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Interview   

Danko Jones : la bête sauvage du rock’n’roll


Danko Jones, c’est une ritournelle rock n’ roll qui ne s’est jamais enrayée en plus de vingt ans de carrière. Le groupe, et son frontman emblématique, n’a eu de cesse de clamer, voire de hurler, son amour du rock, tel une bête sauvage, et en l’occurrence c’est d’un chat qu’il s’agit. Wild Cat reprend la recette du groupe, qui fonctionne depuis tant d’années, avec un côté moins « énervé » mais toujours aussi efficace, selon les mots du chanteur.

Nous l’avons rencontré, avec le bassiste et son partenaire de toujours John Calabrese, pour discuter de ce nouvel opus, toutes griffes dehors, mais également de rock, bien sûr, d’actualités, et de ses activités journalistiques.

« On en arrive à une nouvelle époque où le rock n’ roll est très conscient de lui-même mais en célébrant ses traditions, et les traditions, ce sont le danger, la sauvagerie et tous ces types de choses. »

Fire Music était votre album qui est arrivé le plus haut dans les classements à ce jour dans différents pays d’Europe mais c’est aussi l’album qui a pris le plus de temps à écrire. Du coup, avez-vous essayé de garder le même état d’esprit et mode d’écriture pour Wild Cat ?

Danko Jones (chant & guitare) : Oui, je pense. Nous avons également pris notre temps pour celui-ci. Nous l’avons écrit au printemps…

John Calabrese (basse) : Nous avons presque suivi le même emploi du temps que pour Fire Music. Nous avions fini en deux semaines, je crois [rires].

Danko : Par le passé, pour certains albums, nous devions écrire avec beaucoup de pression par rapport au calendrier, et ce n’était pas le cas de Fire Music, et pareil pour Wild Cat. Nous savions qu’il y avait une deadline qui arrivait mais ce n’était pas aussi proche que par le passé. Donc nous avons pu prendre notre temps et vraiment laisser les chansons respirer et mariner, surtout pendant l’été dernier. Nous devions tourner et faire des festivals mais toutes les chansons étaient écrites, donc ça nous permettait de nous faire un peu aux chansons et d’en écrire de nouvelles, genre « celle-ci est peu faible, il nous faut quelques chansons supplémentaires », ce genre de choses.

Vous avez une nouvelle fois opté pour Eric Ratz pour la production. Etait-ce « ne changeons pas une équipe qui gagne » ou bien ressentiez-vous que cette collaboration n’avait pas encore livré tout son potentiel ?

John : Je pense que c’est « ne changeons pas une équipe qui gagne. » Nous étions sur quelque chose de très bien, donc ça s’est amélioré au niveau du son et tout avec Eric.

Danko : Je pense que Wild Cat est un album différent de Fire Music, il n’est pas aussi énervé, mais les chansons balancent tout autant. En travaillant avec Eric, nous savions comment au final ça allait sonner, avant même que nous commencions, grâce à notre travail sur Fire Music. Donc nous étions à l’aise, et en ce sens, il y a une facilité dans le fait de travailler avec lui. Il était lui-même également plus à l’aise parce qu’il connaissait mieux notre groupe qu’avant. Il connaissait assez bien notre groupe avant même que nous ne commencions à travailler, plus que n’importe quel producteur avec qui nous avons travaillé. Et aussi, grâce à Fire Music, nous savions exactement comment il fallait que nous sonnions. C’était donc une question de construire sur ce qui était déjà là, et c’est la première fois que nous faisons ça. Avec chaque album que nous avons sorti, quelque chose a changé, que ce soit le producteur, le batteur ou le studio, ou deux de ces choses, ou plus, ou tout. C’est donc la première fois que nous enregistrons dans le même studio, avec le même producteur et que Rich est à la batterie, et nous savions ce que nous allions faire et ça a super bien marché !

