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BEAUTY AND THE BEAST FESTIVAL TOUR : LES FILLES A L’HONNEUR




En ce 23 novembre 2009, le Beauty And The Beast Festival Tour, mini-festival itinérant composé de cinq groupes, fait étape à Paris. Leaves’ Eyes, Sirenia, Atrocity, Stream of Passion, Elis… Ce soir, à une petite exception près, les filles sont donc à l’honneur.

Gérer l’organisation d’un spectacle, cela ne s’improvise pas. Et nos amis de K Productions le savent mieux que personne. Jusqu’à 18h, heure à laquelle le public investira les lieux, le Glaz’Art, petite salle à la façade fuchsia (il n’y a pas de hasard…) située au c?ur du XIXe arrondissement de Paris, sera par conséquent le théâtre d’une sacrée animation. Suivez-nous, on vous fait visiter !


Leaves’Eyes

Retourner au Glaz’Art, c’est un peu faire un bond de plusieurs années en arrière. Séquence nostalgie assurée. En effet, avant de commencer à écumer les salles parisiennes et de poser son sac de couchage à l’Élysée Montmartre, votre serviteur allait régulièrement écouter des petits groupes se produire au Glaz’Art. Surprise à tous les étages, donc, en apprenant que la salle à la façade fuchsia devait héberger le concert parisien de Leaves’ Eyes et Sirenia.

Imaginez un peu : un quartier pas très accueillant, une capacité de 300 personnes, une scène de la taille d’un timbre poste… A priori, pas de quoi déchaîner les foules. Julien, le responsable de K Productions, le confirme d’ailleurs d’emblée : « La salle n’est pas complète, on a vendu un peu plus de deux tiers des places. Au début, on voulait la Loco, mais on a été bien inspiré finalement ! »


Le Glaz’Art

Pas si sûr, comme on le constate aisément en visitant les coulisses : une douche et deux loges pour cinq groupes, des instruments, des valises, des bouteilles et des bonbons qui s’entassent dans tous les coins… La scène, quant à elle, a beau avoir changé de place depuis mes folles années, elle n’en reste pas moins microscopique. Mais ne cédons pas au défaitisme ! Les groupes qui circulent dans la salle en cherchant leurs marques n’ont d’ailleurs pas l’air de se formaliser, comme le confirme Morten Veland, guitariste et fondateur de Sirenia : « Jouer dans des salles de cette taille, c’est parfois un défi, mais les choses sont aussi beaucoup plus simples d’un point de vue technique. Tout le monde connaît son travail, ça va très vite. »

En parlant de jouer, comment Sirenia, groupe de metal gothique fondé par Morten après son départ de Tristania, s’est-il trouvé impliqué dans cette tournée ? « Nous avons été contactés par les types de Rock Nation, qui nous ont demandé si l’idée nous intéressait. Bien sûr, qu’elle nous intéressait ! Sans compter que c’était l’occasion de jouer en France pour la première fois. Le concert de Strasbourg, hier soir, était extraordinaire. Les retours du public ont été incroyables. » On ne peut que souhaiter que les Parisiens soient aussi enthousiastes !


Sirenia

Ce soir, les filles sont à l’honneur, et pourtant, dans la salle, elles se font discrètes. Liv Kristine, malade, fera une apparition de quelques minutes, le temps d’assurer les balances de Leaves’ Eyes, avant de s’isoler pour se reposer. Sandra (Elis) et Marcela (Stream Of Passion), elles, sont carrément invisibles. Seules Aylin, la voix de Sirenia, se mêle véritablement aux autres musiciens, réunis sur les canapés. Avec sa doudoune façon bonhomme Michelin et sa coiffure en désordre, la toute petite chanteuse espagnole ne paye pas de mine. Et pourtant, Morten ne voyait personne d’autre pour remplacer Monika Pedersen : « Elle avait la voix, le physique et la personnalité nécessaires. Elle était prête à investir beaucoup de temps et d’énergie dans le groupe, ce qui était très important. »

Espérons que la demoiselle ne quittera pas le navire avant le prochain album, ce qui semble être devenu une habitude pour ce combo : quatre chanteuses en cinq albums, c’est sans doute un record ! Alors, maudites les chanteuses de Sirenia ? « Peut-être ! » admet Morten. « Mais cette fois, nous avons vraiment l’impression d’avoir trouvé la bonne chanteuse. Nous travaillons d’ailleurs déjà sur le prochain album. La malédiction a l’air d’être levée ! »


