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Live Report   

Black et thrash attaquent Petit Bain


Vous connaissez surement l’ambiance d’un concert de black metal. Les gens gardent les bras croisés et regardent patiemment les artistes le poing levé en attendant de pouvoir applaudir. Et bien pour pallier ce manque de mouvement, le black thrash fut créé. L’occasion pour tous les amateurs de black metal d’enfin se lâcher comme dans un concert de thrash et de cogner du monde.

Qui de mieux pour orchestrer cette soirée que les légendes que sont les membres d’Aura Noir ? Il n’est pas rare de les voir en France, on avait pu les croiser au Hellfest en 2016 ou au Fall Of Summer en 2014. Cela fait plusieurs années que nous sommes en attente d’un nouvel album annoncé et qu’aucune nouvelle n’a vraiment été divulguée, si ce n’est, en live, un titre inédit joué. Il ne reste plus qu’à espérer une sortie dans l’année 2017.

Une soirée en dent de scie avec un public parfois sous tension, ou alors surexcité. Difficile de vraiment le cerner, s’éparpillant vite au bar entre les concerts et pourtant assez actif dans le pit, même si ce n’est pas l’équivalent d’un Benighted bien entendu.

Artistes : Aura NoirOccvltaNecroblood
Date : 22 mai 2017
Salle : Petit Bain
Ville : Paris [75]

Necroblood

Pour ouvrir tout cela, on accueille des français : Necroblood, des parisiens ayant sorti leur premier album cette année, il faut donc le promouvoir. Et malheureusement; aussi bien sur scène que dans le public, l’ambiance n’est pas très excitée. Déjà, visuellement, le groupe est assez pauvre avec une lumière principale qui ne change pas, restant dans le rouge tout le long. Alors même si scéniquement le groupe place quelques masques à gaz sur ses pieds de micro pour rajouter du cachet à leur univers, on reste sur quelque chose de plat. On notera un effort sur l’aspect scénique : les membres font une entrée sur les funérailles de la Reine Mary, morceau composé par Purcell. Techniquement le son n’est pas très agréable durant la moitié de la setlist et on note quelques loupés au niveau du guitariste lead, qui ne joue pas toujours juste.

En fait, Necroblood se réveille véritablement à trois titres de la fin du concert avec « Operation Gomorrah » où le son est de meilleure qualité, quelques spots blancs font leur apparition pour agiter tout cela et où le public commence véritablement à bousculer la salle. Car pour le moment les personnes présentes dans le pit forment un fabuleux mix de spectateurs de black et de thrash metal. C’est-à-dire des boules de nerfs très échauffées ne sachant pas s’il faut taper ou ne pas taper. Restant frustré au milieu de la foule, un homme dont l’envie augmente de notes en notes, finit par exploser, la colère gagne enfin la fosse, se bousculant en nombre limité pour le moment. Mais à part bouger, le public ne fera pas grand-chose. Quelques légers applaudissements à la fin des morceaux, un peu timide, laissant des blancs entre les titres. Le set de Necroblood n’était pas très gai, et certains préféreront les versions studios. Mais on garde confiance en nos français, qui on espère progresseront en termes de concert et se trouveront une solide équipe technique autour d’eux.

Setlist Necroblood (sous réserve) :

Throught Limitless Abysses
Goat Celebration
Necroblood Ceremony
Back Cult Slaughter
Necroblood
Operation Gomorrah
Sadistik Hunt
Rite Of Evil

Occvlta

Maintenant on peut passer à un groupe ayant une performance bien plus notable. Notamment grâce à son chanteur qui nous rappellera nos meilleurs moments aux concerts de Shining. Car oui, ce leader casse son pied de micro, ou va alors embrasser la personne du public qui regarde son téléphone durant la performance. Durant un morceau il s’assiéra même devant la batterie et chantera d’un air décontenancé. Répétant entre chaque composition « are you happy ?», le public criera la réponse plusieurs fois au chanteur, qui ne changera jamais de question. Concernant l’audience, justement, on ne connait pas vraiment son avis sur la prestation. Car même si le chanteur peut faire peur à bien des aspects, musicalement le groupe est solide, notamment avec l’excellent dernier morceau : « Above Pale Fields of Fevers ». Mais les applaudissements sont toujours timides et lorsque le groupe annonce le morceau « Return To The House » (traduisez : retour à la maison), on entendra dans le public « ouais vous aussi ! » Simple blague de circonstance ou réelle impression du public ?

