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Le Blog Du Doc   

Attention : cet article est 100% exclusif !


Loin de moi l’idée de vouloir donner des leçons. Je le précise d’emblée au début de cet article parce que nos détracteurs diront encore à la lecture de ce blog qu’on est toujours aussi « péteux », qu’on la « ramène » et qu’on est « prétentieux ». Bon, en même temps, j’accepte toutes les critiques, fondées comme absurdes, car ça fait clairement partie du jeu ! RM et ceux qui composent son équipe font partie d’un média public et à ce titre nous sommes constamment épiés, critiqués, détestés, moqués et en parallèle de tout cela nous restons appréciés, soutenus, et surtout écoutés et lus, par un grand nombre de personnes (d’ailleurs de plus en plus important) ce qui reste, bien entendu, l’essentiel. Un média n’étant absolument rien sans son public.

De toute façon, la minorité qui s’effraie de notre manière de faire aura beau continuer à hurler à plein poumons « qu’un beau jour : Radio Metal paiera son arrogance ! » elle fera toujours moins de bruit que les dizaines de milliers de personnes qui connaissent, suivent et/ou apprécient notre façon de voir le monde du metal (mais pas que) et de partager son actu.

Et puis c’est bien normal que certains nous détestent, que certains me détestent, parce qu’au final on critique tellement de choses (les comportements, les internautes, les médias etc.) qu’il est bien normal que des gens ne nous aiment pas ! Par ailleurs, cela fait des années que je partage mes ressentis dans ce blog hebdomadaire où je parle des autres et de moi-même et je sais bien que, rien que sur le principe, le fait d’avoir l’outrecuidance de parler de soi est considéré par certains comme une forme de prétention. Donc si les dés sont pipés dès le départ pourquoi vouloir débattre ?

Mais enfin, tout cela a probablement peu d’importance et aujourd’hui je voulais surtout vous parler du principe d’exclusivité et de sa perte de sens dans les médias. Donc attention : billet exclusif !

Quand on parle d’un mot, on s’intéresse à sa définition. En voici donc deux :

Exclusivité : nom féminin.
Sens 1 – Droit exclusif de vendre, de produire un produit, de publier un article… [Commerce].
Sens 2 – Produit vendu et exploité par une seule firme [Commerce].
Sens 3 – Information donnée en premier. Synonyme : Scoop.

Exclusif : adjectif.
Sens 1 – Qui appartient à une seule personne par privilège. Exemple : Droit exclusif.
Sens 2 – Qui exclut tout ce qui est étranger. Exemple : Un amour exclusif.
Sens 3 – Absolu dans ses opinions… Exemple : Un caractère exclusif.

Une exclusivité, comme le montrent les définitions ci-dessus, est un privilège. Un privilège considéré comme exclusif, c’est-à-dire qui appartient à une seule personne donc qui exclut tout ce qui est étranger. En tant que média, une exclusivité est un contenu éditorial (information, mise en avant spéciale etc.) partagé uniquement par le média en question. Après, les médias peuvent également se battre pour sortir des pseudo-exclusivités en premier mais souvent ça tourne au ridicule.

Par exemple, quand Jamiroquai avait annulé son concert prévu le jeudi 24 mars dernier à Lyon, tous les médias locaux ont commencé à balancer des infos sur leur site internet pour dire « Exclusif : le concert de Jamiroquai à Lyon ce soir est annulé ! ». Comme si le partage de cette info était exclusif alors que, si on en revient à la définition du terme, il ne l’est pas car tout le monde l’avait : l’organisateur du concert ayant déjà renseigné la plupart des médias importants (dont RM) qui l’avait contacté pour en savoir plus.

