Si une chose aura marqué le Hellfest 2014 et disons même la scène metal dans l’hexagone cette année, c’est ce monumental wall-of-death qu’a formé le public de Dagoba sur le sol poussiéreux et infernal de Clisson en ce samedi 21 juin. Il va sans dire qu’à compter de cette date tout wall-of-death sera mesuré à celui qui s’est opéré sous les yeux de Dagoba ce jour-là… Jusqu’à ce qu’on réussisse à faire encore mieux. En y réfléchissant bien, toutes les conditions étaient là : la fête de l’enfer battait son plein, le soleil torride échauffait les esprits et, surtout, Dagoba mettait le feu comme jamais, remonté à bloc, ayant pris visiblement encore un peu plus de galon au retour de leur tournée US. Même si ces choses-là ne se prévoient pas, quelle bonne idée a eu l’entourage du groupe en décidant d’enregistrer ce concert dans l’optique d’offrir à Dagoba son tout premier live, audio et vidéo ! Quel beau concours de circonstance !
Mardi 18 novembre dernier, à une semaine de la date de sortie de l’opus live, nous recevions le batteur Franky Costanza à l’antenne, juste après un live chat de plus d’une heure où vous avez été très nombreux à échanger avec lui et poser des questions. Franky est donc revenu avec nous sur toute cette expérience désormais immortalisée, mais aussi sur l’avenir proche de Dagoba, puisqu’un nouvel album est prévu pour le printemps prochain, et de ses autres projets : Vise Versa et Blazing War Machine.
« Le Hellfest 2014 restera pour moi le concert le plus grand de Dagoba »
Ecouter le podcast de l’interview :
[audio:interviews/2014/Franky Costanza (Dagoba) – 2014.11.18.mp3|title=Interview Franky Costanza (Dagoba)]Radio Metal : Alors Franky, comment s’est passé ce petit moment sur le chat de Radio Metal ?
Franky Costanza (batterie) : Ça va, super ! Un très bon moment passé avec tous ces internautes, c’est la première fois que je chatte comme ça en direct et je me suis vraiment régalé. Des questions très intéressantes, très sympathiques aussi, et une super ambiance également. Merci à Radio Metal et à tous les participants et participantes !
Tu t’y es retrouvé un petit peu dans le flot de questions ?
Ouais ça va. Je pense que j’ai dû louper quelques questions quand même, mais j’ai essayé de faire au mieux et au plus vite avec mes petits doigts sur mon clavier. Et comme je l’ai dit, pour les questions sans réponse, que les gens n’hésitent pas me contacter par e-mail je répondrai avec grand plaisir.
Nous allons donc revenir sur l’actu de Dagoba, le live arrive la semaine prochaine c’est ça ? (ndlr : interview réalisée le mardi 18 novembre)
Ouais c’est ça. C’est l’intégralité du show du Hellfest 2014 qui, pour moi, restera le concert le plus grand de Dagoba je vais dire… Le taux d’adrénaline était vraiment incroyable, l’accueil du public extrêmement chaleureux, les mouvements de foule je crois que tout le monde a vu ce qui s’était passé.
Vous aviez prévu de sortir ce live ?
Je savais que ça allait être retransmis en direct sur le site d’Arte et je t’avoue que j’ai juste appris le jour J que ça allait sortir en CD/DVD.
Qui a décidé ça alors ?
Le label Verycords et le management. Ça a mis une petite dose de piment au concert, déjà on savait que c’était retransmis en direct ce qui donne de l’adrénaline en plus, mais le fait que ça sorte après en DVD, c’est encore un peu plus tendu ! Quand on nous l’a proposé on était bien sûr très contents et enchantés de cette sortie !
On vous l’a dit juste avant de monter sur scène ?
Une ou deux heures avant. On a joué vers 17h ou 18h, on était pas mal en promo et en interview vers 14h-15h et c’est là que notre manager nous a dit que l’intégralité du show allait être gravé sur DVD.
Tu penses que cette petite poussée d’adrénaline a joué sur l’énergie du concert ?
Je ne pense pas. Pour nous c’était vraiment un rendez-vous à ne pas rater. Le fait que ça soit enregistré et retransmis en direct sur le site d’Arte rajoutait déjà la dose d’adrénaline et de pression en plus. Il n’y a pas le droit à l’erreur, tout le monde le voit à la seconde près derrière son ordinateur, on ne connaît pas la qualité du son à l’avance, on ne connaît pas la qualité de ce que l’on va donner… Donc on essaye forcément d’être à 800%. Dès que les premières notes sont jouées et qu’il y a un public comme ça qui répond de façon unanime, qu’il y a des mouvements de marée humaine, on ne pense plus à rien, on ne pense plus qu’au plaisir et à l’interaction qu’il y a entre le groupe sur scène et le public. On me pose souvent la question de qu’est-ce qu’il se passe dans ma tête quand je suis derrière ma batterie devant une foule comme ça et c’est vraiment dur de l’expliquer avec des mots. Quand on commence juste à faire le check avec un coup sur la grosse caisse, avec les retours énormes qui font vibrer les vertèbres, on se dit wahou, il y a des responsabilités là… Quand on voit la foule à perte de vue, c’est gigantesque, c’est un moment de plaisir ultra impressionnant.
