Après la parenthèse The Waste Of Space Orchestra, projet réalisé avec leurs comparses d’Oranssi Pazuzu pour l’édition 2018 du Roadburn, les Finlandais de Dark Buddha Rising sont de retour avec leur septième album en date, Mathreyata. Avec leur mélange étourdissant de drone/doom et de musique psychédélique et leur esthétique ésotérique, ils se sont taillé une place sur mesure dans l’underground, où leur production prolifique et singulière leur a assuré en une dizaine d’années un statut presque littéralement culte. Pour savoir ce qui se cache dans les esprits à l’origine de cette musique obscure et psychotrope, nous avons discuté avec V. Ajomo, le guitariste du quintet.
Posé et réfléchi, il est revenu avec nous sur la genèse de ce dernier opus, et en a profité pour lever le voile sur le processus de création d’un groupe qui donne la part belle à l’improvisation, au collectif et à l’intuition. « On doit atteindre l’obscurité dans la lumière pour voir la source même de la lumière », explique-t-il : laissez votre ego et la réalité telle que vous la connaissez à la porte, et plongez dans un monde fait de géométrie sacrée, d’états de conscience modifiés et d’illuminations paradoxales…
« Je veux que [notre musique] soit quelque chose qui n’ait rien à voir avec la réalité, qui soit une réalité à part entière et qui soit un état d’esprit altéré, et il faut que les auditeurs ouvrent leurs canaux pour recevoir ces visions. »
Radio Metal : De 2007 à 2015, Dark Buddha Rising a sorti six albums, ce qui fait beaucoup. Cependant, Mathreyata a mis cinq ans à sortir. Comment se fait-il que ça ait pris autant de temps cette fois-ci ?
Vesa Ajomo (chant & guitare) : Il y a eu beaucoup de concerts, mais il faut aussi savoir que nous avons enregistré l’album en 2017 et qu’ensuite nous avons fondé le projet The Waste Of Space Orchestra qui a nécessité huit mois de répétitions et de composition, et après le Roadburn, nous sommes allés en studio pour l’enregistrer et nous l’avons mixé. Une fois que Waste Of Space Orchestra a été terminé, nous avons fait deux tournées avec Dark Buddha Rising et enfin, nous avons commencé à mixer Mathreyata. Quand tu te retrouves à jouer ces chansons sur deux tournées, tu ne peux pas les mixer tout de suite, car les chansons ont déjà commencé à s’imprégner en nous, d’une certaine façon, donc il faut prendre un peu de recul afin de pouvoir les mixer comme il faut pour la version album. Ensuite, comme nous n’étions pas pressés de le sortir, nous nous sommes dit que nous tablerions sur une sortie en 2020.
Après Inversum vous étiez passés chez Neurot Recordings, puis vous êtes désormais revenus chez Svart Records. Est-ce que ça change quelque chose pour vous de travailler avec des locaux ?
Neurot Recordings est évidemment un label que je respecte beaucoup mais ils sont aux Etats-Unis, donc ça génère plein de problèmes logistiques et ça ne fonctionnait ni pour Neurot ni pour nous. Ça n’avait aucun sens sur le plan logistique. Nous avons donc eu une longue conversation avec Steve [Von Till] et dit que peut-être nous devrions sortir l’album via un autre label, et le premier label qui nous est venu en tête était bien sûr Svart Records. Puisque nous avions déjà une histoire avec eux, c’était facile de travailler avec eux, car je connais les gars, ça avait déjà fonctionné auparavant et c’est un label finlandais.
Tu parles souvent de cycles et c’est encore le cas dans le dossier de presse de ce nouvel album. Ayant ressorti vos premiers disques dans la box The Black Trilogy, cet album représente-t-il une fin ou un début ?
Globalement, c’est un entre-deux. Il s’agit de détruire ces premiers cycles pour que nous puissions construire un nouveau cycle qui sera plus gros et que nous complèterons dans le futur.
Votre musique sonne toujours très libre et improvisée, mais est-ce vraiment le cas ?
