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Chronique Focus   

Danko Jones – A Rock Supreme


Danko Jones, c’est l’antithèse de la surprise. Plus de vingt ans que le trio canadien emmené par Danko vit une histoire d’amour avec le rock n’roll à la stabilité remarquable. C’est une union intangible, avec ses hauts et ses bas mais surtout une routine agréable. Dès lors que Danko Jones annonce un nouvel opus, on peut s’attendre à une poignée de titres avec le mot « rock » dedans et un goût prononcé pour les musiques festives. Le dixième opus du groupe, justement intitulé A Rock Supreme, corrobore ce qui est dit : Danko Jones n’a pas changé et ne compte pas le faire de sitôt, il veut faire ce qu’il aime, soit du rock, encore et toujours. Et c’est à peu près tout.

A Rock Supreme propose toutefois une petite nouveauté : exit Eric Ratz, qui avait produit les deux derniers opus, et qui laisse la place à GGGarth Richardson (Rage Against The Machine, Biffy Clyro, The Melvins, Jesus Lizard…). Si au premier abord pas de quoi sauter au plafond quant à l’identité sonore de Danko Jones, il est aisé de se rendre compte que les guitares se sont sensiblement adoucies, prenant un ton moins punk ou power-rock, au profit d’un grain légèrement plus old-school. Rien de flagrant, simplement A Rock Supreme se veut moins rentre-dedans et plus léché, conjugué à un Danko Jones moins bagarreur et sale gosse que sur Fire Music, moins lubrique que sur Wild Cat, et chantant avant tout l’amour ; l’amour du rock, évidemment, avec l’hymne « I’m In A Band » qui ouvre de manière imparable l’opus ; l’amour des femmes, avec « Lipstick City » et son refrain entraînant ; l’amour… de l’amour, avec le plus haché « I Love Love ». Le penchant légèrement « pop » de Danko Jones se retrouve en filigrane tout au long de l’opus. « Party » incarne ce versant d’A Rock Supreme : des refrains fédérateurs ciselés pour plaire au plus grand nombre et des arrangements plus appuyés dans ce sens. Il y a en outre une plus grande variété dans la production des guitares : les couplets très rythmiques d’« I Love Love » ont une sonorité proche des années 70, avec une fusion des fréquences de la basse et de la guitare à l’image de ce que proposait Them Crooked Vultures.

Au-delà d’une diversité bienvenue dans le son de Danko Jones, le chant de ce dernier prouve l’étendue de son registre. A Rock Supreme est l’occasion pour le frontman de se montrer débridé, que ce soit avec le couplet appuyé de « That Girl » ou l’exubérance du bien nommé « Dance Dance Dance » (et son accalmie bien vue) qui effleure la versatilité d’un Mike Patton. Même lorsque Danko Jones livre des compositions plus classiques, à l’instar de « Lipstick City », les couplets restent l’occasion de quelques arrangements vocaux bien sentis. La dynamique omniprésente du chant est symbolique d’A Rock Supreme dans son ensemble : l’album aborde le rock sous tous les angles sans vraiment dévier d’un chemin déjà tracé et emprunté de nombreuses fois. Il y a du hard rock qui balance (« Fist Up High », « You Got Today » et son riff à la croisée de Van Halen et AC/DC), des accents pop (« Party », « That Girl »), quelques plages rock FM (« Lipstick City »), et même des effluves de country sur-vitaminée dans « Burn In Hell ». A Rock Supreme porte parfaitement son nom. Danko Jones compose du rock pour écrire à propos du rock et toutes ses formes. Si l’on a bien saisi le postulat de départ, on pardonnera les quelques redites et la réutilisation de gimmicks déjà présents sur Wild Cat (2017) et Fire Music (2015).

C’est donc avec une stupéfaction totale que l’on peut décrire A Rock Supreme comme un album de rock de bonne facture labellisé Danko Jones. La petite différence, c’est cette nouvelle production qui souligne davantage la culture du genre que possède le trio. Pour faire court, A Rock Supreme est moins enclin à sombrer dans la monotonie. Il n’a peut-être pas la puissance de certains de ses aînés mais il pallie ce manque par davantage de subtilité et un esprit foncièrement positif, à l’image du grisant « You Can’t Keep Us Down » qui clôt l’opus, laissant l’auditeur gonflé à bloc. Après, il ne faut pas se leurrer, il s’agit de nuances minimes. Au fond, Danko Jones n’a pas changé de cap d’un iota.

Chanson « I’m In A Band » :

Clip vidéo de la chanson « Dance Dance Dance » :

Album A Rock Supreme, sortie le 26 avril 2019 via SPV. Disponible à l’achat ici



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