Tout ce que l’on sait, c’est qu’au niveau des lumières ou musicalement, Occvlta est plus convaincant que Necroblood. On repère d’ailleurs des riffs ayant leur place dans la discographie de Gutalax, donnant un aspect dansant au tout. Sûrement la raison pour laquelle le bassiste était de si bonne humeur et qu’il gesticulait autant. Idem pour l’agitation du chanteur, allongeant même son pied de micro pour atteindre deux mètres et laisser ledit appareil suspendu en l’air. On ne sait pas ce qui pousse un artiste à faire tout cela. Est-ce pour apporter un cachet au groupe, une identité scénique ? Ou alors est-ce le comportement quotidien de l’homme ? Théâtre ou réalité ? Encore les grands mystères entourant le black metal. Mais c’est aussi ça son charme.

Setlist Occvlta (sous réserve) :

Metal Chains
Black Wind Desecration Horde
Eyes in Darkness
Last of the Sabbaths
Merciless Hammer
Return to the House
Staring at the Lake
Nosferatu
Where Is the Winter
Above Pale Fields of Fevers

Aura Noir – Agressor

C’est parti pour accueillir Blasphemer à la guitare, Apollyon à la batterie et Aggressor à la basse. On se rend très vite compte qu’on est face à des légendes du black metal. Entre Blasphemer ayant fait partie de Mayhem et Apollyon d’Immortal, le parcours de ces hommes est chargé de nombreuses participations à l’histoire du black metal. Il est par ailleurs fabuleux de voir que l’accident d’Aggressor, il y a plus de dix ans, où il a perdu l’usage de son pied, ne l’empêche pas de continuer à faire des concerts, assis sur sa chaise, ne perdant pas sa passion. Au final, même si ça peut faire bizarre au début, on oublie vite ce détail et on se laisse emporter par la foule qui nous entraîne, encore, écrasés les uns contre les autres et ne formant qu’un seul corps.

Même si le public reste timide dans ses applaudissements, tout ce qu’il demande, c’est que le groupe joue, pour pouvoir agiter le Petit Bain. Et ce n’est pas ce qui va manquer ce soir en termes d’animation. Le groupe joue certains titres phares comme « Fed To The Flames », « Deep Tracts Of Hell » et même une reprise de Venom avec « Heaven’s On Fire ». Même s’il eut été bien plus amusant d’avoir une reprise du titre de Kiss du même nom. On aura même le droit à un titre inédit d’Aura Noir avec une belle fosse où tous les spectateurs se jetaient les uns sur les autres. Oui c’est le cas durant une heure de concert : des personnes qui se frappent vraiment respectivement, toujours dans la bonne humeur, qui se font tomber en rigolant, qui souffrent tout en gardant le sourire. Bien sûr on peut profiter du concert dans un coin de la salle loin du tumulte, en regardant paisiblement le set d’Aura Noir. Mais ce n’est pas là qu’est l’essence du concert. Ce n’est pas pour rien que l’album culte du groupe se nomme Black Thrash Attack.

Pour finir le concert, Aura Noir, sous l’ovation du public, offrira à la salle encore deux morceaux en rappels. Comme preuve de sa vigueur et de sa force, Aggressor passera même ce rappel debout sur ses deux jambes. On imagine bien la douleur de l’homme en jouant ces morceaux sans être assis sur sa chaise et on le remercie grandement d’avoir fait l’effort de se lever. Sur « Black Thrash Attack », la foule se libère comme jamais, dans un seul flot et sans efforts, tous enchaînés l’un aux l’autre, tous ensemble, épanouis, enivrés et heureux.

Aura Noir – Blasphemer

Ce fut un concert assez court mais qu’il est bon de pouvoir donner quelques mandales dans le public à un concert de black. Le public était déchaîné ce soir et cela faisait du bien de revoir Aura Noir en dépit d’un set assez bref, retrouvant l’efficacité du groupe en live. En espérant que le nouvel album arrive vite à nos oreilles et que l’on verra le groupe prochainement en festival. Une formation qui reste, par ses membres et ses albums, cruciale dans le paysage de la musique extrême. Après certains dérapages et excès, on retourne à nos concerts de black metal habituels et on recroise nos bras pour pouvoir se replonger dans d’autres atmosphères un peu moins agitées.

Setlist Aura Noir :

Sons Of Hades
Destructor
Fed To The Flames
Black Deluge Night
The One Who Smite
Deep Tracts Of Hell
The Stalker
Swarm Of Vultures
Sordid
Schizoid Paranoid
Heaven’s On fire (reprise de Venom)
Black Thrash Attack



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