Le dernier album de Candlemass, Psalms For The Dead, tout aussi savoureux qu’il puisse être, a laissé un arrière goût amer en ayant été annoncé comme l’ultime album du groupe. Le bassiste Leif Edling expliquait en février 2012, alors que l’album ne sortait pas encore avant plusieurs mois, vouloir « arrêter avant de devenir trop vieux et sortir des albums à moitié boiteux » et « lentement disparaître sous le soleil couchant avec [leur] dignité intacte », ce qui n’apaisait pas forcément les fans, dans l’incompréhension d’une décision qui survenait après une série d’albums encensés par tous, et qui avaient largement adopté l’excellent Robert Lowe en tant que frontman des Suédois. Frontman par ailleurs remercié puis remplacé par Mats Levén – celui-là même qui officiait dans Krux avec Edling et a posé sa voix sur certaines démos de Candlemass – pour assurer les concerts. Et si les fans ont donc pu se consoler en retrouvant Candlemass sur les planches, les mystérieux problèmes de santé de Leif Edling, qui se sont révélés être de la fatigue chronique, ainsi que la multiplication des projets (Avatarium et plus récemment Doomsday King), n’étaient pas là pour redonner espoir quant à l’avenir des maîtres du doom.
Ce qui nous emmène à aujourd’hui où, pour célébrer les trente ans du premier et fondateur album Epicus Doomicus Metallicus, Candlemass sort non seulement une compilation rétrospective, Behind The Wall Of Doom, mais également un inattendu EP, Death Thy Lover, qui entérine la place de Levén au sein du groupe. Que doit-on voir derrière cette démarche ? Candlemass serait-il en train de revoir ses plans ? Nous avons discuté avec le guitariste rythmique Mats « Mappe » Björkman qui nous fait l’état des lieux et le point sur l’histoire récente de Candlemass pour mieux comprendre ce qui s’est passé ces dernières années. L’occasion aussi de revenir sur l’état de santé de Leif Edling, parmi d’autres sujets.
« Les gens ne parlent plus tellement de Messiah [Marcolin]. […] C’est un stade que nous voulions atteindre le plus vite possible mais ça nous a pris beaucoup d’années pour y parvenir. »
Radio Metal : Vous sortez un nouvel EP qui s’intitule Death Thy Lover et qui sort pour coïncider avec les trente ans de votre premier album Epicus Doomicus Metallicus. En fait, votre dernier album en date, Psalms For The Dead était censé être l’ultime album de Candlemass. Donc est-ce que cet EP n’est là que pour célébrer l’anniversaire ou bien êtes-vous en train d’envisager de revenir sur votre décision d’arrêter de faire des albums ?
Mats « Mappe » Björkman (guitare) : Non, c’était quelque chose… Nous étions dans une situation à cette époque…. En fait, pour prendre les choses depuis le début, en 2005, lorsque nous avons fait le White Album, nous n’avons pas parlé de faire un autre album après ça. Nous n’avions même pas parlé de faire le White Album ! Mais il y a eu la réunion [avec le chanteur Messiah Marcolin] et puis tout le reste. Mais ensuite, lorsqu’est venu le moment de faire Psalms For The Dead, nous trouvions que Robert [Lowe] était un chouette type, c’est un super pote et tout, mais le truc, c’est que nous en étions arrivés à un point où nous faisions de très mauvais concerts. Nous n’avons pas promu l’album. Nous faisions de mauvais concerts et Robert n’était pas dans son assiette, il était très alcoolique, il avait des problèmes avec d’autres trucs, il n’apprenait pas ses paroles et nous avions de mauvaises critiques pour nos concerts. Et ça me rendait très, très triste. J’en avais marre de tout. Et j’ai parlé à Leif [Edling] et j’ai dit : « Je ne veux plus donner de concert avec Candlemass dans ces circonstances, car ce n’est pas marrant. » Si tu pars donner de supers concerts et qu’un mec détruit tout ça, les critiques sont très mauvaises. Il n’y a plus de raison de partir promouvoir des albums en live. Or le truc que je veux faire, c’est jouer en live avec Candlemass. Et lui, il me disait plutôt : « Ouais mais maintenant nous avons fait l’album, toutes les chansons et tout, nous devons l’enregistrer. » « Ouais mais nous ne pouvons pas le promouvoir avec Robert parce que ça ne fera pas de la bonne promotion, au contraire, ça dévaluera l’album. » Il a dit : « Ouais mais peut-être devrions-nous annoncer que nous faisons notre dernier album. » « Ouais, ça me va. Nous pouvons faire ça. C’est une bonne raison et une bonne chose à faire. » Et à partir de là, nous avons dû faire la soirée de lancement pour l’album et nous avons pris Mats Levén en tant que chanteur, qui vient de Krux et qui est ami depuis des années avec Candlemass, et nous avons donné un de nos meilleurs concerts depuis des années ! C’était fantastique ! Le public était excellent ! J’étais là : « Ok, maintenant nous pouvons jouer en live ! Nous pouvons aller donner des concerts ! Prenons Mats ! Je me fiche de ce que les gens racontent, changeons de chanteur. D’accord ! »