Ce n’est clairement pas composé de manière traditionnelle. Presque tout est basé sur des jams et de l’improvisation mais, généralement, il n’y a pas d’improvisation en tant que telle sur les albums. Nous commençons avec des improvisations mais ensuite nous continuons de les développer. Nous enregistrons nos jams, car autrement nous ne pouvons pas nous souvenir des parties que nous avons jouées [petits rires]. Donc nous enregistrons les notes, nous choisissons le meilleur de ce que nous avons enregistré et nous le faisons évoluer pour que ça devienne de vraies chansons qui ensuite vivent d’elles-mêmes. C’est un processus qui n’a pas de fin. Nos chansons ne sont jamais prêtes. Quand elles sont sur l’album, ce n’est qu’une phase de leur vie, un instantané, parce qu’ensuite, ça peut changer en concert, on peut les couper, ajouter des parties, etc. Nous sommes libres de faire ce que nous voulons. Il y a aussi parfois des riffs qui sont directement apportés par quelqu’un. Par exemple, le premier riff de l’album vient de notre bassiste qui l’a créé chez lui – le riff de base que nous avons ensuite développé en un plus gros riff. Il peut aussi y avoir des idées de riffs ou de parties… Par exemple, le morceau « Uni », la troisième piste sur le disque, vient d’un rêve que j’ai fait. J’ai rêvé de ce type de morceau et j’ai essayé de lui donner vie ; évidemment, ce n’était pas exactement le même morceau que j’ai entendu, mais c’est devenu le point de départ.
Vous vous autoproduisez la plupart du temps, et tu as déclaré que le fait qu’aucun professionnel ne soit impliqué pour vous embrouiller était à la fois un avantage et un désavantage…
Nous avons enregistré cet album au même endroit où nous avons enregistré Dakhmandal, le studio d’un ami baptisé Space Junk Studio, mais nous avons essayé un nouveau gars pour le mix [Saku Tamminen], qui a joué dans un groupe qui s’appelle Sink. Il a mixé en suivant notre vision, nous le dirigions. Mais oui, nous voulons faire nos propres erreurs afin de pouvoir évoluer. Ces gars sont des professionnels mais pas de manière véritablement professionnelle. Ce sont des amis à nous, donc c’est dur à dire. Nous avons travaillé avec un gars qui nous enregistre depuis environ treize ans, donc c’est dur de le voir purement comme un professionnel. Il fait son boulot très professionnellement mais comme c’est un ami, il ne s’interpose pas entre nous et notre musique. Il respecte notre vision.
« Pour moi, le psychédélisme, c’est voir ou ressentir des choses qui ne sont pas nécessairement là. Ça donne l’impression que la réalité quotidienne se dissout dans des trucs bizarres qui se produisent. On oublie notre ego et on dilate notre esprit. »
L’album s’ouvre avec un son de bong qu’on allume et on pourrait dire que l’album est assez trippant. Est-ce un état que vous cherchez délibérément à provoquer chez l’auditeur, c’est-à-dire un sentiment de réalité altérée ou un côté mystique ?
Ce que nous faisons est effectivement une réalité altérée, ça ne vient pas de ce monde. Ça n’a rien à voir avec cette société. Je veux que ce soit quelque chose qui n’ait rien à voir avec la réalité, qui soit une réalité à part entière et qui soit un état d’esprit altéré, et il faut que les auditeurs ouvrent leurs canaux pour recevoir ces visions. Mais évidemment, tout le monde ne va pas l’écouter de cette manière. Chacun est libre de son expérience, mais c’est la véritable intention de cette musique. C’est la même chose pour nous, nous canalisons cette musique, parce que les improvisations doivent bien venir de quelque part. C’est notre imagination ou autre chose mais quand même, ce n’est pas quelque chose qui était déjà écrit. Bien sûr, on peut croire ce qu’on veut, mais j’ai parfois l’impression que nous ne sommes qu’un réceptacle pour des choses qui doivent être faites.
Probablement pour cette raison, votre musique est souvent décrite comme étant psychédélique. Qu’est-ce que le psychédélisme pour toi et qu’est-ce qui t’attire là-dedans ?
Pour moi, le psychédélisme, c’est voir ou ressentir des choses qui ne sont pas nécessairement là. Ça donne l’impression que la réalité quotidienne se dissout dans des trucs bizarres qui se produisent. Ce que j’aime beaucoup dans le psychédélisme ou cette sorte d’univers, c’est le point de vue. On oublie notre ego et on dilate notre esprit. Je ne parle pas de dilater l’esprit à l’aide de drogues, on n’a pas besoin de ça, on n’a pas besoin de drogue pour ressentir ça ou penser ainsi. J’aime beaucoup le point de vue que ça offre et les nouvelles idées que ça apporte, ainsi que la notion de néant.
