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Interview   

Crashdïet aménage son terrain de jeu


D’une certaine manière les sleaze/glam rockers de Crashdïet reviennent de loin. Après un départ fulgurant grâce à la pépite Rest In Sleaze publiée en 2005, le groupe suédois voit son élan stoppé net : le chanteur à la voix d’or Dave Leppard met une corde autour de son cou et se suicide. C’est terminé, remballez tout, il n’y a plus rien à voir. Le groupe décide d’en rester là.

Quelques mois plus tard – on imagine le temps du deuil – les trois membres restants, Martin Sweet, Peter London et Eric Young, reviennent sur leur décision. S’ensuit un second album, The Unattractive Revolution, avec un second chanteur, H. Olliver Twisted, puis un troisième album, Generation Wild, avec un troisième chanteur, Simon Cruz. Autant dire que remplacer Dave Leppard ne semble pas chose aisée.

Malgré tout Crashdïet est parvenu à faire son trou à coups d’hymnes sleaze et glam qui font revivre les meilleurs heures du genre, un peu à l’image de leur compatriotes de Hardcore Superstar. Aujourd’hui Crashdïet est de retour, toujours en forme, avec son quatrième album The Savage Playground, après trois années à fouler les planches. Un album qui, outre ses petites nouveautés apportées au son Crashdïet, voit le line-up du groupe, enfin, se stabiliser.

On en parle ci-après avec le guitariste Martin Sweet.

Radio Metal : Avec Generation Wild, le groupe semble avoir attiré beaucoup d’attention. Considères-tu que cet album est une étape importante dans la carrière du groupe ?

Martin Sweet (guitare) : Oui, carrément. C’était l’occasion pour nous de présenter Simon [Cruz, chant]. L’album nous a permis de tourner pendant presque trois ans. Nous le considérons comme un grand succès.

Jusqu’à présent, Crashdïet avait un chanteur différent sur chacun de ses trois albums. Mais The Savage Playground a été enregistré avec le même line-up que Generation Wild. Étiez-vous impatients d’avoir un chanteur stable ?

Oui, tout à fait. Que veux-tu que je dise ? C’est ce que cherche n’importe quel groupe : un line-up stable. Aujourd’hui, on l’a trouvé. Je pense qu’on peut entendre sur l’album que tout le monde est impliqué à 100 %. Nous sommes devenus un groupe très soudé.

« La Suède a beaucoup de talents dans tous les styles. […] Il fait froid, on n’a rien d’autre à faire que d’écrire de bonnes chansons ! (rires) »

Était-ce important pour vous de saisir l’occasion de tourner autant que possible et de ne pas retourner trop vite en studio pour enregistrer ce quatrième album ?

Nous étions censés enregistrer un nouvel album fin 2011, mais toutes ces tournées américaines se sont présentées. Il fallait les faire – et on ne le regrette pas un instant ! C’est peut-être pour ça qu’on a donné l’impression d’avoir mis longtemps. Mais on devait vraiment découvrir les États-Unis et voir ce qui allait s’y passer. Ils ont eu l’air de nous aimer, donc on va beaucoup se concentrer sur l’Amérique cette année.

Justement, en novembre 2011 et en août de l’an dernier, vous avez donné une série de concerts aux États-Unis, au légendaire Whisky A Go Go, entre autres. Qu’est-ce que ça a représenté pour vous ?

Jouer au Whisky, c’est une chose à laquelle rêve tout jeune musicien. La deuxième fois que nous avons joué au Whisky, c’était à guichets fermés, on était très surpris. Ça se passe très bien pour nous, là-bas. C’est énorme, pour nous.

Quelle a été l’implication de Simon pour cet album par rapport à Generation Wild ? Était-il plus impliqué dans le processus de composition ?

Tout à fait. Pour le dernier album, nous avions déjà écrit et finalisé plusieurs chansons. Il n’a donc pas été impliqué sur tous les titres de Generation Wild. Sur cet album, il a écrit toutes les paroles et a été impliqué sur toutes les chansons. C’est valable pour tout le monde dans le groupe : tous les membres ont été impliqués sur cet album.

« Snakes In Paradise » fait appel à un violon, et « Damaged Kids », à des guitares accordées bas ; l’ambiance de « Cocaine Cowboys » est très sudiste, tandis que « Garden Of Babylon » a un côté oriental. Est-ce important pour vous d’essayer d’inclure de nouveaux éléments, de nouveaux aspects à votre musique ?

Oui, mais ça vient naturellement dans le processus d’écriture. Certaines chansons prennent une direction différente. Au final, nous avions beaucoup de chansons – une quarantaine – parmi lesquelles faire notre choix. Ce sont les meilleures chansons qui survivent, qui se retrouvent sur l’album. Nous prenons beaucoup de directions différentes. Pour nous, nous exprimer sans restriction, ça fait partie de la créativité.

« Au milieu des années 90, j’ai découvert le glam des années 80. Personne n’écoutait ce style à l’époque, donc c’était parfait pour moi ! »

Par rapport à vos précédents albums, The Savage Playground met l’accent sur le côté sombre de Crashdïet. Je pense à des titres comme « Snakes In Paradise », dont l’atmosphère est assez dramatique, à « Damaged Kids » ou à « Garden Of Babylon ». Est-ce quelque chose que vous voulez développer dans votre musique ?