Nous avons donc promu l’album Psalms For The Dead avec Mats et l’album a très, très bien marché et l’audience était dingue. Donc à partir de là, nous faisions de bon concerts. Chaque concert que nous faisions était un neuf sur dix, huit sur dix, dix sur dix, les critiques était meilleures que jamais ! Et moi, Lars [Johansson], Jan [Lindh] et Leif, nous étions là : « Ok, maintenant nous sommes à nouveau un bon groupe live ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Ensuite Leif nous a dit qu’il avait deux nouvelles chansons qui conviendraient à Mats et que ce serait cool de faire un nouvel EP, simplement pour promouvoir le groupe à nouveau, montrer que nous sommes un bon groupe live. Et j’étais très enthousiasmé par cette idée. Nous étions là : « Evidemment que nous pouvons le faire ! Bien sûr ! Les chansons sont géniales ! » Et la maison de disque voulais plus de chansons sur l’EP ; au lieu de ça, à l’origine, nous parlions de faire deux nouvelles chansons, c’était plus un single ou quelque chose que nous mettrions à disposition en téléchargement mais ils voulaient vraiment que nous fassions un véritable EP. Et l’EP a fini par faire trente minutes. Il est vraiment bien ! J’en suis très fier ! J’ai dit : « Peu importe que nous ayons dit que nous ne voulions plus faire d’album. » C’était la situation à l’époque qui nous avait poussé à dire ça et nous en étions convaincus car nous n’étions pas un bon groupe en concert mais lorsque Candlemass… Ça a toujours été une malédiction avec Candlemass, ça s’est déjà produit par le passé. Nous avons fait le White Album et ensuite nous avons dit : « Nous ne ferons plus d’album. » Nous nous le sommes dits à nous-mêmes, même si nous ne l’avions pas dit dans les médias. Ensuite King Of The Grey Islands est sorti sans Messiah et ensuite nous avons fait Death Magic Doom, Lucifer Rising, Psalms For The Dead et maintenant cet EP arrive. Et je pense que c’est positif que cet EP sorte.
Donc tu es en train de dire qu’on pourrait s’attendre à d’autres albums après cet EP ?
Ouais. Bon, je ne répondrais pas oui et je ne répondrais pas non. Nous n’avons rien de prévu aujourd’hui et, comme je l’ai dit, nous n’avons jamais planifié de faire les choses. Nous vivons au jour le jour. Mais nous sortons l’EP et si Leif a envie de faire plus de chansons, c’est un peu à lui de voir parce que c’est lui qui compose les chansons et nous les enregistrons ensemble, c’est ce qui s’est passé pour cet EP. Donc je ne vais pas dire ce que nous avons dit pour Psalms For The Dead, que ce sera la dernière chose que nous ferons. C’est clair que je ne dirais pas ça !
En ce qui concerne ce que tu as dit à propos de Robert, n’y avait-il aucun moyen de régler ces problèmes avec lui ?
Nous avons essayé ! Nous lui avons donné plein de chances de le faire. Nous sommes toujours amis avec lui, je suis moi-même encore bon ami avec Robert. Robert est un mec fantastique, quelqu’un de très sympa, c’est un excellent chanteur et je pense que nous étions plus tristes de cette situation du fait qu’il a gâché sa carrière en ne prenant pas soin de lui-même et de ses prestations live. Je crois que c’est pareil pour ses anciens groupes ; je ne veux pas parler d’eux maintenant mais… Je trouve que c’est dommage parce que c’est un super type, c’est un merveilleux chanteur mais il ne peut pas assurer les prestations en concert à cent pour cent. Nous lui avons donné tant d’occasions [de régler ses problèmes] ! Je lui ai d’innombrables fois dit : « Tu dois apprendre les paroles ! » « Ouais, ouais, ouais, je connais les paroles… » Il nous mentait, il n’avait pas appris les paroles et il ne pouvait assurer d’autres chansons dans le set, nous étions obligés de jouer exactement les mêmes chansons pendant trois ans. C’était : « Ok, nous ne pouvons pas continuer comme ça. Même si c’est un bon ami et chanteur, si nous voulons jouer en concert, nous ne pouvons pas continuer ainsi. » Ce n’était pas comme avec Messiah où nous nous disputions sur les choses, non, c’était très facile de travailler avec lui mais nous sommes arrivés à un stade où les tourneurs ne voulaient plus nous mettre à l’affiche parce que Robert était trop ivre… Son comportement était un peu exagéré par rapport à l’alcool et tout, et il y avait le fait qu’il n’apprenait pas les chansons. Il lisait tellement les chansons que le public s’en rendait compte et j’étais très, très triste pour le public parce qu’ils avaient acheté des billets pour voir un bon concert de Candlemass et ce n’est pas ce qu’ils obtenaient. Il y avait tellement de choses que nous n’arrivions pas à résoudre par rapport aux prestations live. Nous avons essayé des centaines de fois et nous avons dû nous résoudre à arrêter les frais.
