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Back In Backstage   

Back In Backstage, série 3


Traîner son flycase aux quatre coins du globe provoque des situations imprévisibles et parfois inoubliables. Car il y a le spectacle que le public voit sur scène et il y a aussi tout ce qui se passe hors scène, et qui représente la part la plus importante de la vie d’un artiste. Dans le cadre de la rubrique Back In Backstage, les artistes nous racontent leurs moments insolites passés en coulisse, que ce soit en festival, dans une grande salle ou dans un club miteux, qu’ils soient étranges, effrayants, drôles, ou qu’ils se soient gravés dans leur mémoire pour toute autre raison… et autant dire que ce n’est pas toujours glamour.

Note : certains des témoignages ci-après ont été originellement publiés dans le cadre des numéros 7, 8 et 9 du magazine Radio Metal, tandis que les autres sont inédits.

Nicolas « Nicko » Pascal (6:33 – guitare, claviers & chant) : C’est une très vieille d’histoire. Il y a pas mal d’années, nous étions sur un petit festival qui se déroulait sur deux jours. Nous jouions le premier jour. A l’extérieur, comme dans n’importe quel festival, il y avait des petits stands. Le premier jour passe et nous restons dormir sur place. Vers une ou deux heures du matin, nous avons eu une petite dalle, donc nous faisons un petit tour parmi tous les stands qui étaient bâchés. Nous rentrons dans un stand de crêpes et de gaufres, et nous commençons à nous servir et à nous prendre une crêpe ou deux. Je laisse un petit billet, en me disant que nous n’étions quand même pas des putes. Le problème est que j’étais avec Mister Z qui avait un petit peu picolé. Il a commencé – et je n’en suis pas fier ! – à uriner sur les gaufres en rigolant. Bon, nous nous barrons de là, nous nous échappons en ricanant comme des mômes, et nous croisons l’un des organisateurs. Il nous voit avec une crêpe, il nous dit : « Putain, vous avez piqué des crêpes ! » Nous lui disons : « Non, ne t’inquiète pas, nous avons laissé un petit billet. » Avec Mister Z, nous nous disons : « De toute façon, demain, on n’est plus là. On est tiré d’affaire. » Finalement, il y a le lendemain un groupe qui annule et les organisateurs viennent nous voir en disant : « Est-ce que ça vous dit de rejouer ? » « Eh bien, écoute, oui. Pas de problème. »

Le festival rouvre vers seize heures et là, nous disons : « Oh bordel, le stand de gaufres ! » Nous l’avions complètement oublié. Donc nous nous mettons un petit peu à l’écart, nous regardons le stand de gaufres et nous voyons le propriétaire, une espèce de gros bouboule, un mec vraiment rustre, qui enlève la bâche, commence à regarder son stand de gaufres et voit qu’il y a un souci. Nous le voyons marcher vers l’organisateur. Nous nous disons : « Putain, on est morts ! Bouboule va nous défoncer ! » Il commence à papoter avec l’organisateur qui se met à nous chercher. Il nous voit et nous montre du doigt. Nous allons le voir et le gars nous fait : « Apparemment, vous avez pris des gaufres. » Je dis : « Oui, désolé monsieur Bouboule – le mec s’appelait Bouboule lui-même, ce n’était pas juste un surnom qu’on lui donnait. Par contre, on n’est pas des putes, on vous a quand même laissé un petit billet. » Là, il nous fait : « Aller, c’est bon, vous êtes chics, vous êtes sympas, il n’y a pas de problème. Par contre, c’est la dernière fois, parce qu’il y a des petits cons qui sont rentrés et qui ont renversé de la bière sur des gaufres. » Nous avons entendu ça, nous avons fermé notre gueule [rires]. Nous ne lui avons évidemment pas dit que c’était de l’urine. Ça s’est finalement bien passé.

