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Interview   

Avenged Sevenfold sur le devant de la scène


Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Avenged Sevenfold sait se faire remarquer et parvient toujours à s’arranger pour qu’on parle d’eux. Une nouvelle preuve avec la sortie surprise de The Stage son nouvel et septième album, annoncé en grandes pompes la veille lors d’une performance live sur le toit de la Capitol Records Tower, retransmise en direct sur internet en 360°. De quoi briser les petites habitudes promotionnelles et ses faux-suspense ennuyeux. « Le monde du rock et du metal […] aurait bien besoin d’un coup de fouet, » nous dit le guitariste Synyster Gates, et c’est ce que les américains se sont efforcés de faire.

Mais si Avenged Sevenfold fait aussi parler de lui, et heureusement, c’est pour sa musique, avec un album thématique sur la science et l’évolution technologique, avec des questionnements de plus en plus récurrents de nos jours, entre inquiétude et fascination. Un album qui revient aux élans créatifs libres et pleins de virtuosité, ayant toutefois appris de l’expérience Hail To The King (2013). Le guitariste, qui n’hésite d’ailleurs pas à répondre aux accusations de plagiat qui avaient entaché ce précédent opus (même un certain Robb Flynn s’y était mis), nous parle donc de leur démarche, autant au niveau du business qu’artistique.

« Je suis un gars et je peux avoir accès à plein de porno, mais puisqu’il y en a tellement, inversement, ça ne t’excite plus autant. Je sais que c’est une analogie vraiment stupide et je regrette de la faire, mais je pense que c’est un peu similaire. La musique, c’est du porno ! »

Radio Metal : Vous avez sorti The Stage sans prévenir, surprenant tout le monde et allant à l’encontre des pratiques habituelles de l’industrie de procéder à trois mois de montée en puissance promotionnelle. Quelle déclaration aviez-vous envie de faire en procédant ainsi ?

Synyster Gates (guitare) : Je ne sais pas s’il y avait une quelconque déclaration. Nous voulions vraiment juste faire quelque chose d’unique. Je pense que nous avons tenté un paquet de choses différentes par le passé et là, nous pensions que ça emballerait bien plus les gosses de faire ça que six mois de petites promotions, avec de plus petits trucs, comme nous avions déjà essayé avant. Ça marchait mais c’est une époque différente. C’est une autre période où il est vraiment palpitant d’essayer des choses nouvelles et différentes. Avec l’avènement des réseaux sociaux, tout le monde sait ce que tout le monde fait à tout moment, et c’est un défi d’essayer de dire : « Hey, nous allons essayer de nous tenir à l’écart des écrans radars pendant aussi longtemps que possible avec ceci et voir ce que nous pouvons faire. Ce serait vraiment choquant si nous y parvenions ! » Et j’ai le sentiment que nous y sommes parvenus et c’était excitant pour nous tous !

Penses-tu que l’industrie actuelle ait besoin d’être un peu secouée ?

Le monde du rock et du metal, ouais, je pense qu’il aurait bien besoin d’un coup de fouet. Je pense que plein d’artistes pop et hip-hop sont en train de trouver des solutions pour contourner les choses et on vit à une époque où cette musique très populaire, et probablement qu’elle le sera toujours ; la pop a toujours été populaire, tout ce qui « populaire » est pop, je suppose. Donc ils font les choses vraiment très, très bien. Je pense, malheureusement, que parfois ça se résume à l’argent. Lorsque les gros groupes et autres ont des représentants de labels et de supers producteurs qui veulent travailler avec eux, alors ils se retrouvent dans des environnements vraiment créatifs, ils ne sont pas inquiets de savoir comment se payer un bon studio, comment se payer de bons sons et des instruments inspirants sur lesquels travailler, et nous sommes simplement un groupe qui a vraiment beaucoup de chance, nous sommes un peu l’un des derniers Mohicans du metal… Avec la miséricorde et la foi que notre label actuel, Capitol Records, place en nous, les gens nous ont donné de l’argent pour être créatifs, et je pense que tous les groupes les plus grands et populaires ont toujours eu de supers producteurs et de supers expériences de studio. Ça coûte beaucoup d’argent, et il n’y a pas beaucoup d’argent dans la communauté metal aujourd’hui.