Atrocity

La soirée s’annonce bien pour Sirenia. Et pour Atrocity : pas trop fatiguant, d’assurer deux sets si différents tous les soirs ? « Sur le long terme, c’est un rythme difficile à tenir », confirme Thorsten ‘Tosso’ Bauer, guitariste de Leaves’ Eyes et d’Atrocity. « Ça demande énormément d’énergie, surtout dans les petites salles comme celle-ci. Tout le monde sera soulagé lorsque la tournée sera terminée ! L’an prochain, nous nous concentrerons principalement sur Leaves’ Eyes de toute façon. »

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Atrocity est ici pour promouvoir Werk 80 II, recueil de reprises des années 80 qui constituent l’intégralité de la set-list sur la tournée. Les eighties ont engendré des dizaines de tubes intemporels qui passent facilement les frontières, mais Njord, le dernier bébé de Leaves’ Eyes, a un côté nordique prononcé que le reste de l’Europe peut avoir du mal à assimiler. Le groupe avait-il la moindre inquiétude concernant la réception de cet album par le public non Viking ? « Notre musique comporte nombre d’influences : folk, symphonique, rock… Il y a une chanson en français, des dialectes nordiques, des titres aux sonorités irlandaises… Ce n’est pas un album destiné exclusivement aux Scandinaves, tout le monde peut s’y retrouver ! »


Stream Of Passion

Impossible de ne pas demander à nos amis musiciens ce qu’ils pensent de la scène « metal à chanteuse », souvent critiquée et stéréotypée. « On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac », répond Tosso. « Avec notre côté ethnique et les multiples langues que nous utilisons, Leaves’ Eyes est un peu différent des autres groupes. Et puis, Liv était autrefois la chanteuse de Theatre of Tragedy, l’un des premiers groupes de metal à chanteuse. On ne peut pas vraiment nous accuser de céder aux sirènes de la mode. » Morten, lui, semble encore moins intéressé par le débat. Sa réponse aux critiques qui comparent Sirenia à Evanescence et Within Temptation ? « Je jouais déjà ce type de musique en 1994, bien avant que ces groupes n’apparaissent. Ceux qui font ces comparaisons devraient revoir leurs références avant de parler ! » On a compris le message…

Eu égard au nombre de groupes présents ce soir, le stand merchandising est généreusement achalandé. Outre la discographie complète de Leaves’ Eyes et des goodies divers et variés, allant du badge au T-shirt en passant par l’autocollant, le stand propose les deux volumes de Werk 80, dont les pochettes attirent l’acheteur potentiel comme un aimant. « Lorsque Werk 80 est sorti, il a été désigné ‘meilleure pochette de l’année’ », se souvient Tosso en souriant. « Il fallait faire aussi bien pour marquer les esprits. » D’où l’apparition de Dita Von Teese, reine de l’effeuillage et incarnation vivante de la poupée gothique, sur la pochette de Werk 80 II ! « Les photos n’ont pas été faites pour l’album », précise Tosso, presque à regret, « mais on nous a donné l’autorisation d’utiliser des photos plus anciennes. » Mission marketing accomplie : on achèterait bien l’album uniquement pour se délecter du livret !


Elis

The 13th Floor, le dernier album de Sirenia et le premier avec Ailyn au chant, se prête moins à la controverse, même si la pochette est ici bien différente de ce à quoi les Norvégiens nous avaient habitués. « En effet, cet artwork ne ressemble pas aux autres, mais nous avons fait appel à des artistes différents pour tous nos albums », souligne Morten Veland. « C’est une façon de nous renouveler. À chaque fois, nous envoyons la musique et les paroles à l’artiste, et il s’imprègne de tout cela pour produire un artwork qui correspond à l’album. Ils nous propose différentes pochettes et nous choisissons celle qui nous convient le mieux. » Qu’en est-il du titre ? The 13th Floor serait-il une référence au film de SF de 1999[/urlb] ? « Pas du tout ! Je ne connaissais même pas l’existence de ce film avant qu’on ne m’en parle pendant une interview ! Il n’y a aucun lien. Je n’ai jamais aimé expliquer le sens des titres ou des paroles de Sirenia, ça enlève une part de mystère et de magie. C’est à l’auditeur de se faire sa propre interprétation. » À bon entendeur !