Lorsqu’on pense à un chat sauvage (traduction de Wild Cat, le nom de l’album, NDT), on pense à un animal fier qui chasse, vit la nuit, etc. Voyez-vous ceci comme une bonne représentation d’un groupe de rock n’ roll ?

Ouais, carrément ! Je pense que le rock n’ roll doit être un peu dangereux ; ça a toujours été réputé pour être sauvage et dangereux. Avec le temps, c’est devenu un peu stérile et prévisible, et je pense qu’on en arrive à une nouvelle époque où le rock n’ roll est très conscient de lui-même mais en célébrant ses traditions, et les traditions, ce sont le danger, la sauvagerie et tous ces types de choses. Donc ouais, bien sûr, pourquoi pas ? Disons ça ! [Rires]

Un chat sauvage est aussi un animal qui a l’air mignon et affectif, et d’un autre côté qui est agressif et sort facilement ses griffes. Pensez-vous que vous êtes comme ça : vous êtes attirants mais il faut faire attention à ne pas se faire griffer ?

Ouais, peut-être ! [Rires] Nous avons tous nos divers travers que nous essayons de corriger et si tu… Je pense que ça vaut pour tout le monde, et les gens qui viennent dans ce milieu, souvent, qu’ils s’en rendent compte ou pas, ont leurs travers à gérer. Si tu prends du recul, c’est assez étrange d’avoir ce désir d’être face à plein de monde et d’avoir besoin qu’ils t’applaudissent sinon tu ne te sens pas bien ! [Rires] Il y a donc clairement un problème. Donc en ce sens, ouais, peut-être.

Vous avez toujours eu des chansons qui parlent du rock, comme la chanson d’ouverture « I Gotta Rock ». Et dans la biographie, c’est marqué : « Tout comme les vaches mugissent et les coqs font cocorico, Danko Jones existe pour faire du rock. » Diriez-vous que faire du rock c’est une seconde nature pour vous ?

Ouais !

John : C’est notre mugissement ! [Rires] C’est le son que fait un chat sauvage : « Rock, rock ! » Au lieu de « : « Miaou, miaou. »

Danko : Ça fait vingt ans que nous faisons ça ; après vingt-et-un an, c’est un peut tout ce qu’on connait ! C’est tout ce que je sais faire maintenant. Le rock n’ roll est aussi l’un des seuls genres de musique, si ce n’est le seul, qui se référence lui-même dans les chansons. Par exemple, le jazz, je ne sais pas… Il n’y a aucun chanteur de jazz ou de rock indé qui est là : [chante] « Rock indéééé… »

John : « Jazz, jazz, jazz » ! [Rires]

Danko : Donc, d’une certaine façon, c’est devenu une tradition de le dire, et ça sonne bien ! C’est pourquoi c’est devenu une tradition un peu cliché, car ça sonne bien de le faire.

John : Ouais, tu ne veux pas faire « metal » ! Je ne veux pas faire « metal » !

Danko : A moins que ce soit un groupe de metal parodique, personne ne dit « heavy metal »…

Vingt-et-un an après la formation du groupe, il n’y a aucun signe de ralentissement ou d’apaisement. Comment conservez-vous cette énergie et cet enthousiasme pour le rock au fil des années ?

Je ne sais pas, c’est un genre de musique très contagieux. Déjà, c’est agressif. Je pense que c’est facile de se laisser emporter par l’énergie en jouant le genre de musique que tu aimes, donc ce n’est pas difficile de ressentir cette énergie, ça vient naturellement. Je veux dire qu’il y a assurément des jours où tu n’es pas d’humeur, comme n’importe qui peut être lunatique, mais une fois que c’est lancé, au final, ça décolle tout seul.

