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Interview   

Children Of Bodom entre routine et chambard


Alexi Laiho & Janne Wirman - Children Of BodomLorsque l’on parle au claviériste Janne Wirman et au guitariste-chanteur Alexi Laiho de Children Of Bodom, il est amusant d’entendre l’un chérir les rares moments de routine que rencontre le groupe et l’autre ne pas pourvoir vivre sans un minimum de chambard autour de lui – expliquant ainsi le titre du nouvel album I Worship Chaos, « je vénère le chaos » en français. Et c’est certainement là les passages les plus intéressants de notre discussion, lorsque les musiciens nous laissent un peu rentrer dans leur personnalité et leur vie de tous les jours.

Une vie qui s’avère définitivement « hors norme », mais tel est le lot de tous les artistes qui se voient vivre de leur art. Et si le groupe a su mettre en place une routine pour mieux se concentrer sur la composition de son nouvel album, c’est bel et bien un grand changement qui en a tout juste précédé l’enregistrement : le départ du guitariste Roope Latvala dont les deux musiciens interrogés nous expliquent les raisons et conséquences.

Voilà en substance la teneur de nos échanges, avec bien sûr quelques explications sur le contenu de l’album lui-même et quelques généralités qui en découlent, comme les sources d’inspirations de Laiho. Un album où Children Of Bodom se dit renaître, avec une musique qui, sans revenir sur ses débuts de carrière, renoue un peu avec une approche plus simple et accrocheuse.

Children Of Bodom 2015

« Aussi mélodramatique que cela puisse paraître, j’ai besoin de chaos autour de moi pour me sentir à l’aise, car le silence total me fait péter les plombs. »

Radio Metal : Il y a quelques mois, nous avons appris le départ du guitariste Roope Latvala mais aucune explication n’a été donnée, si ce n’est qu’il n’y avait aucune animosité. Que s’est-il donc passé pour qu’il quitte Children Of Bodom après douze ans ?

Alexi Laiho (chant & guitare) : Eh bien, grosso modo ce que tu as dit [rires]. Honnêtement, pour résumer, nous avons simplement eu le sentiment que nous autres sommes à un stade où nous voulions aller plus loin et travailler encore plus dur pour le groupe, et simplement donner plus d’efforts sur tout. Et il n’était pas vraiment en phase avec nous, à avoir le même niveau d’éthique de travail et d’engagement. Et donc, c’était mieux pour tout le monde que nous nous séparions. Et ça craint parce que ça faisait douze ans qu’il était là mais qu’étions-nous censés faire ? Nous devions avancer.

Roope est en fait parti trois jours avant d’entrer en studio. Est-ce que vous avez ressenti une pression ou un stress soudains à cause de ça ? N’étiez-vous pas un peu en colère contre lui de vous laisser en plan à ce moment crucial ?

Il n’y avait pas de temps pour ça [rires]. Nous étions en studio, c’était du genre : « Tu sais quoi ? On en parlera plus tard ! Faisons un album ! »

Janne Wirman (clavier) : Ouais, même si c’était très malheureux, nous ne pouvions pas juste rester plantés là à pleurer, nous avions un putain d’album à faire, donc… [Rires]

Vous avez choisi Antti Wirman, ton frère et collègue dans le groupe Warmen, Janne, pour prendre la place de guitariste. Etait-ce important de recruter quelqu’un que vous connaissiez déjà ? Etait-il un choix évident étant donné sa proximité avec le groupe ?

Oui, le truc c’était que nous étions occupés à enregistrer l’album et puis, les concerts ont démarré tout de suite après, avec la tournée et tout. Donc pour nous, il était crucial que ce soit quelqu’un que nous connaissions déjà, et c’était encore mieux si c’était un membre de la famille parce qu’il connaissait tous les membres, il a l’habitude d’être avec nous. C’est donc pourquoi c’est devenu la chose la plus logique à faire. Et aussi, il était entre deux engagements, donc il avait du temps libre. Tout s’est bien goupillé. Car pour nous, le fait d’essayer de trouver quelqu’un, un étranger… Ca n’aurait jamais marché, ça aurait eu pour conséquence qu’on aurait dû annuler les dates car nous étions occupés avec l’enregistrement de l’album. Nous n’avions donc pas le temps d’entraîner quelqu’un d’extérieur. Donc ouais, nous avons eu de la chance, en ce sens qu’il a pu intervenir pour nous aider.

