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Live Report   

Dans la cage aux lyons


Festival : Lyon Metal Fest V
Ville : Lyon
Salle : Transbordeur
Date : 05/06/2010


L’affiche éclectique du Lyon Metal Fest cinquième édition est tout à l’honneur de Base Productions, l’organisateur de l’événement. Un succès acquis au fil des années qui a donné des idées du côté de Toulouse où le Toulouse Metal Fest a vu sa première sortie cette année. Avec Punish Yourself, Ultra Vomit, Cynic et bien d’autres : le Lyon Metal Fest V nous aura offert, c’est à souligner, un plateau riche et diversifié. Nous avons pour notre part fait le choix de nous attarder sur les artistes suivants : The Seven Gates, God Damn, Satan Jokers, Cynic, Ultra Vomit et Punish Yourself.

The Seven Gates

Rien ne vaut un bon groupe local avec des musiciens talentueux pour commencer un festival en beauté. Pourquoi ? Tout d’abord pour l’ambiance : il n’est que 17h30 lorsque The Seven Gates monte sur scène avec un parterre de spectateurs bien garni. Parmi eux se trouvent de nombreux fans qui n’hésitent pas à se faire entendre au fur et à mesure du concert, dissipant ainsi tous les doutes du groupe qui pensait devoir jouer devant un public calme et restreint…

Les Français commencent avec un de leurs titres phares : « Quake Of The Hammer ». Une réussite qui fera sortir les plus timides du public pour se livrer à quelques pogos. Ca tombe bien, c’est ça que l’on veut voir ! Mais les Seven Gates n’en ont pas fini avec la scène du Transclub et nous enchaîne les hits avec « The Serpent’s Wheel », « Pressure », « Gehenna’s Sword », sans compter le très groovy « Angel Of Suffering ». Les musiciens, quant à eux, sont dans leur élément et maîtrisent parfaitement leurs morceaux.

Il faut dire qu’avec cette formation nous avons droit à un petit condensé de stars underground entre Vincent, le chanteur bassiste qui avait créé Akhenaton, Michel et ses soli qui officiait dans Mutilated, Adrien (ex-The Oath) et Kévin, jouant dans Abrupt, pour qui la réputation de meilleur batteur de metal en région Rhône-Alpes n’est plus un problème. D’ailleurs les amateurs de batterie pourront ce soir admirer tranquillement le jeu de ce dernier puisqu’il n’y avait pas de rideau derrière la scène. Le groupe terminera efficacement sa performance avec « The Silent Plague », achevant les petits veinards qui ont pu assister à ce cocktail de puissance.

Pour The Seven Gates, la prochaine porte à ouvrir se trouve sur le continent américain pour leur tournée canadienne de cet été : espérons que ce soit le début d’une reconnaissance plus large de la musique du groupe.


God Damn

Ce soir les God Damn jouent à domicile, sur la petite scène du Transbo, et d’emblée on se dit que cela va être un bon concert ! En effet, sur scène, la bande à Renat ne nous a jamais déçus. Certaines mauvaises langues auront toujours le chic pour dire « ouais on dirait du Down et du Pantera », et c’est clair il y a un air de famille. Et alors ? Cela pourrait être pire comme influences non ?!

Le groupe joue comme vous l’aurez deviné du gros stoner metal avec une présence scénique digne des plus grands. Le show attaque directement avec « No Hopes Ahead ». Renat est bavard et exprime la joie du groupe d’être présent sur le Lyon Metal Fest. Le public soutient activement les God Damn et le premier rang participe même parfois au chant, Renat prêtant son micro pour les plus assidus ! Les slams sont fréquents et on sent que de nombreux potes sont dans la fosse. Quand Renat demande un Wall Of Death, tout le monde s’exécute, mais des petits malins impatients n’attendent pas le top départ ce qui force tout le monde à se remettre en place et à se lancer une nouvelle fois, la musique démarrée !

Le combo en profite pour nous annoncer qu’il s’agit du dernier concert avant 2011, car il vont enregistrer un nouvel album sous peu. Plusieurs morceaux seront même présentés ce soir. Difficile de faire une analyse en une seule écoute mais les chansons envoient !

