2016 est une année remarquable dans la carrière des légendes du doom de Candlemass : en effet, elle marque les trente ans de leur premier album, Epicus Doomicus Metallicus, que l’on peut classer sans trop d’hésitation dans les albums les plus marquants de l’histoire du metal. Une année à marquer d’une pierre blanche, donc, ce que les Suédois ont fait sous la forme de Behind The Wall Of Doom, un coffret composé de trois cds, deux dvds ainsi que d’un livre de 92 pages, et surtout d’un nouvel EP, Death Thy Lover, prévu pour le début du mois de juin, alors même que Leif Edling, bassiste et compositeur principal du groupe, avait suggéré à la sortie de leur dernier album, Psalms For The Dead, en 2012, qu’il serait leur dernier. En plus de trente ans d’une carrière bien remplie, cet EP vient aussi couronner la collaboration du groupe avec le chanteur Mats Levén (connu pour son implication dans de nombreux groupes, notamment Therion) qui les accompagne en live depuis 2012, a chanté sur certaines de leurs démos au tout début de leur carrière, mais n’avait jamais enregistré avec le combo (en dehors d’une reprise d’Entombed pour le split Candlemass vs. Entombed en 2013). Death Thy Lover symbolise donc bien des choses, et ses quelques vingt-six minutes sont bien plus qu’un simple avant-goût d’un éventuel album à venir.
Dès l’ouverture de la chanson ayant donné son titre à l’EP, montée en puissance rapide à partir d’un riff menaçant, les Suédois font preuve d’une énergie rafraîchissante : on retrouve tout au long des quatre titres le je-ne-sais-quoi rock’n’roll que le groupe a incorporé à son son sur ses derniers albums, le rendant encore plus accrocheur et promettant de grands moments en live. Mais c’est dans les passages ralentis, à l’ampleur toujours un peu grandiloquente, que l’on retrouve le plus évidemment le Candlemass qui a marqué l’histoire du metal. Mats Levén a beau avoir un style moins opératique que certains de ses prédécesseurs, et même si son association avec Leif Edling n’est pas sans parfois rappeler Abstrakt Algebra et surtout Krux au sein desquels les deux hommes avaient déjà collaboré, il sait mobiliser quand il le faut la dimension théâtrale qui sied le mieux à la musique de ses nouveaux camarades, et en restera toujours l’une des caractéristiques principales. Sur le refrain de « Sleeping Giant » par exemple, dont le sujet s’y prête parfaitement et dont le riff principal donne des fourmis dans la nuque. « Sinister N Sweet », malgré son titre un peu kitsch, est lui aussi d’une efficacité redoutable, conjuguant riffs lancinants et mélodies entêtantes. L’EP se clôt sur un instrumental lourd et sombre, « The Goose », où les solos de Lars Johansson sont à l’honneur. Si sur le reste du disque, on peut reprocher une formule qui se répète un peu – le solo est toujours situé au cœur du morceau –, cette fois-ci le travail du guitariste a toute la place nécessaire pour se déployer, porté par un groupe soudé en pleine possession de ses moyens.
En quatre titres denses, sans temps morts ni titres de second choix, ces vétérans du doom affirment leur position, et se montrent à la hauteur d’un passé plus que prestigieux. Il n’est évidemment pas le but ici de redéfinir un son ou une esthétique, mais bien de lui rendre hommage, et au passage de donner une petite leçon de doom à tous ses successeurs. Point d’entrée pertinente dans la discographie des Suédois pour les débutants, s’il ne soutient pas nécessairement la comparaison avec ses illustres prédécesseurs, il n’en demeure pas moins un beau cadeau du groupe à ses fans, et un hommage mérité à une carrière unique.
La lyric vidéo pour la chanson « Death Thy Lover » :
Album Death Thy Lover, sortie le 3 juin 2016 via Napalm.
Mats est un très bon chanteur . Mais si Candlemass doit faire son ultime album il faut que ce soit avec le grand Messiah . Une tête de con certes , mais il est l’ âme du groupe. Une voix unique et une présence scénique indéniable comparé à Lowe.
Leif, même affaiblit, a repris contact avec lui pour la dernière compilation. On ne sait jamais …
Un poil moins glauque et death que les 2 premiers Krux mais on sent quand même que Leif s’est adapté au style de chant de Matts et c’est tant mieux!
Je ne me suis jamais intéressé au Doom, mais comme ils seront présent à l’Alcatraz en Aoùt, je m’y suis mis, avant je n’était même pas sur d’aller au concert (eh oui quel crétin ignorant!) mais depuis que ai écouter EDM, j’ai vraiment hâte d’y être.