Artiste : Cult Of Luna
Lieu : Tourcoing
Salle : Le Grand Mix
Date : 21-03-2009
Public : 400 personnes environ
« Bird » est chanté d’un calme olympien par Fredrik Kihlberg tout en chatouillant les cordes de sa Gibson Firebird. Il est à noter, pour les connaisseurs, que le groupe utilise un matériel atypique pour faire un tel vacarme. Pas de grosse guitares aux allures de diables et autres murs d’amplis. Juste des petits combos Fender posés sur le côté droit de la scène et quelques pédales pour ajouter un léger grain au son des guitares. La batterie a également un son très naturel. On peut vraiment apprécier la richesse du jeu de Magnus Líndberg qui commence le morceau avec des balais, s’affranchissant des standards de batterie rock et affirmant la liberté artistique du groupe.
Cult Of Luna : un show 100% naturel !
L’étiquette post-core qu’on leur a collé ne se limite pas à de gros riffs joués de manière mécanique et répétitive. Cette musique est bien vivante et développe une grande richesse. On pourrait citer Tool pour la présence centrale de la basse, les sons graves omniprésents…et le volume trop fort ! La batterie subit les coups de pilons du cogneur de service. Mais ce dernier sait être d’une vraie légerté quand la musique part dans des plans plus expérimentaux. Et puis une autre référence, ultime : les Beatles et Ringo Starr.
On trouve toujours que Ringo n’était un figurant chez les Fab Four, mais en réalité, son jeu présente une grande richesse et un nombre de plans impressionnants pour peu qu’on s’y attarde. Et bien chez Cult Of Luna, c’est pareil. Ce n’est pas un matraquage systématique. La rythmique joue son rôle de fondation et pose le tempo tout comme l’ambiance du morceau. C’est d’autant plus frappant en live quand on observe l’attitude du batteur, tantôt paisible puis, dans la seconde qui suit, totalement déchaîné .
L’explosion sur le titre « Owlwood »
Le groupe tout entier explose à l’interprétation de « Owlwood » qui ouvre le dernier album et on entre dans le vif du sujet avec le deuxième morceau du concert. D’ailleurs la majorité des chansons jouées sur cette tournée émane d' »Eternal Kingdom » avec entre autre sa chanson éponyme. On peut ajouter à la liste les titres « Osterbotten » en guise d’interlude électro, enchaîné à « Curse », ou encore « Following Betulas » qui clôt l’album mais pas la soirée.
Johannes Persson et Anders Teglund !
L’insertion de la trompette jouée par Anders Teglund est très rafraîchissante pour les oreilles qui sont mises à rude épreuve tout au long du concert. Le final, avec le fabuleux « Ghost Trail » et sa progression jusqu’à l’apothéose des dernières notes, est d’une musicalité et d’un contraste saisissant. Klas Rydberg hurle dans le micro « THE KIIIIIIIIINNNNNG » à plusieurs reprises tandis que les autres musiciens restent statiques en assomant une dernière fois le public d’un riff lancinant.
Le hibou nous surveille de ses grand yeux. Deux points lumineux brillent dans l’obscurité de la salle. Ce spectacle finit d’hypnotiser l’assistance. Les membres disparaissent, reste le hibou. Enfin les yeux s’éteignent.
Klas Rydberg hurle dans le micro !
Pas de rappel. Quel intérêt? La messe a été dite, tout a été donné.
L’assistance est médusée.
On quitte les lieux en se disant que l’on vient d’assister à une sacrée expérience.