« Si tu écoutes bien les paroles, il n’y a pas vraiment de chanson qui parle d’aimer une femme et ensuite la quitter, ou la plaquer, car généralement je ne plaque pas les gens, je me fais plaquer. »

L’amour et les femmes est le thème le plus récurrent dans votre musique. Mais qu’elle est ta relation aux femmes ? Car il y a ce dicton : c’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins…

[Rires] Oui, c’est vrai ! Bon, mais c’est aussi très sincère. Je pense que ce serait un peu une façade si je parlais d’échangisme, d’orgies… Je n’ai jamais fait ça, donc tu n’as pas de chanson qui parle de ça. Si tu écoutes bien les paroles, il n’y a pas vraiment de chanson qui parle d’aimer une femme et ensuite la quitter, ou la plaquer, car généralement je ne plaque pas les gens, je me fais plaquer. Donc tout ça constitue une bonne part des thèmes des chansons. Donc autant ça parle beaucoup de femmes, autant ça vient d’expériences vraiment sincères. Mais d’un autre côté, les riffs que nous écrivons… Que peut-on chanter par-dessus ces riffs et qui sonnerait suffisamment puissant pour vouloir écouter plusieurs fois ? Par exemple, si nous parlions de sujets environnementaux par-dessus ces riffs, ça ne collerait pas bien ensemble. Donc ce qui me pousse à chanter et chanter fort tous les soirs, ouais, c’est par exemple une chanson qui parle d’une femme ; ça au moins, je peux le chanter encore et encore, sincèrement et honnêtement.

« You Are My Woman » sonne clairement comme un hommage à Thin Lizzy et Phil Lynott. Etait-ce prévu comme tel ?

Oui, c’était une décision consciente et précise de sonner comme Thin Lizzy, principalement parce que nous avions ce riff que nous avons écrit, et nous nous demandions : « Qu’allons-nous faire avec ça ? Est-ce qu’on va le masquer et faire en sorte que ça sonne moderne ? » Tu peux le faire ! Mais avec chaque décision que nous avons prise en écrivant cette chanson, nous avons choisi de la faire sonner comme Lizzy. Donc au lieu de dire « noooo » sur la fin du refrain, j’ai dit : « No no no no no ! » Ce sont de petites décisions et c’est ce que Phil a fait par le passé. Donc à la suite, lorsque la partie de guitare arrive : « Est-ce qu’on va avoir une guitare ou est-ce qu’on va mettre une double attaque de guitare comme le faisait Lizzy ? » Tu sais, nous sommes un trio, et pourtant c’est ce que nous avons fait. Toutes ces décisions ont aidé à la faire sonner plus comme Lizzy que n’importe quelle chanson que nous ayons eue. Et puis, en plus de ça, c’est comme une bagarre. Je sais qu’il y a plein de groupes qui sonnent comme eux, et seuls quelques-uns d’entre eux sont capables de bien le faire. Audrey Horne a une chanson qui s’appelle « Out Of The City » qui sonne génial comme Lizzy et Black Star Riders sonne super, comme Lizzy ils ont Scott Gorham dans le groupe. Mais il y a aussi tant d’autres groupes qui ont sonné comme Thin Lizzy. Donc nous sommes entrés dans l’arène, juste pour une chanson, simplement pour dire à tout le monde : « Ok, maintenant les vrais mecs sont là, on va se battre, allez, on y va, voici notre contribution ! » Mais tout ça, ce n’est que pour célébrer Thin Lizzy. Même si c’est pour se bagarrer avec d’autres groupes, ce n’est toujours qu’une saine compétition. J’adore tous ces groupes qui sonnent comme Lizzy. Je ne pense pas forcément qu’ils atteignent beaucoup leur but mais même lorsque ce n’est pas le cas, ça reste super.

Vous faites aussi un clin d’œil aux Rolling Stones sur la chanson « My Little Rock N Roll », à leur chanson « Little T & A » et leur album Tattoo You. Comment as-tu eu l’idée de faire ça ?