Je ne suis pas fier de cette histoire, mais pour notre défense, les gaufres étaient restées à l’air libre toute la nuit et toute la journée jusqu’à seize heures à l’ouverture. Dans tous les cas, j’espère que le mec les aurait jetées quoi qu’il arrive. Toujours est-il que cette histoire est restée et quand nous avons fait notre asso, nous l’avons appelée Wafflegate Productions, en hommage à ces gaufres sur lesquelles Zizi avait uriné. Il faut savoir que Mister Z est vraiment le pire d’entre nous. Ce mec est improbable. C’est un enfant de dix ans enfermé dans un corps de quarante ans. Pour te dire, à l’époque du premier album, nous portions tous des masques et lui, nous lui avons donné ce nom de Mister Z parce que son masque était une énorme tête de gland. Je le revois derrière son synthé avec sa tête de gland – mais une tête de gland réaliste, attention ! Du coup, nous l’avons appelé monsieur Zizi, c’était son surnom.

Ron Young (Little Caesar – chant) : C’était un peu effrayant : quand nous étions en tournée avec Kiss en 1990, il y avait une femme plus âgée et une plus jeune qui sont entrées dans notre loge. Je découvre que la femme plus âgée est la mère et veut que je couche avec sa fille. Ça m’a fait flipper [rires]. Evidemment, je lui ai dit de quitter la loge. Elle a insisté en me disant que sa fille n’avait jamais eu de relation sexuelle avant, donc elle voulait que je lui prenne sa virginité. Je n’arrivais pas à croire que cette femme m’offrait sa fille, comme si c’était un sacrifice pour un groupe de rock. Il s’est avéré que des années plus tard, c’est devenu un célèbre duo, qu’elles faisaient tout le temps ça et que tous les groupes les connaissaient. C’est vraiment tordu ! C’était un peu trop dégoûtant pour moi. J’ai entendu que certains étaient fiers d’en profiter, mais je ne sais pas, chacun son truc, comme on dit.

Christopher Hall (Stabbing Westward – chant) : L’une des histoires les plus drôles en backstage était lorsque nous ouvrions pour Kiss. Ma première femme venait rarement aux concerts, parce qu’elle n’aimait pas mélanger notre vie maritale et ma vie de groupe. Elle trouvait ça bizarre. C’est pareil d’ailleurs avec ma femme actuelle. Bref, je l’ai convaincue de venir à un concert de Kiss, je crois que c’était à Los Angeles. Elle est venue. Je me disais que ce serait un gros truc pour elle, genre un événement prestigieux qui lui donnerait l’impression d’être cool ou je ne sais quoi. Nous sommes donc en coulisses quelques minutes avant de monter sur scène et là, Gene Simmons vient vers nous. Nous sommes tous en cercle, ma femme est à côté de moi, et il arrive, c’est quelqu’un qui a une carrure assez imposante, et il dit : « Vous êtes Stabbing Westward ! Comment vous allez les gars ? Est-ce que vous avez choppé suffisamment de chattes sur cette tournée ? » Et j’étais là : « C’est la toute première fois de ta vie que tu me parles et tu dis ça devant ma femme ?! » [Rires] ça m’a fait halluciner !

Ben Bruce (Asking Alexandria – guitare) : Il se passe plein de choses étranges, mais je suppose que la plus étrange, mais de façon cool, c’était quand nous avons fait un concert à Londres. La salle s’appelait le HMV Forum à l’époque. Nous venions de terminer le concert, nous étions tout en sueur dans les loges et quelqu’un a frappé à la porte. Une femme entre, elle travaille pour la salle et elle dit : « J’espère que ça ne vous dérangera pas, mais quelqu’un veut vous rencontrer. » Nous étions là : « C’est bizarre qu’ils l’aient amené ici. Qu’est-ce qui se passe ? Qui c’est ? » Et Charlie Watts, le batteur des Rolling Stones, arrive. Il était là : « J’ai amené ma petite fille au concert, c’est une énorme fan. » Le concert était complet et elle était très contrariée, donc il avait pris l’avion depuis les Etats-Unis pour venir en Angleterre et amener sa petite fille au concert, et il est donc venu nous voir en backstage. Il a traîné avec nous et nous a raconté de super histoires sur les Rolling Stones et tout. C’était vraiment cool.

Tomas Haake (Meshuggah – batterie) : Justin Chancellor de Tool m’a pissé dessus en backstage. C’était il y a maintenant vingt ans, donc c’est tout oublié et pardonné. D’ailleurs, ça ne m’avait pas non plus dérangé à l’époque [rires]. Sans rentrer dans les détails, disons simplement qu’il m’a pissé dessus et que c’était plutôt agréable.

