Des places allant de 130 à 1400 euros et pourtant, c’est complet. Vous en avez probablement entendu parler : la polémique autour des prix des deux concerts que donneront les Rolling Stones à Londres en décembre ; les concerts parmi les plus chers (pour le spectateur au moins) jamais vu. Et pourtant, en quelques minutes, c’était parti. Bien évidemment, c’est à contre-balancer légèrement avec la pratique des « scalpers » qui achètent les places par paquets pour ensuite les revendre à des prix sur-gonflés sur le web et aux alentours des salles. Mais voilà, il ne faudrait pas non plus sur-gonflés la part de ces méthodes : des gens sont quand même prêts à payer pour ça.

Et tant qu’une partie du public sera prête à débourser ce tarif, on pourra poursuivre la surenchère des prix des places de concerts et certains artistes pourront continuer à réclamer des cachets exorbitants. C’est ce qu’on avait bien compris grâce à notre entretien avec l’organisateur de spectacles français Gérard Drouot : le monde de la musique tourne autour de l’argent et si les albums ne se vendent plus, il faut aller le prendre ailleurs. Mais un jour, ce système s’essoufflera et le marché devrait s’auto-réguler. Mais en attendant, quelqu’un s’est dit qu’il fallait montrer l’exemple de cette tendance inverse, pour retrouver comment organiser des concerts qui ne demanderont pas au public de choisir entre remplir le frigo et aller voir en live ses groupes préférés : Bon Jovi.

La bande à Jon va amorcer sa prochaine tournée mondiale le 13 février prochain à Montréal et qui atterrira en Europe en mai, en passant en juin par le Royaume-Uni. Et à ce stade, le groupe a fait un choix : ne pas dévaliser le porte-feuille de ses fans en proposant un prix des billets démarrant à 12,50£, soit environ 15 euros – ce qui est déjà moitié moins que le prix d’un concert dans une salle de taille moyenne. C’est leur promoteur en Angleterre qui explique cela au Daily Mirror : « J’étais ravi quand ils m’ont contacté et ont insisté pour que le prix des billets de la tournée Because We Can de l’année prochaine permette à chacun d’y assister. […] Si on veut survivre dans une industrie, alors on a besoin de s’éloigner de cette image élitiste des prix élevés et encore plus élevés dans les deuxièmes prix. Après tout le rock’n’roll a toujours été et devrait toujours être la musique du peuple, c’est-à-dire de tous. »

Pour l’instant, les seuls dates confirmées en Europe continentale sont en Europe de l’Est, du Nord et, plus proche de nous, en Suisse. Et même si rien ne permet tout à fait d’affirmer que cette politique sera appliquée partout, on peut déjà voir que le prix du billet au Centre Bell de Montréal débute à 28,75$, ce qui fait une petite vingtaine d’euros. Un prix de base qui est déjà bien moindre que celui d’un concert de Maroon 5 au même endroit, une semaine plus tard (41,50$) ou que de Lady Gaga deux jours plus tôt qui vaut plus du double avec ses 63,50$. On est donc en droit d’espérer un tel traitement partout ailleurs. « Because We Can », parce qu’ils peuvent le faire.