Pendant que Pepper Keenan tortille du croupion, confortablement installé chez Down, à se poser des questions existentielles sur son potentiel retour chez Corrosion Of Conformity, eux ne l’attendent pas pour faire leur vie. Keenan va-t-il revenir ? La réponse semble plutôt affirmative à en croire les récentes déclarations. Quand ? Ça reste flou… Et avec Kirk Windstein qui a dû claquer la porte de Down pour pouvoir s’occuper de Crowbar, cela n’augure pas forcément encore d’un avenir commun très clair entre Keenan et Corrosion Of Conformity. Alors Mike Dean, Woody Weatherman et Reed Mullin ont tranquillement repris la route du studio, encore une fois en mode trio. Un mode qui leur avait permis de sortir l’éponyme il y a deux ans et Megalodon, un EP digital transitoire.
On parle souvent du line-up actuel comme étant celui de l’album Animosity de 85, mais il s’agit là surtout des trois quarts du groupe qui a accouché de Deliverance, Wiseblood et America’s Volume Dealer, les grands classiques de Corrosion. Et si l’éponyme renouait avec une musique plus spontanée, brute et rentre dedans, renvoyant de manière épisodique aux élans thrash/hardcore de 85, ce neuvième album, intitulé sobrement IX, développe franchement la fibre stoner de la formation. Il y a bien les « Denmark Vesey », « The Nectar » et « Tarquinius Superbus » qui viennent déterrer des racines punk/hardcore. Mais, pour le reste, ce sont surtout des riffs Sabbathiens épais qui prédominent, renforcés par les chants lointains de Dean et Mullin à la manière d’un Ozzy millésimé 70s. De la lourdeur dès le démarrage avec « Brand New Sleep » sur lequel on aurait bien entendu la voix épaisse et puissante de Keenan en lieu et place de celle plus fluette, mais aussi plus « vintage », de Dean, tant la ligne de chant tend à rappeler le Corrosion des années 1994 à 2000. Du riff qui groove, de la fuzz, du jam à soulever la poussière du plancher, des solo psychédéliques, quelques lignes de basses à la Geezer Butler, voilà ce que l’on retrouve à travers IX, avec la chanson d’ouverture mais aussi « Elphyn », « On Your Way » et ce riff que l’on jurerait avoir déjà entendu chez Tony Iommi, le psyché « Trucker », « Who You Need To Blame », etc. Ça couine, ça grince, ça craque, ça claque ; l’album a visiblement été enregistré à la vieille école : tu poses ton ampli, tu branches, tu joues. Une production claire mais brute de décoffrage qui fait ressentir la sueur et les vapeurs chaudes.
Avec IX, Corrosion Of Conformity serait-il en train de dérouler le tapis rouge pour un retour de Pepper Keenan ? Ou peut-être qu’au contraire, il s’affirme en trio qui vole allègrement et avec enthousiasme de ses propres ailes. Un opus plus conforme à leurs grandes années stoner, à ceci près qu’il sonne nettement moins 90 et nettement plus comme un vibrant hommage à leurs amours des années 70. Il donne aussi et surtout l’impression d’un groupe qui a voulu transposer en studio l’expérience live vécue dernièrement et qui semble avoir resserré les liens.
Ecouter les morceaux « On Your Way », « Trucker » et « The Nectar » :
Album IX, sortie le 24 juin 2014 chez Candlelight Records.
héhé :p Tout le paradoxe COC !
Ils sont trés bons sans Keenan mais ils sont tellement bons avec.
Hâte d’être fin juin pour profiter de cette album à fond. Et peut être les revoir en concerts (chose tellement rare !!).
Je ne sais même pas pourquoi j’ai cliqué sur cette nouvelle…
COC étant un groupe que je n’écoute pas. J’ai tenté les extraits, et surprise, j’ai bien accroché. Ca sonne un peu comme THE SWORD.
Au final, j’ai hâte d’être au 24/06 pour écouter l’album 🙂