Est-ce qu’Antti pourrait devenir un membre permanent ?

Non, nous avons aujourd’hui un accord avec lui pour qu’il soit avec nous jusqu’à la fin de cette année et ensuite nous trouverons quelqu’un d’autre.

Alexi, tu es non seulement le leader et chanteur du groupe mais tu es aussi un guitariste très respecté. Donc, n’as-tu pas parfois le sentiment que tu puisses être un peu intimidant pour l’autre guitariste dans le groupe ou lui faire de l’ombre ?

Alexi : Non, je veux dire qu’ils savent tous dans quoi ils mettent les pieds. Ils savent quel est le contrat. Et je ne suis pas un putain de… Tu sais, je n’essaie pas de mettre quiconque mal à l’aise. Je suis certain que les deux guitaristes qui ont quitté le groupe savaient parfaitement à quoi s’attendre, et je suis plutôt convaincu que ce que tu viens de dire n’a rien à voir avec leurs départs. Et tu sais, nous sommes un putain de groupe et tout le monde est mis sur le même plan en tant qu’amis et frères. C’est ainsi.

I Worship Chaos est le premier album de Children Of Bodom où tu as dû gérer toutes les guitares toi-même, Alexi, dans la mesure où il a été fait à quatre. En dehors du fait que ça a impliqué plus de travail, évidemment, qu’est-ce que ça a changé pour toi et le résultat final ?

C’était plus de travail, c’est sûr, mais ça ne me posait pas de problème. Au contraire, je trouve que les guitares sont plus en place, ce qui en conséquence rend l’album bien meilleur. Et je pense que c’est assez génial que quelque chose de bon soit ressorti d’une très mauvaise situation. Donc, si tu y réfléchis bien, ce n’était pas si différent parce que tout était déjà composé avant que nous commencions à enregistrer.

Janne : Et tout était déjà écrit pour deux guitaristes…

Les chansons sur I Worship Chaos sont peut-être plus simples et accrocheuses que les quelques derniers albums. Y avait-il un désir de se concentrer un peu plus sur l’accroche et le fait d’être efficace ?

Ce n’était pas vraiment une décision consciente mais nous avons effectivement passé beaucoup de temps sur les arrangements. Ce n’était donc pas conscient mais ensuite, lorsque nous avons commencé à écouter les démos et passer en revue les arrangements, il a paru naturel de dégraisser un peu tout. C’est comme ça que ça a commencé à devenir un peu plus direct.

Alexi : Ouais, ce n’est pas comme si nous l’avions planifié mais, surtout parce que nous enregistrions et écoutions tout ça tous les jours, je pense qu’à certains niveaux, nous voulions tous rendre les structures des chansons plus abordables et simples, et donc c’est devenu plus accrocheur, ce qui est une bonne chose.

Tu as déclaré qu’on « peut dire qu’I Worship Chaos est la renaissance de Children Of Bodom en étant encore plus en colère. » Qu’est-ce qui vous donne le sentiment de « renaître » avec cet album par rapport à vos quelques derniers albums ?

Je dirais juste l’attitude de l’ensemble du groupe en général qui a pris un grand coup de fouet, d’une certaine façon, et dans un sens positif.

Janne : Ouais, une chose qui a mené au départ de Roope était que l’année dernière nous avons pris une grande décision : nous avons changé le management du groupe, nous avons changé de tourneur, nous avons eu beaucoup de changements, ça nous a donc donné un tout nouveau…

Alexi : Ouais, juste un nouveau départ… Comme il l’a dit, les sentiments de chacun concordaient et c’est pourquoi j’ai vraiment l’impression que cet album est comme un nouveau départ. C’est une bonne chose, c’est clair, car je préfère avoir un nouveau départ que de m’ennuyer et être putain de blasé [rires].

