Les membres de Crown The Empire se sont réunis pour la première fois à l’adolescence. Depuis, ils ont eu le temps de tirer bon nombre de leçons. Et la première, celle qui guide toutes les autres, a été celle de se recentrer sur soi.
Tout d’abord d’un point de vue musical avec un line-up qui s’est réduit en nombre et qui se concentre sur le noyau dur et historique du groupe. Mais ce recentrage s’opère aussi dans une dimension plus psychologique, le chanteur Andrew « Andy Leo » Velasquez ayant avec le temps appris à accepter et assumer ses faiblesses au grand jour, à l’heure où l’on se construit de plus en plus une version fantasmée de soi sur les réseaux sociaux.
Découvrez notre interview d’Andy Leo, réalisée à l’occasion de la sortie de Sudden Sky.
« Les gens ne te voient pas comme une personne. Ils te voient plus comme une poupée, comme si tu n’existais qu’à travers internet. Ils ont un tel accès à toi qu’ils ne vont pas te traiter comme un être humain. »
Radio Metal : Tu as déclaré que l’album capture nos peurs et anxiétés les plus profondes tout en questionnant l’humanité et le chaos dans lequel on vit actuellement. L’évolution digitale, et comment cela affecte notre humanité, est le point central de cet album. Dirais-tu que ce phénomène a affecté ta propre vie et ta propre humanité ?
Andy Leo (chant) : Absolument. Ce qu’on vit actuellement, c’est une première dans l’histoire de l’humanité, avec l’accessibilité, la connaissance, la capacité de détruire la vie de quelqu’un rien qu’à travers internet, il suffit d’écrire quelque chose et ça devient la réalité. Ça crée une zone grise, par rapport à ce qu’on attend de la vie, à ce qu’on perçoit chez d’autres gens, etc. C’est super étrange ce qu’on voit de partout. Nous voyons la même chose que tout le monde. Nous regardons les derniers épisodes de Black Mirror, même Matrix et tous ces films de science-fiction qui nous influencent et qui posent ces questions, montrant l’éventuel retour de bâton qu’on recevra plus on plongera dans cet étrange monde qu’on est en train de construire autour de nous. Certaines personnes n’ont même pas conscience qu’elles font ça. Si on regarde les profils de tout le monde sur les réseaux sociaux, ils diffusent ce qu’ils veulent que tout le monde voit, et souvent on peut se rendre compte que ce n’est que de l’orgueil, ils veulent être appréciés, etc. Personnellement, je trouve qu’il y a trop de partage : j’ai vu des gens débarquer dans ma vie, essayer de parler à mes parents pour obtenir des photos de moi bébé ! Les gens ne sont pas censés être aussi proches les uns des autres. On n’est pas censé entrer de façon aussi directe dans la vie des gens pour donner un avis sur eux. C’est comme les commentaires sur YouTube : ils affectent réellement les gens. J’ai donc dû me couper d’une bonne partie de tout ça, de façon à ne pas être trop absorbé là-dedans. Les gens se soucient de choses qui n’ont même pas d’importance ! J’ai eu des petites amies en colère après moi, légitimement, parce qu’elles n’aimaient pas une photo ou je ne sais quoi, ce qui a engendré une dispute dans la vraie vie [rires]. C’est fou à voir.
J’ai lu une interview de l’acteur principal de la série How I Met Your Mother, et il disait qu’il avait du mal avec les commentaires sur internet et qu’un jour il avait vu un commentaire qui disait : « Je n’aime pas ta tête. » Pour celui qui commente, c’est un commentaire pour blaguer, sans importance, mais les gens ne s’imaginent pas que ça peut blesser, et il se trouve qu’il l’a très mal pris. Ça t’est déjà arrivé d’être affecté par ce que tu lisais sur internet ?