Votre wall of death ultra impressionnant est plutôt bien tombé, non ?
Ah bah ouais ! C’était magique, c’est pour ça que je suis super content de cette sortie de DVD car moi c’est le concert magique de Dagoba. Il y a eu des supers concerts dans plein de villes, une première partie de Metallica à Bilbao, plein de concerts gigantesques comme ça. Mais ce jour là au Hellfest il s’est passé quelque chose de vraiment magique et inoubliable pour le groupe. Au jour d’aujourd’hui ça restera le concert de Dagoba.
C’est vrai que vous avez dû avoir des frissons sur le moment…
C’était vraiment génial, j’ai encore des images en tête, je me rappelle des visages des premiers rangs. J’ai des frissons rien qu’à en parler, je me revois encore derrière la batterie la foule se sépare en deux… C’est des moments inoubliables et je remercie encore de tout cœur le public de nous avoir fait vivre ça. Dans ce type de festivals le public joue vraiment le rôle du cinquième musicien. Des fois je me disais que j’allais m’arrêter de jouer et regarder le public tellement c’est beau à voir. Des concerts magiques comme ça, ça n’arrive pas si le public ne joue pas ce rôle.
On a eu le sentiment lors de ce concert que vous étiez montés en puissance scéniquement, est-ce le résultat de votre tournée aux Etats-Unis ou autre chose ?
Je te remercie déjà pour ça. Nous je pense que l’on a du mal à se rendre compte d’une progression ou pas. Cela doit être inévitable qu’à force de jouer et défendre le répertoire dans tous les pays on gagne en expérience. Si nous on ne s’en rend pas compte, ça doit être la réalité. Ensuite je pense qu’inconsciemment on voulait vraiment que ça soit un concert de la consécration en France. Tous les Hellfest se sont super bien passés pour Dagoba et inconsciemment tout le groupe sentait que celui-là devait marquer un coup. Effectivement on revenait des Etats-Unis donc il y avait un peu un retour au pays qui se devait d’être, je vais dire glorieux mais de façon modeste. Le groupe français qui revient dans le plus gros festival français, il fallait que cela soit un rendez-vous réussi. Je sentais vraiment qu’avant le début du concert on avait envie d’en découdre et qu’il fallait que ça soit un concert réussi à 200%.
(A propos du wall of death au Hellfest) : « J’ai des frissons rien qu’à en parler, je me revois encore derrière la batterie la foule se sépare en deux… C’est des moments inoubliables et je remercie encore de tout cœur le public de nous avoir fait vivre ça. »
Mais maintenant pour les concerts les gens vont avoir d’énormes attentes de votre part…
T’as raison. A chaque début de concert j’aime bien me balader pendant les premières parties ou discuter un peu au stand et tout le monde me parle de ce wall of death. On me demande « est-ce que ce soir il va y être ?? »… Donc des fois c’est des salles de 300 ou 400, j’adore ces petites scènes qui se transforment en chaudron, mais c’est vrai que l’effet de foule du Hellfest est difficile à réitérer dans ces conditions-là ! Mais il y en a toujours, il y a toujours des gros mouvements de foule, je pense que maintenant le public attend ça de Dagoba. Ils attendent ces figures de style de concert metal je dirais, gros pogo, gros circle pit, gros wall of death, mais c’est vrai que la capacité des salles ne permet pas de faire comme en festival quoi…
Est-ce qu’après cet « effet Hellfest » vous rameutez plus de monde lors de vos concerts ?
Oui, je pense qu’il y a eu une vraie plus-value de ce concert par rapport à la notoriété de Dagoba. La vidéo qui tourne et qui dépasse les 300 000 vues, je sens bien que c’est un gros gros coup de pouce au nom de Dagoba. Il y a des commentaires et des appréciations de gens du monde entier, en France ça fait vraiment l’effet boule de neige et ça a créé un buzz sur les réseaux sociaux qui n’est pas négligeable pour les affluences dans les salles françaises. Ça c’est sûr. Et puis cela intéresse beaucoup de programmateurs du coup parce que cela peut être un moment clef dans un festival. C’est que du positif.
Et donc grosse pression pour le prochain album du coup…
Eh oui, eh oui ! Sur tous les albums il y a un peu de pression mais oui effectivement grosse pression sur le prochain. On est toujours attendu au tournant, on va essayer de faire au mieux et j’espère que cela plaira au public. C’est toujours le public qui est vraiment décideur de tout en fait.