Et penses-tu que les gens ont perdu le sens de l’excitation qui vient en découvrant l’album le jour de sa sortie, comme c’était le cas il y a vingt ou trente ans ?

D’une certaine façon, ouais. Je pense qu’il y a tant de choses là-dehors et parfois tu te retrouves avec une surcharge sensorielle. Tu as accès à tout ce que tu veux. Tu sais, je compare un peu ça au porno. Lorsque j’avais treize ans, la dernière chose qui pouvait m’ennuyer était le putain de porno lorsque je ne pouvais pas en trouver pendant un an et demi et puis soudainement, je tombais sur un putain de magazine porno. Et maintenant, il y a [du porno partout], un magazine me fait chier et tu peux avoir accès à tellement de putains de vidéos, tu es là : « Putain, mais qu’est-ce que je fous là ? » C’est juste ridicule et tu n’en as rien à branler. Je suis un gars et je peux avoir accès à plein de porno, mais puisqu’il y en a tellement, inversement, ça ne t’excite plus autant. Je sais que c’est une analogie vraiment stupide et je regrette de la faire, mais je pense que c’est un peu similaire. La musique, c’est du porno !

Les ventes de The Stage dans sa première semaine ont été les plus basses parmi tous les albums d’Avenged Sevenfold depuis City Of Evil. M. Shadows a écrit un post sur Facebook pour répondre aux médias qui qualifiaient l’album de « déception commerciale ». Penses-tu que l’industrie soit trop étroite d’esprit et trop focalisée sur les ventes immédiates ?

Ouais, je pense que c’est une réaction naturelle, mais notre label comprend quelle est notre intention. Notre intention était… Notre premier single faisait neuf minutes, c’était une chanson de plus de huit minutes et demi, ça ne fonctionne pas à la radio ! Et nous n’en avions rien à foutre ! Nos fans voulaient entendre, et nous voulions que nos fans entendent, la chanson la plus emblématique de l’album, et c’était un choix évident pour nous. Ce n’était pas une chanson de trois ou quatre minutes. C’est un putain d’album de dingue, alors donnons leur un premier single de dingue ! Donc nous avons tout fait pour nos fans. Et maintenant, lorsque le single sera arrivé en bout de course et que plus personne ne le jouera, que tout le monde en aura marre, alors nous nous intéresserons à certains des trucs qui sont plus accessibles pour les radios. Nous n’avons jamais été un groupe qui composait pour ça, mais ensuite, nous avons eu quelques gros hits par le passé, et je crois véritablement que nous avons de très grandes chansons [sur cet album avec du potentiel radiophonique]. Et si ce n’est pas le cas, nous n’en avons rien foutre ! Car nous continuons à jouer pour de plus en plus de gens, nous avons de plus en plus de fans, les gens, nos gamins, répandent la bonne parole comme personne. Les croisades chrétiennes, ce n’est rien en comparaison de nos putains de fans ! Ces gamins sont putain de malades ! Et c’est tout ce qui compte pour nous. Nous voulons juste ce que nous avions avant avec nos groupes préférés, comme avec Metallica, c’était comme si nous étions impliqués dans quelque chose de spécial, tu étais dans une famille ! Et ça n’avait rien à voir avec un putain de succès en radio, mais lorsque les choses évoluent vers une nature et une magnitude indéniable, alors les radios entrent en jeu et alors on te qualifie aussi de pop et ce genre de conneries, ce qui est génial ! Putain, je veux ça, mais c’est un résultat annexe, nous ne nous sommes jamais focalisé là-dessus, et nous avons toujours décidé, avec chaque album, pourquoi changer maintenant ? Putain, mais pourquoi essayer de réparer quelque chose qui n’est pas cassé ? Donc nous sommes à fond avec nos fans qui nous ont très bien servis et nous avons le sentiment que nos fans sont très bien servis, et notre relation est comme aucune autre dans le monde entier entre un groupe et une fanbase, c’est ce que nous ressentons.