Children Of Bodom - I Worship Chaos

« Lorsque tu t’écries : ‘PUTAIN DE MERDE !!!’ Ces cinq secondes, pour moi, c’est là où je me sens le plus fort et presque indestructible. »

Janne, dans une récente interview, tu as dit que lorsque le groupe arrangeait les chansons, c’était le seul moment dans votre profession – jouer dans un groupe – où vous avez un emploi du temps normal, comme si vous alliez au travail tous les jours comme un vrai boulot, et que tu aimais ça. Ressentez-vous un besoin de routine parfois ?

Janne : J’en ressens le besoin de nos jours, parce que, tu sais, nous prenons de l’âge et il semblerait que je ne vénère pas le chaos autant que lui [rires]. Non, mais tu vois bien ce que je veux dire ! Nous n’avons jamais eu ça ! J’avais dix-sept ans lorsque j’ai rejoint le groupe et nous n’avions jamais cette routine du je-vais-au-travail comme les gens normaux. Donc, en ce sens, j’apprécie vraiment le moment où nous composons, lorsque nous passons quatre ou cinq mois où nous allons en salle de répétition tous les jours, à une heure donnée. C’est un peu comme aller au travail. Et aussi, ça me facilite la vie. Ce n’est pas comme si nous nous y rendions n’importe quand. Ça rend ta vie à la maison plus facile à prévoir. Même si on se concentre pleinement sur la composition de l’album, parfois tu as quand même quelques autres trucs en cours et c’est juste parce que nous avons pris l’habitude d’être tellement… Je ne sais pas, lorsque nous étions plus jeunes, c’était juste…

Alexi : Ca partait dans tous les sens…

Janne : Ouais, c’est ça que je voulais dire, le fait que j’aime avoir au moins ces quatre ou cinq mois toutes les quelques années où nous avons, d’une certaine façon, un emploi du temps normal.

Alexi : Je suis d’accord avec lui à ce niveau. C’est en fait une très bonne chose pour le groupe et je pense que c’est bien pour tout le monde d’avoir ce genre de routine, pour ainsi dire, parce que c’est vraiment le seul moment dans nos vies où quelque chose comme ça se produira. En fait on a aussi fini par vraiment apprécier ça et puis je pense que ça a rendu le groupe plus efficace pour ce qui est de travailler plus dur. Le fait est que je pense que nous travaillons tous, et pas seulement moi, bien mieux avec des échéances, comme en ayant un certain planning. C’est marrant parce que, bien que tu te retrouves avec davantage de pression et de stress, je pense que nous savons tous comment en tirer profit.

Janne : Ouais, je trouve que c’est bien que tu aies mentionné l’efficacité parce qu’à l’époque, nous passions plus d’heures là-dedans. De nos jours, nous savons exactement ce que nous faisons, et nous passons trois à quatre heure d’affilée. A l’époque, nous passions six heures ou plus à chaque fois mais c’était parce que nous buvions de la bière la moitié du temps, ou peu importe [rires], mais tout ce que nous faisons aujourd’hui est devenu bien plus efficace.

Souffrez-vous parfois de l’agitation permanente en tournée ?

Alexi : Je crois que c’est lorsque je ne suis pas sur la route que je suis agité [rires].

Janne : Ouais [rires]. Non, je veux dire que je n’en souffre pas. Nous adorons tourner. La partie où tu souffres c’est le style de vie où tu ne fais que te dépêcher puis attendre qui va avec les vols. Tu vois, lorsque tu es en tournée, tu prends régulièrement l’avion et tu dois te dépêcher pour aller à l’aéroport, et tu attends pour prendre l’avion, et puis tu attends pour sortir du putain d’avion et tu attends pour récupérer tes bagages… La grande souffrance ce sont les voyages, mais autrement, les tournées c’est super.