La traditionnelle reprise musclée d’AC/DC (« Big Gun ») au milieu du set permettra à tout le public de participer à la fête. « Landing For My Pride » clôt un set plein d’énergie et de bonne humeur. C’est dans cette tendresse chaude et moite que God Damn remercie le public. A l’année prochaine les gars !


Satan Jokers

Avec Satan Jokers, on sait à quoi s’attendre, pour peu qu’on ait déjà lorgné sur la scène française metal des années 80. Ce qui n’a pas l’air d’être le cas de tout le monde ce soir, vu le public très jeune. Avec Satan Jokers l’ambiance est donc au retour du jean slim, mais le vrai, celui qu’on portait en 84 quand Powerslave est sorti. On a également sorti les Converses roses (second degré ?) avec la coupe qu’on avait à nos 20 ans – sauf qu’on en a 45 – et toute la dégaine qui va avec. Mais malgré l’ensemble, le groupe apparaît comme sympathique et délivre surtout une bonne musique. C’est vrai aussi que la section rythmique est béton avec Aurel de Zuul FX et le mythique Pascal Mulot, équivalent à la basse de notre Patrick Rondat national.

Le monsieur est à l’aise et prend une très bonne possession de la scène. Il est au centre, va voir ses compères guitaristes et n’hésite pas à se retourner vers son batteur. Il ose même sortir des plans en slap, qu’on aurait pourtant cru banni par les 10 commandements du heavy metal. Il n’y a pas que lui qui maîtrise parfaitement son instrument. Le guitariste rythmique fait du bon boulot et surtout le soliste – après avoir été mis à l’index à la fin des des années 80 et lentement ramené à la vie en ce début des années 2000 – est ahurissant de technique.

Notre ami ne fait pas mine d’avoir les doigts engourdis et assure un flot de notes remarquable. Les textes sont en français et marquent la musique du tampon « label rouge » cher aux consommateurs les plus avertis. Les paroles sont portées par le chant de Renaud Hantson qui s’envole dans les aigus à la fin de chaque strophe. Un vrai troubadour semant sa poésie sur fond de mélodies légères comme un brise glace soviétique pris par la banquise et qui aurait été figé par la glace avant la fin de la guerre froide…

Le problème contemporain de réchauffement climatique a sans doute aidé à revigorer l’équipage et lui aurait fait prendre conscience qu’il était porteur d’un message. Ils sont venus nous annoncer la rédemption par le heavy metal ! Chez les SJ, c’est beau de voir une telle foi en ce qu’ils font. Car oui, cette musique est jouée avec passion et c’est bien ce qui compte. Au diable le style, le look : les Satan Jokers ont de la bouteille, ils connaissent les ficelles du heavy metal et tirent très bien leur épingle du jeu. Ce soir, ils auront apporté cette touche « vintage 80’s » fort bien sentie et confirment l’éclectisme des affiches successives du Lyon Metal Fest.


Cynic

Cynic qui débarque sur scène, c’est un peu comme si les mMrtiens débarquaient sur la planête terre. La scène se déroule dans une ambiance très zen, sur fond de brouillard percé par des lumières colorées. Et une voix venue d’ailleurs vous délivre un message. Ca y est, la puissance céleste de la musique des Cynic envahit le Transbordeur. « Veil Of Maya » est la première offrande de ces OVNI du death metal. L’atmosphère est étrange. On entend la musique, mais on ne voit aucun musicien, puis deux ombres dans le brouillard coloré distillent des paroles qui se font écho. L’une hurle un chant typé death et l’autre est enrobé par le mystérieux effet du vocoder. La musique est à la fois tranchante par ses riffs, mais douce avec ses arpèges jazzy. N’y a-t-il que deux envahisseurs sur scène ? Au bout de quelques minutes, une autre ombre apparaît, celle du bassiste aux mouvements inquiétants. Les lumières transpercent les fumigènes qui se dissipent mais toujours pas de batteur. Sont-ils venus avec une autre technologie ? Une boite à rythmes organique ?

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Les ombres deviennent humaines et le batteur apparaît enfin. Sean Reinert est bien derrière ses fûts et assure les parties ultra techniques avec une approche jazz unique. Son jeu et son touché sont tout de suite identifiables. Le bassiste a également un jeu très expressif, reprenant l’attitude de certains musiciens death metal qui jouent « ras terre ». Le son est très bien défini. Les guitares sont précises, les sonorités claires cristallines et on entend parfaitement les harmonies de guitares.