Toute la référence aux Rolling Stones est venue lorsque j’ai chanté le refrain de la chanson. Lorsque j’ai chanté « little miss rock n’ roll » dans le refrain, ça m’a tout de suite fait pensé à « Little T & A », en raison de ce que Keith Richards chante dans ce refrain, donc c’est de là que je l’ai pris. Donc j’ai dit : « Bon, si je dois l’emprunter à cette chanson, voilà une occasion pour moi de référencer l’album lui-même dans les paroles », et ça rentre facilement. Donc c’était constamment dans mon esprit. Même si ça ne sonne pas comme les Rolling Stones, et que ça ne sonne comme rien de cet album ou cette chanson, je trouvais que c’était une référence sympa. En plus, j’adore le jeu qu’il fait dans les paroles avec ça. « She’s my little rock n’ roll » est une jolie façon de faire référence à… Je n’ai jamais entendu quiconque faire référence à quelqu’un de cette façon, et j’ai toujours trouvé que c’était cool. J’ai toujours adoré cette chanson. Ce sont de petites choses qui ne divertissent que moi ! Car il faut que je le chante tous les soirs, et ce sont de petits jeux que je joue pour moi-même. Je trouve que c’est vraiment cool que nous puissions faire référence à cette chanson et utiliser le même genre de jeu de mots qu’il utilise dans cette chanson.

Tu parles rarement de politique dans votre musique et lorsque tu le fais, tu le fais de façon décalée et avec humour. En l’occurrence, le message de la chanson « Revolution » peut être résumé par « faites la guerre et ensuite l’amour ». Mais quel message voulais-tu faire passer ?

Que plein de mecs font croire qu’ils sont socialement engagés mais tout ce qu’ils veulent, c’est s’envoyer en l’air. C’est de ça dont parle la chanson. Elle montre du doigt les gars qui font ce genre de choses, c’est tout ! [Petits rires] Car nous connaissons tous ces gens qui font semblant d’être plus engagés politiquement qu’ils ne le sont vraiment, et je n’ai jamais entendu quiconque les critiquer pour ça, donc qui mieux que nous pour les critiquer ? Genre, les mecs qui apparemment parlent tout le temps de sexe et de femmes ! [Rires] Donc c’est comme : « On vous voit, on sait qui vous êtes ! »

John : Mais c’est aussi un message pacifique : « Faites l’amour ! Eclatez-vous ! »

Danko : Ouais, nous ne nous payons pas leur tête ou quoi ; c’est juste que je trouve ça marrant. J’ai toujours trouvé que c’était un truc marrant, et l’idée d’être politiquement engagé avec ce genre de d’idées en dessous de la ceinture, c’est assez drôle.

Plus généralement, quelle est votre relation à la politique ?

John : Nous ne serons pas politiquement actifs avec le groupe en tant que tel mais je pense que nous partageons plus ou moins tous les deux une idéologie de gauche. Nous ne venons pas des Etats-Unis, autrement, nous dirions que nous sommes des libéraux [rires]. Je pense qu’en disant que nous sommes d’une idéologie de gauche, [nous nous ferions lyncher], heureusement nous venons du Canada. Et venant de Toronto, c’est une grande ville multiculturelle, donc nous avons eu la chance d’être exposés à plein de cultures différentes et de magnifiques lieux. Ça nous a un peu aidés à façonner notre opinion.

Danko : Ouais, clairement. Je veux dire que nous ne nous posons pas en salle de répétition ou en tournée à nous disputer sur certains sujets ; nous sommes généralement du même côté.

John : Nous n’aimons pas Trump, juste pour que ce soit clair ! [Rires] Juste au cas où… J’aime l’appeler El Señor Trump, car il n’aime pas les Hispaniques.

« Si tu prends du recul, c’est assez étrange d’avoir ce désir d’être face à plein de monde et d’avoir besoin qu’ils t’applaudissent sinon tu ne te sens pas bien ! [Rires] »

Quelle est votre vision du monde en ce moment ?

C’est une époque intéressante en ce moment, assurément. Rien qu’aujourd’hui, nous venons d’apprendre l’interdiction du sol Américain aux ressortissants de sept pays différents, dont six que les Etats-Unis sont actuellement en train de bombarder. Donc c’est très intéressant !