Dave Wyndorf (Monster Magnet – chant & guitare) : Une fois, j’ai accidentellement mis le feu au backstage, parce que fut un temps où j’avais l’habitude de brûler une guitare sur scène tous les soirs, juste pour m’amuser et parce que le public adorait ça, c’était vraiment cool. J’essayais de le faire en toute sécurité. Nous avions un nouveau technicien et nous jouions quelque part en Europe, sous une tente. J’essayais de lui apprendre à préparer la guitare. Ça consistait à prendre quelques t-shirts, les couper dans la forme de la guitare et les agrafer à la guitare, de façon à avoir une grosse épaisseur de tissu à imbiber d’essence. Donc j’étais là : « Voilà ce que tu dois faire. C’est bon ? Tu vois comment faire ? » Et le gars me répond : « Oui, oui, oui. » Ce que je ne lui ai pas dit était qu’il ne devait pas le faire dans la loge, qu’il devait le faire dehors, mais il ne l’a pas fait ! Il s’est posé quand personne d’autre n’était dans la loge et a très scrupuleusement fait tout ce que je lui ai dit de faire, sauf qu’il l’a fait fans la loge et pas à l’extérieur. Là, dans la loge, était posée cette guitare qui empestait et était prête à être enflammée. Je suis entré dans la loge, j’avais été dehors et j’avais oublié toute la conversation. J’ai allumé une cigarette avec une allumette, j’ai jeté l’allumette au sol et boum ! Le truc s’est embrasé et les gens ont pété un câble. C’était comme le grand incendie de Chicago en 1871 ! Les gens sont devenus fous et j’ai eu de sacrés problèmes à cause de ça. Enfin, comment expliquer ça au gérant d’un festival ? Heureusement, il n’y a pas eu de blessés. Les pompiers sont arrivés et ont éteint de feu. A la fin, je me suis fait hurler dessus, ils étaient là : « C’est le truc le plus irresponsable que j’ai jamais vu ! Comment as-tu pu faire ça ? » Et j’étais là [faisant semblant de sangloter] : « Je suis désolé… » Tu sais quoi ? Je crois que je ne suis jamais revenu dans ce festival. Je ne me souviens pas… Parce que si j’étais revenu, je l’aurais reconnu !

Matt Heafy (Trivum / Ibaraki – chant & guitare) : La première chose qui me vient à l’esprit, c’est lors d’un festival où nous avons joué avec Abbath et évidemment, tout le monde sait que j’adore le black metal, j’adore Immortal. Je lui ai dit : « Eh mec, je m’appelle Matt, de Trivium, j’adore ton groupe. » Et il me regarde, il avait son maquillage, et il dit : « Je sais. » C’est tout. Quand nous étions dans la loge, à la fin de la soirée, nous venions tous de prendre une douche, et j’entends un bruit bizarre, comme un gremlin. Je regarde à travers l’encadrement de la porte et je vois sa tête dépasser en bas de l’encadrement. Il faisait sortir sa langue en faisant des bruits de monstre, et il est reparti [rires]. Nous étions là : « Abbath, c’est toi ? » Ensuite, nous avons demandé si nous pouvions prendre une photo et il nous a sauté dans les bras. Il a fallu que nous le portions, alors qu’il fait plus d’un mètre quatre-vingts, bien plus grand que moi ! [Rires]

Andy B. Franck (Brainstorm – chant) : C’était il y a longtemps. Ce devait être la toute première fois que nous nous sommes rendus au Wacken Open Air. Depuis des années, je suis un énorme fan d’In Flames. J’avais tous mes CD sur moi pour les leur faire signer. Il se trouve que nous avions une cabine à côté de celle d’In Flames. J’ai vu les gars assis devant la leur, je suis sorti avec toute ma collection de CD, je suis allé vois Björn et Anders pour qu’ils me les signent tous. Ils les ont tous signés et ensuite, Anders m’a regardé et m’a demandé : « Qui es-tu ? » J’ai dit : « Je suis Andy de Brainstorm. Nous jouons tout juste une heure avant que vous montiez sur scène. » Björn s’est levé et a dit : « Attends une seconde. Je reviens dans une minute. » Il est revenu avec l’un de nos CD, l’album Soul Temptation, et il a dit : « Il va falloir que tu me signes celui-ci ! » C’était un moment assez irréel. J’ai demandé : « Tu me connais ? » Il a répondu : « Oui, bien sûr ! Je vais aller voir ton concert. » J’étais là : Oh, mon Dieu ! » [Rires] C’est la raison pour laquelle ce concert est devenu très spécial pour moi, car je savais dès la première seconde que Björn Gelotte était sur le côté de la scène à nous regarder !