Où en êtes-vous justement de ce prochain album ?
Tout l’album est composé. Toutes les prises seront terminées avant Noël et ce sera mixé en février à Los Angeles, là où on avait fait le précédent, chez Logan Mader, l’ex guitariste de Machine Head. On était très content de son travail sur Post Mortem Nihil Est et donc on va réitérer l’aventure avec lui pour le prochain album.
Vous n’avez pas chômé, cela fait moins de deux ans que le précédent album est sorti, non ?
Voilà, cela va sortir exactement au printemps 2015. Ça va vite avec toutes les tournées, ce qui est long c’est vraiment entre le moment où tout sera achevé, en février, et la mise en magasin.
Vous aviez hâte de retourner en studio après Post Mortem Nihil Est qui avait été très bien reçu ?
Oui on avait hâte de proposer des nouveaux titres, un peu comme tous les deux ans, envie de regraver une dizaine de morceaux sur un CD. C’est toujours un moment de pression et de tension, un moment de recul rempli de beaucoup d’émotions. On a envie de faire partager ça avec le public. On était pas particulièrement pressé ni speeder, mais on sentait que c’était le bon moment par rapport à notre planning.
A quoi doit-on s’attendre ?
Je dirais que ce sera un album un peu plus thrashy que les précédents. Beaucoup de tempos très thrash. Et peut-être un peu plus brutal qu’ambiancé, symphonique ou mélodique. Voilà, quelque chose dans l’ensemble d’assez brutal.
Est-ce que les expériences live vous ont poussé à faire quelque chose de plus direct ?
Peut-être. A chaque album, il n’y a aucune contrainte, ni au niveau des labels, ni au niveau des réflexions de groupe. On ne se dit pas qu’il va falloir faire plus mélodique pour séduire un plus large public, ou plus djent parce que c’est la mode, etc. Effectivement, quelque chose de direct, de minimaliste, de brutal, de puissant, d’accessible à la première écoute colle très bien à Dagoba. Je pense que Dagoba est avant tout un groupe de live qui génère une puissance plus intense en live que sur CD. J’essaie d’avoir un regard réaliste sur ça et c’est un avis qui n’engage que le mien mais je trouve que la musique de Dagoba prend toute son ampleur en live, notamment dans ces gros festivals. Je pense que des titres plus rentre-dedans à la première écoute correspondent bien aux attentes des fans de Dagoba.
Est-ce que Z, votre « nouveau » guitariste, a participé à la composition de ce nouvel album ?
A ma connaissance Z n’a pas apporté de riffs ou de chansons, c’est vraiment 100% de l’album qui a été composé à la guitare par Shawter.
Donc dans la tradition habituelle de Dagoba ?
Voilà, les idées venaient plus des différents musiciens dans les deux premiers albums, jusqu’à What Hell Is About.
« Je dirais que le nouvel album sera un album un peu plus thrashy que les précédents. Beaucoup de tempos très thrash. Et peut-être un peu plus brutal qu’ambiancé, symphonique ou mélodique. »
L’album de ton autre projet, Vise Versa, sort très bientôt, peux-tu nous en dire deux mots ?
C’est un projet qui me tient beaucoup à cœur, il y a le chanteur de Threat Signal sur cet album là. Je crois que c’est un album qui risque de surprendre beaucoup les fans de Dagoba et de Threat Signal, ce n’est pas du tout le même style. C’est un peu une réplique du premier album de Linkin Park, Hybrid Theory, que personnellement j’avais beaucoup aimé lorsqu’il était sorti. J’essaie d’avoir un regard réaliste là-dessus et assez modeste mais je trouve vraiment qu’il y a des tubes sur cet album, des chansons qu’on peut chanter pendant un bon moment avec des structures très simples et très accrocheuses. Ça a été mixé à Los Angeles par le talentueux producteur français qui s’appelle Charles Massabo. Le principal compositeur est le guitariste Eddy (Chaumulot) qui est un ex-membre du groupe parisien T.A.N.K. La bassiste s’appelle Audrey Henry et elle a travaillé avec Memories Of A Dead Man et elle a son propre projet qui s’appelle Alternative Cult. J’ai vraiment hâte que ça sorte car je pense que ça peut être une bonne surprise de début d’année.
Où en est Blazing War Machine aujourd’hui ?