« City Of Evil, c’était vraiment moche […]. C’est là que j’ai vraiment ressenti le plus de résistance au groupe, à cette époque. Et maintenant, avec l’eau qui a coulé sous les ponts, c’est devenu le sommet du développement du groupe aux yeux de plein de monde. »

Les chansons sur Hail To The King étaient très efficaces et plus directes, alors qu’avec The Stage, vous êtes revenus avec plus de virtuosité, de parties complexes, des mélodies plus étranges et des structures progressives. Est-ce que vous avez cherché à faire un album qui serait davantage un challenge pour vous et ceux qui l’écoutent ?

Eh bien, Hail To The King était davantage un challenge parce qu’évidemment, ce n’est pas la meilleure représentation de qui nous sommes en tant que groupe, mais c’était un grand défi de composer ça, composer un style de chanson en quatre minutes et puis se retrouver coincé avec un point, tu dois rester dans cette atmosphère… Cet album représentait un incroyable challenge à écrire ! C’est beaucoup plus facile pour nous de balancer tout ce qui nous tombe sous la main dans une chanson et ensuite retirer les mauvaises parties, à faire un genre de reverse engineering sur une chanson, c’est un peu comme ça que nous travaillons. Donc cet album s’est fait beaucoup plus facilement et c’était une bouffée d’air frais. Nous avons Hail To The King, que nous trouvions bien plus focalisé sur la composition, et nous pensons avoir fait du très bon boulot ! Et nos fans qui se fichent un peu de [ce que nous pensons], ont très bien accueilli l’album. Avec celui-ci, nous voulions vraiment revenir à exactement qui nous sommes mais en apportant l’approche de composition ciblée de Hail To The King. Nous croyons que la composition sur Hail To The King était bien meilleure que les albums précédents qui n’avaient simplement pas ces qualités progressives et aventureuses hyper énergiques. Donc nous voulions mélanger la philosophie, pas le style de chansons, de City Of Evil, un peu du White Album, cette approche vraiment électrique et aventureuse, avec la composition ciblée de Hail To The King. Nous nous sommes énormément focalisés sur des mélodies vraiment fortes, nous avons creusé des concepts harmoniques… En gros, nous avons remué ciel et terre.

Même si cet album est plein de virtuosité, on dirait qu’il y a moins d’esbroufe pure dans ton jeu de guitare en comparaison d’albums passés. Est-ce que tu es arrivé à une meilleure compréhension, avec le temps, de comment ton jeu peut servir une chanson ?

Ouais, je pense que lorsque tu te développes en tant que compositeur, tu veux juste arranger un solo de la même façon que tu arrangerais une partie orchestrale ou une harmonie, tu veux que ça colle à la chanson. Et je pense que plus tu vieillis, plus tu as de l’expérience avec ça, meilleur tu deviens. Avec un peu de chance, le jus créatif [évolue], c’est ce qui se passe chez certaines personnes, tu te réinventes plusieurs fois et puis à soixante ans [petits rires] ou peu importe, tu ne composes simplement plus comme lorsque tu avais vingt ans. Mais je pense que tu ne peux jamais arrêter d’apprendre et acquérir des informations sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Je ne sais pas, à ce stade, ça semblait simplement naturel et j’essaie juste de laisser les chansons dicter ce que je joue, et je me suis encore plus éclaté avec cet album !

Hail To The King a fait face à de nombreuses accusations d’avoir emprunté un peu trop à d’autres groupes, à la limite du plagiat – comme « This Means War » qui ressemble à « Sad But Ture » de Metallica. Est-ce que tu comprenais ces réactions ? Penses-tu que vous ayez été un peu trop loin dans la mise en avant de vos influences ?