Alexi : C’est la partie que j’aime le moins dans tout ça, lorsque tu dois t’envoler un peu partout. Toutes ces conneries d’aéroport, je veux dire, c’est « ok, très bien, j’y vais… » mais lorsque nous avons un tour bus, la vie est bien plus facile. En gros, tu vis dans le bus, tu y dors, tu te réveilles juste devant la salle, sans avoir à passer la sécurité, l’immigration… C’est assez génial !

L’album s’appelle I Worship Chaos. Qu’est-ce que le chaos représente pour vous pour faire une telle déclaration ?

Pour ma part, c’est une inspiration. En gros, je suis personnellement quelqu’un de très agité, et je ne me sens pas à l’aise dans le silence. Donc, en gros, aussi mélodramatique que cela puisse paraître, j’ai besoin de chaos autour de moi pour me sentir à l’aise, car le silence total me fait péter les plombs, et il y a bien trop de conneries de dingue qui se passent dans ma tête H24. C’est donc pourquoi je ne vais pas bien dans le silence total mais d’un autre côté, parfois ça peut impliquer que je laisse la TV allumée lorsque je vais me coucher… Il n’y a pas un moshpit H24 dans mon lit [rires], pas encore tout du moins. Mais ouais, c’est une nécessité pour moi.

Le chaos semble gagner du terrain un peu partout dans le monde en ce moment. Pensez-vous que du bon peut au bout du compte ressortir du chaos ?

Eh bien, pour le type de chaos dont je parlais, qui est plus un état d’esprit, oui, de bonnes choses peuvent en ressortir parce que c’est ce que j’utilise pour faire de la musique, et ça sert ce que nous faisons. Mais ce qui se passe dans le monde, ce n’est pas vraiment… Ce n’est pas du tout lié à ce groupe et ce n’est pas quelque chose que nous…

Janne : C’est sans rapport avec notre chaos.

Alexi : Ouais, exactement.

Janne : Car rien de bon ne pourra ressortir du terrorisme [petits rires]. Ce n’est donc pas le type de chaos dont nous parlons.

D’ailleurs, Alexi, tu as toujours dit que tu écrivais ta musique lorsque tu étais inspiré par des choses qui te mettaient en colère. Donc, qu’est-ce qui t’a mis en colère cette fois-ci ?

Alexi : [Soupir] Tu veux vraiment aborder le sujet ? [Rires] Pour faire simple, ce n’est pas forcément les événements ou les choses qui se produisent en soi. C’est plus le sentiment et l’état d’esprit lorsque tu te mets en colère. Ça peut durer cinq secondes, lorsque tu es coincé dans les embouteillages, tu vois. C’est comme lorsque tu t’écries : « PUTAIN DE MERDE !!! » Ces cinq secondes, pour moi, c’est là où je me sens le plus fort et presque indestructible. Et je me nourris de ce sentiment pour faire de la musique colérique. Et puis c’est une façon pour moi de l’évacuer, et c’est aussi une façon saine de le faire, car j’avais pour habitude de réagir un peu différemment parfois et je finissais par soit blesser des gens, soit surtout me blesser moi-même. Ça ne rend service à personne, lorsque tu y réfléchis. C’est donc une forme de thérapie pour moi, c’est certain.

Children Of Bodom 2015

« Je ne vais pas dire : ‘Est-ce qu’on fait du putain de death ou du black ou du thrash ou blablablablabla…’ Merde ! Je veux dire, bordel, c’est du metal ! [Petits rires] »

Le premier single était la chanson « Morrigan » qui parle d’une déesse des Enfers. Plus généralement, quel est ton rapport aux mythes, à la sorcellerie et à l’occulte ?