Le show est vraiment extraterrestre, tant par la qualité du son que de la prestation où on se prend à imaginer que les Martiens ont fait des miracles. Et oui, visuellement, on dirait que ce soir Moby est à la basse, dans une débauche de technique hallucinante, que Chuck Schuldiner est revenu de parmi les morts pour nous conter le récit de son passage au Panthéon du metal, que Jean Michel Jarre – le régional de l’étape – s’est invité aux samples pour illuminer la nuit de ses lyonnaiseries sonores.

Mais arrêtons d’avoir la tête dans les étoiles et revenons sur la terre ferme du Transbordeur. De l’opus Focus (1993) le groupe joue également le magnifique « Textures ». Un chorus jazzy à couper le souffle par sa pureté, et son fade à la fin du morceau qui montre la grande délicatesse dans l’exécution de cette musique de brutes. Quelques effets stroboscopiques accompagnent les parties de batterie en double pédale donnant plus d’impact au rythme.

Mais malgré la très grande qualité de cette musique, et le côté visuel de ce concert, la musique de Cynic atteint rapidement les limites de l’ennui. Est-ce dû au fait que ces pionniers du death metal progressif ont trouvé une formule cristallisée sur le monumental Focus qui a du mal à décoller avec les albums suivants ? Comme toujours, les inconditionnels ne se lasseront pas de crier au génie et les plus sceptiques passeront leur chemin.

La Galaxie du metal comporte son lot d’étoiles pour que chacun puisse admirer celle qui brille le plus fort…


Ultra Vomit

Déjà, lors des balances, les Ultra Vomit commencent à chauffer la salle. Chaque musicien balance des plans archi-connus de la communauté metal. On aura droit à des riffs de Rage Against The Machine ou de « Some Kind Of Monster » de Metallica. Toute une série de classiques et même Manard en rajoute à la batterie en sortant le plan d’introduction d' »Overkill » de Motörhead. Après l’entrée solennelle sur scène en sanctifiant la foule, les quatre comiques du metal français balancent le « Quand J’Etais Petit » en hommage à Lemmy. La suite ne sera qu’une avalanche de hits pour taper du pied, headbanguer, mosher avec son voisin, ou se fendre la gueule, tout simplement. Objectif : Thunes est à l’honneur et repris quasi en intégralité et dans l’ordre.

Pour preuve, suivent « Darry Cowl Chamber », « Les Bonnes Manières », « Tirelipimpon », « Gremlins At The Gates », « Je Ne T’Es Jamait Autans Aimer » sans oublier « Mountains Of Maths ». Il y a bien sûr des nouveautés dans le spectacle avec « Supersex » qui a été inspiré par leur virée au Quebec. L’album M. Patate, quoique moins tubesque, possède son lot de pépites qui seront aussi jouées ce soir. Puis viennent nous péter à la gueule « Une Souris Verte » façon Grind chantée par un membre du public. Ce sera le lapin qui sera tiré au sort, sans doute grâce à son masque qui retient l’attention de Foetus.

Le garçon se débrouille bien, mais il sera raillé par le reste du groupe qui en profite pour enchaîner sur « Pauv’ Conard » et l’encore plus subtil « Croute de Pul ». Pour la mise en scène, on a droit à l’interlude Prédator où les guitaristes sont montés sur leurs cubes lumineux avec des halos verts. Ils n’oublient décidément pas leur premier album en réalisant un medley où on peut reconnaître pele-mêle « Captain Igloo » et autres riffs légendaires tel qu' »Another One Bites The Dust ».


Grosse ambiance

Concernant les douceurs pop ils nous ont concocté une fusion Calogero/Gojira qui donne Calogira mêlant la chanson « Face A La Mer » avec « Vacuity ». Un très bel exercice de style qui prouve le talent des messieurs. Re-break avec « Toujours Plus De Hits » et le génial « Je Possède Un Cousin » aux paroles à double sens toujours bidonesques. Le sommet du concert est bien sûr le solo de batterie de Manard, une oeuvre ultime qui devrait faire réfléchir plus d’un batteur avant de se lancer dans un exercice aussi technique. Ici, c’est de l’art à l’état pur. Une telle maîtrise du corps et de l’esprit mérite le respect de chacun, musicien ou non.