Amos Williams (Tesseract – basse) : Il y a toujours des histoires d’horreur. Les gens s’attendent à ce qu’un musicien ait un certain niveau de tolérance quant aux conditions en backstage et on tombe parfois sur des choses qu’on ne souhaiterait faire subir à personne. Mais on finit par s’y habituer. Je suppose qu’un des pires souvenirs, c’était avant que nous soyons vraiment connus internationalement. Nous nous sommes retrouvés à devoir dormir dans le sous-sol d’un organisateur aux Pays-Bas. C’était à même le sol, c’était horrible, il y avait de drôles de taches façon film d’horreur sur le mur, comme si des gens avaient été tués par une balle dans la tête ou quelque chose comme ça. C’était un endroit scandaleusement bizarre où passer la nuit. C’était à seulement dix kilomètres en périphérie d’Amsterdam, mais nous avions l’impression d’être dans le film Hostel et que nous allions être sacrifiés au nom de je ne sais quel Dieu.

Alex Staropoli (Rhapsody Of Fire – claviers) : La première fois que nous sommes allés en Corée du Sud, nous avions genre douze gardes du corps qui nous suivaient partout, que ce soit en ville ou en backstage. Je ne sais pas pourquoi nous avions besoin d’eux pour nous protéger. Je n’en ai aucune idée. C’était un service supplémentaire dont nous avons bénéficié. Ils ressemblaient à des personnages de Mortal Kombat, avec des chaussures noires et des lunettes noires. Si ça avait été nécessaire, ils nous auraient protégés avec des coups d’art martial. Ils avaient l’air professionnels. Ils ne souriaient jamais. Nous n’arrêtions pas d’essayer de les faire sourire, mais sans succès. En fait, une fille y est parvenue, mais ils n’étaient pas censés le faire, ils devaient rester sérieux et nous protéger au péril de leur propre vie. A un moment, nous sommes allés dans un centre commercial et ces gardes du corps étaient là en train de déplacer les gens pour nous faire passer. C’était gênant, mais aussi très drôle, car c’était vraiment irréel.

Shawter (Dagoba – chant) : Nous sommes en concert avec Metallica. C’est l’époque St. Anger où ils ne se parlent plus. Ils arrivent dans des véhicules différents, à des heures différentes, ils ne peuvent plus se parler. James Hetfield arrive en dernier. J’insiste auprès de la sécurité pour leur demander si je peux parler à James Hetfield. Ils me disent tous non parce qu’il est dans une période de sa vie où il ne veut même plus parler à son groupe, donc à moi encore moins. J’insiste vraiment fort, parce que je dis : « Franchement, les gars, on a annulé des concerts pour pouvoir assumer le fait d’être la première partie de Metallica. On a fait des milliers de kilomètres, on est là, et c’est vraiment nos idoles. Je suis le plus grand fan de Metallica de tous les temps. Ne me dites pas qu’on a fait tout ça, que Hetfield sera là et que je ne vais pas pouvoir lui serrer la main. C’est impossible. » En fait, ça commence un peu à dégénérer avec la sécurité du festival et au bout d’un moment, il y a un grand mec baraqué qui arrive. C’était le frère de James qui s’occupait aussi un peu de sa sécurité à ce moment-là, et il dit : « C’est quoi ce bordel ?! » Je lui dis : « Mec, je te réexpose le problème : on est en train de me dire que mon idole va arriver et je ne vais même pas pouvoir lui serrer la main. » Il me dit : « Mais pourquoi ça ? » Je lui dis : « Parce que la sécurité du festival a surement eu, bien entendu, des recommandations à ce sujet-là. » Il me dit : « Bon, t’inquiète, on va quand même réussir à faire quelque chose pour toi. » En fait, James arrive et au bout d’une demi-heure, la sécurité du festival m’appelle et me dit : « Tu es appelé par James Hetfield dans sa loge. Il veut bien parler avec toi, puisque de toute façon, en ce moment, il ne parle à personne et ça lui fera du bien de parler à quelqu’un. » Je me suis retrouvé à passer l’aprèm avec James Hetfield parce qu’il ne voulait plus parler à personne, mais par contre, parler à un inconnu, forcément ça ne lui rappelait pas des mauvais souvenirs de tournées précédentes ou quoi. Ça lui convenait. Nous avons parlé de tout et de rien. En fait, c’est plus lui qui m’interrogeait, un peu comme toi : « Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu as commencé si jeune ? » Il me demandait ce que nous foutions là, alors que c’est dur et que ça peut nous plonger dans des désarrois, des désillusions. On est aussi bon gré, mal gré, assujettis aux critiques des gens sur les réseaux sociaux, des gens qui ne nous connaissent pas, qui se permettent de parler sur toi, etc., donc il faut une certaine carapace. Nous avons pas mal parlé de ça. C’est l’un de mes plus beaux souvenirs.

