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Interview   

Dans les dédales de Fleshgod Apocalypse


On peut dire que Fleshgod Apocalypse a le sens de la démesure. Labyrinth, la dernière galette des Italiens, en est d’ailleurs la preuve. Le groupe veut frapper fort à chaque coup. Là où certains parleront de prétention, d’autres y verront de l’ambition. Mais quoi que ce soit, le groupe n’en manque pas. Dans l’entretien qui suit, Tommaso Riccardi, frontman de la formation, revient d’ailleurs sur les circonstances ayant conduit le groupe à rencontrer Nuclear Blast, aujourd’hui devenu son label. Une situation montrant à elle seule la personnalité du combo : du droit au but sans concession.

Toutefois, Fleshgod Apocalypse n’en demeure pas moins une formation complexe. Car si les actes du groupe semblent en accord avec la musique qu’il joue, très directs, Fleshgod Apocalypse en a dans la tête et sait faire preuve de subtilité. Le loquace et bavard guitariste-chanteur nous explique ainsi toute la conceptualisation de Fleshgod Apocalypse ; ses textes et thématiques et tout ce qui forme et anime le combo, engagé dans une éternelle quête de soi, tendant vers le sommet. Un entretien riche en anecdotes qui fait lumière sur ce phénomène Fleshgod.

« En tant que chanteur, je ne suis pas du genre à simuler, je dis ce que je pense et je hurle ce que je ressens vraiment. »

Vous avez signé chez Nuclear Blast en 2011 pour votre second album. C’est très tôt pour un groupe. Peux-tu nous en dire plus sur la façon dont vous êtes entrés en contact avec un label aussi prestigieux et comment vous avez réussi à obtenir un contrat ?

En fait, c’est une histoire marrante : hier, je parlais à un autre gars au cours d’une autre interview qui connait personnellement Jaap Waagemaker, le manager de Nuclear Blast en Europe et il a demandé à Jaap comment nous étions entrés en contact avec lui, et il a répondu : « Ces mecs sont carrément cinglés car ils sont venus ici dans les locaux de Nuclear Blast en voiture, depuis chez eux » et c’est vraiment comment ça que ça s’est passé la première fois. Depuis le début, l’un de nos objectifs était de prendre contact avec Nuclear Blast. Nous pensions que, d’après les caractéristiques du label et le genre de groupes qu’ils distribuent depuis longtemps, c’était le parfait label pour promouvoir le groupe et faire passer le mot. Donc, la première fois que nous avons pris contact avec eux, nous revenions d’un concert en Allemagne et nous nous sommes physiquement arrêtés chez Nuclear Blast après le concert. Nous avons débarqué sans rendez-vous, nous sommes entrés et avons demandé : « OK, qui est le manager ? Peut-on lui parler ? » Nous sommes montés et avons parlé un peu avec Jaap. A l’époque, nous faisions la promotion d’Oracles, nous avons donc laissé un album. Nous y sommes simplement allé pour dire : « Hey, vous savez, nous sommes Fleshgod Apocalypse, nous existons ! Et nous pensons que vous devriez nous produire car cet album est super cool. » (Rires) C’est plus ou moins comment ça s’est passé. Après quelques semaines, je me souviens, il nous a écrit pour nous dire : « OK les gars, c’est très sympa et tout mais il va falloir que vous attendiez un peu. Nuclear Blast est gros, il faut donc un peu de temps avant de rejoindre un label comme celui-ci, car il est évident qu’il faut que vous vous fassiez une base de fans. » C’est très normal car ils managent beaucoup de groupes et, en général, ils attendent qu’il y ait un peu d’histoire derrière les groupes avant de les prendre. Après ça, lorsque nous avions enregistré l’EP Mafia, nous sommes allés promouvoir l’album sur une tournée aux États-Unis avec Suffocation – ils nous soutenaient beaucoup, on avait fait une tournée en Europe avant et ils nous ont invités sur leur tournée américaine. Mais, entre temps, juste avant la tournée, nous sommes retournés dans les locaux de Nuclear Blast, et à l’époque nous venions d’Italie, nous avons donc décidé de prendre la voiture et de conduire jusque là-bas. Nous y sommes retournés et avons demandé : « Vous vous souvenez de nous ? Désormais nous avons cet EP et nous aimerions que vous l’écoutiez et parler avec Jaap à nouveau. » Mais, en fait, la chance concrète qui nous a permis d’intégrer le label est venue lorsque nous avons fait cette tournée aux États-Unis. Je me souviens, nous donnions un concert à Hollywood, et Geraldo Martinez, le manager de Nuclear Blast USA, est venu à ce concert car il était ami avec Suffocation. Il a aimé et a dit qu’il y avait une bonne énergie. Après ça nous avons donc parlé un peu plus sérieusement et, au bout du compte, nous avons signé. Maintenant, nous continuons à travailler avec eux et nous essayons de faire de notre mieux avec ce nouvel album, et qui sait ce qui se passera dans les prochaines années ?