Mais l’heure tourne, et il est presque temps d’accueillir les premiers spectateurs. Les roadies ont monté la scène en un temps record et les balances se sont déroulées dans les temps – ce qui n’est pas une mince affaire compte tenu du nombre de groupes à l’affiche ce soir ! D’après la feuille de route très complète que j’ai entre les mains, ce Beauty & The Beast Festival ne devrait pas se transformer en second Paganfest (en d’autres termes, Leaves’ Eyes ne devrait pas boucler son show à 2 heures du matin, privant ainsi la moitié des spectateurs de concert). Il est 18h45, l’heure de gagner les canapés du Glaz’Art avec une bonne bouteille d’alcopops en attendant le début du show.

Artistes : Leave’s EyesSireniaAtrocityStream of PassionElis
Salle : Le Glaz’Art
Ville : Paris
Date : 23-11-2009
Public : 350 personnes environ


Elis

Celui-ci commence donc à l’heure dite avec Elis, groupe de goth à chanteuse venu tout droit du Liechtenstein. Sans révolutionner le genre, Elis nous offre un metal gothique très correct, ponctué de gros riffs et de grunts plutôt appréciables. Cependant, et malgré une dernière chanson (« Firefly ») particulièrement entraînante, la prestation des liechtensteinois (ouch !) reste globalement assez terne. À leur décharge, qui a jamais prétendu qu’atomiser les foules sur une scène de 5 mètres sur 4 était chose aisée ?

Comme pour leur rendre la tâche plus difficile encore, le son est particulièrement mauvais et les lignes de chant de Sandra Schleret disparaissent sous les guitares au point d’être presque inaudibles. On aurait aimé profiter de cette voix dans de meilleures conditions, la configuration de la salle ne permettant pas d’apprécier à sa juste valeur le talent de Sandra, digne héritière de la regrettée Sabine Dünser.


Stream Of Passion

En 2005, après l’éviction de Tarja Turunen par ses collègues de Nightwish, critiques, fans et webzines n’avaient qu’une remplaçante à la bouche : Marcela Bovio. C’est donc avec une certaine curiosité, et des critiques dithyrambiques plein les oreilles, que j’attendais la performance de Stream Of Passion. Ce fut une déception.

La faute au son, tout d’abord : celui-ci est une fois de plus très brouillon, et la voix de Marcela à peine plus audible que celle de sa cons?ur d’Elis. La faute à la musique elle-même, ensuite : malgré un énorme potentiel, un côté symphonique prononcé et une chanteuse effectivement brillante, les compos partent un peu dans tous les sens et convainquent difficilement. Le public semble cependant apprécier, et certains spectateurs m’ont même confié, peu avant le show, être venus précisément pour ce groupe. Malgré une reprise plutôt réussie du « Street Spirit » de Radiohead, l’impression générale reste très mitigée. Encore un groupe qui aurait gagné à se produire dans de meilleures conditions.


Atrocity

Atrocity sera le premier groupe de la soirée à prendre le temps de « chauffer » la salle – activité à laquelle Alex Krull se livre avec une l’aisance du vétéran. Malheureusement, les spectateurs restent peu réceptifs aux efforts des Allemands, et les titres interprétés ne semblent pas faire mouche. Trop jeune, le public ? Possible. Car, comme je le martèle depuis le début de ce report, ce soir, la set-list d’Atrocity est composée de reprises « métallisées » des années 80, issues des albums Werk 80 et Werk80 II.

Pour qui connaît un peu ses classiques, la set-list comporte quelques perles, à commencer par les indéboulonnables « Tainted Love » (Soft Cell pour la version la plus connue) et « Fade To Grey » (Visage). À noter également les inoubliables « Shout » (Tears For Fears) et « The Sun Always Shines On TV » (A-Ha), interprétés pour l’occasion en duo avec la voix d’Elis, Sandra.

Niveau mise en scène, les années 80 sont là aussi bien présentes : le groupe étant composé exclusivement de « beasts » et d’aucune « beauty », deux jeunes femmes fort peu vêtues ont été appelées en renfort et gagnent leur beurre en se dandinant de chaque côté de la scène ou en venant se frotter langoureusement contre Alex. Les eighties à l’allemande, on vous dit. Parallèlement, on applaudit à deux mains l’initiative d’Alex de faire monter une spectatrice sur scène pour lui demander de danser, ou son stage diving plus que surprenant étant donné la hauteur de plafond du Glaz’Art.