Danko : C’est vraiment effrayant la vitesse à laquelle c’est en train de s’installer.

John : Ils n’ont aucune connexion avec quoi que ce soit d’autre dans le monde en dehors de leur pays et ils ne se rendent pas compte de l’impact que ce pays a. Mais je pense que tous ceux à qui nous avons parlé a la même réaction que nous avons aujourd’hui, disant de façon maussade : « Oh merde ! Juste, attachez vos ceintures de sécurité et attendez que ça passe ! Est-ce tu as mis ton casque ? Quelque chose va se passer ! » Il va y avoir un tournant intéressant dans tous ces événements.

Danko, tu as eu une année bien remplie, car tu as écrit cet album, tu as chanté sur le dernier album de Volbeat et sur deux chansons pour The Levee Walkers avec Mike McCready (Pearl Jam), Duff McKagan (Guns N’ Roses) et Barrett Martin (Screaming Trees). Que retiens-tu de ces collaborations ?

Danko : Même si je collabore plus ou moins avec d’autres gens, je chante quand même avec la seule voix que j’ai. Donc ça aura assurément la marque de ce que les gens connaissent de moi et du groupe. Donc ce n’est pas comme si je faisais quelque chose qui sort totalement des sentiers battus. Donc pour une bonne partie de ces collaborations, comme celle avec Volbeat, « Black Rose », Michael [Poulsen] avait déjà écrit la chanson, et il me l’a simplement envoyée avec un son chant guide par-dessus. Donc, en gros, j’ai chanté par-dessus sa voix ce qu’il voulait que je chante, et ça m’allait bien de faire ça. C’est juste qu’il entendait ma voix au lieu de la sienne pour ces parties, donc il m’a contacté. J’étais content et honoré de le faire avec Michael et chanter sur une chanson avec lui c’était super, c’était génial ! Et je pense que c’est une des meilleures chansons de l’album ! Donc je suis content qu’il ait choisi celle-ci pour que je chante, donc c’était vraiment bien. Mais les gens pensent que j’ai aidé à écrire cette chanson, alors que pas du tout, je n’ai rien à voir avec cette chanson.

Ensuite, pour The Levee Walkers, c’est davantage une collaboration dans le sens où j’ai vraiment écrit mes parties. Ils avaient seulement la musique, et ils demandent à certains chanteurs de chanter deux chansons pour des quarante-cinq tours. Je crois que ça sortira sur le label de Mike. Donc c’était plus collaboratif dans le sens où ils m’ont donné cette page vierge, il n’y avait que la musique et je pouvais chanter tout ce que je voulais. Je crois que j’étais l’un des premiers chanteurs à qui ils ont demandé, donc évidemment, j’avais le luxe de choisir parmi plus de chansons ; par exemple, le dernier chanteur à qui ils demanderont n’aura plus que deux chansons parmi lesquelles choisir. Mais c’était dur ; je me souviens avoir écrit à Barrett par email, en disant : « Ok, je vais faire celle-là et celle-là ! » Et je lui ai renvoyé un email : « Oh, est-ce que je peux changer ? Je vais plutôt faire celle-ci ! » Et puis j’ai renvoyé un troisième email et j’ai dit : « Ecoute, je suis désolé de te bombarder mais je vais revenir à mon choix initial ! » Et il était là : « Pas de problème, mec ! Nous n’avons encore demandé à personne, donc vas-y ! » Et j’étais là : « Non, c’est la dernière fois, c’est bon ! » Donc, parce que c’étaient de très bonnes chansons, je n’ai pas arrêté d’écouter. C’était entre deux chansons que j’avais un problème, car j’étais là : « Je peux vraiment assurer sur celle-là. » Mais celles que j’ai choisies sont vraiment celles qu’il fallait choisir, car c’était vraiment des ardoises vierges. Donc ceci était plus un travail collaboratif et c’est amusant d’attaquer des chansons qu’au départ n’avaient rien à voir avec moi. Donc c’est l’éclate !