Le nouvel album s’intitule The Labyrinth ; peux-tu nous en dire plus sur ce thème ?

Nous avons décidé de faire ça car, si tu lis les paroles du précédent album, tu te rendras compte que nous avons toujours aimé nous concentrer sur la question humaine sous différents angles. Nous aimons parler de l’humanité et de la manière dont l’homme agit, fait des choses et les raisons pour lesquelles il les fait. Cette fois-ci, nous avons essayé d’aller un peu plus loin dans cette direction en faisant quelque chose qui était plus focalisé sur l’individu. Et peut-être avons-nous essayé d’utiliser ce thème pour faire une sorte de métaphore sur ce que nous estimons être important dans notre existence. Chacun de nous connaissait l’histoire depuis le lycée, nous avons étudié le grec et tout, mais lorsque nous avons commencé à relire l’histoire de Thésée, ça m’a vraiment intéressé car j’ai trouvé qu’il y avait énormément de significations dans ce mythe qui peuvent se conjuguer au présent. Plus particulièrement, nous utilisons cette histoire pour créer une métaphore sur ce que nous croyons être l’une des choses les plus importantes dans la vie : la recherche de soi. Beaucoup de gens ont étudié ce mythe par le passé, et l’une des principales interprétations de ce mythe, c’est ça, la recherche de soi. J’ai essayé d’injecter quelque chose de personnel dans cette histoire. Ce que je veux dire, c’est que nous ne faisons pas que raconter l’histoire à la lettre, les paroles sont très métaphoriques. Thésée, à mon avis, représente quelqu’un capable de reconnaître ses racines et qui commence la véritable recherche de lui-même.

Chaque personnage dans cette histoire représente une facette différente de cette recherche. Thésée était le beau-fils du roi de Grèce mais il ne l’a pas su avant d’avoir dix-huit ans. Ce que j’ai vraiment aimé, c’est le fait que c’est devenu un tournant pour lui, car, d’une certaine manière, il a reconnu ses racines, et je crois que c’est vraiment la première étape qu’on doit franchir pour commencer sa recherche de soi. Après ça, il est parti en voyage pour rejoindre son père à Athènes, et lorsqu’il a retrouvé son père, il a découvert qu’il subissait une malédiction. Son père a dû payer pour sa guerre avec la Crète qu’il a perdue, et, pour ça, il devait envoyer chaque année quatorze enfants d’Athènes pour se faire dévorer vivants par le Minotaure. Et c’est un point important de l’histoire car d’une certaine façon il savait qu’il devait prendre la responsabilité de changer quelque chose que son père n’était pas capable de changer. A mon sens, cela représente le fait que l’on doit se reconnaître soi-même et, à un moment donné, on doit décider quelle voie choisir et quel chemin est le nôtre, et aussi qu’on ne doit pas avoir peur d’être jugé pour nos choix par qui que ce soit, pas même les gens d’où on vient. Dans le cas présent, le Minotaure représente la peur principale, la peur elle-même, la peur d’être soi-même, la peur de suivre notre chemin et d’avancer sur notre route, sans réfléchir, sans avoir de doutes. Le labyrinthe, forcément, est le centre de toute l’histoire, il nous représente nous et le fait que, quand on entreprend ce voyage intérieur, on se retrouve face a une multitude d’impasses, et qu’il est facile de se perdre, car beaucoup de choses se passent : tu te parles à toi-même et, automatiquement, cela implique qu’il est très difficile de se comprendre soi-même, à cause de notre propre jugement perpétuel. Il est donc, effectivement, très difficile de se connaître soi-même.

