


L’arrivée au Transbo
« GET IN : 14h00
SOUNDCHECK : 14H30-16H00
PEINTURE : 22H30
SHOW : 23H30-00H35 »
Voilà le programme que Polo, le régisseur et Tour manager des Punish, m’avait donné par mail. Quand j’arrive sur les lieux à 13h45, les Punish Yourself ne sont pas encore sur zone. Le groupe apparaîtra en fait aux alentours de 15h. La formation jouait la veille à Albi et la soirée a visiblement été arrosée…
Comme le montre la photo ci-dessus, les membres du groupe n’hésitent pas à descendre eux-mêmes le matériel de leur camionnette. L’équipe de Base Productions veille bien sûr au grain et participe activement à la décharge du camion. Instruments, matériel de scène, effets personnels : en 10 minutes tout est dans la salle. Le groupe part rapidement dans les loges installer ses affaires mais n’y reste que très peu de temps. C’est bien compréhensible car aujourd’hui ce n’est pas un simple concert des Punish Yourself mais bel et bien un festival. Donc si un combo est en retard sur son planning, il met tous les autres groupes – ainsi que l’organisation – dans le pétrin. Et en l’occurrence Loudblast est également arrivé en retard. Conséquence : les Punish se pressent pour ensuite laisser la place au groupe de thrash/death.

Et oui, pour que la soirée soit une réussite, chaque acteur de la scène musicale doit respecter ses contraintes de temps. L’ouverture des portes devant impérativement se faire à 17h précises.
Les Punish Yourself paraissent très décontractés et on sent une très bonne ambiance entre les membres du groupe. Depuis 1998 ces derniers ont évolué mais les membres actuels sont ensemble depuis maintenant de longues années : le line-up n’ayant pas bougé depuis 2001. Côté bonne humeur, à un moment donné Fab, l’ingé son, demande par exemple à X.av, le batteur, de taper sur sa grosse caisse avec un ton volontairement exaspéré. Et Xavier – accompagné de Miss Z (guitare) – de dire en ch?ur « oh il faut pas que tu nous parles comme ça, doucement hein ! » avec l’accent du sud-ouest. Pardon, « avé l’assa »…


VX et les balances
Au moment du soundcheck, ça envoie à fond des morceaux de Punish (« Blast Off Siddharta Junkie » par exemple) en instru dans les enceintes. Et Dieu que c’est bon. Le beat techno a un côté décalé dans cette ambiance générale de metalleux aux cheveux longs. C’est ça l’identité Punish : mélanger les styles, les sonorités. En cette chaude après-midi, le Transbo se met à vibrer aux sons de l’électronique et c’est sacrément appréciable. D’ailleurs on imagine qu’envoyer du gros son doit être une sacrée adrénaline pour le groupe, et ce même pendant les balances. N’est-ce pas VX ? « Ah non pas du tout. Tu sais quand on fait les balances, on a surtout qu’une envie, c’est que ça se termine. » Enfin c’est quand même pas une corvée non plus mon cher VX ? « Ah si, quand même on peut dire que c’est carrément une corvée ! ».
Voilà qui est dit.

Pierre-Laurent (guitare) appliqué
C’est vrai que pour les musiciens la balance n’a rien d’extraordinaire : on répète les morceaux, on voit si les instruments sont bien réglés etc. Cette étape obligée liée à la technique ne paraît pas, c’est un fait, être véritablement enrichissante pour les zicos. Ce qui l’est, en revanche, c’est de discuter avec les membres du groupe. « Le problème des machines c’est qu’on ne peut pas changer de setlist comme on le voudrait car cela nécessite de longues heures de studio pour programmer le tout » nous signale Xavier. « Et c’est vrai que certaines chansons nous lassent un peu… ».