Ça aurait été trop injuste si je n’avais pas pu le rencontrer, parce que l’histoire derrière, c’est que nous sommes en tournée européenne. Nous nous retrouvons en day off en Suisse, et le lendemain de ce day off, nous devons être en mainstage sur le festival With Full Force. C’était l’époque où Lamb Of God – donc on ne parle pas de n’importe qui – est avant nous. Nous disons : « Lamb Of God qui joue avant Dagoba ? With Full Force, un énorme festival. C’est un truc de gogol. » Nous étions comme des oufs. Nous préparions le show dans nos têtes. Et comme je disais, nous étions en Suisse et le lendemain, c’était With Full Force, donc plutôt dans le Nord. En fait, je reçois un coup de film d’un Américain : « Metallica management, etc. » Je me dis : « Ouais, allez, c’est bon. » Je raccroche. En fait, ça rappelle et c’était effectivement le management de Metallica qui me dit : « Bon, les gars, on est en tournée avec Bullet For My Valentine. Le chanteur n’a plus de voix, il ne peut plus assumer le reste de la tournée. Les mecs vous veulent en remplacement. Est-ce que vous venez ? » J’ai dit : « A priori, bien sûr que oui ! Mais c’est quand ? » Il me dit : « Demain à Bilbao » [rires]. Donc nous sommes coincés à Genève dans notre piaule et nous ne savons pas si nous devons assumer le With Full Force qui est dealé depuis six ou huit mois sur un slot incroyable ou partir complètement dans l’autre sens pour rencontrer nos idoles de toujours. Nous avons dit que peut-être nous aurions l’occasion de refaire le With Full Force et peut-être que Metallica plus jamais. Surtout à la période où Metallica était, parce qu’ils n’étaient vraiment pas bien à ce moment-là. Nous avons donc opté pour Metallica. Bon, le With Full nous a fait la gueule pendant dix ans ; ça leur a mis dix ans pour nous reprogrammer, et je le comprends tout à fait. Nous parlions aussi de ça avec Hetfield, quand il me disait ce que je foutais là, et je lui disais qu’honnêtement, j’aurais été dégoûté de ne pas lui serrer la main, alors que j’aurais dû être sur une mainstage au With Full Force avec Lamb Of God et tout. Quand même, merde, si le gars passe devant moi et qu’il ne me serre pas la main, j’aurais été vraiment dégoûté ! Dans les cas de force majeure, je peux me montrer un peu têtu, surtout quand il y a de l’injustice, mais sinon, j’ai quand même tendance à laisser couler.