Beaucoup de gens pensent vraiment se connaître, mais parfois, c’est complètement l’opposé : ils ne se connaissent pas ; ils veulent simplement faire croire qu’ils sont quelque chose mais il se peut qu’en réalité ils en soient l’opposé, et ils ne comprendront jamais ça. A mon avis, c’est ce qu’il y a de plus important et c’est pourquoi le Labyrinthe est l’image parfaite pour représenter ceci. Et une autre chose que j’aimerais dire, c’est que l’un des personnages les plus importants dans l’histoire c’est Ariane, car elle représente le besoin des autres. Comme tu le sais, elle a donné un fil doré à Thésée qui devait être utilisé pour revenir du labyrinthe une fois que le Minotaure aura été tué. Et pour moi, c’est la partie la plus excitante de l’histoire : Thésée ne voulait pas lui faire confiance car il pensait ne pas pouvoir être un véritable héros s’il devait avoir recours à l’aide des autres. Mais, d’un autre côté, s’il a pu gagner et revenir du Labyrinthe, c’est bien parce qu’Ariane existait. Je crois que, parfois, au cours de ce voyage, on commence vraiment à penser qu’on peut le faire par nous-mêmes et qu’on n’a pas besoin de qui que ce soit, mais je pense que c’est une erreur car, pour être fort, il faut admettre avoir besoin des autres. Comme tu le sais, la mythologie grecque est toujours très dramatique à la fin. Et c’est le cas ici : nous voulions aussi représenter le fait qu’on fait toujours les mêmes erreurs de manière cyclique. A la fin de l’histoire, Thésée n’a pas reconnu l’importance d’Ariane, il l’a abandonnée sur l’île de Naxos et a payé pour ça. Il a en effet oublié de retirer les voiles noires du navire, et lorsqu’il est revenu à Athènes, son père s’est suicidé car il a vu les voiles noires et a cru que son fils était mort. Si tu ne reconnais pas les bonnes étapes dans ce parcours, alors tu échoueras probablement.

« Le fait de réaliser que nous pouvions jouer de la musique orchestrale, dans le vrai sens du terme, n’était qu’une question de temps. »

Tu as déclaré que le labyrinthe était associé à la recherche infinie de ce que nous sommes. Dans le groupe, êtes-vous encore à la recherche de ceci ?

Ouais. Je pense que ce sera la même réponse pour tout le monde. Je pense que personne ne peut vraiment se connaître à 100%. C’est sans fin et ça l’est pour tout le monde. Bien entendu, tu peux atteindre un certain stade où tu peux prétendre te connaître suffisamment pour atteindre une certaine sérénité. Mais cette recherche ne finit jamais ; il y a toujours de nouveaux chemins vers la perfection, comme dans tout dans la vie.

Penses-tu que vous écrirez toujours des albums conceptuels et que les paroles de votre musique sera toujours aussi importante que votre musique elle-même ?

Pour ce qui est de la première question, je ne pourrais jamais répondre « Oui ». Ce que je sais c’est que, d’une certaine façon, notre carrière est un concept. Nous voulons poursuivre l’histoire. Et j’aime toujours dire « ne jamais dire jamais » car tout peut arriver. Je crois simplement que la seule et la plus importante des choses est de continuer à suivre ce que notre cœur nous dicte. Donc, pour ça, je ne sais pas. En ce qui concerne les paroles, oui, elles sont très importantes car, comme tu peux le voir, le concept est quelque chose que tu peux trouver dans chaque aspect de notre art, pas seulement la musique. Même sur le côté visuel, nous avons un concept. Nous apportons un concept sur scène lorsque nous donnons un concert ou dans les vidéos. Donc, pour nous, le fait de raconter une histoire est très important, et raconter une histoire peut être fait de plein de manières différentes. Nous aimons vraiment réunir la partie visuelle de notre art avec le son. Pour ma part, en tant que chanteur, je ne suis pas du genre à simuler, je dis ce que je pense et je hurle ce que je ressens vraiment. Donc, lorsque je monte sur scène, je ne peux me sentir bien que si je me dis vraiment la vérité. Je ne pourrais jamais mentir. C’est ce qui me permet de sortir cette énergie de moi jusqu’aux gens. J’ai vraiment besoin d’entrer dans le concept et de travailler dessus, de manière à ce que je puisse entrevoir quelque chose en quoi je crois véritablement.

Peut-on dire que le titre de l’album est aussi une manière de décrire la complexité de votre musique ?

Eh bien, d’une certaine manière, oui. Si tu écoutes notre nouvel album, tu remarqueras que même s’il est plus direct, et nous voulions qu’il le soit, vu sous un autre angle, il est plus complexe qu’avant. Donc ouais, ce pourrait être une des interprétations. Nous n’avions pas pensé à ça lorsque nous avons décidé de l’appeler “The Labyrinth”, mais une fois que nous avons utilisé ce thème, nous nous sommes fait plaisir à ajouter des thèmes plus complexes dans certaines parties, pour apporter ce sentiment labyrinthique dans la musique, et pas seulement dans le concept. Il est évident qu’il y a une sorte de dédale dans notre musique. Donc ouais, ça peut être une manière de le décrire.