Oui, c’est clair. Une fois, j’ai vécu un moment vraiment étrange lorsque nous avons commencé le groupe. Il faut savoir ce qu’on peut poster ou pas en utilisant Instagram comme un outil de promotion plutôt qu’un véritable lien avec soi. Et je me souviens – c’était quand j’étais plus jeune – j’avais une petite amie, puis j’ai changé de petite amie, et les gens sur internet ont cherché la fille et commenté sur son compte, disant : « Cette fille est mieux. » Et légitimement ça l’a affectée. Personnellement, à ce stade, je m’étais déjà habitué à internet ; nous avions commencé avec MySpace, Facebook, etc. qui nous ont grosso modo faits en tant que groupe. Mais voir quelqu’un qui ne faisait pas partie de ce monde se faire attaquer… Ça pèse énormément sur la personne et ça a tendu notre relation. Ça nous a séparés dans la vraie vie. Les gens ne te voient pas comme une personne. Ils te voient plus comme une poupée, comme si tu n’existais qu’à travers internet. Ils ont un tel accès à toi qu’ils ne vont pas te traiter comme un être humain.
Ce qui est étrange est que les gens qui parlent aux artistes à travers internet ne se comportent pas ainsi avec leurs amis ou leur famille, ils ne sont comme ça que sur internet…
Oui, c’est anonyme. C’est super étrange. Et puis il y a la mentalité de meute, à cause de laquelle quelqu’un peut avoir des problèmes parce qu’il a dit quelque chose de stupide ou d’offensant. Tout d’un coup il y a une vague de gens qui chient sur la vie de cette personne, avec des menaces de mort et ce genre de truc. Or je peux garantir que tous les gens qui s’attaquent à cette personne ont eux-mêmes déjà dit quelque chose de mal qu’ils ne pourraient jamais mettre sur internet. Ils font semblant d’être de bonnes personnes, ils s’octroient la permission de harceler quelqu’un et lui chier dessus sous prétexte qu’ils seraient soi-disant vertueux et qu’ils croient savoir comment agir. Ce n’est pas réel.
Tu as déclaré que la seule façon d’être réellement humain, c’est d’être vulnérable. Qu’est-ce qui t’a fait réaliser ça et comment as-tu embrassé ta propre vulnérabilité ?
C’est le même sujet : les gens veulent seulement limiter leur vie aux meilleurs moments, ils ne veulent montrer à tout le monde que les meilleures parties d’eux-mêmes. Pendant longtemps, en dehors des prestations scéniques, j’ai eu du mal à ne serait-ce qu’admettre face à moi-même que j’avais le moindre véritable problème à gérer. Je les ignorais et je me concentrais sur les bonnes choses. Mais ne pas accepter ses problèmes ne les résout pas. On connaît ces tendances et ces choses en nous qui sont de mauvaises habitudes et nous affectent nous et notre entourage de façon négative. Cet album parle en grande partie de gérer toutes ces luttes intérieures de façon frontale. Pour ma part, étant un artiste, j’ai envie que tout le monde soit dans un bon état d’esprit, car ça influence les gens, mais ne serait-ce que l’accepter et le dire haut et fort, dire que je ne me sens pas bien aujourd’hui, ça a été très libérateur pour moi. C’était donc le point de départ pour la base de l’album.
Est-ce quelque chose que vous essayez d’appliquer à la musique ? Je veux dire, avez-vous essayé d’enregistrer sans trop de corrections ou sans trop effacer les erreurs ?
Tu sais quoi ? Nous ouvrons l’album avec un monologue. Nous voulions que ce soit d’emblée aussi honnête que possible. Ceci était donc la première grande étape pour annoncer notre intention de transparence.
« Faire un break pendant un instant par rapport à tout ce côté grave que beaucoup de gens connaissent dans leur vie, et prendre le temps d’apprécier quelque chose, ça permet de se rendre compte qu’on est dans une meilleure situation qu’on le croit. »
D’ailleurs, au sujet de ce monologue : comptez-vous l’interpréter tel quel devant un public ?
Nous ne l’avons pas encore fait. Mais qui sait ? Peut-être quand nous jouerons en tête d’affiche nous pourrions faire quelque chose comme ça. Ce serait très cool. Mais ce serait aussi terrifiant, car je peux crier et hurler sur les gens, sauter dans tous les sens, etc., mais simplement parler et être direct, c’est ce qui me fait le plus peur [rires].
A propos de la chanson « Sudden Sky » qui clôt l’album, tu as dit qu’on naît dans ce monde sans rien, sans idée reçue, sans connaissance de la façon dont on est arrivé là, sans conscience de ce que l’on est ou qui l’on est. Dirais-tu que ces derniers temps, tu as essayé de renouer avec une forme d’innocence ?
