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Interview   

Black Stone Cherry déchire mais ne se déchire pas


Il y a quelques semaines, nous nous sommes entretenus par téléphone quelques instants avec John Fred Young, batteur de Black Stone Cherry, qui revenait tout juste d’une tournée en première partie d’Alter Bridge. Une interview brève dont le contenu a été difficile à exploiter, notre interlocuteur ne jouissant pas d’une ligne des plus stables. Prévue initialement deux jours plus tôt, elle avait même été reportée pour la raison suivante, dont nous avons volontiers ri avec notre contact de la maison de disques concernée : « Écoute, je suis désolé, il va falloir reporter l’interview : on l’a perdu, on ne sait pas où il est ». Une situation surréaliste que pourtant bien des labels ou des managers vivent certainement souvent, faisant face à des musiciens un peu tête en l’air qui s’en vont vadrouiller sans prévenir. Bref, il s’agit de l’une de ces interviews qui auraient pu ne jamais sortir sur le site de Radio Metal.

Nous sommes tout d’abord revenus sur l’excellent dernier album Between The Devil And The Deep Blue Sea, qui est le premier à avoir été enregistré dans un contexte différent de celui auquel le groupe avait été habitué. Une expérience que Young décrit comme rafraîchissante, leur ayant permis de « s’évader de tout » et de se renouveler : « On a fait notre premier album au Kentucky avec mon père, il a produit l’album avec nous. Pour le deuxième album, on est allés à Nashville et on l’a enregistré avec Bob Marlette. Pour celui-là, bien sûr, on a été à Los Angeles et on a bossé avec Howard Benson, on est restés chez nous pendant une année entière. Notre label nous a fait composer des morceaux pendant un an. On était prêts à repartir en tournée après environ trois mois, c’était assez dur. On a beaucoup bossé pour que ces morceaux soient les meilleurs possibles. C’est aussi le premier album où on a travaillé avec des compositeurs extérieurs au groupe, ce qui était assez différent. Ça a été vraiment productif, on a passé un bon moment à se faire des amis et à voir des types de l’extérieur venir ajouter leur talent à la composition des morceaux. Je pense qu’on a vraiment grandi en tant que personnes et en tant que musiciens. »

Un album particulier, décrit dans un communiqué de presse comme étant « le résumé d’un an dans la vie du groupe – toutes les émotions, les triomphes, les pertes, les amours et tout ce qui vient avec. ». A ce titre, Young nous confirme que 2010 était une année marquante pour le groupe, d’où le besoin d’écrire dessus.

Mais, au-delà du talent du combo pour écrire des hymnes stoner/rock percutants et fédérateurs, c’est surtout sur scène que le groupe du Kentucky se démarque. A tel point qu’ils en volent parfois la vedette à la tête d’affiche. Le batteur commente : « Pour nous, la musique live est particulièrement importante. Pour être un bon groupe de scène, il faut être un bon musicien. Regarde des groupes comme Led Zeppelin, The Rolling Stones, The Who : tous ces mecs sont de très bons joueurs. C’est ce vers quoi on tend. On passe beaucoup de temps à essayer d’améliorer nos concerts, on réfléchit tout le temps à nos setlists, quelles chansons jouer etc. On a beaucoup travaillé là-dessus. « 

A côté de cet incontestable succès et de tournées en première partie de groupes tous plus prestigieux les uns que les autres (Def Leppard, Alter Bridge, Nickelback…), le groupe reste authentique, notamment car ses membres ne sont pas obnubilés par les paillettes du milieu et ont le sens des priorités : « On a une vie géniale, on aime partir en tournée, faire des premières parties, enregistrer, faire des albums. […] On a fait des premières parties pour beaucoup de très gros combos et d’excellents musiciens, mais le seul truc que je n’aime pas dans tout ça, c’est le fait d’être loin de chez moi. Je pense que les autres membres du groupe diraient la même chose parce qu’on accorde beaucoup d’importance à nos familles. ». John Fred nous apprend par ailleurs que, grâce aux avancées technologiques telles que ProTools ou Garage Band, Black Stone Cherry peut composer à toute heure et que la plupart des titres sont écrits en tournée. Le groupe sera d’ailleurs de passage le vendredi 2 mars à la Maroquinerie de Paris (le concert est complet).

« On n’a pas de talent particulier en dehors de la musique ! »

En fin d’interview, nous avons abordé le rapport du groupe à l’alcool ainsi que la solidité de son line-up dans un échange intéressant dont voici la retranscription à l’état brut :

Radio Metal : Il paraît que vous ne buvez pas du tout d’alcool en tournée. Peux-tu nous parler de ce choix ?

John Fred Young (batterie) : Quand on a commencé on ne buvait pas, on était très, très jeunes. On conduisait à travers les États-Unis et on essayait d’être responsables parce qu’on savait qu’on avait beaucoup de chance de pouvoir faire ça, d’avoir signé avec un label. Donc on ne voulait pas tout gâcher, on voulait juste faire de notre mieux, rester concentrés. Mais tout le monde boit un peu de temps en temps. On n’est pas vraiment un groupe de fêtards mais ça nous arrive de boire, on est assez normaux.

N’est-il pas difficile de résister à la tentation, par rapport aux autres groupes, aux fans ou aux gens en général qui mettent la pression en disant que « ne pas boire c’est pas cool » ?

Non, quand on était plus jeunes, quand on a eu notre premier tour-bus, on a commencé à boire un peu. Maintenant, je suppose que quand tu commences à tourner tu te dis « Mec, il faut faire la fête ! » mais c’est vite devenu lassant. On boit de temps en temps mais c’est un peu idiot de simplement se bourrer la gueule et gâcher des opportunités de faire quelque chose de génial. C’est pas si important, c’est pas une grosse, grosse priorité pour nous d’être complètement déchirés [rires]. Je préfèrerais rentrer chez moi et passer du temps avec ma famille.

C’est rare de voir un groupe garder son line-up d’origine. Quel est votre secret ?

Je pense que c’est probablement parce que personne d’autre ne voudrait jouer avec nous [rires]. On est ensemble depuis si longtemps, on vient de fêter les dix ans du groupe l’année dernière. C’est assez remarquable pour quatre types d’une petite ville du fin fond du Kentucky de pouvoir dire qu’on est restés ensemble dans un groupe de rock pendant dix ans. On a commencé le groupe en 2001, aux seize ans de notre chanteur Chris [Robertson].

Est-ce que ça veut dire que le line-up ne pourrait pas changer ?

Non, il ne pourrait pas changer, ça signifierait probablement la fin du groupe. À moins que quelqu’un ne meure, Dieu nous en garde ! Mais je ne pense pas que qui que ce soit puisse quitter le groupe, parce qu’on n’a rien d’autre à faire ! On n’a pas de talent particulier en dehors de la musique !

Interview réalisée le 13 janvier 2011 par téléphone.
Retranscription et traduction : Stan (avec l’aide de Saff’)

Site Internet de Black Stone Cherry : www.blackstonecherry.com



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