« C’est l’un des gros points forts de Candlemass depuis trente ans, le fait que personne n’essaie d’être le grand héro dans le groupe mais tous ensemble, nous sommes un grand héro. »
Vers 2014, questionné à propos de son éviction du groupe, Robert a dit : « les mecs ont décidé de laisser partir le meilleur chanteur qu’ils ont jamais eu, ce n’est pas mon problème. » Ça paraît assez présomptueux. Est-ce le genre d’attitude qu’il avait avec le groupe ?
Non. Il n’avait pas une mauvaise attitude dans le groupe. Il était très cool. Il faisait exactement ce que nous décidions : « Nous allons jouer cette chanson et cette chanson… » Et il disait : « Ouais, ouais, pas de problème… » Mais ensuite nous l’avons fait venir en avion à Stockholm, nous lui avons pris une chambre d’hôtel, ça nous coûtait beaucoup d’argent de le faire venir, tu sais, et il n’avait même pas répété les chansons chez lui et nous étions là : « Ok, donc si tu dois lire les paroles sur ton téléphone pendant que nous répétons, comment vas-tu faire pour le concert demain ? » Il était plus… Je pense que c’était… Il avait des problèmes à jouer en concert parce qu’il avait peur ou… En fait, je ne sais pas ce qu’il s’est passé ! Bien sûr que c’était un bon chanteur, c’est certain ! C’était un excellent chanteur ! Je peux encore écouter les anciens albums, Death Magic Doom, Psalms For The Dead et bien sûr King Of The Grey Islands est un excellent album. Il a fait de super albums ! Je peux les écouter aujourd’hui et dire : « Putain, c’est un super chanteur ! » Mais il n’y arrivait pas live ! Je ne sais pas quel était le problème ! Je ne pense pas qu’il s’en rendait compte parce que lorsque nous l’avons viré, nous avons dit : « Nous ne pouvons pas travailler ensemble » et il ne comprenait pas ce que nous voulions dire. Il était plus là : « Quoi ?! » « Mais Robert, s’il te plait ! Nous avons essayé de te dire des centaines de fois que tu dois apprendre les paroles ! » « Mais ouais, j’ai appris… » C’était comme parler à un mur ! Voilà le problème. S’il avait été plus : « Ouais, je vois le problème, maintenant je vais vraiment apprendre les paroles. Leif, donne-moi encore une chance, je peux apprendre les paroles ! » Ça aurait été autre chose mais, après des centaines de concerts avec lui, il pensait être un bon performeur ! C’était son plus grand problème. C’est facile de travailler avec quelqu’un qui te dis : « Ouais, je comprends quel est mon problème. Il faut que j’y fasse quelque chose. » C’est plus facile, au lieu d’avoir un mec qui dit : « Ouais, je connais les paroles. » Il se mentait à lui-même et à tout le monde. Donc voilà ce qui je pense était le plus gros problème.
Est-ce que l’idée d’une fois de plus reprendre Messiah vous a traversé l’esprit à ce moment-là ?
Non, nous n’en avons pas discuté à ce moment-là. Je suis ami avec Messiah aujourd’hui. Je le vois à des concerts, nous nous prenons dans les bras et nous parlons de plein de choses. Mais travailler avec lui était un problème. Nous avions des problèmes avec Messiah. C’étaient de gros problèmes. Nous nous disputions sur des choses et tout. Je ne dis pas que c’est un mauvais gars mais nous ne pouvions pas travailler ensemble. Il a ses idées et nous avons les nôtres. Nous avons essayé en 2002, nous avons fait une super tournée de reformation avec lui et ensuite c’était reparti comme c’était en 89/91. Je sais que les gens disent : « Ouais, vous devriez faire revenir Messiah pour faire quelques chansons si vous faites l’anniversaire de Nightfall et tout. » J’ai peur de… Car à chaque fois que Messiah est revenu, nous avons dû repartir de zéro. Et, en fait, maintenant ça fait tellement d’années sans Messiah. Je crois que nous avons passé plus d’années sans Messiah que nous en avons passé avec lui. Les gens ne parlent plus tellement de Messiah. Lorsque Robert est arrivé, toutes les questions dans les interviews concernaient Messiah. Mais maintenant, personne ne parle de lui. Je veux dire qu’il n’y a plus que des gens comme toi qui posent encore des questions du genre « qu’en est-il de Messiah ? » et c’est tout. Et ça, c’est un stade que nous voulions atteindre le plus vite possible mais ça nous a pris beaucoup d’années pour y parvenir. Mais maintenant nous sommes un excellent groupe live. En fait, plein de gens m’ont dit : « Vous n’avez pas besoin de faire revenir Messiah. » Ce serait uniquement pour la nostalgie. J’aimerais avoir Messiah en tant qu’invité ; ce serait cool s’il venait pour faire deux chansons en tant qu’invité pendant un concert de Candlemass, si ça lui dit. Ce serait cool mais plus en tant que chanteur attitré.