J’ai toujours été intrigué par ce genre de choses, je veux dire, en gros, la sorcellerie. J’ai beaucoup lu sur le sujet récemment, tu vois, c’est devenu une part de ma vie, pour ainsi dire. J’ai donc automatiquement incorporé cet univers dans la musique mais, pour autant, je n’écris pas des chansons sur la sorcellerie elle-même. J’inclus des éléments de cet univers pour habiller mes problèmes de colère [petits rires] avec des trucs comme les déesses des Enfers ou peu importe. Principalement, c’est une source d’inspiration pour moi et tout ce qui m’inspire est toujours très important dans ma vie en général.

Alexi, on t’a récemment demandé de faire une chanson pour le Helsinki Festival et tu as invité pas moins de cent guitaristes à jouer la chanson pendant le grand événement qui s’est déroulé le 14 août dernier. Janne, tu y as d’ailleurs participé en faisant parti du noyau du groupe. Comment cette expérience a-t-elle eu lieu ?

Ça s’est fait via le Helsinki City Festival qui est venu me voir et m’a demandé si je voulais composer un morceau de guitare de quinze minutes pour cent guitaristes. J’étais là : « Uh, quoi ? » Et puis, évidemment, j’ai dit tout de suite oui parce que, tu vois, comment puis-je dire non à un truc pareil ? [Petits rires] Donc ensuite, j’ai commencé à travailler dessus. Et, pour faire court, avec beaucoup, beaucoup de dur labeur, beaucoup de stress, des nuits blanches, et tout un tas de super personnes pour m’aider, nous sommes parvenus à concrétiser ça. Et une fois que nous l’avons accompli, le fait de jouer tout le bordel sur scène, c’était putain de génial, ça m’a décoiffé. Non seulement c’était une expérience super et unique pour nous tous, mais cent gosses ont pu participer à ça. Je suis certain que nous les avons rendus heureux.

Janne : Ouais, pour ma part, je me suis rendu compte que la chose principale par rapport à tout ça, c’est le fait que c’était assez unique pour les cent gamins [qui ont participé]. J’espère donc qu’ils ont passé un bon moment parce qu’il est certain que nous avons passé un bon moment !

Comment c’était de composer une chanson pour ce contexte particulier, par rapport à la façon dont tu composes habituellement pour Children Of Bodom ?

Alexi : Aborder le truc en commençant la composition, c’était plus ou moins pareil, on ne réfléchit pas, on le fait, c’est tout. Mais ensuite, une fois que tu as commencé, il y a plein de choses à garder en tête, comme le fait que c’est instrumental, que c’est sensé durer quinze minutes, qu’il y a cent guitaristes, que tu ne connais pas ces gens… Il faut que ça reste simple mais il faut aussi que ce soit intéressant, et tu ne peux pas rendre ça trop sophistiqué pour pas que ce soit trop bordélique. Mais aussi, il faut avoir en tête que c’est prévu pour un événement live unique, et que ce n’est pas prévu pour un enregistrement. Tu n’es pas censé écouter ce truc avec ta chaîne ou tes écouteurs. Donc ouais, c’était très différent et stimulant.

Donc aucune chance pour qu’un enregistrement studio se fasse un jour ?

Non, je ne pense pas que ça arrivera…

Janne : Non, ça n’aurait aucun sens.

Alexi : En plus, ça rendrait l’événement moins spécial, tu vois.

Janne : Ouais, ce n’était pas le but.

Alexi : Ouais, et si tu écoutes le truc, tu es là : « N’importe quoi… C’est quoi ce bordel ? » C’est le fait de voir tout le truc qui a de l’intérêt.

Trois reprises seront présentes sur l’édition limitée d’I Worship Chaos. Que pouvez-vous nous dire sur ces choix ?

Kenny Loggins, Plasmatics et Amorphis. A toi de commencer… [Rires]

Janne : Il a fallu que nous trouvions trois reprises. L’une d’entre elles était « Danger Zone » de Kenny Loggins. Evidemment, lorsque Top Gun est sorti nous étions gamins, et tous les gosses de notre âge sont fans de Top Gun, tu n’as pas le choix ! [Rires] Car c’était un film emblématique à cette époque. Et reprendre « Danger Zone » faisait revivre des souvenirs marrants de notre enfance, c’était amusant.