En parlant d’ego, tu as déclaré que vous abandonnez votre ego quand vous créez de la musique ensemble…
Oui, parce que nous créons quelque chose ensemble et non seuls. Nous communiquons avec la musique et avec nos gestes, car bien sûr, on ne peut pas parler pendant qu’on joue. En temps qu’unité, nous aimons ne faire qu’un avec la musique. Tout le monde rejoint le rythme, essaye de s’y abandonner et d’entendre ce qu’il manque, de ressentir par le biais des instruments ce qui devrait être là.
Qu’est-ce que le titre de l’album, Mathreyata, signifie ? Les précédents, comme Entheomorphosis et Dakhmandal, étaient des combinaisons de deux mots ou concepts…
Oui, c’est presque pareil ici. Maintenant, on est plus dans l’eschatologie bouddhiste et il y a aussi le concept du vide, mais il n’y a pas de mot direct pour l’exprimer ou de traduction. C’est donc comme les précédents : c’est un mot créé à partir d’autres mots. Pour moi, c’est important d’avoir ce genre de titre, et le titre doit avoir un sens.
C’est comme le nom du groupe, il est assez paradoxal…
Bouddha, c’est l’éveil spirituel et la lumière, donc l’idée principale était : qu’y a-t-il derrière la lumière de l’illumination ? Notre concept, c’est que l’on doit atteindre l’obscurité dans la lumière pour voir la source même de la lumière. Pour ma part, à titre personnel, je ne comprends pas vraiment le concept d’être éclairé, parce qu’alors quelqu’un pourrait dire être parfait ou accompli, qu’il n’y a plus rien à développer ou plus d’évolution possible, et je ne crois pas que ce soit possible. Donc être éclairé, ça veut dire être ébloui par la lumière. Le concept de Dark Buddha Rising, c’est d’aller plus loin dans la lumière et voir ce qu’il y a derrière.
« Nous aimons ne faire qu’un avec la musique. Tout le monde rejoint le rythme, essaye de s’y abandonner et d’entendre ce qu’il manque, de ressentir par le biais des instruments ce qui devrait être là. »
Vous empruntez pas mal de symboles que ce soit à la numérologie ou aux traditions religieuses et occultes – le Bouddha bien sûr, mais aussi Kali, les sigils, la géométrie sacrée, etc. Comment les utilisez-vous ?
Le concept de cette musique est bien sûr spirituel, car c’est important. Il y a un côté nécessaire pour nous, d’une certaine manière. Aussi, si on regarde l’illustration que j’ai réalisée – je réalise généralement toutes les illustrations, excepté les photos à l’intérieur du livret qui sont faites par quelqu’un d’autre, et maintenant nous avons aussi un ami qui s’occupe de la mise en page parce que je ne suis pas un graphiste professionnel –, je veux voir la musique et penser au concept de l’album de manière géométrique, comme une chose sur laquelle on peut se concentrer comme un mandala, ou comme un portail vers les secrets de l’album. De même, tout tourne autour du nombre neuf ou le nombre trois en fait – car évidemment neuf, c’est trois fois trois – parce que tout se résume à un triangle ; je crois que tout peut être expliqué avec des triangles. C’est une forme très importante. Donc la musique, en soi, est construite sur des cycles qui dérivent de ça et ils sont généralement – pas toujours, parce que ce n’est pas tout le temps possible – basés sur des métriques, des motifs rythmiques et des répétitions, eux-mêmes basés sur ces nombres.
D’un autre côté, tu parles souvent de l’absurde. Comment ça se manifeste dans votre musique ?
Peut-être que toute l’existence est absurde. Rien que le fait que nous jouions, que nous vivions, que nous respirions, etc. paraît absurde. Mais musicalement parlant, je pense qu’il y a plein de parties absurdes dans notre musique qui n’ont pas vraiment de sens et il s’agit de structurer ça dans quelque chose de concret. C’est quelque chose qui n’est pas encore là et en improvisant, nous lui donnons une forme physique grâce à la musique, puis nous mettons cette musique sur album et la jouons lors de concerts, qui permettent aux gens de vivre ce que nous avons créé à partir de rien.