Vous avez récemment fait une tournée avec Septic Flesh, un groupe qui joue une musique très riche et orchestrée. Sont-ils une inspiration pour vous ?

Bien sûr, mec. Ce qui est cool, c’est de constater que l’inspiration peut arriver de beaucoup de façons différentes et, souvent, dans notre cas, l’inspiration vient de quelque chose de totalement différent du metal. Mais dans le cas présent, je dirais que oui, il y a beaucoup d’aspects intéressants dans leur musique, particulièrement si on considère le type d’atmosphère qu’ils sont capables de créer. Ces atmosphères sont très différentes des nôtres, mais en même temps c’est de haut niveau. Il n’y a que des bonnes choses à apprendre lorsque la musique est bien faite, même du point de vue de la technique et de la composition. Nous avons énormément de respect pour leur travail, particulièrement pour les dernières choses qu’ils ont faites. Nous avons aussi beaucoup écouté The Great Mass en enregistrant, car nous nous sommes un peu inspirés de sa production. Il est très important de faire des comparaisons avec les groupes que tu aimes le plus, même en ce qui concerne le son, et essayer de comprendre ce qu’ils font et ce que tu fais, pour utiliser ça comme un comparatif et essayer d’atteindre le niveau visé en termes de qualité. Et je dois dire que ce qui était cool, c’est lorsque nous avons tourné avec eux pour la première fois – nous les avions rencontrés juste une fois rapidement en festival avant ça – et c’était une tournée très sympa car ces mecs sont des crèmes. Nous sommes amis maintenant. Nous restons en contact. J’ai vraiment trouvé en eux parmi les gens les plus intéressants que j’ai croisés sur la route.

Tu as déclaré cette année que l’introduction des éléments orchestraux pendant une chanson entière a changé ton approche de la composition et de l’enregistrement. Penses-tu que l’aspect symphonique sera systématique sur vos prochains albums ? Est-ce devenu une facette à part entière de votre musique ?

Je dirais que oui. Si tu écoute Oracles – et même Mafia, même s’il possède des caractéristiques différentes, c’était un EP, donc c’était en quelque sorte une parenthèse – tu peux vraiment retrouver de nombreux éléments qui étaient déjà dans notre musique. Même si l’orchestre était utilisé différemment, car il y avait des intros, des outros, des interludes et même des parties de piano – il y avait déjà une chanson qui portait le nom de l’album, « Oracles », qui était une chanson au piano. Mais les racines de cette musique traversaient déjà toutes les chansons, car nous avons toujours joué quelque chose qui rappelait les progressions classiques en termes de mélodies et d’harmonies. Le fait de réaliser que nous pouvions jouer de la musique orchestrale, dans le vrai sens du terme, n’était qu’une question de temps. Ça a pris du temps pour que tout le monde se fasse au style du groupe, car c’était les premiers albums. Beaucoup de groupes prennent énormément de temps pour définir leur musique. Je pense que c’était très rapide dans notre cas, même si, évidement, nous voulons toujours nous améliorer et introduire de nouveaux éléments. C’est une progression naturelle. Il faut que les choses bougent, car si ce n’est pas le cas, ça veut dire que quelque chose cloche, que tu es coincé quelque part. Et ce n’est pas une bonne chose. Mais plus nous avançons et plus notre style commence à se définir et prendre forme. On peut donc dire que notre musique aura probablement toujours cette face orchestrale.

« Je suis le genre de personne qui, très souvent, réfléchit trop, et chaque fois j’apprends à ne plus le faire, car je me rends compte que c’est une énorme erreur ! »

Votre batteur Francesco Paoli a déclaré à propos de cet album : « C’est clairement la chose la plus Fheshgod à laquelle nous ayons pensé, avec les riffs, les paroles, les mélodies, les parties de batterie les plus Fleshgod. Nous sommes allés en profondeur dans le cœur de cette musique, nous l’avons cassé et, au final, nous avons lâché ces onze chansons. Je me dois d’être honnête, il a fallu énormément de travail et de temps pour en venir à bout mais désormais, je me dis ‘OK, la prochaine fois il sera difficile d’égaler ça' » Avez-vous réfléchi à ce que sera la prochaine étape et comment vous allez surpasser ça ?