Alexi : … Merci [petits rires]. Et pour Plasmatics, en gros, avant que nous commencions à enregistrer j’étais à fond dans Plasmatics et Wendy O. Williams. J’ai pas mal écouté ces trucs, et je me suis dit : « Hey, pourquoi ne pas reprendre une de leurs chansons ? » Et c’est ce que nous avons fait et nous avons eu l’idée d’avoir des invités dessus, simplement pour la rendre plus intéressante, car cette chanson est très punk rock. Nous avons donc impliqué une de mes vieilles amies, Kim Dylla, qui sonne exactement comme Wendy O. Williams, c’était donc un super ajout, et Wednesday 13 qui est parfait pour une chanson de Plasmatics. Le fait que nous soyons tous les trois ensemble, ça a vraiment donné vie à la chanson, et je pense que c’est pour ça que nous en avons fait une bonne reprise. Amorphis, d’un autre côté, c’était une autre histoire.

Janne : Ouais, on avait vraiment envie de reprendre un morceau d’Amorphis, mais ensuite nous avons eu l’idée d’en faire un challenge, nous avons donc mis au défi Amorphis de reprendre un morceau de COB, car ils ont un nouvel album qui sort au même moment. C’est donc une petite blague que nous avons organisée [petits rires].

Alexi : Ouais et apparemment ils travaillent dessus en ce moment-même.

Avec Children Of Bodom, vous avez toujours fait beaucoup de reprises d’une grande variété d’artistes. Qu’est-ce que vous appréciez tant dans le fait d’enregistrer des reprises ?

Janne : C’est juste que c’est super amusant, surtout les chansons pop, tu sais, comme la chanson de Britney Spears ou n’importe quelle chanson disco des années 80 que nous avons reprises, tous ces trucs, ça se reprend assez facilement en version metal. Elles sont toutes en mode mineur, elles ont des mélodies accrocheuses, certaines ont des supers lignes de basse qui peuvent devenir des riffs de guitare. On s’éclate énormément à délirer avec ces types de chansons.

Alexi : Ouais, nous nous amusons vraiment à faire ça. Et aussi nous nous amusons de voir les réactions des gens [rires]. C’est un truc marrant. On a le sentiment de mériter de s’amuser un peu après avoir balancé toute ces insanités dans notre musique.

En parlant de réactions, Alexi, tu as une fois dit que tu essayais de rester à l’écart des catégories. Children Of Bodom fait juste du metal, pour toi. Pensez-vous que le public metal a tendance à être un peu trop obsédé par les catégories et les querelles de styles ?

Janne : Oui. Carrément !

Alexi : Oui, pour certains. Si tu veux aller sur ce terrain-là, si tu veux faire ça, Dieu te bénisse, tant mieux pour toi. Mais je ne vais pas m’impliquer là-dedans, je ne vais pas dire : « Est-ce qu’on fait du putain de death ou du black ou du thrash ou blablablablabla… » Merde ! Je veux dire, bordel, c’est du metal ! [Petits rires]

Janne : Ouais, je ne vois aucune raison pour essayer de mettre des étiquettes. Ouais, peut-être que parfois c’est plus facile pour discuter avec certaines personnes si j’ai un genre d’étiquette pour quelque chose mais merde ! Ça n’a aucune importance !

Alexi : Si tu ne veux pas juste appeler ça du metal, appelle ça du metal extrême, ça me va bien.

Donc Britney Spears peut être du metal extrême…

Putain ouais… [Rires]

Janne : C’est clair !

Interview réalisée par téléphone le 20 août 2015 par Tiphaine Lombardelli.
Retranscription : Robin Collas.
Traduction et introduction : Nicolas Gricourt.

Site officiel de Children Of Bodom : cobhc.com.



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