Absolument. En fait, ce mois-ci, nous célébrons les neuf ans du groupe, et j’ai réalisé que tout ce temps est passé tellement vite. J’étais là : « Mais où tout ce temps est-il passé ? » J’avais l’impression d’un réveil, prenant conscience qu’on peut nous prendre ce truc. Parce que j’ai rejoint le groupe quand j’étais adolescent, à seize ans, puis nous sommes partis en tournée l’année suivante, on nous a signés, et ainsi de suite, ceci est la seule chose que je connais dans ma vie, c’est mon identité aujourd’hui. Si bien que j’ai galéré à comprendre qui j’étais en dehors de ce que tout le monde voit de moi. C’est une épreuve pour moi parce que je suis ce truc. Donc je crois que j’ai essayé d’apprendre à connaître et reconnaître les véritables parties de ma vie que j’ai essayé d’éviter toute ma vie.
Quand tu as fondé le groupe étant adolescent, ton ambition était d’être « plus heavy que la plupart des groupes de votre région, tout en apportant d’énormes refrains pop à un style musical qui peut devenir assez éculé ». Comment cette ambition a-t-elle évolué depuis ?
[Petits rires] Elle a évolué avec toute notre vie. La portée de notre monde était tellement petite, car nous ne voyions que notre garage. Notre rêve était de pouvoir faire des tournées mondiales, mais ça n’allait pas plus loin. A mesure que nous avancions, nos priorités ont changé. Notre appréciation de la musique, notre connaissance de la musique, nos capacités en tant que compositeurs, etc. ont changé. Au fond, nous voulons toujours rester heavy, agressifs, faire de meilleurs et plus gros refrains, toute la production est très peaufinée pour sonner exactement comme ce que nous savons que ça devrait être. Donc, de bien des façons, c’est resté pareil, mais nous sommes simplement meilleurs pour le faire.
Ces refrains très mélodiques et accrocheurs sont l’une des plus grandes forces du groupe. Peux-tu nous parler du travail sur cet aspect particulier de votre musique ?
Oui, nous avons toujours admiré les grands hymnes et nous nous imaginons en train de jouer dans un énorme stade. En pensant à ça, nous nous demandons : « Qu’est-ce qu’on peut faire pour avoir le sentiment d’être le plus épique possible ? » Par exemple, pour « Misery », nous savions que c’était en majorité très sombre et heavy, mais nous avons retourné la situation sur le refrain pour passer en mode majeur, en ouvrant et provoquant une sorte d’explosion. Nous avons toujours été influencés par des gens qui faisaient ça, comme Queen, My Chemical Romance, Thirty Seconds To Mars, etc. Ça nous parle quand ça sonne astronomiquement énorme. Nous nous efforçons donc le plus souvent d’atteindre cet effet, c’est le point de départ d’une chanson, et nous construirons la chanson autour d’un bon refrain. C’est très important pour nous. Tu sais, il existe plein de groupes étranges qui font de la musique de niche, qui n’ont aucune partie qui se répète, et qui pourtant sont géniaux, certaines personnes ne feront que crier d’un bout à l’autre, mais pour notre part, ça a toujours été un élément que nous voulions avoir. C’est une formule qui fonctionne très bien pour nous : les refrains doivent être énormes.
Compte tenu du côté sombre que peuvent avoir votre musique et vos paroles, penses-tu que ces refrains apportent une forme d’espoir ?
Absolument. Le fait d’avoir un cadre très agressif, heavy, sombre, presque industriel, ça crée une tension, et ensuite on a le relâchement sur le refrain. C’est un sentiment que j’adore entendre, ressentir et produire.
Pendant que vous travailliez sur l’album, vous avez sorti une démo d’une chanson que vous aviez écrite, et tu l’as décrite comme étant trop triste pour être sur le nouvel album. Au niveau des textes, l’album est également assez dépressif, alors pourquoi avoir écarté cette chanson de l’album ?