Mats a travaillé par le passé avec Leif dans Abstrakt Algebra et Krux, et il a chanté sur les démos du White Album et de King Of The Grey Islands. Du coup, je me suis toujours demandé pourquoi vous ne l’avez pas plus tôt intégré au groupe ; lorsque Messiah est parti en 2006, par exemple. Et je sais que Leif a dit que peut-être vous auriez dû demander à Mats plus tôt…
Ouais, maintenant, après coup nous en parlons mais c’était… En fait, à l’époque nous en avions déjà parlé ! Leif vivait dans les environs de Göteborg à l’époque et il est venu chez moi et m’a fait écouter les chansons qui deviendraient l’album King Of The Grey Islands… Car nous ne pensions pas que nous allions faire un nouvel album à ce moment-là, c’est plus que Leif me montrait les chansons, nous les avons écouté ensemble et j’ai dit : « Ces chansons sont trop bonnes pour ne pas les sortir ! Je me fiche de savoir qui les chantera ! » Et nous en parlions, ainsi que du fait que le choix idéal serait d’avoir Mats parce qu’il était sur les démos que Leif avait enregistré pour moi. Et ensuite, c’était genre : « Ok mais ça va poser problème… » Car Leif avait son autre groupe Krux et il a dit dès le départ avec Krux : « Je vais faire trois albums avec Krux. Pas un de plus. Ce sera trois albums. » C’était son plan. Et il était au milieu de Krux à l’époque, je crois qu’ils venaient de faire le second album avec Krux et il en avait un de plus à faire. Et j’ai aussi dit à Leif que [le fait d’avoir Mats en tant que chanteur] ne conviendrait pas parce qu’il y aurait trop de confusion par rapport à qui est Krux et qui est Candlemass ; Candlemass doit avoir sa propre identité ainsi que Krux et Mats était trop associé à Krux à l’époque, donc ça poserait problème pour les fans de Candlemass. Je n’aimais pas l’idée d’avoir Mats dans Candlemass et Leif non plus. Donc nous avons décidé de ne pas avoir Mats, même si, dans le fond, nous le voulions. Je voulais Mats. Je trouvais les démos fantastiques ! J’ai dit : « Ce sera le meilleur album de Candlemass depuis longtemps ! Mais nous ne pouvons pas faire ça. C’est mieux si nous prenons quelqu’un d’autre pour chanter des chansons de Candlemass pour le moment. » Mais aujourd’hui, lorsque nous sommes arrivés après Psalms For The Dead, c’était plus : « Maintenant, Krux n’existe plus. Mats est disponible. Concentrons-nous sur le fait de ne pas avoir de clavier sur l’album… » Car Krux avait beaucoup de claviers et Candlemass avait des claviers sur, au moins, les quatre derniers albums. Nous avons dit : « Revenons aux années 80, faisons des chansons plus centrés sur la guitare et mettons Mats au chant ! Alors ce sera l’identité de Candlemass pour 2016. » Tu comprends ? C’était très important. Aujourd’hui c’était plus une évidence d’avoir Mats dans le groupe.
« Si quelqu’un d’autre que Leif, que ce soit moi, Lars ou peu importe qui arrivait avec des idées, je les écouterais des centaines de fois pour me poser la question : ‘Est-ce vraiment Candlemass ?’ Si la réponse est non, alors ce ne sera pas pour Candlemass. »
Cet EP est donc le premier disque de chansons originales avec Mats Levén au chant. Du coup, comment était la collaboration avec lui ?
C’était cool ! C’est un professionnel. Il a fait tant de choses. La seule chose par rapport à Mats, je pense, qui était difficile… pas difficile dans le sens de dur mais c’était étrange pour lui de ne pas être le mec qui fait les démos, car maintenant il est le mec qui chantera les chansons de l’album à proprement parler. C’était nouveau pour lui d’écouter ce que quelqu’un a fait sur les démos et ensuite chanter à sa façon ce qu’il y a sur les démos. C’était quelque chose de très, très étrange pour lui, et je peux très bien l’imaginer. Il a fait des démos avec Candlemass depuis 2005, et maintenant il est le vrai chanteur et il écoutera ce qu’un autre gars a enregistré en démo pour lui. Mais il s’est très, très bien débrouillé ! Son état d’esprit, c’était plus : « Je veux poser ma voix de façon à ce que ça sonne, selon moi, autant Candlemass que possible. » Il a énormément de respect pour les anciennes chansons de Candlemass, il ne s’est pas mis à faire l’EP en se disant : « Ouais, je vais faire autre chose, c’est juste un projet de plus. » Il a du respect pour le vieux Candlemass et il a énormément de respect pour ce que Robert a fait et, évidemment, ce que Messiah a fait. Il a donc fait quelque chose qu’il pensait serait dans la veine de Candlemass mais quand même neuf, qui sonnerait comme le Candlemass de 2016 avec Mats. Et je pense qu’il a très bien réussi ! Est-ce que tu l’as écouté ? Est-ce que tu aimes ?
Ouais, bien sûr, c’est du pur Candlemass !