Je ne sais pas, c’est comme ça que ça a tourné. Je ne pense pas que nous nous soyons sentis particulièrement déprimés. En trois ans de tournées, nous avons eu pas mal d’expériences. Nous avons travaillé pour des gens très bien et pour des gens moins bien. Nous sommes allés dans des endroits super et dans des endroits pourris. Tout ça se retrouve sur l’album. « Snakes In Paradise » est une chanson personnelle pour Simon, il pourrait l’expliquer mieux que moi. Il parle de trucs anciens, historiques.

À un moment, beaucoup de groupes de glam et de sleaze sont devenus plus sérieux et ont abandonné le côté fun de leur musique. Penses-tu que ce soit inévitable lorsque les musiciens prennent de l’âge ?

J’espère que non ! (rires) Je ne sais pas trop quoi répondre à ça. Pour cet album, comme je l’ai dit, nous avons écrit quelque chose comme 40 chansons, et un bon nombre étaient joyeuses. Seulement, quand on choisit les titres qui finiront sur l’album, ils doivent être super solides ! C’est ce qui fait la différence. Cette fois, l’album a un côté plus sombre. Je ne sais pas vraiment s’il y a une raison.

De nombreux groupes de glam et de sleaze ont vu le jour en Suède ces dernières années. Plusieurs d’entre eux sont devenus des groupes respectés, comme Hardcore Superstar et Crashdïet. Vu sous cet angle, peut-on dire que la Suède est devenue la Californie de l’Europe ?

Oui, sauf en ce qui concerne la météo ! (rires) La Suède a beaucoup de talents dans tous les styles. Ce n’est pas surprenant si ce style a beaucoup de succès ici aussi. Il fait froid, on n’a rien d’autre à faire que d’écrire de bonnes chansons ! (rires) On a le temps. Ce n’est pas le Sunset Strip des années 80, mais il y a un paquet de putains de bons groupes par ici. Donc oui, tu as raison.

De façon plus générale, Crashdïet fait partie d’un revival glam et sleaze auquel on assiste depuis quelques années. Comment expliques-tu le retour en force de ce style ?

Il y a quelques années, je dirais que la musique était ennuyeuse. Il n’y avait pas beaucoup de groupes visuels au début des années 2000. Ça fait partie du concept de Crashdïet : réinjecter un aspect visuel dans le rock’n’roll, mais faire en sorte que ça ne prenne pas le dessus sur la musique. C’est du 50/50 : 50 % de visuel et 50 % de musique. Notre carrière a bien commencé, et elle a même fini par exploser avec tous ces autres groupes qui se créaient. Hardcore Superstar a sorti son « Black Album » au même moment.

(A propos de Dave Leppard) « Quand il entrait dans une pièce, tout le monde se retournait. »

Généralement, le glam et le sleaze sont associés aux années 80. Penses-tu que des groupes comme Crashdïet tendent à prouver que ce style est intemporel ?

Oui. Nous essayons simplement d’écrire de bonnes chansons, en les emballant dans un papier aux couleurs des années 80. C’est notre son de prédilection, notre musique préférée. Mais l’écriture pourrait s’adapter à n’importe quel style. Nous pourrions être un groupe country ! (rires) Oui, nous voulons prouver que nous sommes intemporels.

Tous les membres du groupe ont une petite trentaine, voire moins. Vous étiez tous très jeunes lorsque le glam et le sleaze étaient au sommet. Comment vous êtes-vous intéressés à ce type de musique ? Vous n’écoutiez pas du nu metal ou du grunge, comme tous les ados des années 90 ?

Je n’aimais pas le grunge quand c’était à la mode. Je n’aimais pas Guns N’ Roses quand ils étaient à la mode. J’ai toujours préféré les vieux trucs pas populaires ! À l’époque, j’écoutais surtout du death metal, ce genre de choses. Au milieu des années 90, j’ai découvert le glam des années 80. Personne n’écoutait ce style à l’époque, donc c’était parfait pour moi ! C’est sans doute pour ça que j’ai tellement adhéré à ce style : parce que personne d’autre ne l’aimait !

J’ai lu quelque part que vous aimiez les shows acoustiques. Vous en avez d’ailleurs donné en Australie. Avez-vous pensé à enregistrer certains de vos titres arrangés à la sauce acoustique, comme Nikki Sixx l’a fait récemment avec Sixx A.M. ?

Oui, peut-être, si on a le temps. Il y a quelques titres acoustiques sur notre nouveau DVD, des live acoustiques que nous avons donnés à Stockholm. Mais pour ce qui est d’un album… Je ne sais pas si nous aurons le temps, mais c’est une idée cool.

Il y a maintenant sept ans que Dave Leppard est décédé ; aujourd’hui, le groupe a quatre albums à son actif et une carrière en bonne voie. Quels sont tes meilleurs souvenirs de Dave Leppard ? Penses-tu encore à lui de temps en temps ?

Je pense à lui plusieurs fois par jour. Il fait partie intégrante de l’aventure que nous menons. C’est comme s’il était toujours avec nous, d’une façon ou d’une autre. C’est difficile à expliquer à quelqu’un qui ne l’a pas rencontré. C’était le genre de type qui marquait tout le monde. Il est impossible de l’oublier. C’est probablement de ça que je me souviens le mieux : il avait tellement d’énergie. Quand il entrait dans une pièce, tout le monde se retournait.

Interview réalisée par téléphone le 22 janvier 2013
Retranscription et traduction : Saff’

Site internet officiel de Crashdïet : www.crashdiet.org

Album The Savage Playground sorti le 22 janvier 2013 chez Gain/Sony Music



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