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Live Report   

Black Tusk, Gurt, Fight Amp : toutes les couleurs du sludge au Glaz’art


Un dimanche soir sous le signe du sludge ? C’était la proposition du Glaz’art en cette rentrée, une offre dont le public parisien ne s’est pas franchement emparé au vu de la fréquentation plutôt basse du club parisien à cette occasion malgré une affiche plutôt séduisante. Des révélations londoniennes de Gurt au noise-punk-hardcore de Fight Amp, avec pour cerise sur le gâteau les maîtres du sludge de la sacro-sainte Savannah, Géorgie, les américains de Black Tusk.

Le programme était donc alléchant avec un prix de billet particulièrement bas pour un concert parisien, un bon point en cette rentrée pour Stoned Gatherings, les organisateurs de cette soirée. Pourtant ce seront seulement une centaine de personnes qui verront ces Anglais et Américains envoyer leurs déflagrations sonores résonner dans le Glaz’art. Mais heureusement, l’intensité du show n’en a pas été un poil moindre et les participants ravis du déplacement.

Artistes : Black TuskFight AmpGurt
Date : 15 septembre 2013
Salle : Glaz’art
Ville : Paris

Gurt avait largement de quoi donner à cette soirée de dimanche soir un air de Desert Fest. N’ayons pas peur des mots : voici la belle grosse surprise de cette soirée. Un sludge dominateur et extatique, mais également porteur d’un soupçon de psychédélisme et de riffs qui groovent au possible… Les Londoniens ont été de dignes représentants de la scène stoner/sludge anglaise. Avec une ou deux particularités qui en font un groupe particulièrement original : un chant screamé en quasi continu d’un répertoire vocal proche de Dani Filth (Cradle Of Filth) ou Karl Middleton (Blackstorm) et un sens de l’humour « So British » qui détonne. Entre le T-shirt kitschissime du bassiste, adorateur des chats ou des titres de chansons délirants tels que « Soapfeast » (« La fête du savon ») ou « Dudes With Beards With Cats » (« Les gars avec des barbes à chats ») on est loin de l’ambiance enfumée et parfois angoissantes de certains groupes de sludge ou doom… et pourtant avec Gurt, de doom il est parfois question, et de stoner enfumé également. Notamment avec ce nouveau titre présenté en live, « Sophisticate », et ce deuxième guitariste qui apparaît pour la première fois à l’occasion de ce concert au Glaz’Art pour rejoindre le groupe qui devient ainsi quintet. Gurt se paiera même le luxe d’un rappel, qu’il aura largement mérité et que le public acclamera à sa juste mesure. Peut-être des futurs grands de la très fertile scène anglaise.

Les Fight Amp, ex-Fight Amputation, ont quant à eux décidé de mettre les amplis à 11. Et de sauvagement ruiner les oreilles de ceux qui sont restés les écouter après Gurt et avant Black Tusk. Changement d’ambiance, le trio fait dans le noise-rock, très influencé punk avec un certain nombre de passages aux couleurs hardcore. Le chant des Américains du New Jersey est plutôt surprenant, assez léger bien que criard et plutôt faux, en décalage total avec la lourdeur des rythmiques. Surprenant, mais plutôt brouillon, couplé à ce son aux caractéristiques assommantes… Tout ceci aura eu quelque peu raison d’une bonne moitié du public parti s’emplir les poumons du bon air parisien dans l’espace fumeur aéré. Pourtant le trio proposera un propos très énergique et direct, profitant d’un espace plus grand pour eux sur la scène du Glaz’Art, puisqu’ils ne sont que trois sur scène, pour déverser quelques plans sludge typiques à la Kylesa, avec les roulements de batterie correspondants. Pour leur première fois en France et en Europe, les Fight Amp ont tapé fort, et ont achevé les débats sur une version définitivement sans compromis de « Should’ve Worn Black », un des titres du petit dernier sorti en 2012, Birth Control. Définitivement plus punk et noise que sludge. D’où, sûrement, la défection d’une partie du public.

21h50 : enfin l’heure pour Black Tusk de venir fouler les planches parisiennes. Et surprise : c’est Jonathan Athon, bassiste de son état, qui tient le stand de merchandising du groupe avant le début du concert ! Pas de chichi de la part des Américains et encore moins quand il s’agit de démarrer le show… On refait une petite balance live, on teste les amplis… Et alors que le public se demande si ce sont bien les membres du groupe qui sont sur scène et non pas des techniciens, les lumières s’allument et le trio démarre à toute berzingue avec un panel de titres extraits du dernier album complet sorti en 2011, Set The Dial. L’introducteur « Brewing The Storm » éclaire les débats d’entrée et montre Black Tusk avec des intentions toujours aussi claires : tout jouer sur l’intensité et la sincérité du propos le plus rock’n’roll qui soit. Le fédérateur « Bring Me Darkness » ira aussi dans ce sens et recueillera l’assentiment général : le trio donne tout pour transformer le court moment passé en leur compagnie (moins d’une heure de set) en un défouloir sans concession. Ultra-souriants, surexcités, voire en transe, ce n’est pas la faible affluence qui va les démotiver. Andrew Fidler déchaîne sa tignasse dans tous les sens, Jonathan Athon se met torse nu au bout de quatre titres, exhibant ainsi une collection impressionnante de tatouages sur le haut du corps se terminant par un pistolet pointant vers l’oreille…

Manche de guitares très souvent au dessus de la tête, avec un chant sauvage partagé par les trois acolytes, les Black Tusk ne lâchent rien pendant leur set. Un extrait de l’EP qu’ils viennent de sortir « Tend No Wounds » ou encore un « Set The Dial To Your Doom » abrasif, la setlist tourne beaucoup autour de leurs dernières œuvres, même si on aura droit à un essentiel « Snake Charmer » qui enchantera l’audience. Les Américains ont ainsi clôturé une soirée plutôt intimiste, mais sans réduire en qualité d’une quelconque manière leur prestation ultra-énergique et montrant vraiment un enthousiasme sans faille, même si on regrettera forcément de les voir dans un set si court. On s’attachera également vite à revoir les Anglais de Gurt, leur humour décalé et leur façon très personnelle d’envisager le sludge. Si ce sous-genre n’a pas largement rassemblé en cette soirée de rentrée, il a au moins amplement contenté ceux qui étaient de la partie en en proposant différentes lectures.



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