C’est cool que tu dises ça parce que ça aurait pu être autre chose, en fait ! Car maintenant nous avons essayé de revenir, comme je l’ai dit, à des chansons basées sur les guitares et nous avons retiré tous les claviers, et c’est la première fois que nous faisons ça depuis 1992, l’album Chapter XI. Et je pense que c’était une très, très bonne décision. En ayant Mats au chant et aucun clavier, ça devient comme le vieux Candlemass, dans l’esprit de Candlemass, et tu ne compares pas à Krux. Je trouve que le résultat est très bien. Je crois avoir fait quelque chose comme quarante interviews maintenant avec des magazines et autre et tout le monde, s’ils ne me mentaient pas, disaient : « Ouais, j’adore l’EP. C’est dans l’esprit de Candlemass ! Ça sonne heavy, ce sont des chansons sympas et ça englobe toute la carrière de Candlemass. » « Death Thy Lover » a un bon refrain, la première fois j’ai trouvé que c’était, non pas une chanson pop, mais du pop doom metal. Et ensuite « Sleeping Giant » est plus comme « Bewitched ». Et « The Goose », l’instrumentale, il faut l’écouter plusieurs fois pour la comprendre mais elle est quand même vraiment heavy ! C’est donc cool que tu dises que tu apprécies et que tu penses que c’est dans l’esprit de Candlemass. J’aime entendre ça !
En fait, il semble y avoir comme une progression dans l’EP, en commençant avec la chanson titre qui est vraiment heavy et énergique et puis ensuite ça ralentit jusqu’à la vraiment doom « The Goose ». Est-ce que cette progression était intentionnelle ?
C’est toujours l’intention de commencer avec une chanson qui est un peu plus élevée en tempo et qui rentre plus facilement en tête. C’est comme ça par exemple sur le White Album. Je crois que c’était pareil sur Ancient Dreams aussi, ou si tu écoutes Tales Of Creation ou Chapter VI… Tous les albums de Candlemass s’ouvrent sur une chanson plus entraînante avec un refrain facile à chanter : « Mirror Mirror » sur Ancient Dreams, « Dark Reflections » sur Tales Of Creation, « Black Dwarf » sur le White Album, « Emperor Of The Void » sur King Of The Grey Islands, « If I Ever Die » sur Death Magic Doom, « Prophets » sur Psalms For The Dead… Et ensuite, le côté vraiment heavy arrive sur la seconde chanson, et cette fois, il s’agit de « Sleeping Giant ». Donc je pense que c’est la même formule que Candlemass a utilisé au cours des derniers vingt ou vingt-cinq années, en fait, et c’est fantastique. L’EP a été fait de la même manière parce que c’est la manière classique pour Candlemass de sortir un EP ou un album à proprement dit. Je trouve que c’était une très bonne décision de le faire de la même façon.
Ça fait plusieurs années maintenant que Leif souffre de fatigue chronique, et c’est la raison pour laquelle il a décidé l’année dernière de ne pas tourner pendant toute une année. D’après Marcus Jidell, le guitariste de son autre groupe Avatarium, il a été surmené. Comment, de ton point de vue, est-ce que ce surmenage s’est produit ?
Le truc avec Leif, je pense, c’est que c’est trop difficile pour lui de partir donner des concerts. Et il a tellement de projets et autres dans sa tête qu’il veut pouvoir faire : Candlemass, Avatarium et il a son propre truc maintenant, Doomsday Kingdom. C’est ce qu’il veut faire : écrire des chansons. Déjà en 2007, je pense, il était très fatigué de jouer live, de tout ce qu’il y a autour des concerts : être à l’hôtel, dans les aéroports, se réveiller tôt le matin… Et ensuite il a été voir le médecin, il était vraiment abattu, il a pris de lourds traitements pendant plusieurs années. Lorsqu’il était en studio pour faire l’EP, il était là pendant une heure et ensuite il fallait qu’il rentre chez lui pour se reposer le reste de la journée. C’est très dur pour lui depuis plusieurs années maintenant. Mais nous avons ensemble, avec lui, pris la décision de quand même partir jouer en live avec Candlemass. Si les gens ne veulent pas voir Candlemass sans Leif, ils ne sont pas obligés d’acheter des billets. Et Leif a dit : « Tant que Candlemass fera de bons concerts, vous devriez continuer à en faire. » Nous avons donc pris la décision de jouer en live sans lui et nous avons dit : « Tu reviens jouer en live avec nous dès que tu veux. » Mais nous ne le forcerons pas à le faire parce qu’alors, ça lui mettrait trop de pression. Je l’ai rencontré hier, j’étais chez lui, nous ne parlons pas trop de ça, nous avons parlé de plein d’autres choses, il était là : « Ouais, nous avons eu de bonnes critiques en Amérique du Sud, c’est fantastique ! » C’est plus comme ça. Nous avons une super relation et nous sommes toujours la famille Candlemass mais nous partons jouer en live pour lui et pour nous. C’est ce que nous ferons en 2016 et nous verrons ce qu’il se passera en 2017. Si nous donnons des concerts pour les trente ans de l’album Nightfall, avec un peu de chance il sera de retour et sinon, nous ferons quand même les concerts.
