui traque l’évolution des humains de nos jours jusqu’en 2062. Une façon peut-être de repousser encore un peu plus ses frontières musicales et de s’autoriser à aborder de nouvelles influences.

Il ne faut pas attendre plus loin que les trente premières secondes du premier morceau (« Virtual Guns »), pour se retrouver plongé dans une atmosphère tribale électrique. Une envie de hurler avec les loups, ou même de danser avec eux. Le refrain met les choses en place. Véritable tatouage pour le cerveau aux accents power metal renforcés, il possède une mélodie diabolique. Le décor est planté mais les premières touches de clavier qui introduisent « Fighters », le second morceau, surprennent. Les arrangements typiques du heavy mélodique, les chœurs épiques bodybuildés, les échanges entre les envolées lyriques d’Oxy qui monte haut et fort dans les gammes, et le chant plus guttural du guitariste Jae donnent du relief et de la percussion à ce titre qui a toutes les allures d’un hymne. En balance entre le Helloween et Nightwish pour les perdus en mal de repères, mais c’est tellement réducteur… Si « The True Crown » montre le côté le plus heavy de la formation notamment au niveau des guitares saccadées, il possède lui aussi un refrain catchy qui intervient comme une signature. On n’est pourtant pas au bout de nos surprises. La preuve : plus loin, sur « Happy Death Day », une intro piano voix nous embarque vers un univers jazzy bluesy. Etonnant, voire déroutant d’entendre une chanteuse lyrique aussi à l’aise dans ce registre. Un peu comme si on se retrouvait piégé dans l’ascenseur au look feutré d’un hôtel de luxe. Vingt secondes plus tard, les portes s’ouvrent sur des riffs speed classiques et on revient en terrain connu. L’occasion au passage de souligner l’efficacité de la rythmique, très en place, et qui ne donne pas, comme c’est parfois le cas chez certains groupes, l’impression d’assister à une course de vitesse bordélique entre les différents musiciens. La musique, ce n’est pas le tiercé : mieux vaut arriver ensemble sur la photo finish !

Sérieux et appliqué, Asylum Pyre sait vraiment varier les plaisirs. Il y en a pour tout le monde : de l’emphatique « There I Could Die » qui a parfois des airs d’opéra moderne au rhapsodien et speedé « The Nowhere Dance » en passant par l’entraînant « A Teacher A Scientist A Diplomat » dont le couplet flirte (de loin) avec le reggae, le tourmenté « Underneath Heartskin » et « Joy », une pièce de plus de six minutes à multiples rebondissements, on est tenu en haleine de bout en bout. Et puisque la vérité est au bout du couloir, l’album s’achève en beauté et mélancolie sur « Call Me Inhuman », qui reprend la mélodie du premier morceau dans une version acoustique et crépusculaire avec un piano et une cornemuse très présents. Le tout caressé par les deux voix, féminine et masculine, en accord total et qui terminent en douceur.

Il aura donc fallu quatre longues années au groupe pour donner naissance à Call Me Inhuman. Et ça se sent car le travail est énorme, fouillé, abouti tant au niveau de la production, claire, puissante et qui fourmille d’astuces en tout genre que de la composition. Les douze titres multiplient les plaisirs tout en faisant preuve d’une identité remarquable (oui, comme pour les maths). Alors « groupe à chanteuse » ? « Groupe français » ? Franchement, on s’en fout ! Tant que c’est bon…

Clip vidéo de la chanson « There, I could Die » :

Clip vidéo de la chanson « Fighters » :

Lyric vidéo de la chanson « The Nowhere Dance » :

Clip vidéo de la chanson « Virtual Guns » :

Album Call Me Inhuman, sorti le 24 mars 2023 en indépendant. Disponible à l’achat ici



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