Fab est un garçon très drôle
Lesquelles, on veut des noms nous ! Tu sais bien que Radio Metal est le Voici du metal Xavier donc si tu ne me donnes pas du sensationnel, on va l’avoir mauvaise… »C’est vrai que « (Let’s Build) A Station In Space » est assez chiante à jouer mais elle fait partie de nos classiques au même titre qu’un « Gay Boys In Bondage ». Et on se voit mal ne pas les interpréter car on est aussi là pour faire plaisir aux gens »… Intéressant à savoir car le batteur a le mérite d’insister sur un point fondamental : le lien très fort qui existe entre Punish et son public. Le groupe s’est vraiment révélé avec l’album Disco Flesh : Warp 99, en 2001, et il est compréhensible que près de 10 ans plus tard, il n’ait plus spécialement envie d’interpréter des titres très rentre-dedans à la Rammstein. « C’est aussi pour ça qu’il y a les projets parallèles » rappelle Xavier, lesquels laissent une autre liberté.
Aparté nécessaire.
Sur scène comme dans la vie, c’est d’ailleurs avant tout ça Punish Yourself : une certaine vision de la liberté. La liberté de mouvement, la liberté de choisir et de faire, la liberté de ton aussi. Le soir-même VX s’adressera d’ailleurs au début de la chanson « Gay Boys In Bondage » à tous « les homos, les gwins, les trans » de la salle. En outre, VX me dira « tu sais, tu peux écrire ce que tu veux dans ton report hein… » mais ça le chanteur n’avait même pas besoin de me le préciser car mon travail est intrinsèquement lié à la notion clé de « liberté ». Oui c’est une vérité à rappeler, la liberté d’expression a du sens pour tous ceux qui croient en ce qu’ils font.
Fin de l’aparté.

Miss Z veille sur l’ensemble
On sait que le groupe Punish yourself a une très grosse réputation scénique en France. C’est une formation connue et reconnue. Pour autant, qu’en est-il en Angleterre ou en Allemagne ? « En Angleterre, la dernière fois qu’on y est allé on a joué dans des pubs » nous explique Vincent. « L’ambiance est très bonne, les gens sont réceptifs mais franchement au niveau du catering les Anglais sont hallucinants : y’avait rien à boire ! Mais rien du tout… on comprend donc pourquoi les groupes anglais qu’on a fait venir jouer en France sont aux anges avec ce qu’on leur offre ! ». Ah la perfide Albion ! « En Allemagne là tu as une rigueur hallucinante. Quand on parle de machines, nous – quand on joue – on a l’avantage de savoir exactement où on en est question timing car tout est réglé au préalable. Mais y’a quelques temps on a joué en Allemagne et t’avais un mec qui me montrait une pancarte avec marquée « 10 minutes » puis « 5 minutes » etc. C’était bien marrant ! » nous confie même Xavier.
Rigueur, rigueur !


Sieste et détente
Nous sommes aux alentours de 16h et pendant que je discute avec Xavier, Miss Z n’hésite pas à faire une longue sieste, visiblement émoussée par la chaleur. Plus tard dans la soirée, Rose de Season Of Mist ira même demander à Base Productions un ventilateur qui permettra aux Punish de moins subir la chaleur. « C’est bizarre on a l’impression que ça fait 3 mois qu’on est parti en tournée ! » confirme Xavier. « Pourtant on vient d’Albi et on rentre demain sur Toulouse ». Il faut dire qu’entre la prestation scénique, la fiesta, la route et le fait d’attendre : les raisons d’être fatigué sont plus nombreuses qu’on ne croit. Les Punish Yourself regarderont d’ailleurs avec plaisir les autres artistes se produire sur scène. C’est toujours plus sympa de voir des groupes en live plutôt que de passer son temps à attendre son propre concert ! « Moi je fais rarement de sieste même si ça peut arriver » affirme le discret et sympathique Pierre-Laurent, l’autre guitariste du groupe. Fab tentera lui de suivre la finale dames des Internationaux de France de Tennis en direct sur son ordinateur… mais en vain.

Maquillage obligatoire
Pour revenir sur la question de la liberté évoquée plus haut, on note que les Punish ne sont pas maquillés et peinturlurés sur leurs autres projets. Xavier et Fafa, danseur et pyrotechnicien ce soir en remplacement de Klodia, confirment que le maquillage fait maintenant partie intrinsèque de Punish Yourself. Les projets parallèles permettent au groupe de ne pas avoir cette contrainte toute l’année. « Le maquillage quand y fait chaud, c’est encore pire, même si de toute façon ça pique tout le temps ! » affirme Miss Z.