C’était un truc interne. En gros, ça venait du premier lot de chansons que nous avions faites, et c’était tellement différent de ce que nous étions en train de faire à l’époque que tout le monde pensait que ça ne collerait pas, y compris le producteur. Donc je me suis dit : « Vous savez quoi ? Cette chanson est trop bonne pour que le monde ne l’entende pas. Je n’ai pas envie de la mettre au placard. » J’aimais tellement cette chanson que je ne pouvais pas juste la bazarder, donc j’ai dit : « Eh puis merde », et je l’ai sortie. Il est clair que je me suis pas mal fait taper sur les doigts par le label et d’autres [rires], mais il fallait que je le fasse. C’était très spontané ! J’étais sûr de moi, il fallait le faire, donc je l’ai fait, même si je savais qu’on allait m’engueuler. C’était très cathartique. Elle est toujours disponible à l’écoute. Je pense qu’elle aurait pu rentrer dans l’album, mais c’est ainsi.
La chanson était décrite comme une anti-chanson d’amour. C’était ton objectif de départ ou bien cela l’est devenu après coup ?
Oui, ça s’est fait un peu tout seul. Toutes les ballades que nous avons sorties ont grosso modo toujours été des anti-chansons d’amour. Donc je ne pensais pas qu’elle était trop éloignée de ce que nous faisions. J’étais juste très triste. C’est une chanson très triste. Je ne sais pas si c’est quelque chose que j’aurais voulu balancer dans l’album, il fallait qu’il y ait un semblant d’espoir, or cette chanson en était totalement dénuée.
« Quand tu rentres dans l’industrie musicale, le truc que les gens te diront tout de suite, c’est que tout change constamment, rien ne sera jamais sûr. Accepter ceci était important. »
Et que penses-tu des véritables chansons d’amour ?
Je trouve ça super ! J’ai toujours aimé l’amour. Ça a poussé des gens à faire des choses incroyables. Ça a inspiré tellement de gens à faire… Je ne peux même pas mesurer la quantité de choses qui ont été faites grâce à l’amour. Mais ça a également poussé des gens à faire des choses horribles. Mais voir comment les gens perçoivent et abordent l’amour est intéressant, on peut chanter l’amour de plein de façons différentes, c’est fou. Mais j’aime les chansons d’amour. Je suis un cœur tendre au fond [rires]. Je pense que je pourrais en écrire un jour.
« March Of The Ignorant » est une chanson un peu à part dans l’album…
Oui, ça fait un peu office de pause parmi toute la folie contenue dans le reste de l’album. Nous sommes allés dans le désert, nous sommes allés à Joshua Tree, en Californie, pour profiter de l’espace et commencer à écrire de nouvelles chansons. Mais il y avait une étrange atmosphère là-bas. C’était un peu psychédélique avec ces drôles de maisons qui avaient l’air de venir des années 1960, une ville fantôme, etc. On avait presque l’impression d’être sur une autre planète. Nous avons utilisé des sons un peu à la Radiohead qui cadraient avec ça. Nous pouvions vraiment partir n’importe où à partir de là. Nous nous sommes demandé : « Qu’est-ce qu’on veut faire de cet album ? » Nous voulions faire un récit de notre groupe, qui nous voulons être et où nous voulons aller. Et je pense que ce trip, à manger des champignons [rires], a clairement influencé la chanson. Nous aimons le côté psychédélique. Je pense que c’est essentiel d’avoir conscience de soi, de se regarder de manière objective, sortir de son ego, regarder ce qui se passe vraiment autour de nous et réaliser ce dont on est capable. Les gens peuvent être aussi passionnés par les trains miniatures ou autres que je le suis à propos par la musique. Et faire un break pendant un instant par rapport à tout ce côté grave que beaucoup de gens connaissent dans leur vie, et prendre le temps d’apprécier quelque chose, ça permet de se rendre compte qu’on est dans une meilleure situation qu’on le croit. C’était donc ça l’inspiration.
Une bonne partie de votre musique est écrite pendant que vous êtes en tournée. Le fait de voyager, rencontrer des gens, donner des concerts, etc. : est-ce ce qui vous inspire le plus ?