Merci Ultra Vomit pour introduire l’ironie dans un monde qui se prend beaucoup trop au sérieux, enfoncer le clou et boucler le bec à tous les esprits critiques d’une communauté souvent sectaire. Ultra Vomit abolit les frontières entre les genres, célèbre la déconnade, le lâcher prise, et transcende tout ça dans un mixeur géant pour en sortir une véritable musique populaire au sens noble du terme. Ultra Vomit chez Drucker ! Il n’y a qu’à voir, dans le public, le nombre de jeunes demoiselles qui sont d’habitude frileuses à l’évocation du mot « metal » mais qui, pourtant, se trémoussent au gros son d’Ultra Vomit…

Ultra Vomit, c’est la grande classe. Le Jean-Marie Bigard du metal qui ne tomberait jamais dans le vulgaire. Ultra Vomit c’est bien plus que ça. Rien que l’annonce du hit « Judas Prost » dédié à Ronnie James Dio montre la « bravitude » de ces chevaliers au grand coeur. La fin du concert n’est qu’apothéose. Encore un tube « I Like To Vomit » qui vous gicle en plein visage. « C’Etait Bien Là », mais c’est encore mieux quand « Je Collectionne Des Canards (Vivants) » annonçant la fin d’un coït zoophile entre ces drôles d’animaux de la scène metal française et le public venu Gang-Head-Banguer avec eux.


Punish Yourself

En ce samedi 5 juin, l’attente est forte quand on sait que Punish Yourself est dans la place. Surtout à Radio Metal où on aime se faire punir… Après vous avoir fait profiter des coulisses de cette date, intéressons-nous au concert donné par les Toulousains le soir-même en tête d’affiche du Lyon Metal Fest V.

Une info majeure pour démarrer : Klodia n’est pas là. Et c’est clairement un problème pour les yeux des hommes fascinés par son excentricité et pour le show des Punish (les deux étant liés). Klodia, pour les béotiens qui ne connaissent pas ce groupe culte qu’est Punish Yourself, est la danseuse qui participe normalement au show du combo. Ce soir elle est absente et donc remplacée par Fafa – danseur muni d’un ruban voire de torches enflammées – qui convient tout aussi bien à la performance live du groupe même si, niveau danse, une fille n’a pas le même impact.

Même si les Punish nous ont encore plus surpris par le passé question visuelle, l’ambiance dégagée reste impressionnante avec, bien évidemment, le maquillage du groupe qui constitue son ADN. On pourrait considérer tout cela comme un détail, mais ce serait négliger l’impact visuel des prestations du groupe.


L’image et le son

D’ailleurs ce soir, à Lyon, pas d’écran géant ni de dessinateurs comme lors du dernier passage des Punish. Le public est confronté à un décor plus épuré et des lumières longitudinales du plus bel effet remplacent les grillages utilisés il y a quelques années par le groupe sur scène. Ceci dans le but de conserver le côté « lions en cage » des musiciens. Une atmosphère propre aux combos de metal industriel rentre dedans.

Et côté musique alors ? Car oui il faut bien parler musique sinon vous n’allez pas être contents n’est-ce pas ?! Le public aura en fait droit à une set-list qui fera la part belle aux tubes très accrocheurs des Toulousains lors de la première partie du concert. « Shiva Only Is God », « Zmeya » ou encore « Suck My TV » reçurent en conséquence un très bon accueil d’un public aux anges – même si clairement moins nombreux que pour Ultra Vomit – malgré l’horaire tardif. D’ailleurs, le groupe fera même monter des personnes du public sur scène. Sympa de voir se déhancher des inconnues sur le beat techno !

Le fameux « Gay Boys In Bondage » dédiée à tous « les homos, les gwins, les trans » de la salle clôturera cette bonne prestation des Toulousains que l’on a hâte de recroiser.

Live reports

The Seven Gates : Crusty
God Damn : Seb
Satan Jokers – Cynic – Ultra Vomit : Claude
Punish Yourself : Doc

Photos : Crusty




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