Alerte rouge : des extraterrestres !
Car l’une des différences entre Punish et les autres groupes est bel et bien là : la peinture. Comme le montre le programme évoqué au début de cet article, les Punish doivent se peindre à partir de 22h30, soit une heure avant le début du show. Vous imaginez le truc sur de grandes tournées… L’identité du groupe est donc autant musicale que visuelle. Assister à un concert de Punish Yourself c’est voir « un petit théâtre sur place » disait encore récemment une jeune fan de Punish sur le Facebook de Radio Metal. Et c’est vrai, aujourd’hui on imagine mal le groupe sur scène sans peinture.

Cérémonie dans l’obscurité
Punish Yourself réalise l’exploit de rayonner, au propre et au figuré, dans l’obscurité. La scène, au même titre que la peinture, constitue son ADN. Mais aux alentours de 22h30, dans la chaleur de leur loge lyonnaise, les Punish ne sont pas dans toutes ces considérations. « Bon ben, faut y aller… » se lamente Xavier. Eh oui, il faut éteindre les interrupteurs et apporter les lumières réfléchissantes, celles qui permettent aux membres du groupe d’éclairer leur corps – comme ce sera le cas quelques minutes plus tard sur scène – et de faire rejaillir leur peintures multicolores dans le noir de la loge. En concert l’effet sera impressionnant et, pour tout dire, cette séance privée d’avant-scène est une cérémonie plaisante et colorée. Dans la loge, les pinceaux sont bien entendu tous là, à l’instar des pots de peintures, et c’est un vrai travail d’orfèvre qui commence. Les membres se peignent eux-mêmes et demandent assistance pour les parties difficiles à couvrir : dos, cou, arrière du crâne et fesses pour Fafa !
La séance de maquillage se termine, Pierre-Laurent s’est également mis au supplice et nous fera profiter d’une jolie peinture bleue et rose. « Ca me va ? » demande notre homme à VX ? « Oui franchement c’est bien » lui répondra son interlocuteur. Eh oui, qu’est-ce que vous croyez ? Il faut du goût pour se peindre soi-même ! Et les Punish en ont, incontestablement. « Généralement on est sur des thématiques graphiques souvent identiques » précise Miss Z « mais parfois on innove un peu, disons que ça fonctionne par cycle ». Mais une question turlupine votre serviteur : après, pour enlever tout ça, ça doit vraiment être long et difficile non ? « On a notre poudre magique » m’avait répondu malicieusement Xavier quelques heures auparavant (voir ci-dessous) « A la base ça sert aux mécanos pour nettoyer le cambouis et le produit fait donc super bien partir la peinture ». Pas peur que votre peau subisse des séquelles quand même ? « Franchement non, il n y’a pas de soucis. »

La poudre magique
L’heure tourne et l’entrée en scène des artistes se rapproche. Bien chauffé par les Ultra Vomit, le public plutôt jeune sera très réceptif. « Ca fait longtemps que j’avais pas fait un concert comme ça » reconnaîtra même VX juste après. La prestation des Toulousains fut en effet de très bonne facture même si les titres choisis pour la deuxième partie du show auraient pu être plus accrocheurs. De toute façon, le temps n’est plus au concert mais à la décompression. Pour cela rien de tel qu’une bonne bière avec les Ultra Vomit ! Apparemment, les deux groupes ne se connaissent pas très bien et ont sympathisé samedi soir. Avant le concert des Punish, certains membres du staff regardaient d’ailleurs la prestation des Ultra Vomit avec intérêt.

Les Ultra Violet dans la loge des Ultra Vomit
Il est maintenant 2 heures du matin et la la loge doit être vidée. Tout le monde prend ses affaires et descend les escaliers du Transbordeur qui partent des 3 loges supérieures et mènent à l’arrière-scène. Là encore, comme Annecha (merchandising) et tout le crew Punish Yourself, la plupart des membres du groupe participent à la mise en place dans le camion : c’est l’heure de rentrer au bercail !

De bons moments
Question actu : le groupe se produira en Angleterre du 29 au 31 juillet. Vous pourrez également le retrouver sur scène en France et même en Allemagne à la fin de l’année.
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