Quelle est, selon toi, la forme ultime de Dark Buddha Rising : les concerts ou les versions studio ?
Peut-être que c’est un bon concert ! Je ne sais pas. Les deux ont leurs bons et mauvais côtés. Quand tu as l’album, tu peux vraiment te concentrer sur l’illustration et laisser ton esprit vagabonder au gré de la musique, tandis que lors d’un concert, tu peux voir comment c’est réalisé et l’entendre à fort volume, et le vivre avec plein de gens – au moins tu n’es pas seul ! Enfin, pas que nous ayons énormément de gens à nos concerts, mais tu vois ce que je veux dire [rires]. Il s’agit de vivre quelque chose ensemble, quelque chose de très bruyant, qui est une bonne représentation de notre musique, de ce qu’elle est censée être, de la manière dont nous-mêmes nous la vivons dans notre salle de répétition. Je ne sais pas lequel des deux est le meilleur, parce que je suis juste un musicien, je ne nous ai jamais vus en concert, évidemment ! Peut-être que ça dépend des gens, mais si tu me poses la question, quand la production est vraiment sympa et que nous jouons dans un très bon endroit, avec un bon système sonore, de bonnes lumières, etc., je pense que c’est peut-être plus intense qu’un simple album.
Je crois que c’est l’un de tes collègues qui avait dit qu’il perçoit vos chansons avant tout comme des sentiments. Es-tu en phase avec ça ?
Oui, bien sûr, ce sont des sentiments plus que des chansons. Comme je l’ai dit avant, c’est quelque chose que nous créons et ensuite cette musique fait sa vie, et elle n’est jamais prête, donc ce ne sont pas vraiment des chansons avec des structures ou des parties arrêtées. Nous sommes toujours plus ou moins libres de les améliorer ou les rendre différentes, ou simplement les détruire ! [Petits rires] Généralement, pour les concerts, il s’agit de combiner des choses. Par exemple, tu prends une partie ici et une partie là, et tu les mélanges pour obtenir une sorte de nouvelle chanson, car les chansons sont tellement longues que nous ne pouvons en jouer que trois ou quatre. C’est très ennuyeux pour nous de jouer tout le temps les mêmes chansons, de la même manière, car notre musique et notre jeu doivent être ce qui nous inspire le plus. Donc nous prenons la liberté de jouer ce que nous voulons, comme nous le voulons. Enfin, nous mettons en place un set live que nous répétons, évidemment, sur un certain nombre de dates ou sur une tournée, mais ensuite il faut que nous changions pour que ça reste intéressant. Nous avons besoin de nourrir nos sentiments envers la musique, l’inspiration, la motivation et l’excitation, afin de pouvoir plonger dans une hypnose ou un mantra, et d’être en méditation avec notre jeu. Quand tu répètes tous les soirs la même chose, arrive un moment où ça ne fonctionne plus, ça devient juste une routine.
Vous essayez aussi de provoquer cet état méditatif chez l’auditeur ?
Oui, c’est une invitation à le recevoir. Evidemment, ça ne marche pas pour tout le monde, et il n’y a rien de mal à ça. Mais pour certaines personnes, ça marche vraiment, et quand ça marche, c’est bien pour nous. On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est sûr. C’est une musique très profonde et tout le monde ne peut pas la digérer et en être fan. J’aime cette musique, tout comme le reste des gars, et c’est ce qui importe le plus. Ensuite, si quelqu’un d’autre en dehors du groupe l’aime aussi, c’est à eux de voir s’ils veulent rentrer dans cet état méditatif ou pas.
« Je crois que tout peut être expliqué avec des triangles. »
Vous venez de sortir une magnifique vidéo pour « Sunyaga ». Elle a été réalisée par l’artiste français Dehn Sora. Comment avez-vous travaillé là-dessus ?