Au final, une performance très sympathique, un peu ternie par l’absence de réaction du public et par les problèmes vocaux manifestes d’Alex. Mais celui-ci étant malade, on lui pardonnera aisément.


Sirenia

C’est au tour de Sirenia d’entrer en scène, et il est temps pour moi de quitter mon canapé et mes Smirnoff Ice pour rejoindre le gros des spectateurs. D’emblée (et malgré le son toujours relativement brouillon), la sauce prend, et le groupe convainc aisément un public jusqu’ici plutôt apathique.

Ailyn a abandonné sa doudoune et sa natte bâclée pour adopter le parfait look de la chanteuse gothique – et ce personnage lui va à ravir. Vocalement, sa performance est irréprochable, tant sur les morceaux issus du dernier album (« The Path to Decay », « The Seventh Summer ») que sur les titres plus anciens (« My Mind’s Eye », « Meridian » et « The Other Side », notamment). De son côté, Morten, le visage dissimulé pendant tout le set par le spot lumineux situé juste derrière lui, assure les grunts avec brio.

Étrangement, la frontwoman ne fera aucune intervention, laissant à Morten le soin de communiquer avec le public et d’annoncer les morceaux. Un choix sans doute dicté par le niveau d’anglais d’Ailyn, malheureusement assez limité. Pour compenser, la chanteuse est extrêmement souriante et prend le parti de ne jamais quitter la scène, même durant les longues minutes où sa voix n’est pas sollicitée.

Ce n’est que le deuxième concert de Sirenia en France, mais le résultat est plus que convainquant. On attend le groupe de pied ferme sur de nouvelles dates, dans des conditions où les ch?urs et les orchestrations ne paraîtront pas si étriqués.


Leaves’Eyes

Deuxième round pour les « beasts » d’Atrocity, avec cette fois la participation d’une Liv Kristine passée du jogging informe à la panoplie de princesse nordique. Leaves’ Eyes joue ce soir en tête d’affiche, et pour la première fois depuis le début du concert, le public est réellement en effervescence.

Comme je l’ai déjà souligné, Alex Krull n’est pas le seul à être malade, ce soir : Liv n’est pas au meilleur de sa forme, et cela s’entend. Pâlotte et fatiguée, la chanteuse doit parfois cacher son visage dans la manche de sa robe pour dissimuler ses quintes de toux. Mais malgré des difficultés vocales indéniables et une set-list amputée de quatre titres, la frontwoman, fidèle à son habitude, assure le spectacle à grands coups de froufroutements de robe et de poses destinées aux photographes.

De leur côté, les autres musiciens, loin d’être diminués par le show d’Atrocity, sont irréprochables et affichent une passion inébranlable pour leur musique. Le batteur du combo, Seven, va même jusqu’à gratifier le public d’un solo époustouflant, sur son kit et… sur le plafond de la salle ! Une initiative inhabituelle pour un groupe de metal symphonique, mais amplement justifiée par le talent sidérant de Seven.

La set-list fait évidemment la part belle à Njord, le dernier album du combo, avec un total de sept titres sur onze. C’est d’ailleurs la seule critique que l’on peut adresser au groupe : peut-être aurait-il fallu piocher davantage dans le reste de la discographie, et proposer par exemple un « Elegy », dont l’absence s’est fait cruellement sentir. On regrettera également de ne pas avoir entendu « Les Champs de Lavande », alors qu’il s’agissait pourtant d’une occasion en or pour Liv de pratiquer son français. Malgré tout, des titres comme « My Destiny » ou « Ragnarok » ont un potentiel indéniable en live, et cette set-list a parfaitement rempli son rôle : plonger le public dans un monde de fantasy nordique mâtinée d’éléments symphoniques.

Leaves’ Eyes était ce soir fidèle à sa réputation, et c’est tout ce qu’on leur demandait !

Il est 23h30, et le public est invité à regagné la sortie. Quelques représentants d’Elianor distribuent à la volée les affiches du concert, pour le plus grand plaisir des fans. Au final, la journée se sera passée sans la moindre anicroche et la feuille de route aura été respectée à la seconde près. Une très bonne journée.


La set list tronquée de Leaves’Eyes



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