J’ai l’impression que si tu vas sur certains sites web en ce moment, les gens disent autant de merde, si ce n’est plus, à propos de cet album. C’est le truc le plus drôle au monde et nous en sommes tous coupables, moi-même autant que n’importe qui : lorsqu’on entend de la musique qu’on n’aime pas, on commence à haïr les gens. On voit des photos du putain de groupe et on est là : « Putain, ces mecs craignent un max ! Pourquoi est-ce qu’ils ont ce look ? Je parie qu’ils sont stupides, je parie que ce sont les pires putains de mecs qui soit, ils sont ci, ils sont ça. » Mais ce n’est que de la putain de musique ! Donc, pour ma part, nous avons entendu tellement de merde sur chaque putain d’album. City Of Evil, c’était vraiment moche, c’était même pire que Hail To The King pour nous parce que nous avons arrêté de crier à ce moment-là, et nous portions du putain de maquillage et un paquet de trucs de fou, nous faisions la bringue à fond, et nous étions très ouverts et francs sur notre style de vie, en gros, nous étions de jeunes mecs, donc nous disions à tout le monde d’aller se faire foutre… C’est là que j’ai vraiment ressenti le plus de résistance, je suppose, au groupe, à cette époque. Et maintenant, avec l’eau qui a coulé sous les ponts, c’est devenu le sommet du développement du groupe aux yeux de plein de monde. Ils regardent cet album et le comparent, et ils pensent : « Oh, enfin, ils font un autre City Of Evil, leur magnum opus ! » Ou peu importe. Et plein de gens qualifient cet album de magnum opus en raison de la composition qui est meilleure et les trucs plus aventureux qu’il contient. Donc ouais, je pense que les critiques se retrouvent absorbées dans certaines choses et comment nous sonnons, mais je sais que « This Means War » s’en est pris plein la gueule… Tout comme le reste de ce putain d’album. Les gens disaient que la chanson éponyme était un pompage d’AC/DC et ci et ça, et des trucs dont les groupes en question n’ont rien à foutre. Putain, tout a été fait ! Et le grand Kirk Hammett l’a dit lui-même : « Ouais, putain, qu’est-ce que font les groupes de blues ? La même chose ! C’est une connerie de les critiquer et en faire tout un plat, c’est ça le problème. » Et j’ai trouvé que c’était absolument brillant ! C’était sa réponse à quelqu’un qui lui posait la question au sujet de « This Means War ».

The Stage a été conçu en jouant les uns face aux autres et se mettant d’abord dans l’atmosphère et le feeling de la musique. Penses-tu que c’était un processus et un album plus spontanés en ce sens ?

Ouais, je pense que nous avons fait chaque chose que nous savions faire, plus un paquet de trucs que nous avons appris sur le tas. Il n’y avait vraiment pas qu’une manière d’aboutir ou finir cet album. Nous avons jammé différentes parties, comme « Paradigm », les couplets et les riffs là-dedans sont complètement des jams qui sont sortis spontanément sur le moment, et nous avons obtenu des choses vraiment uniques de cette façon et une approche un peu moins orthodoxe, surtout au niveau de la batterie. Brooks [Wackerman] a absolument apporté des choses sensationnelles. Et puis, nous avons passé de dures heures à nous concentrer uniquement sur les mélodies, et puis de dures heures à nous concentrer uniquement ne serait-ce que sur les arrangements orchestraux. Nous étions vraiment à fond sur chaque nuance de cet album, de sa conception. Donc nous avons utilisé toutes les techniques et puis quelques nouvelles que nous avons développées au cours du processus.

« Nous avons vraiment, pour la première fois, dit à notre batteur ‘tous les coups sont permis’. Tu sais, putain, nous aurions dû laisser The Rev se lâcher plus sur City Of Evil. »

Tu as mentionné le jeu de batterie, et en effet Brooks Wackerman fait vraiment un boulot formidable à la batterie. Est-ce qu’il a ouvert de nouvelles possibilités pour le groupe ?