On se demandait si on voulait sortir un second album ou seulement des singles. Comme on est autoproduit et que c’est un peu la marque de fabrique du groupe d’être vraiment auto-géré et auto-produit, on n’a vraiment aucune contrainte, on va essayer de sortir un single illustré par un clip tous les deux mois et demi ou trois mois pour vraiment remarteler avec de la promo, comme si chaque titre était un vrai single. Ce qui fera sur deux ans à peu près le nombre de titres que contient un album. Sauf qu’à chaque sortie il y aura un matraquage promo illustré par un clip. Donc on va commencer ça à partir de janvier. Et l’excitation créatrice est super intéressante, parce que ça va nous permettre, déjà de faire un clip à chaque fois, mais aussi à chaque titre de choisir un producteur différent. Donc on va à chaque fois avoir un son légèrement différent, ça va nous permettre d’expérimenter plusieurs choses et ça va nous permettre surtout de balancer de la nouveauté tous les trimestres au lieu d’attendre tous les deux ans.
C’est une sacrée cadence, vous avez déjà tout anticipé ?
On a déjà six titres, donc pour l’instant on a de l’avance. Ça peut nous permettre de tenir un petit moment mais c’est vrai que ça sera assez tendu niveau timing pour faire les clips, pour les monter, pour enregistrer mais en même temps, comme à chaque trimestre ça n’engagera qu’un seul titre, on peut vraiment se concentrer à fond sur chaque single. C’est une stratégie à laquelle j’avais pensé il y a un petit moment, tout le groupe a trouvé ça intéressant donc on va essayer. Je sais que des groupes japonais, dans le visual kei ou d’autres styles de musique, qui commencent à sortir que des singles ou alors des E.P où il n’y a qu’un nouveau titre et trois revisites. Ce que je trouve intéressant dans cette stratégie, c’est qu’il y a un renouvellement médiatique tous les trois mois. Sur une sortie d’album classique, on se rend compte que pour les groupes qui ont énormément de budget, il y aura trois clips, les groupes qui ont un budget correct, deux et des fois qu’un. Ce qui fait que ce n’est pas le même matraquage. Donc on va essayer ça. Ce sera peut-être une erreur mais bon, ça nous excite de pouvoir donner de la nouveauté tous les trimestres.
Est-ce que vous pensez en faire un album au final ?
On y a pensé, éventuellement au bout deux ans si on a dix titres on pourra faire un cd/dvd avec l’intégralité des titres et des clips. C’est une possibilité. On est pratiquement dans l’idée où chaque single sera donné gratuitement au public ou alors avec un système où le public donne l’argent qu’il veut pour avoir le clip en HD ou le fichier wav en grande qualité. Je ne pense pas qu’on vendra ça sur iTunes ou autre, ce sera vraiment à prix libre ou gratuit. On a intégré une chanteuse russe, qui se prénomme Irina, il y a un an et demi, à peu près, et un nouveau bassiste.
D’où viennent ces changements de line-up ?
Au niveau du bassiste, c’est un pote d’enfance qui a refait sa vie en Espagne, donc ça devenait compliqué pour tout. Au niveau du chanteur c’est un peu des problèmes d’ententes personnelles au niveau du groupe qui ont causé son départ. Suite à ça on a posé des annonces de façon classique, et on est tombé sur cette demoiselle qui venait juste d’arriver en France et qui cherchait un groupe en tant que chanteuse metal avec une grosse voix – elle chante pas du tout lyrique, c’est pas du tout le mouvement Epica / Nightwish, c’est vraiment plus, je dirais, Arch Enemy ou carrément metal extrême. Et donc ça a collé de suite. On a déjà fait plusieurs concerts déjà avec elle et on est vraiment content de sa performance.
Interview réalisée par téléphone le 18 novembre 2014 par Spaceman et Animal.
Retranscription : Le Phasme.
Introduction : Spaceman.
Page Facebook de Dagoba : Facebook.com/dagoba13.
Dagoba c’est de la merde.
Dagoba est l’un des groupes qui me laissent sur les fesses niveau live.
Concert hier soir au Big Band Café à Hérouville (14) avec Headcharger en 1ère partie. Dagoba a juste dynamité le BBC. Super son, Super mecs, Super ambiance, Super soirée.
et puis le circle pit autour de la sono, enorme
C’est que niveaux live, le son de Dagoba est juste énorme. Et puis j’aime la façon qu’à Costanza de se balader auprès du public avant ou après les prestations de Dagoba, très sympas le mec, c’est assez rare pour le sous-ligner !
« Ça a été mixé à Los Angeles par le talentueux producteur français qui s’appelle Charles Massabo. »
Ah oui, tiens, que devient-il ? Je n’en entends plus parler depuis les deux premiers titres publiés par son groupe de surf-rock, il y a quoi… Six ans ?
Il a produit Magoa, entre autres.
c’est le genre de groupe et de clichés tendance qui m’éloignent de la scène metal (terme galvaudé qui ne veut plus rien dire d’ailleurs)…..maintenant on juge la qualité d’un groupe sur la réaction de moutons d’un public….grotesque….
En une phrase : Dagoba c’est de la merde.