Nous avons participé à un événement ensemble en Allemagne dans une sorte d’église. Il était là pour son projet Treha Sektori et j’ai trouvé que c’était très sympa, avec de super visuels, etc. Après le concert, je lui ai demandé s’il ferait quelque chose avec nous, mais c’était il y a peut-être quatre ans. Du coup, maintenant, quand nous avons fini cet album, je me suis demandé s’il serait partant, donc je l’ai contacté par e-mail et ça l’a beaucoup motivé. Je lui ai un petit peu parlé du concept de l’album, mais je voulais aussi lui laisser carte blanche pour qu’il s’inspire de la musique et fasse son propre truc, car c’est la meilleure façon de faire, on obtient les meilleurs résultats quand les artistes sont inspirés par quelque chose et sont libres de suivre leur intuition, et il l’a fait !
À Tampere, il y a Dark Buddha Rising mais aussi Oranssi Pazuzu, Hexvessel et un paquet d’autres groupes. On dirait qu’il y a une grosse scène psychédélique là-bas. Comment l’expliques-tu ?
Je ne sais pas ! C’est dur à expliquer parce que je n’en ai pas la moindre idée. Peut-être que ce ne sont que des coïncidences. Tampere est peut-être la seconde ou troisième plus grande ville de Finlande. Il y a la capitale, Helsinki, qui est grande à l’échelle mondiale, tandis que Tampere est assez petite mais ça reste grand en Finlande et elle est presque au centre du pays ; tous les trains par exemple passent par Tampere quand ils vont vers le nord. Il y a beaucoup de musique là-bas, donc je suppose que ça attire les artistes et je pense que c’est une coïncidence si maintenant il y a plein de super groupes qui font une musique dans le même esprit. Je n’ai pas de meilleure explication : c’est une ville qui attire les gens, y compris les musiciens. Evidemment, à Helsinki il y a plein de gens et de musiciens, mais d’une certaine façon, c’est un peu différent. Et puis nous sommes proches d’Oranssi Pazuzu parce que nous jouons au même endroit et nous avons The Waste Of Space Orchestra et Atomikylä avec certain d’entre eux. J’ai aussi joué dans Hexvessel et le batteur de Dark Buddha Rising y joue actuellement. C’est une ville relativement petite, donc ce genre de personnes tend à se connaître et à se retrouver.
Qu’est-ce qui attend Dark Buddha Rising pour la suite ?
Nous avions des plans mais nous avons dû les annuler. On va voir comment les choses vont évoluer ! Avec un peu de chance, nous ferons une tournée européenne à un moment donné dans le futur, mais pour l’instant c’est inutile de ne serait-ce que penser à faire des plans. Il faut attendre de voir le bout du tunnel et dans quel genre de monde nous vivrons dans un an. Actuellement, nous sommes en train de faire de la nouvelle musique avec Dark Buddha Rising. Il faut que nous nous y attelions dès maintenant, car ça nous a pris longtemps pour sortir cet album, comme on en a discuté, n’ayant pas eu le moindre temps pour jammer pendant trois ans à cause du Waste Of Space Orchestra et des tournées. Ça nous prend beaucoup de temps de trouver ces moments. Nous devons nous focaliser sur quelque chose de sûr, or les concerts n’auront rien de sûr pendant encore, au moins, un an. Ensuite, quand on a une tournée européenne, ça prend un an à planifier. C’est-à-dire que si on commence à planifier une tournée en 2021, la tournée aura lieu en 2022, donc il faut toujours avoir un an d’avance. Je pense qu’il n’y aura pas de concert l’année prochaine, sauf peut-être quelques-uns en Finlande. Je ne peux qu’imaginer à quel point les salles de concerts souffrent. Est-ce qu’il en existera encore après ça ? Je l’espère. Quand nous faisons des concerts, c’est généralement dans des salles relativement petites et c’est très DIY, indépendant, basé sur du bénévolat, etc. Personne ne sait comment ce sera après l’été prochain. J’espère que ces lieux survivront et continueront de fonctionner. Pour nous ce sera très cher de tourner, car maintenant les vols peuvent coûter très cher, avec six personnes, énormément de matériel… Ça n’augure rien de bon ! Mais nous devons prendre l’avion, car il y a une mer qui sépare la Finlande de l’Europe, ou alors il faudra conduire à travers la Suède et faire des allers-retours ainsi. Bref, nous sommes en train de composer et de jammer, et je suis content que nous ayons du temps pour plonger de nouveau à fond dans notre musique.
Interview réalisée par téléphone le 29 octobre 2020 par Chloé Perrin.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Site officiel de Dark Buddha Rising : darkbuddharising.com
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