Ouais, absolument ! Je pense que son élément différent, son style différent, son éducation différente, son pédigrée, tout s’est retrouvé dans son style de jeu qui est unique. Je pense, ceci dit, en tant que groupe, que nous avons vraiment, pour la première fois, dit à notre batteur « tous les coups sont permis ». Tu sais, putain, nous aurions dû laisser The Rev se lâcher plus sur City Of Evil. Nous ne voulions pas être qualifiés de groupe de prog. Nous aimions être qualifiés d’ « aventureux », mais si tu joues tous ces trucs de dingue, alors du deviens prog. Sur celui-ci, nous nous en fichions ! Nous nous éclations, c’est tout ! Et donc les guitares sont ridicules, la batterie est juste putain d’incroyable, c’est quelque chose que je n’avais jamais entendu dans un album de hard rock ou de metal, et même progressif. Il a tellement d’influences jazz, fusion et autre. Son frère aîné Chad a eu énormément d’impact sur lui, il a joué avec [Frank] Zappa, [Allan] Holdsworth et tous ces mecs, donc Brooks a grandi en écoutant tout un tas de musiques et de genres différents, et il nous a vraiment apporté ça. Donc c’est vraiment palpitant, très rafraichissant de jouer avec lui.

Soit dit en passant, à propos de la séparation avec Arin Ilejey, vous aviez dit que d’un point de vue créatif, vous aviez le sentiment de devoir avancer dans une direction différente. Qu’est-ce que ça voulait dire concrètement ? Et en quoi Brooks convient mieux, pour ainsi dire, à Avenged Sevenfold qu’Arin ?

Eh bien, le truc c’est que lorsqu’on parle de choses de cette nature, ça peut être mal interprété. Donc j’aime laisser les raisons personnelles derrière tout ça un peu privées, car ce n’est pas nécessairement que nous pensions qu’Arin était un mauvais batteur, ou même un batteur différent, ou un mauvais gars, ça avait uniquement à voir avec certaines choses au sujet desquelles, je pense, par respect pour Arin, nous ne devrions pas discuter. Je dirais qu’Arin est capable de jouer tout ce qui existe dans le putain de monde ! Je parle à ce mec une fois par semaine, nous trainons ensemble en tournée, nous sommes toujours une putain de famille, nous avons juste décidé que nous avions besoin d’opérer un changement pour nous. Tout ce que je peux dire, c’est que ça semblait être la bonne chose à faire. Mais Arin est toujours un putain de frangin et il était dans notre putain de tour bus avec son putain de nouveau groupe sur les tournées précédentes, il y a quelques mois… Nous sommes toujours comme des frères, mec ! Nous sommes toujours proches, et Arin est toujours sans égal pour ce qui est de son propre putain de jeu et de sa technique. Ce mec, ça n’a rien à voir avec ses capacités, le fait de ne pas pouvoir jouer… Plein de gens pensent, parce que nous sommes partis dans une direction plus folle sur cet album, qu’il n’était pas capable de faire ces conneries. Je me sens tellement mal. A cette époque, nous voulions vraiment juste une batterie bébête, nous voulions vraiment une putain de batterie primitive, ça n’était pas du tout le fait d’Arin [petits rires] ou parce que qui que ce soit [pensait qu’Arin n’était pas capable de plus] ! C’est à cause du style de l’album, et Arin aurait tout déchiré sur cet album aussi, c’est juste que ça aurait été différent. Donc je veux vraiment mettre l’accent sur notre relation avec ce gamin. C’est vraiment un chouette être humain et je l’aime à mort.

The Stage est un album thématique, adoptant un regard futuriste sur la cadence accélérée à laquelle l’intelligence de la technologie s’accroit et ce que ça signifie pour le futur. Le progrès technologique est vraiment un thème qui n’arrête pas de revenir dernièrement chez les groupes de metal mais aussi, plus généralement, dans les films, par exemple. Penses-tu que ce soit une vraie source d’inquiétude pour notre société actuelle ?