Je pense que la bonne façon de faire, à mon avis, c’est de ne pas trop réfléchir ! Si tu commences à trop réfléchir, c’est toujours un problème. Je suis le genre de personne qui, très souvent, réfléchit trop, et chaque fois j’apprends à ne plus le faire, car je me rends compte que c’est une énorme erreur ! Bien entendu, c’est une considération très rationnelle, celle qu’a faite Francesco, et c’est une manière de montrer que nous sommes humains. Et si nous commençons à faire autre chose, il faut que nous soyons toujours en contact avec la réalité et que nous comprenions qu’il y aura des comparaisons qui seront faites avec le passé. Nous avons conscience d’avoir fait, à notre avis, quelque chose de très bien réalisé pour notre style, et nous commençons à comprendre en profondeur les mécanismes de notre musique. Mais, d’un autre côté, tout évolue naturellement et il est stupide de s’inquiéter de ça, car si tu t’inquiètes de ça, il est probable que les choses se détériorent plus tôt qu’elles ne le devraient. Nous essayons simplement de suivre l’afflux de notre inspiration, de notre intérêt en musique. Nous sentons les choses naturellement, nous ne voulons pas dire : « Ouais, nous ferons mieux » ou « Nous ferons moins bien ». Si tu abordes la musique comme quelque chose de très sérieux – et c’est quelque chose de très sérieux -, ce qui est le plus important, c’est d’avoir une mentalité qui te pousse à toujours essayer de faire quelque chose de meilleur. Ça peut arriver à un moment où non seulement tu fais quelque chose de meilleur, mais aussi quelque chose d’un peu différent, simplement parce que tu suis ce que tu ressens à cet instant. Peut-être que dans le futur nous ferons quelque chose de très différent de cet album, et peut-être que la comparaison n’aura même aucun sens car il représentera une part différente de notre vie et de notre résistance. Nous essayons donc de ne pas trop y penser, de faire de notre mieux, de nous concentrer sur ce que nous faisons et de ne pas avoir peur de ce que nous avons fait par le passé. Si quelque chose est bon, ça l’est uniquement parce que c’est quelque chose qui nous rend heureux, et absolument pas quelque chose qui nous apeurera dans le futur.

Vous avez étudié la musique classique et beaucoup de metalleux aiment dire que la musique classique et le metal ont beaucoup en commun. Serais-tu d’accord avec ça ?

D’une certaine façon, je dirais que oui. La musique d’où provient le metal, évidemment, c’est le rock. Il en était, en quelque sorte, une évolution. Et certains types de musique rock, comme le rock américain ou anglais, viennent du blues. Ce sont donc trois faces différentes par rapport à la musique classique. A l’époque, c’était une alternative à la musique classique ; ça venait de la musique africaine, très différente de la musique classique européenne. Mais au cours de la dernière décennie, le metal – qui est la forme la plus lourde du rock – a probablement récupéré un peu de ces éléments classiques et se les est injecté. Il y a des exemples de musiques rock qui ont intégré des éléments et des progressions classiques. Par exemple Muse : il y a énormément de progressions classiques dans leur musique, même si c’est fait d’une manière très différente – le son est différent, les instruments sont différents – mais il y a de nombreux éléments qui rappellent les progressions classiques. Mais ça, c’est quelque chose qui est apparu récemment, car la première forme de rock qui a commencé à introduire des éléments classiques, c’est le metal. Donc peut-être que le fait de mélanger ça d’une manière plus équilibrée, comme c’est notre cas, est quelque chose de plus naturel qu’on pourrait croire. Car lorsque tu parles aux gens qui n’écoutent pas de metal, ils imaginent que c’est une sorte de bruit, une masse sonore qui n’a aucun sens. Ils demandent : « Comment est-il possible pour vous de jouer du metal en le mélangeant avec la musique classique ? » Mais voilà le résultat, on n’en est pas très loin. Et aussi la vitesse du death metal, en l’occurrence, est même plus appropriée pour le mélange avec la musique classique, car nous avons découvert que les thèmes classiques ont très souvent les mêmes tempos que ceux que nous utilisons pour nos chansons. Le fait de poser le rythme d’une manière très rapide, en jouant un blast beat, ne signifie pas que tu ne peux pas le mélanger à cette musique ! Les thèmes principaux sonnent exactement comme ils devraient à ce tempo. Les tempos death metal conviennent parfaitement pour la musique classique.

Interview réalisée par téléphone le 2 juillet 2013 par Metal’O Phil
Retranscription : Greg
Traduction : Spaceman
Introduction : Alastor

Fleshgod Apocalypse sur Facebook.

Album Labyrinth, sorti le 16 août 2013 chez Nuclear Blast.



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