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Metalanalyse   

Avantasia ou l’histoire sans fin ?


Alors qu’il avait pour projet de ne pas renouveler l’aventure Avantasia suite à la sortie de Age Of The Joker avec Edguy en 2011, Tobias Sammet revient en ce début d’année 2013 avec un petit frère à la doublette The Wicked Symphony et Angel Of Babylon sortis tous deux en 2010 et concluant la Wicked Trilogy initiée par The Scarecrow. Hyperactif sur scène comme dans ses différents projets musicaux, Sammet ne pouvait conclure cet opéra rock qu’est Avantasia aussi facilement. Tobias Sammet ouvre donc avec son nouvel album, The Mystery Of Time, un troisième volet à l’histoire du groupe.

Dans l’esprit de son géniteur, Avantasia n’est plus un simple projet quelque peu fantasque réunissant quelques unes des ses idoles mais bel et bien une entité vivante devenu imposante au fil du temps, par son succès et les nombreux artistes qui y ont participé. Pourvu d’une ligne directrice et d’une courbe d’évolution propres, Avantasia est toujours tourné vers de nouvelles choses comme le précisait déjà Tobias Sammet en 2010 : « Les racines, c’est bon pour les imbéciles qui cèdent à ceux qui leur disent qu’ils devraient y retourner. Je ne veux retourner nulle part : je suis passé par là, pourquoi vouloir y retourner ? » Cependant, pour cet ultime opus que devait être The Wicked Symphony/Angel Of Babylon, Tobias Sammet ne souhaitait avoir aucun regret en réalisant là l’accomplissement de toute une vie et ainsi clôturer l’aventure. Mais pour un artiste aussi productif et actif que lui l’accomplissement d’une vie n’est-il pas de pousser chacun de ses projets artistiques encore et toujours plus loin ?

Alors que la précédente doublette se voulait synthétique après dix ans de carrière, The Mystery Of Time, lui, ouvre une nouvelle histoire en reprenant les bases intrinsèques à Avantasia. Un heavy propret, à la production léchée, aux contours quelque peu tape-à-l’œil. Des titres mid-tempo où les mélodies vocales et la variété des timbres sont au centre de l’attention, minorant de fait l’importance des riffs pourtant bel et bien présents. Sur ce point, Tobias Sammet ne s’écarte pas de son chemin, brassant ses vieilles influences power/speed metal qu’Avantasia partage avec Edguy. Cependant, The Mystery Of Time se veut plus grandiloquent. Ses imposantes orchestrations, notamment sur l’introduction de « Spectres » ou sur « Black Orchid », lui donne plus d’envergure encore que ses prédécesseurs. Ainsi, mû par les années, Avantasia tend plus encore vers l’opéra-rock qui le singularise, basculant presque vers la comédie musicale avec des titres tels que « Sleepwalking » et « The Great Mystery » qui, pour ce dernier, rappelle (vers les huit minutes) grandement le « Faust » de Bill Finley dans Phantom Of The Paradise de Brian de Palma. On peut aussi constater un côté rétro dans certains titres tels que sur « The Watchmakers‘ Dream », influencé par les années 70 grâce à la basse – notons que Sammet est aussi bassiste à l’origine – rappelant celle de John Entwistle de The Who – groupe qui, justement, a popularisé le concept d’opéra rock (et l’orgue Hammond).

Paradoxalement, vu sous l’angle vocal, ce nouvel acte pourra apparaître plus épuré. The Wicked Symphony et Angel Of Babylon voyaient la présence d’un grand nombre d’invités de marque allant d’André Matos (ex-Angra), à Klaus Meine (Scorpions) en passant par Eric Singer (Kiss). The Mystery Of Time, lui, se révèle être le moins étoffé des albums d’Avantasia côté casting, l’histoire n’en réclamant pas davantage. Il offre une fois de plus énormément de place à Michael Kiske (ex-Helloween, Unisonic) – ami et idole de Tobias Sammet, absent d’un seul disque d’Avantasia : l’EP Lost In Space part I – chantant sur trois des dix titres : « Where Clock Hands Freeze », « Savior In The Clockwork » et « Dweller In A Dream ». Mais cet opus n’est pas pour autant vierge de grands noms qui n’avaient jusqu’alors pas encore été associés au projet. En tête : Joe Lynn Turner (ex-Rainbow, ex-Yngwie Malmsteen) dont la performance rappelle parfois étonnamment Jorn Lande, lui-même présent sur les précédent opus. On y retrouve également Biff Byford (Saxon), Eric Martin (Mr Big), Ronnie Atkins (Pretty Maids) ou encore l’éternel « rival » de Tobias Sammet, Arjen Anthony Lucassen, qui se fend d’une apparition à la guitare. Voilà de quoi continuer à entretenir la curiosité du public sur les performances et interactions de ces chanteurs et musiciens réputés.

The Mystery Of Time, titre représentatif de la quasi constante incertitude sur l’avenir du projet Avantasia, sonne, a priori, comme la Genèse d’une inspiration nouvelle. Une créativité qui, une fois de plus, prend de toute évidence racine entre rêves et réalité. Une histoire qui se décline comme un conte de fée intemporel qui, malgré son attrait fantastique, a été inspiré par les évènements de notre époque et de la société moderne. Comme n’importe quel conte pour enfants, qui souvent se présente comme la métaphore d’une dure réalité, remarqueront certains. A juste titre, car Avantasia semble de plus en plus se rapprocher de la grandiloquence des grandes œuvres de Walt Disney (on pense par exemple à Fantasia) et leur démesure. Le côté « kitsch » ou exagéré (caricatural ?) de quelques passages, comme ce cri de Michael Kiske sur « Where Clock Hands Freeze » que certains ne manqueront pas de juger ridicule ou ce duo FM dégoulinant entre Sammet et Cloudy Yang sur « Sleepwalking », ne font qu’accentuer un sentiment de super production faite avant tout pour divertir (un terme qui n’est pas forcément à prendre au sens péjoratif).

Voilà ce que prouve The Mystery Of Time : Avantasia n’aura de repos tant que son maestro y verra de nouveaux paliers à franchir. A moins qu’il ne finisse par se retenir, non pas par décision mais naturellement par instinct, en sentant venir une limite qu’il ne saurait franchir. Mais un homme comme Tobias Sammet, qui a prouvé être capable de tout, a-t-il des limites ? Après tout, tout ceci n’est que de la musique. Pourquoi se priverait-il ? Déjà sait-on cette fois-ci que le maestro ne voit pas The Mystery Of Time comme le dernier

Par Alastor et Spaceman.

Album The Mystery Of Time, sortie le 30 mars 2013 via Nuclear Blast



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