« Je comprends ce qu’ils appellent doom metal aujourd’hui mais, en comparaison, je ne vois rien en Candlemass qui soit doom metal. […] Ils sont tellement lents, tellement lourds… »
Dans la mesure où il faisait tout dans Candlemass, de la composition à la relation avec le business, est-ce que vous avez dû vous réorganiser dans le groupe pour lui permettre de respirer, mis à part les concerts ?
Oui, effectivement. Moi et Leif, nous sommes dans le groupe depuis le début, donc j’ai donné quelques interviews à l’époque avec Leif, ça fait plusieurs années maintenant que je fais un peu de promotion. Mais pour ce qui est de Lars, c’est vraiment bien pour lui de se mettre en avant et faire des interviews et tout parce que c’est un super gars, il est drôle, et il s’implique énormément dans Candlemass maintenant, plus que jamais, il est très important ! Et tout le monde prend sa part pour que Candlemass fonctionne au lieu de tout mettre sur les épaules de Leif. Je pense que c’est bien que Leif soit à la maison maintenant parce qu’il peut voir que tout le monde s’occupe du groupe au lieu que ça soit lui qui fasse ci ou ça. Mais pendant toutes ces années, Leif a toujours voulu avoir le contrôle à cent pour cent sur tout. Même si nous lui disions que nous pouvions faire telle ou telle chose, il était là : « Ouais mais c’est bon, je peux m’en occuper » et résultat, il a fini en surmenage parce qu’il faisait tout. Je pense que c’est bien maintenant qu’il puisse voir que Candlemass peut faire les choses [sans lui]. Donc lorsqu’il reviendra faire des concerts, il comprendra que d’autres gars dans le groupe s’occupent de certaines choses, qu’il n’a pas à faire toutes les interviews, qu’il n’a pas à tout gérer par rapport à la mise en place de la scène, etc. Je pense que c’est aussi quelque chose qui lui permet de se remettre, le fait que tous les autres gars fassent plus d’effort dans le groupe par rapport à tout ce qu’il y a en dehors du fait de jouer. Je pense que c’est très important. Ces deux dernières années ont été très, très importantes pour Candlemass, deux années importantes grâce à ça.
Ce qui peut paraître étrange, c’est qu’il a été surmené mais d’un autre côté, il fait de la musique avec Avatarium, Candlemass et il a lancé un autre projet appelé Doomsday Kingdom. On dirait qu’il s’impose lui-même beaucoup de travail ! Pourquoi ne se retire-t-il pas tout simplement de la musique pendant un moment ?
Ouais mais je ne pense pas que ça l’empêche de se remettre, car Avatarium et Doomsday Kingdom, personne ne l’a obligé à les faire. Il est chez lui, assis devant son ordinateur, en train d’enregistrer, faire des démos dans sa chambre, dans son appartement et il peut le faire quand il veut. Je pense que c’est quelque chose qu’il a besoin de faire parce qu’autrement il ne fait pas grand-chose. Il part faire une marche pendant une heure, ensuite il revient chez lui se reposer, il est avec sa famille… Je pense qu’il a besoin de faire sortir des choses de sa tête en écrivant des chansons, des paroles et de la musique. Ca a toujours été important pour lui. Je pense qu’il n’est pas surmené tant qu’il n’y a pas quelqu’un de la maison de disque qui le force à dire : « Maintenant nous devons sortir un album ! Maintenant nous devons… » Car alors, c’est trop de pression sur ses épaules. Mais ces choses – Avatarium, Candlemass ou son propre projet – sortent simplement de sa tête parce qu’il est posé chez lui, en train de se relaxer, écrire des chansons et ça sort tout seul. Il y a certaines chansons qu’il a depuis peut-être des années et il les met sur son ordinateur, certains gars l’aident à les enregistrer pour lui, etc. Donc, en fait, je pense que c’est comme ça qu’il se remet.
Leif est le compositeur principal dans Candlemass. Comment c’est pour un guitariste d’avoir dans son groupe un bassiste comme lui qui a une personnalité musicale et créative si forte ?
