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Chronique Focus   

At The Drive-In – In·ter a·li·a


At The Drive-In était au sommet de sa popularité en 2001 lorsqu’il avait décidé d’entrer dans un hiatus de plus en plus long, qui s’est transformé en une quinzaine d’années d’absence quasi-intégrale (une pseudo-réunion en 2012, rapidement avortée). Ceux qui se souviennent de Relationship Of Command (2000) savent pourtant que le groupe avait marqué son temps, pratiquant une musique post-punk novatrice, illustrant des paroles obsédées par la paranoïa politique et les considérations philosophiques désordonnées. At The Drive-In c’était aussi des lives survoltés, propices à l’exténuement, l’une des raisons de l’arrêt du groupe. Malgré la dissolution de The Mars Volta en 2013, la précarité d’un retour de la formation d’El-Paso, notamment dûes aux relations complexes entre le chanteur Cedric Bixler-Zavala et le guitarise Omar Rodriguez- López, fait que c’est avec une certaine surprise que l’on accueille désormais le quatrième effort d’At The Drive-In intitulé In·ter a·li·a après 17 ans de silence. Une nouvelle fois, At The Drive-In s’illustre dans une période où la musique rock n’a plus l’audience commerciale d’antan, plus la même popularité. À l’instar de l’année 2000, At The Drive-In fait fi du contexte et arrive à se hisser au niveau de sa réputation. À peu de choses près.

Autant l’annoncer d’emblée, In·ter a·li·a peinera à pleinement convaincre les aficionados du groupe qui auront encore en mémoire l’un des albums stratosphériques de l’an 2000. Pourtant, ne pas accorder l’attention que le nouveau disque mérite serait fort dommageable. On retrouve les éléments caractéristiques d’At The Drive-In, à savoir la voix décharnée, parfois nasillarde de Cedric Bixler-Zavala, capable d’osciller entre refrains mainstream (le hit « Incurably Innocent ») et passages plus progressifs, expérimentaux à l’image des voix presque parlées de « Continuum ». Le guitariste Omar Rodriguez- López fait preuve de l’ingéniosité qu’on lui connaît malgré l’absence de son comparse Jim Ward, remplacé par Keeley Davis ; In·ter a·li·a a son lot de refrains mélodiques et d’arrangements loufoques (« Holtzclaw »), presque progressifs, supportés par les changements de tempo frénétiques de Tony Hajjar. À ce titre « Hostage Stamps » fait naître une certaine nostalgie, ce qui faisait tout le charisme d’At The Drive-In opère et nous fait dire qu’avec In·ter a·li·a, le groupe a de quoi perpétuer son discours. Seul le très posé « Ghost-Tape NO.9 », loin d’être médiocre, pourra en laisser dubitatifs, malgré des airs de Pink Floyd et du « No Quarter » de Led Zeppelin. Il a toutefois le mérite de montrer un At The Drive-In sous une facette moins fulgurante.

En réalité, la force d’In·ter a·li·a n’est pas dans ce qu’il restitue de la tradition musicale d’At The Drive-In perdue depuis 17 ans. Si l’on fait fi des précédents efforts du groupe, In·ter a·li·a livre un condensé de titres d’une très grande efficacité aux refrains accrocheurs. At The Drive-In conserve cette identité punk à l’instar d’un « Torrentially Cutshaw ». Elle n’est simplement plus aussi exacerbée. Le groupe lorgne vers ce que d’autres formations ont produit, justement en s’inspirant de la formule d’At the Drive-In d’alors, tel Arctic Monkeys. Il y a une forme d’adoucissement qui pourrait s’apparenter à la trajectoire musicale de The Strokes. Lorsqu’on prend In·ter a·li·a de manière indépendante, la formule fonctionne très bien. Le bât blesse légèrement lorsqu’on le replace dans la discographie d’At The Drive-In. Le talent est inaliéné, l’alchimie présente. In·ter a·li·a ne décolle pourtant jamais vraiment.

Il ne faut pas bouder le plaisir de recevoir un nouveau disque d’At The Drive-In au terme d’un silence aussi long. In·ter a·li·a possède une pléthore de qualités et coche toutes les cases qui faisait des Texans l’un des groupes phares de la scène post-punk. Il réussit presque l’exploit de répondre entièrement aux attentes peut-être exagérées. At The Drive-In se montre toutefois plus contenu, l’expérience et le poids des années ont eu leur mot à dire. Après tout, son public aussi a grandi. In·ter a·li·a ne reprend pas là où Relationship Of Command avait laissé les choses, ce qui aurait été illusoire. Il reste néanmoins l’œuvre d’un groupe qui inscrit une recette éprouvée dans l’ère du temps de fort belle manière, à défaut de la dépasser comme autrefois.

Clip vidéo de la chanson « Hostage Stamps » :

Lyric vidéo de la chanson « Incurably Innocent  » :

Lyric vidéo de la chanson « Governed By Contagions » :

Album Amber Galactic, sorti le 5 mai 2017 via Rise Records. Disponible à l’achat ici



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