Là c’est donc la course au scoop pur et dur (qui fait aussi partie de la définition de l’exclusivité, mais a-t-elle beaucoup de valeur ?) qui est recherchée pour être le premier, une course assez pathétique (en tout cas sur ce sujet précis) car l’objectif est de valoriser son média en faisant croire à son public qu’il lui propose du contenu qu’il ne retrouvera pas ailleurs et/ou qu’il est le premier à dévoiler. Alors que, dans ce cas précis, tous les médias avaient l’info et l’auront donc finalement sortie en même temps avec cette mention « exclusive » qui n’avait vraiment aucun sens ! Si ce n’est de faire du (faux) buzz…

Une exclusivité : c’est un contenu précis que les autres médias ne peuvent pas proposer à leur public et c’est ce qui participe en toute logique à la différenciation entre médias. Le but n’est pas d’être le premier à s’entretenir avec quelqu’un mais d’être le premier à créer de l’information que les autres médias n’ont pas. La base, c’est la différence de contenu.

Je vais vous donner un autre exemple orienté sur Radio Metal pour que vous saisissiez encore mieux l’idée.

Quand on enregistre le concert de Front Line Assembly, tout est du fabriqué Radio Metal de A à Z. On a l’idée, il y a négociation avec le management du groupe, un ingé-son professionnel se charge de la captation sur le lieu du concert et derrière on diffuse le concert sur l’antenne Radio Metal et sur son site. Il n’y a pas d’autres médias « sur le coup », nous sommes donc les seuls à proposer ce contenu à nos auditeurs et lecteurs.

Là oui, en effet, on peut parler de « contenu exclusif ».

Mais quand je vois que d’autres médias metal se gargarisent de faire Iced Earth ou Pain Of Salvation en interviews « exclusives » alors que ces entretiens n’ont rien d’exclusifs (ou d’inédits) car ces artistes sont également interrogés par d’autres médias : il y a un vrai côté ridicule ! Et pour cause, ces groupes sont proposés par leurs labels en interviews à TOUS les médias ! C’est quand même un comble de lire que des entretiens pareils sont des exclus alors qu’il n’y a absolument rien d’exclusif dans le fait de les réaliser et encore moins dans le contenu des infos présentes dans ces fameuses interviews ! Sans compter que, soit dit en passant, l’interview de Pain Of Salvation susmentionnée a été mise en ligne plus de deux mois après celle publiée dans nos pages. C’est dire l’absurdité du terme « exclusivité ».

Après, encore une fois, ce sont des erreurs de jeunesse médiatique car tous les médias sont pareils : quand ils voient qu’ils ont une info qu’ils jugent intéressante ils veulent faire du buzz dessus, en faire leurs choux gras en communiquant beaucoup etc. Parce qu’il est normal et logique de vouloir dire à ses lecteurs « Regardez les mecs ce qu’on vous propose ! Regardez comme on travaille bien, comme on fait plein de choses ! C’est bien non ? Vous nous aimez hein ? » mais, malgré tout, un média d’envergure évite de prendre son public pour une tripotée d’imbéciles.

Et si j’en parle moi-même en toute décontraction c’est que, par le passé, je ne pense pas que Radio Metal ait toujours été irréprochable là-dessus par ma faute. Car trop enthousiaste sur notre contenu je voulais parfois mettre en avant le terme « exclusif » mais mes collègues, Spaceman et les autres, se sont empressés de me recadrer en me disant « Mais arrête tes bêtises y’a rien d’exclusif là-dedans ! » et la plupart du temps ce n’est pas sorti… enfin j’espère !

Mes collègues avaient bien raison car dire qu’une interview ou qu’une info est exclusive alors qu’elle ne l’est pas est une contrevérité. Or, la base d’un média, c’est bien au contraire de se battre pour la vérité. Certains considéreront peut-être que je joue sur les mots mais sûrement pas car le journalisme est une activité qui repose justement sur le sens des mots. Et c’est leur pertinence, le bon sens de leur utilisation qui fait la différence entre les médias crédibles et ceux qui ne le sont pas.

