Pour bien aborder le weekend, on s’est dit qu’on allait vous offrir une bonne dose de « ouate de phoque », afin de vous obliger à vous tenir les côtes jusque dimanche soir – car, après, vous allez vous souvenir que lundi arrive. On aurait pu causer du dernier billet anti-Helffest des Intransigeants qui rime parfaitement avec affligeant. Mais non. On ne vous file même pas le lien (débrouillez-vous comme des grands) pour ne pas plus vous encourager à augmenter la fréquentation de leur site – dont on se demande de plus en plus si ce n’est pas une farce, c’est pas possible, c’est trop gros !

Heureusement, quand on veut du « What The Fuck » positif et joyeux, on peut toujours compter sur le Japon. Et plus encore, on peut compter sur notre péché mignon de metalleux pervers, nos chouchoutes du kawaii metal : BabyMetal qui reviennent avec un nouveau clip et on se dit : « Chouette ! Ça va être tellement nawak, on va tellement rien comprendre à ce qui nous arrive, on va tellement avoir le cerveau qui nous coule par les oreilles, qu’on va être heureux pendant deux jours grâce à nos connexions neurales H.S. »

Eh bien, finalement, c’est moins ridicule que ce à quoi on s’attendait. Ou alors, c’est moi qui commence à être sévèrement blindé. Musicalement, on a vu pire dans le même genre « power metal à chanteuse ». Et niveau clip qui se la joue trop true-metal-dark, idem. Les guitares plantées comme des pierres tombales enflammées, pourquoi pas. Les espèces d’armures en cuir à la romaine, autant aller vous plaindre de celles d’Ex Deo. Le cliché du chevelu velu avec option veste en jean et bracelet à clous, tellement de zicos le cultivent eux-mêmes alors pourquoi pas chez les figurants. On ne peut même se moquer du côté « Lève-toi, bats-toi et que la force du metal t’accompagne » sans directement cracher sur toute une partie de ce qui fait qu’on aime le metal.

Et d’ailleurs, ce dernier message va encore plus loin puisqu’il s’agît d’une chanson pour dire stop au « bullying », aux grosses brutes qui harcèlent et maltraitent les plus faibles qu’eux. Et de ce côté, bien des figures du rock ou du metal s’engagent aussi dans des campagnes de ce genre pour pointer cela du doigt. En outre, dans ce clip, le metalleux se fait agresser par un personnage symbolisant soit l’argent et les grosses maisons de disques pleines de fric qui regardent avec mépris notre genre musical favori, ou qui voudraient le briser pour le rendre plus aseptisé, soit les genres ennemis du metal par excellence, ces machins bling-bling pop, rap et r’n’b.

Mince ! Il y a un message chez BabyMetal !

Heureusement, on peut encore regarder avec un petit sourire en coin ses petites filles en jupes à dentelles qu’on voit mal aller défendre avec leur bras fluets leurs pauvres petits fans qui se font racketter à la sortie du collège. On peut lorgner avec le même air leurs solos de guitare trop chant-mé et trop « ça s’voit trop qu’elle savent pas en jouer ». Et il reste aussi, pour nous moquer, un peu – mais pas trop parce que sinon c’est pas drôle – les exaspérants « Dame » hurlés par les deux plus jeunes chanteuses.

Mais, au fond, c’est vraiment pas assez « What the fuck » pour du BabyMetal. Alors, vite, on se refait une cure avec leurs précédents clips :