C’est marrant parce que tout le monde pense ça mais j’étais allongé dans mon lit il y a quelques nuits et j’ai décidé que « putain mais non, carrément pas ! » Car je suis en ce moment en train de lire un livre vraiment cool de Ray Kurzweil qui s’appelle Transcend, et ça parle de la longévité de l’homme, c’est quelque chose qui m’intéresse vraiment, et en gros, en l’an 2034, nous aurons ces petits nano-robots qui se baladeront partout dans notre corps et qui nous alerteront ou nous guériront, si tu as un cancer en train de se développer, par exemple. Je veux dire que le cancer, ce sera du passé d’ici là, et ces choses seront de la taille d’une cellule humaine et voyageront et rôderont dans notre putain de corps, et elles pourront aussi manipuler notre cerveau. Donc tous les accès à la physique quantique et toutes ces mécaniques quantiques avancées, tout ce qu’un ordinateur saura et sera capable de faire, nous pourrons avoir ce hardware et ce software dans notre cerveau. Et ça, c’est si nous n’avons pas déjà uploadé notre conscience dans une de ces putains de machines. Donc je ne suis pas incroyablement inquiet à ce sujet parce que je pense que les humains évolueront en même temps que les machines, et surtout avec cette technologie de nano-robots qui peut littéralement te mettre dans un état de réalité virtuelle à tout moment, tu n’as plus besoin de dormir, tu peux aller où tu veux avec ton cerveau, tu peux voler à travers le putain de ciel ou tu peux juste revenir à la réalité et traîner avec ta vie pendant un petit moment, élever tes gosses et puis ensuite repartir et être qui tu veux. Donc, avec les avancées et certaines autres choses que nous ne connaissons pas, comme des découvertes [que nous ferons] via ces développements, je ne suis pas incroyablement inquiet, je suis juste putain de surexcité !

La chanson de quinze minutes qui clôt l’album, « Exist », est une interprétation musicale du Big Bang. C’est extrêmement ambitieux ! Comment avez-vous procédé pour y parvenir, dans la mesure où le Big Bang est quelque chose que personne ne peut vraiment imaginer ?

Nous avons tous beaucoup chance de toujours apprécier la compagnie des uns et des autres et lorsque c’est le cas, nous avons des conversations vraiment amusantes et, étant donné que nous sommes des artistes, naturellement, ces mots sont interprétés et se manifestent sous forme de musique. Donc lorsque nous parlons de certaines choses comme le Big Bang, nous ne voyons pas vraiment [une représentation de ces événements] mais nous l’entendons vraiment, comme tu peux imaginer la bande originale de ce genre de truc. C’est exactement comme un film, certaines personnes ne se concentrent pas sur la putain de musique mais ils pleurent lorsque quelque chose se produit tellement la musique est intense ; si tu retires la musique, ça ne les touche pas autant et le niveau d’émotion n’est pas aussi impliquant. Et donc il y a deux choses différentes, celle qui est évidente, c’est l’image, le film que tu regardes, mais les musiciens entendent la musique. Donc c’était très simple et naturel pour nous d’imaginer ce concept et c’était vraiment cool parce que ça nous a donné… C’était la chanson la plus facile à composer sur cet album ! Car le Big Bang impliquait tant de putain de choses. Je veux dire que ça implique la période de refroidissement, les étoiles qui s’allument, la création des êtres humains et la soupe primitive, l’expansion, toutes ces putains de choses différentes ! Donc tout ça se prêtait à des périodes et moments musicaux que tu peux interpréter de la façon que tu veux. Nous avons littéralement composé cette chanson plus vite que n’importe quelle autre et c’était parce que nous avions vraiment un film très cool sur lequel poser une BO, si ça a un quelconque sens.

Interview réalisée par téléphone le 16 décembre 2016 par Nicolas Gricourt.
Retranscription et traduction : Nicolas Gricourt.

Site officiel d’Avenged Sevenfold : avengedsevenfold.com

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  • Merci pour cet interview Nicolas! Un plaisir de la lire 🙂

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  • Ce groupe n’aurait jamais du exister. Tout ses membres sont des cons, la musique est nulle à chier. Je me réjouis au moins de savoir que leur ancien batteur est mort, un de moins.

    [Reply]

    Utilitariste

    Ton grand-père était un aigle,
    Ton père un faucon,
    Et toi un vrai !

    Thorpedo

    Tu t’es relu quand t’as bu?

  • Douceur2Vivre dit :

    On croirait lire Nikki Sixx.
    Prétentieux, arrogant, mégalo ect

    [Reply]

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