C’est ça le truc avec Candlemass : tout le monde est une pièce du puzzle. Je vois ça depuis le début de Candlemass. Je ne serai jamais le guitariste lead. Même si je peux jouer des solos, je ne le fais pas parce que Lars est un meilleur guitariste soliste que moi. Pourquoi devrait-je arriver et dire « je suis aussi un guitariste, alors on fait ça » ? Non, je fais les parties rythmiques et il fait les guitares leads, et ensemble nous formons un super tandem de guitaristes. Et Leif fait les chansons ; c’est d’ailleurs quelque chose que nous avons dit en 2005 lorsque nous avons fait la reformation et le White Album. C’était Messiah qui a dit : « Je ne le ferais pas si ce n’est pas Leif qui compose toutes les chansons. Car autrement, ce n’est pas Candlemass. C’est ce qu’il doit faire. Je suis le chanteur. Mappe est le guitariste rythmique… » Je pense que trop de groupes aujourd’hui essaient de tout mélanger : « Si tu écris des chansons, alors j’ai moi-même deux idées qui doivent apparaître sur l’album parce que moi aussi je serais le compositeur… Ce n’est pas aussi bien que toi mais je veux quand même que ça y figure. » « Je ne suis pas un aussi bon guitariste soliste que toi mais il faut que je fasse des solos pour pouvoir être sur le devant de scène. » Je trouve que trop de groupes fonctionnent comme ça. Candlemass n’a jamais été comme ça depuis le début. Untel est le compositeur, untel est le guitariste rythmique, untel est le batteur, untel est le chanteur… Et c’est comme une équipe de hockey : tu as un gars à l’arrière, tu as un gars à l’avant, tu n’as pas besoin de deux gars dans les buts ou qui disent « à partir de maintenant je vais monter à l’avant pour essayer de marquer des buts ! » C’est pareil : tu es une équipe, le groupe est une équipe de cinq personnes et chacun fait ce pour quoi il est le meilleur. Je sais que Leif ne fera pas la guitare rythmique dans Candlemass parce que ça ne sonnerait pas comme Candlemass. Tu me comprends ? Je pense que c’est l’un des gros points forts de Candlemass depuis trente ans, le fait que personne n’essaie d’être le grand héro dans le groupe mais tous ensemble, nous sommes un grand héro. Voilà le truc avec Candlemass. C’est ainsi depuis le début, depuis Epicus Doomicus Metallicus, depuis que tout le monde nous mettait des bâtons dans les roues, que nous galérions à trouver des dates et tout parce que nous n’étions pas un gros groupe en Suède. Nous avons toujours formé une grande unité ensemble qui forçait tous les barrages. Il y a souvent eu une malédiction avec Candlemas mais nous continuons encore et encore à grimper sur l’échelle. Et je pense que c’est l’une des raisons [qui explique pourquoi nous sommes encore là], le fait que personne dans le groupe dise « je serais le héros dans le groupe » et tout le monde travaille pour Candlemass.
Mais ne ressens-tu jamais le besoin, à titre personnel, de contribuer à la composition ?
En fait, avec Chapter VI, Leif avait dit que peut-être d’autres gars pouvaient amener des chansons. Alors Lars a proposé deux chansons, c’était de bonnes chansons mais pas dans la veine de Candlemass. En conséquence, si j’ai des idées de chanson, si j’ai envie de faire des chansons, je les ferais dans un projet parallèle. Je ne les ferais pas avec Candlemass. J’ai fait des chansons au début des années 80 lorsque j’ai fait mon premier album avec mon premier groupe ATC mais c’était quelque chose de complètement différent. C’est comme aujourd’hui avec l’EP, je suis si heureux qu’il soit sorti avec le même style que Candlemass a toujours eu. Je ne dirais pas… Si quelqu’un d’autre que Leif, que ce soit moi, Lars ou peu importe qui arrivait avec des idées, je les écouterais des centaines de fois pour me poser la question : « Est-ce vraiment Candlemass ? » Si la réponse est non, alors ce ne sera pas pour Candlemass. Je trouve que c’est très dur, Leif a une façon très personnelle, vraiment unique, de composer des chansons. Et c’est comme ça que ce doit être dans Candlemass. Donc si j’ai des idées, je ne me dis pas : « Oh, j’ai quelques riffs, il faut vraiment que je les mette dans Candlemass. » Certainement pas ! Candlemass, ça doit être les chansons de Leif, jusqu’à la fin.
« Lorsque j’écoute [les groupes de doom d’aujourd’hui] et je me dit ‘ils sont influencés par le vieux Candlemass, nous sommes à leurs yeux les héros du doom metal’, ça me donne la chair de poule ! »
Il y a eu huit ans, entre 1994 et 2002, où tu n’as pas fait partie de Candlemass alors que le groupe était actif. Comment se fait-il que tu n’aies pas fait partie de ces incarnations du groupe ?
