
Artistes : Cannibal Corpse – Dying Fetus – Obscura – Evocation
Lieu : Lyon (France)
Salle : Transbordeur
Date : 13-10-2009
Public : 400 personnes environ

Evocation
A peine sortis d’une sympathique interview en compagnie des membres d’Obscura, nous voilà en train d’assister aux dernières dix minutes du set des suédois d’Evocation. Le groupe est carré et semble pratiquer une sorte de mélange entre les deux death à la suédoise : Entombed et Dark Tranquility en somme. Le son est assez brouillon et ne permet toutefois pas d’apprécier les mélodies des guitares. De toute façon ce groupe est à écouter sur cd et à revoir dans de meilleures conditions.

Obscura
Cosmogenesis le dernier album d’Obscura est une tuerie absolue…mais est-ce que côté scène ils assurent aussi ? Eh bien oui, pour sûr ! Comme pour Evocation, le son des guitares n’est pas top alors que le travail rythmique abattu par Steffen et Christian est énorme. Heureusement, les parties leads sont plus audibles et permettent d’apprécier la précision et la propreté des jeux des deux gratteux. Cela a du dégoûter plus d’un apprenti guitariste !
Petite déception : Jeroen Paul Thesseling le bassiste de la formation, ex Pestilence et surtout excellent bassiste fretless, n’est pas de la partie. Son remplaçant est Jacob Schmidt, bassiste de Defeated Sanity, qui (bien qu’il ne joue pas fretless) assure comme un chef. Et ce malgré le fait qu’il soit quasiment inaudible. Hannes Grossmann, le batteur, est d’une précision hallucinante. Quel plaisir de le voir jouer, surtout que le mix du son est clairement à son avantage ! Le groupe jouera seulement une demi heure et c’est son dernier album qui sera à l’honneur (« Anticosmic Overload » et « Universe Momentum » passant super bien d’ailleurs). Les Obscura sont déjà confirmés au Hellfest 2010 alors voici un bon conseil : allez-y !

Dying Fetus
Les trois membres de Dying Fetus sont bel et bien présents sur scène pour régler leurs instruments et on peut déjà entendre quelques notes bien rapides et des coups de grosse caisse hyper triggées. L’intro retentit et c’est parti pour un enchaînement de titres deathgrind. L’interprétation est impressionnante. De part et d’autre de la scène, John Gallagher (guitare) et Sean Beasley (basse) envoient des riffs d’une extrême technique. D’ailleurs, Sean double parfaitement les parties de guitares, avec la présence caractéristique de plans en tapping et sweeping. Bluffant. D’autant plus que ces deux-là s’occupent aussi du chant ! John ayant une voix se rapprochant du siphon de lavabo en pleine vidange (!) alors que Sean met en avant une voix gutturale plus typée death.


Bon set des américains !
Trey Williams n’est pas en reste et se lève entre deux blast pour chauffer la salle et relancer le public. Le moins que l’on puisse dire c’est que celui-ci est à fond aussi. La fosse est en délire depuis le début du set et apprécie ce déchaînement de brutalité dans la bonne humeur. Sur le volet setlist, on aura droit à l’imparable « One Shot One Kill », des titres plus anciens mais aussi quelques extraits du dernier album, Descend Into Depravity, dont le très bon morceau « Shepherd’s Commandement ». Le groupe semble satisfait de sa prestation et remercie le public pour laisser la place au poids lourd de la soirée, Cannibal.

Cannibal sur scène !
Les cinq membres de Cannibal Corpse entrent en scène et on sait déjà à quoi s’en tenir : du gros brutal death joué par l’un des meilleurs représentant de la scène. Comment passer à côté du charisme de George « Corpsegrinder » Fisher qui se tient au centre de la scène avec sa lourde carcasse et ses cheveux qui n’en finissent pas de faire l’hélico ?! Il faut croire que c’est un excellent exercice pour se muscler le cou en tout cas, tant celui de George à plus l’allure d’un b?uf ! Tout le monde se donne à 300%. On a du mal à distinguer le visage de Pat O’Brien qui secoue ses longs cheveux tout en exécutant ses riffs avec entrain. De l’autre côté Rob Barrett est plus discret mais non moins efficace quand il faut tenir la rythmique pendant que son alter ego exécute ses soli.

Une soirée…brutale.

Alex Webster est, pour sa part, complètement fidèle à lui-même. C’est à dire recroquevillé sur sa basse et sortant des plans d’une très haute technique avec des notes en son clair. Dommage que l’on ne distingue pas plus son jeu au milieu de cette avalanche de guitares saturées. Derrière, Paul Mazurkiewicz propose aussi un jeu plein de groove. Car c’est tout le secret de ce groupe : faire des titres, certes rapides, mais avec des parties de batterie qui ralentissent et donnent de la place à la mélodie. Et ce le temps de quelques mesures. Avant, bien sûr, que la musique ne reparte à cent à l’heure. Les cinq floridiens ne faiblissent jamais, les hélicos continuent de tourner. C’est Cannibal Corpse sur scène avec un maitre mot : énergie.

Yeaaah!
Et puis aussi l’impression que tout ça reste fun. Un effet en grande partie dû à son frontman qui cultive un vrai capital sympathie depuis plusieurs années. On pouvait le voir déambuler dans la salle lors des prestations des autres groupes n’hésitant pas à signer des autographes et se prêter au jeu des photos. Sur scène, il introduit les titres entre chaque morceau. Il en profitera donc pour dédier à toutes les filles de l’assemblée « Fucked with a knife » ! Les vieux titres tels que « I Cum Blood » sont toujours joués. Le groupe n’hésitant d’ailleurs pas à piocher dans ses vieux albums tel que « Butchered At birth », ou dans des sorties plus récentes comme « Time To Kill Is Now » issu de l’opus Kill. Le dernier album, Evisceration Plague, est bien évidemment représenté avant l’imparable « Hammer Smashed Face », un hymne du brutal death.
Pour conclure : un très bon concert avec en tête d’affiche un poids lourd du genre. Oui, Cannibal Corpse mérite incontestablement sa réputation de bête de scène qu’il s’est forgé après toutes ces années de tournées intensives.
