Le Rock’N’Roll Train Festival, quatrième du nom, nous accueille dans le cœur historique de la ville de Longwy en Meurthe-Et-Moselle, dans ces fameux remparts qui furent construits entre 1679-1684 par Sébastien Le Prestre de Vauban. C’est donc de ces remparts inscrits au patrimoine mondial de l’humanité, juste sous la porte de France, que vont se déverser des salves de décibels tout au long de ce samedi.
N’oublions pas, pour commencer, de mentionner la présence du warm-up le vendredi (avec MyNodz, Lost Dogs et 1984) comme le propose chaque année les organisateurs de All Inclusive. Par contre désolé pour les artistes ayant joué en début de journée le samedi (soit Seyminhol, The Last Wanted, Snap Border et le spectacle pour enfants des Mini-Vengeurs) mais c’est malheureusement en plein set de Burning Heads que votre serviteur débarque pour se prendre sa première dose d’uppercuts en pleine face.
Evénement : Rock’N’Roll Train Festival
Date : 9 juillet 2016
Ville : Longwy [54]
Car Burning Heads ça remue, ça bouge et ça saute dans tous les sens. Un exploit lorsque l’on sait qu’en ce 9 juillet 2016 Longwy est plongé sous un soleil de plomb et une chaleur étouffante. Nitrogods débarque ensuite sur scène et se met d’emblée le public dans la poche avec un « vous avez envie d’un peu de rock’n’roll ?! » partagé dans la langue de Molière (le groupe est allemand). Le concert démarre sur les chapeaux de roues avec un premier titre aux forts accents Motörheadiens. Le trio envoie du lourd, en mode ‘gros V8 dans ta face’, avec un titre comme « Gasoline » qui respire l’efficacité. Les influences Motörhead s’estompent au fil des titres pour basculer vers un très bon hard rock’n’roll comme le souligne un morceau comme « Take It To The Highway », une reprise de Thunderhead. Mais chassez le naturel, il revient au galop, et est-il finalement si étonnant que cela qu’un « Ace Of Spades » de qui vous savez conclut cette affaire rondement menée ? Clairement pas.
The Inspector Cluzo est un duo guitare/batterie couillu où les gros riffs se mélangent à un psychédélisme qui déstabilise ! En effet le spectateur ne sait pas sur quel pied danser : doit-il secouer la tête ? Taper du pied ? Faire les deux en même temps ? The Inspector Cluzo procure des sentiments contrastés et cela fait partie de ses forces principales. L’intensité vocale de Malcom Lacrouts et Phil Jourdain nous transporte vers une autre dimension. Toujours pertinent, le duo en profitera pour adresser un gros « fuck » à l’attention des artistes jouant en playback en festival… Un super concert.
Malheureusement le son de Dagoba en ce début de set n’est pas au top car le public n’entend pas trop la voix de Shawter, trop étouffée. Fort heureusement cela va s’améliorer au fil des titres. Qu’à cela ne tienne, le public suit et paraît même plutôt réceptif pour l’un des tous premiers concerts du groupe avec sa nouvelle formation. La communication entre les membres du groupe paraît d’ailleurs bien fonctionner et le lien entre le combo marseillais et son public est toujours au beau fixe. Au menu de ce set : du wall of death, du circle pit et des pogos. Bref du Dagoba fidèle à lui-même, rentre-dedans et partageur.
Un hôpital psychiatrique s’annonce sur scène. La pathologie du malade Lacuna Coil ? « Delirium », les amis. Notre malade est ainsi enfermé dans un genre de camisole de force mais laissant ses mains libres pour maltraité son instruments. Demeure toujours ce problème de son… Malgré tout, le côté electro gothique de Lacuna Coil fonctionne toujours. Le groupe choisit en live d’appuyer sur les titres les plus bruts avec des morceaux de son nouvel album. Classique parmi les classiques « Heaven’s A Lie » redonne du tonus au public avant que le combo n’attaque « Enjoy The Silence », la reprise de Depeche Mode, sur lequel l’auditoire ne fait qu’un avec les musiciens. « Our Truth » conclut le set des Milanais sous les applaudissements d’un public conquis. Madball attaque de son côté son show pied au plancher avec son redoutable hardcore. L’assistance pogote, slamme à tout va. C’est un direct dans la face, un uppercut au menton et un coup au foie. Pas de rappel, mais en avions-nous besoin après ce déluge de claques sans concessions ? Madball c’est du hardcore right in your face et si ça peut se résumer en seulement quelques lignes c’est parce que le groupe a tout dit sur scène !
Pour clôturer cette édition, rien de tel qu’un bon petit bal, une valse ou un tango. Quoi on a pas compris ? Ah oui place au Bal Des Enragés qui démarre pied au plancher avec « If The Kids Are United » de Shame 69. Le groupe est quasiment au complet ce qui donne beaucoup de monde sur les planches. Un début de set très punk est proposé avec au programme des reprises de Dead Kennedys, The Ramones. Fugazi etc. « Levez les mains » dixit Reuno de Lofo qui enchaîne avec sa troupe par RATM, Marilyn Manson, Metallica ou les Bad Brains avant que Le Bal ne rendent hommage, en ces terres Lorraine, à Schultz de Parabellum trop tôt disparu à travers « Cayenne ». « Fire » continue d’alimenter cette flamme qui brûle dans les yeux des musiciens avant qu’une pluie de sang nous invite à refuser et résister. Et oui nous partageons votre avis, très chers Messieurs sur scène, nous aussi on veut tout de Rosie pour exploser en étant rock’n’roll, ce qu’on aura fait toute la journée grâce à All Inclusive.
Donc un grand merci à eux.
Live report : Oliver Garret.
Photos Radio Metal : Bénédicte Duval.
PS : Merci également à Fanny Larcher d’Hard Force et Mathieu Mussler de Be[e] Metal pour leurs photos.