Artiste : Skunk Anansie
Date : 13 février 2011
Lieu : Lyon
Salle : Transbordeur
Pour comprendre les lignes qui vont suivre, il suffit de jeter un coup d’œil sur la setlist du concert de Skunk Anansie donnée à Lyon dimanche dernier. Elle est présente en fin d’article mais vous pouvez également la savourer en musique sur setlist.fm. Reformé depuis deux ans, Skunk Anansie aura livré au Transbordeur une prestation exceptionnelle devant une salle pleine à craquer qui affichait logiquement sold-out. Deborah Anne Dyer (alias Skin) et sa troupe sont parvenus à naviguer entre dynamisme et émotion avec une décontraction hors norme. Il est en conséquence bien normal que nous soyons sortis de la salle avec un réel enthousiasme car voir Skunk Anansie sur scène donne vraiment la banane.
Explications.
Du jamais vu. Skin, la charismatique chanteuse de Skunk Anansie, a marché droit comme un I sur la foule. Ces deux jambes étaient maintenues fermement par le public et elle continuait à chanter, malgré cette position inconfortable, tout en conservant un large sourire qui ne l’avait d’ailleurs pas quitté depuis le début du show et qu’elle conservera jusqu’à son terme. Une scène complètement irréelle.
Ce set avait démarré d’une manière purement électronique avec une musique typée boîte de nuit où le batteur du groupe se tenait debout, la tête recouverte d’une capuche, en toisant le public. A travers les spots qui suivaient les boum boum des enceintes et la fine toile présente sur scène, le public finira par voir apparaître les trois autres musiciens, de dos, comme s’ils étaient devenus des géants. Un grand moment.
« Yes it’s Fucking Political! » ouvrira les hostilités et permettra à l’audience de voir la tenue de scène originale de Skin, vêtue d’une sorte d’oursin sur les deux épaules ! On passe sur les quelques fausses notes et larsens du début du show pour très vite ressentir les frissons sur le magnifique « Because Of You » et ses lumières jaunes qui embelliront la voix enchanteresse de Skin.
Car disons-le tout de suite, la divine Skin à un registre vocal d’une variété exceptionnelle. Elle sait aller dans les aigus tout en parvenant à garder cette force, cette rage, ce côté brut et naturel du rock. Skin est une tigresse au grand cœur qui n’a absolument, mais alors absolument, rien à envier à toutes les starlettes de notre style musical en termes de talent (quelle facilité démentielle sur « The Sweetest Thing », « Brazen (Weep) » à l’instar de toutes les autres chansons…) et de prestation scénique. Que quelqu’un comme Lemmy soit admiratif des performances scéniques de Skunk Anansie n’est nullement étonnant. Même si les bassiste et guitariste du combo restent assez statiques, Skin travaille pour tout le groupe et son aura est largement suffisante pour satisfaire ceux qui souhaitent assister à un vrai spectacle.
Skin qui (sou)rit, Skin qui interroge et fait parler au micro ses fidèles du premier rang, Skin qui saute partout et s’amuse avec ses musiciens, Skin qui n’oublie pas de présenter ces derniers dans la bonne humeur, Skin qui parle français, Skin qui slame et se fait porter par le public en s’exclamant « oh it’s fun! », Skin qui évoque la chanson « I Can Dream » comme un titre qui traite du fait de « baiser » avec un sourire malicieux, Skin qui suscite pendant près de deux heures l’admiration du public par une interprétation parfaite de tubes qui auront marqué toute une génération ou encore Skin qui parvient à dompter une foule qui aura quand même mis du temps avant de bouger comme la chanteuse et ses collègues l’auraient pourtant mérité dès le début du show : c’était avant tout ça, un concert de Skunk Anansie.
Oui, il fallait vraiment avoir Skin et ses acolytes dans la peau pour savourer comme il se devait cet incroyable concert où il y avait tout : la setlist, le spectacle, la folie, l’émotion, le charisme des musiciens, la complicité avec le public, la durée…
Et Skin.
Setlist (Source) :
Yes It’s Fucking Political
Charlie Big Potato
Because Of You
God Loves Only You
100 Ways To Be A Good Girl
Secretly
Over the Love
I Can Dream
The Sweetest Thing
My Ugly Boy
Weak
Brazen (Weep)
My Love Will Fall
Twisted (Everyday Hurts)
Feeling the Itch
On My Hotel T.V.
Tear The Place Up
The Skank Heads (Get Off Me)
Encore :
Hedonism (Just Because You Feel Good)
You Saved Me
Little Baby Swastikka
Encore 2 :
You’ll Follow Me Down (acoustic)
Photos : Merci à Eric Bagnaro – OZIRITH.com
Tout a fait d’accord, hormis un public un peu mou, surtout au début, excellent concert !
C’est extrêmement rare que j’assiste a 2 concerts exceptionnels coup sur coup, mais entre Rhapsody et Skunk, on a été gâté !