Ce qui m’a fait encore plus plaisir… Car comme nous remplacions Bullet For My Valentine, le public ne savait pas du tout qui nous étions. Nous les avons remplacés du jour au lendemain, nous n’étions pas sur le poster, ils ne savaient pas. Nous jouons et le public réclame une chanson supplémentaire, et quand nous jouons, il y a Hetfield et Lars un peu plus loin et nous leur demandons du regard. Ils ont approuvé et nous avons pu faire trois chansons du plus. Ensuite, en rentrant dans les loges, Lars Ulrich m’a dit que ça faisait au moins vingt-cinq ans qu’ils n’avaient pas eu une première partie qui qui a eu des « one more time ». C’était des sacrés moments ! Le truc fun aussi, c’est qu’à la fin du concert, James Hetfield a acheté tout notre stand de merch ! [Rires]

Tommy Giles Rogers (Between The Buried And Me – chant & claviers) : Le truc le plus dingue qui me soit arrivé en backstage s’est passé au Canada. Nous venions de descendre de scène, nous étions en tournée avec The Dillinger Escape Plan et je me suis dirigé vers la loge, et en bas des escaliers, arrivent Trent Reznor et trois gardes du corps [rires]. Je suppose qu’il connaît Ben [Weinman] et Greg [Puciato] de Dillinger. J’étais là : « Oh mon Dieu ! » J’aime toujours autant Nine Inch Nails. C’était un moment de dingue pour moi, c’est sûr, même si je n’ai pas eu l’occasion de le rencontrer ou quoi. J’étais juste un mec bizarre dans un coin. Une autre fois, un gars d’un gros groupe a pété un câble après un concert et a éclaté un tas de bouteilles. C’était drôle, mais je n’ai pas envie de le nommer. En dehors de ça, nos expériences en backstage ne sont pas très excitantes. Nous sommes un groupe très calme. En général, nous sommes assis à nous charrier, ou bien devant nos ordinateurs portables…

Blaze Bayley (chant) : La première fois que j’ai rencontré Lemmy, c’était en backstage à la Brixton Academy et il avait une serviette sur la tête. Wolfsbane ouvrait pour Motörhead pour la première fois. Ce concert à la Brixton Academy était énorme. C’était le concert de Noël de Motörhead. En déambulant dans les couloirs, je vois Lemmy marcher vers moi, il venait tout juste de sortir de la douche, il avait une serviette blanche sur la tête et j’étais ébahi : « Houlà… » Et il dit : « Salut. » C’était clairement un moment étrange. Un autre était quand lors d’un concert d’Iron Maiden, il y a eu une coupure de courant et mes retours intra-auriculaires sont tombés par terre. Janick Gers a marché dessus et je n’avais plus mes retours pour le reste de la tournée. Ils ne pouvaient pas m’en envoyer de nouveaux, car nous nous déplacions trop vite.

Martín Méndez (Opeth / White Stone – basse) : Nous sommes un groupe assez ennuyeux en backstage. Nous ne sommes pas comme Mötley Crüe ! Parfois, nous jouons dans de grandes salles et nous entendons que le public est très excité, mais si tu nous voyais vingt minutes avant le concert, tout le monde est affalé sur le canapé, presque en train de dormir. Je crois que personne ne peut imaginer ça. Peut-être que les gens pensent que nous sommes avec des filles, à boire, à prendre de la drogue et à s’éclater, mais c’est tout l’opposé. C’est genre : « Réveillez-vous ! On doit faire le concert ! » [Rires] Je pense que c’est une réaction quand on devient stressé. Ça fait de nombreuses années que nous sommes comme ça, donc j’imagine que c’est ainsi que le corps réagit, peut-être pour économiser de l’énergie ou se préparer.

Spécial « on-stage » – Tosin Abasi (Animals As Leaders – guitare) : Nous avons joué avec le Winnipeg Symphony Orchestra à Winnibeg. Ils avaient composé une très longue et magnifique intro pour l’une de nos chansons. A la fin de cette intro, j’étais censé commencer le morceau, mais j’avais amené une pédale pour ma guitare et je n’avais pas l’adaptateur, donc j’ai utilisé les piles. Nous sommes donc sur scène, ils sont en train de faire cette belle intro, et au moment où il est temps pour moi de commencer à jouer, je réalise que cette pédale est morte, il n’y a aucun son qui sort [rires]. Mec, c’est un genre de symphonie, il y a un chef d’orchestre et nous sommes dans une salle de spectacle, c’est très officiel et chic. Je suis censé jouer, il n’y a aucun son, donc ils doivent complètement arrêter. Nous devons trouver des piles et ensuite recommencer tout le truc. J’ai eu l’air d’un con ! [Rires] J’avais un boulot et je l’ai foiré.

Illustrations : Will Argunas.



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