Il faut que les journalistes, ou les apprentis journalistes, gardent en tête qu’un média ce n’est pas brasser du vide parce qu’on a du contenu, caractérisé à tort comme « exclusif », à valoriser. Une exclusivité est un privilège qu’il faut généralement aller chercher. Une exclu : il faut souvent se battre pour l’obtenir. C’est pour cette raison que le fait d’en avoir des vraies montre que le média en question est capable de lutter et de tenir la cadence infernale que représente la course au contenu. Une course pour la bonne cause mais qui se doit d’être effectuée avec les bonnes armes, avec de la justesse dans le propos.

La majorité du public metal, malgré ce qu’on peut croire (!), n’est pas qu’un idiot et connaît très bien les médias focalisés sur notre genre musical capables de proposer du contenu intéressant et parfois exclusif. Alors je crois que, par expérience, il est nécessaire de savoir se taire et de ne pas trop en faire. Et ce même si c’est parfois délicat car les tentations sont nombreuses.

Mais respecter son public et savoir préserver l’image de son média fait aussi partie du travail journalistique.

Le terme « exclusif » est sans cesse galvaudé par les médias et c’est pénible.



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  • Super Laura ,sur radio metal !!! Je vais lui dire elle va halluciné et pour l’avoir vu en vrais elle a bien les plus belles de tout les temps

    [Reply]

  • Les… Plus belles fesses du monde ?!
    C’est quoi leurs critères ?

    [Reply]

    Metal'o Phil/RM

    Ce sont probablement des mecs qui ont déjà vu des paires de fesses. Du coup, ils ne sont pas en mesure d’avoir un jugement objectif, c’est logique.

  • Encore une fois, un article « exclu RM » et pertinent qui en plus fait office de dictionnaire, la grande classe Doc’ !

    [Reply]

  • Dans l’état actuel du webzinat Metal et de la déferlante d’information(s) qui découle du net par la biais des des artistes eux-même (twitter, facebook…), des labels, des chargés de promo etc., ça fait belle lurette qu’on ne peut plus parler d' »exclusivité ».
    A la limite, on pourrait parler de « primeur » quand un média annonce une info avant les autres. Info qui sera reprise quelques minutes plus tard tout au plus par un autre et ainsi de suite (exemple : la mort de Dio).
    Mais bon, on s’en fout un peu de l’exclu (ou pas), ce qui est important c’est l’info en elle-même et l’importance qu’on veut bien lui donner.
    Si un webzine veut ajouter dans tous ses articles la mention « exclusivité », grand bien lui fasse ! On s’en fout un peu en fait. Les internautes ne sont pas couillons au point de croire que cette info est inédite et qu’ils sont les seuls à l’avoir.
    Alors oui, certains webzines aiment bien mettre le terme « exclusivité » à toutes les sauces… sont-ils arrogants pour autant ? Pas sûr. Sont-il mauvais ou de piètre qualité ? Pas sûr non plus.
    Ils essayent sans doute de faire venir des lecteurs sur leurs sites. Est ce un mal ? Une tromperie ? Non, ils font ce qu’ils pensent utiles pour « légitimer » et donner une importance à leur travail (exemple : une interview lors d’une journée promo).
    Au final, l’internaute peut y trouver son compte (ou non) même si ce n’est pas une véritable « exclusivité ».
    En gros, on en a rien à foutre qu’il y ait le terme « exclusivité » ou non. Le principal c’est le contenu.

    [Reply]

  • « qu’il est le premier à dévoilé » => dévoiler
    (vers le milieu de l’article)

    [Reply]

    Doc'

    Merci

  • Le doc? Tu rock! Heureusement qu’il ya RM pour rattraper le niveau des candidats involontaires au No Comment!

    Bref tres bon article, bien ficelé! Felicitation!

    [Reply]

  • Pour notre part (Metalorgie) on évite tout simplement d’utiliser le terme exclusif, même quand on a quelque chose qui l’est.
    Ca fait vendeur à la criée je trouve, et surtout que quasi rien n’est exclusif (sauf cas bien précis comme le live dont vous causez); mais même là je ne vois pas l’intérêt de l’indiquer, au final on le sait.

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