J’en avais marre de la musique. J’ai revendu mes guitares et tout. Je n’ai pas joué une note de guitare pendant dix ans. Je ne voulais simplement pas être dans le business de la musique, j’en avais ras-le-bol. J’avais mon boulot à plein temps, j’avais en fait prévu de faire des choses avec un grand humoriste suédois – il était très populaire dans les années 70 ici en suède, il faisait des canulars téléphoniques et en a fait des albums, il a fait des tonnes d’albums dans les années 70 qui se sont énormément vendus. J’étais très fan de lui, je l’ai aidé à faire son retour en tant que producteur. J’ai monté une maison de disques pour sortir de nouveaux albums avec ce mec et je l’ai fait pendant six ans. Et j’étais vraiment heureux de le faire. C’était parmi les meilleurs moments de ma vie, en l’occurrence, car j’étais en dehors du business de la musique, tout en étant presque dans le même business mais sans que je sois en train de jouer de la guitare ou dans Candlemass, rien. C’était une bouffée d’air frais pour moi dans ma vie. Et lorsque la reformation est arrivée, c’était le bon moment parce qu’en 2001 ou 2002, Messiah m’a appelé et il y a avait un groupe de reprise à Göteborg qui faisait des chansons de Candlemass, je me disais « merde, c’est vrai ?! », et ils nous ont invité à venir en tant qu’invités spéciaux. Et à partir de là, j’ai pensé : « Ouais, peut-être que je devrais refaire Candlemass. Ça serait vraiment marrant. » Et nous parlions de faire quelques concerts en 2002 et c’était tout, et pourtant nous sommes encore là ! [Rires] Mais à cette époque [lorsque j’ai arrêté], je ne pensais même pas refaire quoi que ce soit dans la musique. Je sais que Leif m’a appelé lorsqu’il a fait le premier album d’Abstrakt Algebra avec Mats et ensuite je crois qu’il était censé faire un autre album avec ce groupe mais la maison de disque a voulu que ce soit Candlemass avec juste Leif. Il m’a appelé à l’époque et m’a demandé si ça me disait de jouer sur quelques chansons de cet album. J’ai dit : « Non, j’ai laissé Candlemass derrière moi maintenant. » Nous étions toujours amis, tu sais, mais ce n’était pas ma tasse de thé à l’époque. Mais je ne regrette pas que nous ayons fait la reformation de Candlemass en 2001/2002 parce que si tu regardes où nous en sommes aujourd’hui, nous avons fait plus d’albums depuis cette reformation que lorsque nous étions un groupe à proprement dit dans les années 80.
Et que penses-tu de ces deux albums que Leif a fait sans toi ?
J’aime le second. Le premier, je ne le vois pas comme un album de Candlemass. Sur le second, From The 13th Sun – je crois que c’est comme ça qu’il s’appelle -, il y a de très, très bons riffs, j’aime cet album. Nous étions amis et il m’a donné les albums à l’époque, donc je les ai écouté. Cet album, je l’aime beaucoup. Il n’était pas vraiment dans l’esprit de Candlemass pour moi mais ça restait un très bon album ! Ça sonnait comme Candlemass parce que c’était des chansons de Leif mais au niveau du son en tant que tel, c’était plus un projet parallèle de Leif. Mais en tant qu’album, je trouve qu’il était vraiment bon.
Une question plus générale : comment perçois-tu l’évolution du doom metal, étant vous-mêmes des pionniers du genre ?
Lorsque j’écoute des groupes de doom metal aujourd’hui… Nous étions en Amérique du Sud et j’ai reçu des tonnes d’albums de groupes de doom metal de là-bas et j’ai commencé à les écouter. Ils sont cools, très sympas à écouter. Je comprends ce qu’ils appellent doom metal aujourd’hui mais, en comparaison, je ne vois rien en Candlemass qui soit doom metal. Je pense que désormais, Candlemass est plus comme un groupe de heavy metal horrifique, si tu compares aux nouveaux groupes de doom metal. Ils sont tellement lents, tellement lourds mais lorsque je les écoute et me dit « ils sont influencés par le vieux Candlemass, nous sommes à leurs yeux les héros du doom metal », ça me donne la chair de poule ! C’est un honneur pour moi et pour Candlemass. Je pense qu’ils font correctement du doom metal. Je n’écoute pas trop de nouveau doom metal parce que… Bon j’écoute quelques chansons mais pour moi, c’est trop lent tout le temps. Si j’écoute un album aujourd’hui, je suis plus fan des vieux Hawkwind, Uriah Heep, Black Sabbath et tous ces groupes mais les groupes de doom metal aujourd’hui sont tellement lents ! Mais c’est amusant et c’est cool. Ecoute, j’adore plein de groupes récents qui jouent cette musique et nous faisons des festivals avec ces groupes mais je ne pense pas que Candlemass soit à proprement parler un groupe de doom metal aujourd’hui par rapport à eux.
Et quel est le secret d’un super son de guitare doom, bien classique, comme le tiens ?
Du fait que nous faisons ça depuis tant d’années, tu l’as dans ta tête, dans tes doigts et tu sais exactement quoi faire avec le doom. Pour moi, le doom metal, c’est plus une question de lourdeur, de guitares vraiment heavy. Ça n’a pas forcément à être lent. Ça peut avoir un tempo un peu plus rapide mais quoi qu’il arrive ça reste heavy. Et le son, bien sûr, c’est très doom metal. Nous sommes un peu sous-accordé mais si tu sous-accorde trop, je pense que tu obtiens trop de ce son, il faut quelque chose entre les deux. Je ne sais pas s’il y a un secret… Je pense que Tony Iommi a toujours été le patron pour ce qui est des riffs doom et personne n’aura le même feeling que lui. Je ne connais pas son secret mais c’est dans les doigts, tu sais, et dans sa tête.
Interview réalisée par téléphone le 20 avril 2016 par Nicolas Gricourt.
Retranscription et traduction : Nicolas Gricourt.
Site officiel de Candlemass : www.candlemass.se