C’est certain. En gros, c’est la seule chose que j’ai jamais faite. Je n’ai jamais eu de boulot avant le groupe. Ma vie a été construite autour de ça. Et il s’agit aussi d’être efficace quand on est sur la route. Le fait qu’on soit en tournée ne signifie pas qu’il faut tout laisser tomber. Ça a été très amusant d’essayer de continuer à… Il est clair que c’était dur, parce c’est souvent la fête, il y a plein de gens qui vont et viennent, tout le monde est sur son propre orbite. Mais le fait de travailler sur le temps qu’on a à notre disposition est super important pour nous améliorer en tant que groupe. Donc nous avons dû nous ajuster à ce style de vie.
Vous faites parfois des concerts acoustiques. Qu’est-ce que ces sessions acoustiques représentent pour vous ?
C’est important, selon moi, de voir le côté plus brut de la musique, de voir une prestation sous un autre angle, avec un autre feeling. Nous nous sommes toujours efforcés de faire des chansons qui puissent être jouées sur une guitare acoustique, car si on peut jouer une chanson en acoustique et qu’elle sonne toujours bien, alors c’est une bonne chanson. En se débarrassant des artifices, peut-être qu’on peut entendre la chanson autrement.
Fut un temps où le groupe était composé de sept membres. Après plusieurs changements de line-up, vous avez fini par décider de continuer en tant que quatuor. Y avait-il trop de chefs en cuisine ?
Absolument. Quand il y a autant de têtes… Typiquement, on pourrait croire que plus y a de cerveaux, mieux ça fonctionne, mais à ce stade, ça devenait trop le bazar. Les gens avaient des visions différentes par rapport à la direction que le groupe devait prendre. Ça devient bien plus complexe au fur et à mesure. C’est facile quand on débute, car on peut prendre n’importe quelle direction. Mais à mesure qu’on avance, si nous avions changé notre son et essayé de devenir un groupe d’indie pop, tous nos fans nous auraient détestés. Il y avait donc sept personnes qui essayaient toutes de créer ensemble, et c’était… un cauchemar ! [Rires]
Tu penses que tout ce que vous avez vécu avec les changements de line-up était nécessaire pour expérimenter avec le son du groupe et trouver son identité ?
Oui, absolument. Tout est une leçon. Quand tu rentres dans l’industrie musicale, le truc que les gens te diront tout de suite, c’est que tout change constamment, rien ne sera jamais sûr. Accepter ceci était important. C’est dur de lâcher prise sur quelque chose qui n’a pas changé pendant longtemps, mais il faut en avoir en conscience quand quelque chose doit changer et qu’il y a une marge de progression, qu’il y a des sacrifices à faire, dans n’importe quel domaine. Je pense donc que c’était absolument nécessaire pour maintenir ce groupe en vie.
Tous les quatre, vous êtes des membres fondateurs du groupe. Avec cette décision de rester tous les quatre, avez-vous ressenti un besoin de créer un environnement confortable, un peu comme une famille ?
Oui, c’est ce que nous ressentons. Ceci a toujours été notre truc. Il n’y avait pas d’autre option pour nous. Nous étions les mêmes quand nous jouions dans notre garage et nous savions tous que nous nous soucions plus de ce groupe que de toute autre chose. Mais oui, le fait de rester en famille, avec les gens en qui nous avons le plus confiance, a toujours été important pour moi. Tous les quatre, nous avons accompli beaucoup de choses.
Jouer en quatuor, j’imagine que ça facilite les décisions artistiques ou au niveau business…
C’est sûr. A tous les niveaux ! Même lorsqu’on va au restaurant. C’est dur de trouver une table pour sept personnes. Une table pour quatre, c’est garanti, pas de problème [rires].
D’un autre côté, ça doit être compliqué de recréer la même puissance sonore que vous aviez à sept, non ?
C’est un bon challenge. Souvent, on peut créer plusieurs couches de textures. Nous avons toujours su quel niveau de remplissage la musique nécessitait et nos ingénieurs du son ont toujours été incroyables pour s’assurer que ça avait tout autant d’impact. Je pense que ça a bien fonctionné. Nous enregistrons même nos balances pour pouvoir aller dans le public pour écouter tout ce qui doit être ajusté.
Interview réalisée par téléphone le 2 juillet 2019 par Philippe Sliwa.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Site officiel de Crown The Empire : www.crowntheempire.net.
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