Tu as animé une émission de radio et tu écris souvent des éditoriaux pour des magazines comme Close Up Magazine, The Huffington Post ou même Rock Hard. Qu’est-ce qui a déclenché cette « carrière parallèle » en tant que journaliste ?

Je n’ai plus fait d’émission de radio depuis 2006, lorsque j’ai arrêté, donc ça fait dix ans, par contre, je fais un podcast de mon côté maintenant, une fois toutes les deux semaines, très tranquillement. Si ça commence à demander trop de boulot, je m’arrête, je fais une pause, mais c’est généralement toutes les deux semaines. Ensuite, les articles sont venus, encore une fois, très naturellement, et j’apprécie faire ça parce que c’est juste quelque chose à faire pour tuer le temps en tournée, souvent. Ça me donne quelque chose à penser au lieu de fixer le mur ou faire ce que font les gens habituellement pour tuer le temps, ça me permet d’occuper mon esprit, et j’aime écrire. Donc il y a un livre que nous sortirons plus tard cette année, une anthologie d’une grande portion de ces écrits, mais c’est aussi un travail collaboratif ; j’ai des gens qui illustrent ces articles, Valient Himself de Valient Thorr a illustré, Eerie Von de Danzig et Samhain a illustré quelque chose, Damian Abraham de Fucked Up a fait une illustration, Juan Montoya de Torche a fait une illustration, Duff McKagan a écrit l’avant-propos… Donc il y a pas mal de collaborations dans le livre en lui-même. A partir du moment où ça commence à donner le sentiment que c’est un boulot ou que je commence à y penser plus qu’au groupe, j’arrête. Il ne peut pas y avoir d’autres choses auxquelles je pense plus que le groupe. Non. Nous n’avons jamais fait de projet parallèle mais ce n’est rien qu’une occasion de s’éloigner un peu et faire autre chose. A la fois, ça reste dans le même monde, mais je n’ai pas d’autre hobby que celui-là. Donc c’est pourquoi je le traite presque comme un projet-passe-temps parallèle.

Comment comparerais-tu le faire d’écrire des paroles et écrire des articles ? Et être frontman d’un groupe de rock et l’animateur d’un podcast ?

Danko : Ce sont deux bestioles différentes, écrire des paroles et écrire pour des magazines, ce sont deux modes de pensées différents. Pour le podcast, ce n’est pas aussi dur que ça peut paraître, même si j’écris parfois des dissertations de deux cent mots, pour les intros. Ça parle généralement de quelqu’un que je connais, donc ça se fait tout seul. Je relie toujours ça aux expériences que j’ai vécues avec notre groupe, donc ce n’est pas difficile à écrire. Mais ça n’a rien à voir avec le processus créatif qui consiste à écrire des chansons. C’est un processus complètement différent.

Vous avez sorti l’an passé votre premier DVD live, Live At Wacken. Etant donné l’importance pour vous des concerts, pensez-vous qu’il a capté fidèlement l’atmosphère d’un concert de Danko Jones, si cela est possible ?

John : Je pense qu’il a capté un concert [rires]. C’était durant la journée, c’était très bien fait, et la production de Wacken fait ça depuis tant d’années, donc ils ont tout mis en place. Nous avons fait le festival par le passé, et on nous a demandé de le faire là-bas et ça paraissait être un truc marrant à faire. Mais nous allons continuer à jouer dans de plus petits clubs et donner des concerts partout dans le monde, donc ça ne représente pas le standard auquel nous devrons nous conformer.

Interview réalisée en face à face le 25 janvier 2017 par Aline Meyer.
Fiche de questions : Philippe Sliwa.
Retranscription : Robin Collas.
Traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Dustin Rabin.

Site internet de Danko Jones : www.dankojones.com

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